Stupéfix : Tarantino à l’école des sorciers

[Stupefix!]

Menacez vos collègues sorciers avec votre baguette, ralentissez-les avec vos sorts, protégez-vous avec Protego, bluffez du mieux possible, et ramassez le maximum de récompenses pour votre école.

Les jeux sont aussi un reflet de notre société. Dit comme cela, ça fait discours pompeux, mais ici, c’est une constatation.

Il y a 18 ans, Repos Prod sortait Cash’n Guns, un jeu de bluff où l’on se pointait des flingues les uns sur les autres, dans la pure inspiration d’un « Reservoir dogs », le film de Quentin Tarentino. Sorti auparavant en encart d’un magazine, il connut ensuite une seconde édition, mais est actuellement épuisé depuis belle lurette.

Il faut bien le reconnaître, se pointer des flingues sur la figure, ce n’est plus trop dans le vent, la faute à une société très violente où les interprétations très premier degré, répandues par les réseaux sociaux nous incitent à l’autocensure.

Dommage, le concept de Cash’n Guns était vraiment sympa ! Du coup, à l’heure où les grosses licences ont le vent en poupe chez Asmodee et ses studios (Star Wars, Marvel, etc.), Ludovic Maublanc a adapté son concept à… Harry Potter. Comment ça marche ? La magie opère-t-elle ? La réponse dans la suite de l’article.

Choipeaux non inclus

Pas de flingues en mousse dans Stupéfix, chaque joueur hérite d’une belle baguette en plastique et de 8 cartes Sort (5 sorts ratés, 3 Stupéfix). Les sorciers sont répartis entre les maisons. À quatre Poufsouffle, Serpentard, Gryffondor et Serdaigle auront chacun un représentant, à 5, 6, 7 ou 8, des joueurs sont en équipe de deux, disposant d’un sort réussi de moins et d’un pion Retard dès le début de la partie. Chaque joueur dispose enfin d’une bannière de son école, sur un socle, qui trône fièrement à côté de lui ! On désigne le chouchou pour le début de partie (selon la règle, celui qui a eu les meilleures notes à l’école, préparez vos vieux bulletins pour le prouver !) et les duels commencent.

Duel de baguettes

Le jeu se joue en 8 manches (autant que de cartes Sort possédées par les joueurs). Au début de chacune d’elles, la carte « Devenir le chouchou » est placée au centre de la table, et 8 cartes Récompense sont tirées au hasard et placées autour. Ce qui fait un total de 9 récompenses à gagner à chaque manche.

Ensuite, tous les joueurs choisissent l’une de leurs cartes Sort et la placent face cachée sur la table. Le chouchou commence à compter doucement jusqu’à 3. À ce chiffre final, simultanément, tout le monde pointe sa baguette vers un adversaire (on évite de viser son équipier, si on en a un !). C’est le moment pour chaque joueur d’analyser la situation. Combien de baguettes sont pointées vers moi ? Ai-je joué un Stupéfix ou un Sort raté ?

Le chouchou recommence à compter. À 3, à nouveau simultanément, les joueurs choisissent de crier Stupéfix s’ils ont lancé ce sort, de baisser leur baguette s’ils ont joué un sort raté ou de ramener leur baguette à la verticale devant eux en criant Protego.

Arg ! retardé seulement !

Si vous avez choisi de vous protéger, couchez votre drapeau et défaussez votre carte face cachée. Je recommande, même si ce n’est pas dit dans la règle, que tous ceux qui vous visaient fassent de même et ne révèlent pas la carte qu’ils avaient jouée.

Tous les Stupéfix sont révélés et leurs effets appliqués. Même si on les résout dans un certain ordre, on considère qu’ils ont été lancés au même moment.

Toute personne ciblée par ce sort prend un jeton Retard par Stupéfix la touchant, et couche son drapeau.

Les sorciers dont le drapeau est encore debout se partagent les récompenses ! Le chouchou se saisit en premier de l’une des cartes Récompense (ou le premier joueur à sa gauche si son drapeau est couché), puis le premier joueur à sa gauche en prend une, et ainsi de suite. S’il en reste, le chouchou en prend une seconde, puis le joueur à sa gauche, etc. jusqu’à ce que toutes les cartes soient ramassées. Chaque école fait le compte de ce qu’elle a gagné et glisse les cartes dans l’urne (la boîte, transformée grâce à un thermoformage et un plateau). On redresse ses drapeaux, on remet 8 cartes plus celle du chouchou et on commence une nouvelle manche en choisissant une carte Sort. Après 8 manches, on fait les comptes, la maison ayant le plus de points l’emporte.

Compétition scolaire

Justement, parlons des récompenses. Les cartes Récompense Points font gagner 10, 20 ou 40 points à votre école. Un Cours Particulier se défausse après avoir échangé l’un de ses sorts ratés contre un Stupéfix dans la défausse. Un Retourneur de temps se défausse aussi, après vous être débarrassé d’un jeton Retard (vous ou votre partenaire). En prenant la carte Devenir le Chouchou, vous récupérez le marqueur Chouchou et serez donc le meneur à la manche suivante (vous vous servirez en premier si vous participez au partage), de plus vous défaussez l’un de vos jetons Retard (si vous en avez, bien entendu).

Les cartes Faveurs se cumulent de tour en tour. Elles rapportent des points en fin de partie, en fonction du nombre de Faveurs possédés : 10 pour une, 30 pour 2, jusqu’à 1000 pour 10 !

De la même manière, les cartes Potion désignent le Maître des potions, en fin de partie. Si un joueur en possède plus que les autres, il gagne 100 points.

Pour terminer, le ou les joueurs ayant le plus de jetons Retard sont pénalisés de 100 points.

L’école qui possède le plus de points à la fin des 8 manches est victorieuse !

It’s a kind of Magic

Ce qu’on pensait de prime abord comme un thème plaqué pour remettre le jeu au goût du politiquement correct et profiter de la popularité d’une licence s’avère en réalité un coup de génie. Le matériel est beau (les cartes Récompense sont dorées, le coup de l’urne est très bien pensé, les baguettes sympas), le jeu simple et fluide, et l’on se prend facilement au jeu. On retrouve l’ambiance de bluff et la « tension » de l’original, dans une thématique, le duel de sorciers, qui colle parfaitement et qui parle au plus grand nombre.

Stupéfix nous a vraiment beaucoup plu. La magie opère et la boîte sortira souvent du placard pour des duels endiablés, pour les petits comme pour les grands.

Un jeu de : Ludovic Maublanc

Publié par : Repos Prod

Profil : 4 à 8 joueurs à partir de 8 ans

Durée : 30’

La page TT : ici

2 « J'aime »

Idée fixe !!!

désolé mais je n’y arrive pas avec cet univers…bon jeu aux moldus quand même !

Il y a une erreur dans le titre : c est stupeflip !

1 « J'aime »

Le thème se prête idéalement à cette adaptation. Dommage cependant d’avoir repris les règles de la seconde édition de Cash’n’Guns. Le Tir (Stupefix) Rapide apportait une dimension tactique vraiment bienvenue, et la fait de devoir partager équitablement le butin était également bien plus intéressant que la mécanique du Parrain (alias le Chouchou) assortie de récompenses spéciales.

Ceci dit, ces points de règles me semblent plus harmonieux avec le thème d’une école de sorciers.

A quand Stupefix live pour revivre la bataille de Poudlard ?