test golden horn

[Golden Horn]

Il est temps de prendre la mer chers matelots, nos précieuses marchandises ne pouvant attendre plus longtemps. Mais attention aux pirates qui parsèment ces mers. Prions les dieux pour que les vents nous soient favorables et que nos entrepôts se remplissent de toutes ces richesses avant nos perfides adversaires. N’ayez crainte et venez naviguer au sein du navire Golden Horn.


« Golden Horn: Von Venedig nach Konstantinopel »
Un jeu de Leo Colovini
Illustré par Marko Fiedler
Publié par Piatnik
2 à 4 joueurs
A partir de 10 ans
Langue de la règle: Allemagne
Durée: 45 minutes
Prix: Non renseigné


Les règles :

Léo Colovini est un auteur proposant des jeux aux règles parfois assez complexes à aborder, je pense notamment à Carolus Magnus : pour Golden Horn j’ai été agréablement surpris de voir que ce n’était pas le cas. Votre but est de réussir à faire entrer le maximum de marchandises différentes dans votre entrepôt. La partie prend fin lorsqu’il n’y a plus de marchandises dans les ports, ou bien si l’un des joueurs décide d’y mettre fin après avoir au moins récolté une marchandise de chaque couleur.

Pour cela les joueurs vont disposer de 3 bateaux possédant des voiles de couleurs différentes, qu’ils vont pouvoir remplir de marchandises situées dans les ports de Constantinople et Venise. Il est possible de récupérer une seule couleur de cube à la fois, mais cette couleur ne doit pas figurer sur les voiles du bateau qui embarque les cubes, en échange tous les cubes de cette couleur peuvent être pris. Une fois la marchandise embarquée, les bateaux vont devoir avancer en empruntant des cases colorées, s’arrêter au port de Modone et aller jusqu’au prochain port où ils pourront décharger leur marchandise dans leur entrepôt. Enfin ils récupéreront des cartes au prorata des couleurs de leurs voiles : 1 seule couleur => 3 cartes, 2 couleurs => 2 cartes et enfin 3 couleurs => 1 carte.

Au début du jeu et lorsqu’un bateau arrive dans un port, le joueur reçoit des cartes aux couleurs des cases du plateau. Ces cartes sont doubles : d’une part il y a des pirates, qui servent à voler un cube sur un bateau adverse, en jouant deux cartes aux couleurs des voiles du bateau lésé. Cette action est facultative mais ne compte pas pour une action (par contre il est interdit de voler dans les ports).

D’autre part on peut avancer plus vite. C’est une action très simple : lorsqu’un bateau avance il peut rejouer autant de fois qu’il le souhaite en défaussant une carte de la couleur de la case sur laquelle il s’est arrêté. Il est possible de jouer autant de cartes que l’on veut à la suite. Lorsqu’un bateau avance il doit s’arrêter sur la prochaine case vide, sachant qu’il ne peut y avoir plusieurs bateaux sur la même case. Si jamais un ou plusieurs bateaux se trouvent devant lui, on avance jusqu’à la prochaine case libre. Je vous laisse apprécier les possibilités de cette règle et les conséquences qu’elle implique. La seule contrainte étant que les navires doivent s’arrêter au port de Modone s’il reste assez de place disponible.

Les règles sont aussi simples que cela, c’est donc très léger sur le papier, ce qui ne va pas vous empêcher de bien vous creuser la tête par la suite !Le plateau est un peu différent que l’on joue à 2, 3 ou 4 joueurs, comportant alors plus de cases pour pouvoir acquérir plus de navires.


Les cartes double qui permettent d’avancer ou de voler.

Le matériel :

Génial ! C’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit en ouvrant la boite. On monte ses petits entrepôts puis ses bateaux, c’est facile, c’est beau et très sympathique. Les plateaux sont simples mais lisibles, les cartes quant à elles sont de petite taille et tiennent donc parfaitement bien en main. Rien à dire sur les cubes qui sont également de la bonne taille, ni même sur le sachet qui les accompagne. Le style graphique est certes très classique, mais cela sied parfaitement au jeu.

Le matériel est donc superbe et joue pour beaucoup dans l’immersion. C’est agréable, maniable, bref c’est chouette. Non vraiment c’est de l’excellent travail, rien à redire à ce niveau.


Un aperçu du matériel, par contre on ne voit pas beaucoup les bâteaux.

Le ressenti durant les parties :

Le premier contact avec le jeu donne immédiatement le ton, on entre dans le jeu dès les premiers instants grâce aux très jolis bateaux. La prise en main est tout aussi intuitive. Les allers-retours entre les deux ports sont rapides, parsemés de vol et de programmation pour optimiser au mieux ses déplacements afin de jouir au maximum de la disposition des bateaux et des cartes. Il n’y a pas de temps mort : tout s’enchaîne rapidement et avec facilité.

Il faudra uniquement un peu d’habitude pour ne pas s’emmêler les pinceaux entre la couleur des voiles, la couleur des cases et les cubes qu’il est possible de prendre dans chaque port.

Que ce soit à 2, 3 ou 4 joueurs le jeu est tout aussi intéressant. A 2 il est plus tactique, surtout au niveau des déplacements, les ports se désemplissant moins vite. Il faudra donc pour réussir à remplir son entrepôt avant que votre adversaire ne remplisse le sien et ne mette fin à la partie. A 3 joueurs, le jeu devient plus calculatoire, et c’est encore plus le cas à 4, où les marchandises changent régulièrement, modifiant totalement nos plans à cause de cette règle de rapport de couleurs. Le plateau est bien rempli au départ (le nombre de plateaux change en fonction du nombre de joueurs), puis des trous se forment rapidement et il n’est pas rare que quelques bateaux attendent sagement, la cale remplie dans un port.

Mes seuls reproches iront aux pirates qui peuvent voler à n’importe quel moment, et à la fin de partie qui peut arriver de façon assez abrupte. Ce dernier constat est principalement vrai à 2 joueurs, si l’un des participants décide de mettre fin à celle-ci. Après ça permet également d’optimiser un maximum son jeu, mais à 3 ou 4 joueurs il est parfois compliqué d’avancer et surtout de réussir à emmener ses marchandises jusqu’au prochain port. Après ce n’est pas pour autant que l’on sort de la partie avec de la rancœur, comme ça peut être le cas dans certain jeu. Les règles sont simples, les choix bien que multiples sont logiques et les déplacements peuvent être optimisés au maximum si l’on possède une bonne main. Par contre les cartes se piochant au hasard, certains joueurs pourront pester contre cet aspect du jeu.

Pour finir je dirais que le ressenti est excellent, les notions évoquées plus haut n’étant là que pour présenter le jeu dans son ensemble, en essayant de vous montrer tous les aspects du jeu. Mais n’ayez aucune crainte, Golden Horn possède de très nombreuses qualités, et l’impression est vraiment très bonne !


Un bateau remplit de marchandises (du fromage je suppose, c’est jaune) sur les mers.

La durée de vie :

Goldent Horn est facile à sortir, les parties sont courtes mais intenses, le matériel est très agréable à manipuler. En toute franchise je ne vois vraiment pas pourquoi il ne sortirait pas régulièrement. Pour ma part je suis sûr d’y jouer de temps en temps car j’ai été conquis. Le jeu fonctionne très bien quel que soit le nombre de joueurs, les règles se comprennent en quelques instants et le thème est bien intégré tout en n’étant pas extravagant : il convient donc à un large public.


Voici les différents plateaux à votre disposition pour créer l’aire de jeu.

Mon avis :

Appréciant beaucoup les créations de Léo Colovini, j’attendais avec impatience la sortie de Golden Horn, et le moins que je puisse dire c’est que je ne fus pas déçu. Très impressionné par le matériel, la lecture des règles fut d’une aisance rare et le premier contact avec le jeu ne pouvait augurer que du meilleur, et fort heureusement cette impression ne s’est pas démentie.

Golden Horn est malin, tactique, rapide et surtout très intéressant. Car derrière la simplicité des mécanismes Léo Colovini nous propose un jeu relativement profond, qui demandera du temps pour être bien maîtrisé : il dispose donc d’une très bonne rejouabilité. Les parties vont vite et la seule envie que nous ayons en accostant au port est de repartir en mer.


Des bateaux, des marchandises, et quelques cartes, il y a de quoi faire.

Merci à Arnaud pour sa correction.

D’autres tests sur le blog Les 1D Ludiques.