Raconter des Talats

Nous pouvons trouver depuis quelques temps « Talat » de chez Huch et signée de la main de Bruce Whitehill distribué par Gigamic qui renoue ainsi avec sa ligne historique de jeux abstraits.
« Talat » est en effet un jeu de pions qui va venir trouver sa place dans la prestigieuse famille des Échecs et des Dames pour ne citer que les parents les plus populaires dans cette région de la planète.
La première chose qui saute aux yeux quand on découvre « Talat » est la présence de trois tabliers (plateaux) différents. Il ne s’agit pas là de trois manières de jeux distinctes mais bien du jeu de base, lui-même qui va se dérouler sur trois tabliers différents.
Le principe du jeu reprend des éléments habituels : Manger les pièces adverses et amener les siennes dans la zone de départ des adversaires.
Chaque pièce adverse éliminée et chacune de vos pièces en terrain adverse vous rapporteront des points de victoire.
Les pièces, nombreuses, se présentent sous trois couleurs différentes, trois tailles et des formes diverses.
Les couleurs servent à distinguer à quel joueur appartiennent les pièces. C’est ainsi que l’on découvre que « Talat » se joue à trois. Une triangulaire qui peut se transformer en tête à tête en jouant avec un mort.
La hauteur des pièces indique leur force. Durant la partie, une pièce ne peut prendre que des pièces adverses de taille juste inférieure. Ainsi les plus grandes ne peuvent manger les plus petites. Et en cas d’égalité de taille c’est la forme qui fera toute la différence. La pièce qui possède le plus de faces pourra prendre l’autre.
ET comment ça fonctionne ?
Dans « Talat », les armées sont moins disciplinées que la structure médiévale que l’on retrouve dans les Échecs. Au lieu de commencer sagement alignées en ordre de préséance, vous allez devoir placer chaque pièce une à une en choisissant le tablier où vous voulez qu’elle affronte les adversaires.
Pendant la partie vous bougerez une pièce à votre tour. Vous pourrez prendre si cela est possible mais la prise n’est pas obligatoire.
Les pièces ne faisant qu’avancer, il arrivera à un moment que plus aucun mouvement ou prise ne soit possible sur un plateau. On dit que celui-ci est figé.
Deux tabliers figés et c’est la fin de la partie qui sonne.
Il est alors temps de compter les points : Cinq points par pièce adverse capturée et trois pour chacune de vos pièces amenée sur la ligne de départ adverse.
Voilà donc ce qui nous donne au final un jeu classique mais moderne, aux mécanismes éprouvées mais en fait originaux. Et surtout un jeu calibré pour jouer à trois, ce qui est assez rare dans le domaine de l’abstrait.