Take it Easy est, pour les amateurs de jeux de société, un classique des années 80 (ou un peu plus tard selon l’endroit ou vous habitez) qui a connu et connait toujours un grand succès.
Il faut dire que le jeu de Peter Burley possède deux atouts majeurs : sa simplicité, sa rapidité et le challenge. Oui ça fait trois… Je vous dis ça comme ça parce que côté scrongneugneu, le scoring demande de bien connaître ses tables de multiplication. Personnellement je désigne toujours le joueur qui comptera le points comme ça ce ne sera pas moi (mais chut !).
Prenez donc une tranche de Loto (Bingo), une tranche de jeu de plombier et vous aurez un beau Take it Easy ( Vas-y mollo in french).
Le jeu se joue en duplicate (tous les joueurs jouent avec la même configuration). Devant nous un petit plateau de 19 hexagones et une pile de 27 tuiles. Chaque tuile représente un carrefour de 3 tuyaux colorés.
Pour marquer des points, il faut placer ses tuiles de telle sorte que les tuyaux soient continus, il démarre d’un côté du plateau et ressort de l’autre côté.
On commence par désigner un premier meneur qui va touiller ses pièces faces cachées tandis que les autres joueurs font exactement le contraire en les rangeant face visible pour les retrouver plus facilement.
Le meneur pioche sa première tuile et annonce à tout le monde la quelle c’est. Pour cela chaque tuyau est numéroté et le meneur lit les trois valeurs en commençant en haut et en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre. Par exemple : 5-3-2. Tous les joueurs se saisissent alors de leur 5-3-2 et chacun la pose sur son plateau où il le désire.
Et c’est la l’astuce du jeu. Si tout le monde pose les mêmes pièces au même moment, chacun va les poser de façon différente (ou pas).
Le but est de faire en sorte que le plus de tuyaux complets soient créés.
Une manche prend fin quand le plateau est rempli. Vous remarquerez donc qu’il restera 10… euh… non 8 pardon… tuiles inutilisées à chaque manche. C’est important parce que ça veut dire que si l’on attend une tuile spécifique, on peut parfois attendre en vain.
Alors pourquoi je placerais plutôt là que là ? D’abord à cause du système de points de victoire. Un tuyau complet rapporte sa longueur (en tuile) multiplié par sa valeur. Les plus longue lignes (5) rapportent 45 points avec un tuyau de 9 ma petite dame ! C’est du bel ouvrage ! Sauf que si un bout de tuyau de 9 vient à manquer… Un tuyau incomplet c’est juste zéro. Peau de balle !
Alors est-ce qu’on prend le risque ou on se la joue prudent en jouant du 9 dans les lignes de 3 ou 4 cases ?
Au début de la manche tout va bien, la tuyauterie dispose d’un espace de liberté presque grisant mais au fur et à mesure voilà que le meneur nous sort des tuiles qu’on ne peut caser nul part (et hasard ou pas, c’est donc de sa faute) et là c’est le drame. Il FAUT la poser cette tuile du diable ! Alors quel tuyau allons sacrifier ?
Vous savez déjà tout ou presque. Un jeu de placement avec optimisation et prise de risque en duplicate. Ça se joue vite, on comprend facilement, les choix sont parfois cornéliens et il y aura bien quelqu’un autour de la table qui connait mieux sa table de 9…
Une fois que maîtrisez l’art du jointage tubulaire, il est temps de passer au niveau professionnel. Vous ne le savez encore surement pas, innocent que vous êtes, mais la plomberie est très sensible aux astres. Quand vous râlez parce que ça fait deux mois que le plombier vous dit qu’il passera le week-end prochain; c’est parce qu’il attend une bonne configuration astrale.
Pour preuve, regardez les tuiles de plus près et vous verrez que certaines arborent soit un soleil soit une lune.
Ce qui nous amène à la pose avancée : Un fois le premier soleil placé, toutes les tuiles arborant un soleil devront toucher une autre tuile soleil. Pareil pour la lune ! Ça devient tout de suite plus costaud…
Mais soyez rassuré, il y a des récompenses adaptées : Nous pouvons désormais scorer les rayons de soleil et de lune. Un rayon c’est comme un tuyau : ca rentre d’un bord, ça ressort par l’autre. Et tenez-vous bien : chaque tuile d’un rayon de soleil ou de lune rapporte 6 points… par tuiles le composant. Miam !
Vous en voulez encore ?
Allez ! Donnons cette fois un bonus au plus beau rayon de soleil et un autre au plus beau rayon de lune. Le plus beau chez les plombiers c’est le plus long. Ne croyez pas les tuyauttes-petits qui vont vous causer d’habilité et autres calembredaines. Non le plus beau c’est le plus long et c’est tout.
Et c’est 60 points de bonus !
Forcément ça change la façon de jouer… Vous allez me dire que c’est déséquilibré. Sauf que vous pouvez toujours regarder les plateaux de jeux des adversaires. Non seulement vous pouvez mais vous le devez ! Si vous laissez faire un rayon tandis que vous gratouillez des points dans les coins, il ne faudra s’en prendre qu’à vous.
Si vous aimez les jeux simples, la prise de risque, et le calcul mental alors Take it Easy est un incontournable. Si vous êtes plutôt points d’action, rôleplay, rigolade et ambiance, c’est bien gentil d’avoir lu jusque là…
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