S’il fallait encore faire une ludothèque idéale, Templari y trouverait une place assurée. Pourtant il n’a jamais connu en France une grande popularité sous ses précédentes vies. Mais posez Donc la question aux amateurs éclairés et la plupart vous en parlerons comme d’une évidence.
Au départ Michael Schacht créa le Don. Et il vit que cela était bon. Oya aussi d’ailleurs puisqu’il proposèrent une traduction des règles en français tout en distribuant le jeu dans les quelques boutiques qui proposaient des jeux allemands.
Puis Asmodée (avé l’accent) trouva ça bien aussi. C’est ainsi qu’apparut Serengeti illustré par le grandiose Franck Dion.
Le jeu vécu sa vit africaine puis disparu.
C’est alors que le jeune Igiari se dit qu’il était temps de donner du plaisir à une nouvelle génération de joueurs. Et nous trouvâmes cela bon. L’outrecuidant eut même l’arrogance de modifier les règles. Et c’était bon aussi dis Donc !
Quand on découvre la petite boîte de Templari, on se dit que c’est un jeu japonais. Et pour cause, en plus de taper dans l’auteur haut de gamme, c’est madame Sugiura Noboru qui est aux pinceaux. Il faut dire que Igiari est un mot japonais ce qui est un indice fort sur leurs goûts éditoriaux. La signification serait quelque chose proche de « Objection votre honneur ! ». Tandis que l’igari est un style de maquillage mais je m’égare…
Petite boîte (pas besoin de plus, en plus ça encombre), jolie avec son aplat mat rehaussé de vernis brillant. Ne manque plus qu’un petit ruban de papier autour des cartes au lieu d’un sachet plastique et l’on frôle la perfection.
Le jeu est une sorte de Migade (Minimal Game Design). D’autant plus minimal qu’Igiari a réduit le nombre de participants maximum de 6 à 5. Le jeu pourrait n’être qu’un jeu d’enchère comme les autres si ce n’était que le gars Schascht nous l’a tourné bien vicieux.
Le but est de se constituer des familles de cartes. Plus la famille est grande, plus elle rapportera de points.
À chaque tour, deux cartes sont piochées qui consisteront en le lot de ce tour. Les enchères sont basiques : on offre plus de sous que le précédent ou on se retire du tour.
jusqu’ici c’est assez anerectogène… Seulement voilà, très vite les joueurs vont se retrouver avec des cartes qu’ils ont acheté (c’est mieux pour essayer de gagner). C’est là que les choses se corsent.
Premier effet : on ne peut plus proposer une enchère Dont l’unité est la même qu’une de nos cartes. Par exemple si nous avons récolté un 2 et un 6, nous ne pouvons plus proposer 2,6,12,16,22, … Ce qui n’est pas très grave mais ne va pas aller en s’améliorant.
De plus (second effet) si l’argent misé est réparti équitablement entre les joueurs qui n’ont pas remporté la mise, cela ne dure pas non plus. Dès que des cartes ont été acheté, le joueur qui possède le plus de cartes avec une unité identique à l’enchère rafle tout le fric ! Si l’enchère est de 23 et que nous sommes les heureux possesseurs d’une majorité de cartes 3 alors zou ! à nous les 23 sous ! Autant vous dire que l’on fait attention de plus en plus à ce qu’on annonce.
Autant vous prévenir, ce jeu est méchant. Mais alors méchant tendance vilain ! Autant que vous ne soyez pas surpris. De plus cette version est sans doute la plus méchante. Et du coup comme nous sommes méchant aussi c’est un Tric Trac Approved. Bien fait pour lui !