[Hawaiki]
Le soleil est haut dans le ciel d’un bleu azur. On peut apercevoir dans l’océan quelques tortues jouer avec les raies. Sur les rochers des lézards se prélassent, tandis que les colibris butinent des fleurs tropicales. Un vieil homme assis sur le sable et recouvert de tatouages raconte à qui veut l’entendre une ancestrale légende. Cette légende c’est celle d’Hawaiki.
Hawaiki
Un jeu de Lionel Borg
Illustré par Bony le Ludonaute, David Boniffacy
Publié par Ilopeli
2 à 6 joueurs
A partir de 7 ans
Langue de la règle: Française
Durée: 15 minutes
Prix: Non renseigné
Préambule :
Lionel Borg n’en est pas à son premier jeu. On lui doit notamment Colorpop, Fish Fish ou encore Coconuts, ainsi que le futur Metal Adventure. Des styles et des mécaniques de jeux très différents, pour un public assez large. De leur côté, les éditions Ilopeli proposent des petits jeux comme Panik, Jurassik ou ChromaTikTak (plein de jeux avec des « ik »). Leur prochaine sortie et leur premier jeu de plateau, Korrigans, devrait arriver durant l’automne. Tous deux ne sont donc pas des novices du monde du jeu.
Les règles :
Les règles ne sont pas compliquées et ne manqueront pas de vous évoquer d’autres jeux du même acabit comme Uno, pour ne citer que le plus connu. Si ce n’est que dans Hawaiki on joue avec 3 défausses.
Vous débutez votre partie avec 6 cartes en main. Votre but sera de toutes vous en débarrasser, tout en conservant le maximum de jetons à la fin de la partie. Pour cela vous pourrez, à votre tour, vous défausser d’une carte en la posant sur l’une des 3 piles de défausse. Mais pour ce faire, vous devrez respecter l’une des deux conditions de pose : le chiffre ou la couleur doit être identique. C’est simple.
Mais si en posant cette carte cela crée une combinaison, on applique son effet (les combinaisons sont rappelées sur 2 cartes mémo) :
Paire : une carte totalement identique est visible sur une autre pile : dans ce cas on rejoue.
Suite : les 3 défausses possèdent 3 cartes dont les valeurs se suivent : on donne une carte à un joueur puis on rejoue.
Couleur : les 3 cartes des défausses possèdent toutes la même couleur : le joueur donne 2 cartes au même joueur ou à 2 différents, puis il rejoue.
Brelan : les 3 cartes des défausses ont la même valeur : tous les autres joueurs prennent une carte tandis que celui qui a fait la combinaison rejoue.
Le point vraiment original du jeu n’est pas encore là, mais dans le fait que lorsqu’un joueur reçoit une carte après une combinaison, celui-ci doit dire « merci » ou « merci beaucoup » si c’est deux cartes qu’il doit piocher. Autant dire que ses remerciements se font souvent de manière un peu crispée et du bout des lèvres, car si on ne le fait pas on doit piocher une carte supplémentaire. Et ce n’est pas habituel de remercier une personne qui nous fait une crasse… Autant dire que les mamies Nova qui ne disent pas merci n’aiment pas du tout ce jeu.
Dès qu’un joueur a posé toutes ses cartes la manche s’arrête. Les autres joueurs se débarrassent d’autant de jetons que de cartes qu’il leur reste en main, la partie débutant avec 10 jetons chacun. Le jeu s’arrêtant lorsqu’un joueur n’a plus de jetons.
Il existe des variantes qui pimentent un peu le jeu ou l’adaptent au nombre de joueurs, parfois en sacrifiant ses précieux jetons.
Quelques parties suffisent pour se rappeler les règles et les appliquer.
Le matériel :
Hawaiki se présente dans une petite boîte carrée, au design accrocheur, dans laquelle vous trouverez les jetons et les cartes. Le thème est ici plus un élément visuel qu’important pour le gameplay, il n’en est pas moins très agréable à l’œil. Il permet de proposer des cartes aux dessins tribaux animaliers magnifiques, et donc de donner un vrai cachet au jeu, bien mieux que de banals chiffres. D’ailleurs je vous conseille de bien regarder les animaux sur les cartes : d’autres symboles se cachent dans chacun d’eux.
Au niveau de la qualité du matériel, rien à redire, les cartes sont bien lisibles, jolies et de bonne facture, pas trop fines.
La boîte donne envie, le thème aussi, les illustrations sont très belles, que dire de plus ?
Le ressenti durant les parties :
La prise en main est immédiate (faites juste attention au point de règle qui stipule qu’une même combinaison ne peut être jouée deux fois de suite) et les manches s’enchaînent sans problème. Les « merci » forcés viendront pimenter la partie et donner à coup sûr de l’ambiance. J’avais vraiment peur de la configuration à deux, et même si ce n’est pas la meilleure, celle-ci reste très amusante. La partie avec Samantha fut mouvementée et bien râleuse (la partie hein, quoi que…). C’est un jeu simple, d’ambiance : on rigole, on chipote, on remercie les autres… Ce n’est pas calme et c’est très bien ainsi.
La durée de vie : Est-ce que votre jeu de Uno tourne encore ? Est-ce qu’il a les cartes cornées à force d’avoir été joué ? Si vous avez répondu oui à ces questions, vous avez déjà un bon début de réponse. C’est simple, drôle, jouable à tout âge, ça prend pas de place et les parties sont rapides. Je ne sais pas si je dois encore ajouter des compliments. Donc oui, Hawaiki a tout ce qu’il faut pour remplacer Uno, c’est tout ce que je lui souhaite, surtout qu’il ajoute des idées bien plus intéressantes par rapport à celui-ci.
Mon avis :
Simple, accessible, joli, amusant et fluide sont les mots qui définissent le mieux Hawaiki. Les règles, bien que déjà vues ailleurs, savent être originales en proposant de petites trouvailles ludiques simples, mais qui fonctionnent. Il m’a véritablement séduit et j’espère sincèrement qu’il aura le succès qu’il mérite, car il possède tout ce qu’il faut pour devenir un nouveau classique.
Merci à Quilicus pour sa correction
D’autres tests et articles sur le blog Les 1D Ludiques.