[Droids][Full Metal Planete][Rasende Roboter][Roborally][Twin Tin Bots]
Parmi les nombreuses nouveautés d’Essen 2013 nous ne nous étions pas encore entretenu du dernier Keyaerts qui truste aujourd’hui l’actu avec deux niouzes en une de Tric Trac : quel homme !
Twin Tint Bots », dont toute tentative de prononciation correcte vous fera passer pour un gars qui imite mal le cochon d’Inde en colère, est un jeu de programmation de robots.
On pourrait en rester là dans un grand silence bouche bée ponctué de quelques « encore ? » ou « Ça n’a pas déjà été fait ? ». Alors oui ça a été fait et pour vous en convaincre vous pouvez ici même consulter les fiches de « Droids » (Dominique Ehrhard 1991) ou de « Roborally » (Richard i don’t know who is Ehrhard Garfield – 1994) ou encore « Ricochet Robots » (Alex Randolph que son nom soit loué – 1999).
J’ai des références monsieur…
Non. Prenons les choses différemment. Oublions juste un instant les robots et imaginez une zone de jeu représentant une géographie découpée en hexagones où différents types de véhicules doivent ramasser des minerais. Mmmm ? Oui tout à fait ! On peut faire un parallèle avec ce bon vieux et mythique « Full Metal Planet » dont les vieux anciens pas encore assez endormis rêvent d’une réédition dans leur cité perdue.
Il y a une chose que vous devez savoir avant d’ingurgiter ces références c’est qu’on ne peut pas se rendre compte de ce qui se passe dans une partie de TTB avant d’y avoir mis son nez. Les références ci-dessus sont belles et biens référentes mais au final vous mettront plus sur une fausse piste qu’autre chose.
Certes nous avons des robots que nous allons programmer avec des ordres simples dans le but de ramasser des trucs qui nous donnent des points de victoire qui nous donnent la dite victoire. Ce qui en soit est finalement assez chiant dit comme ça.
Les lois de la robotique Keyaertiennes
Cette proposition ludique de Keyaerts (rien que le nom devrait nous mettre sur la voie) n’est pas un mode revival de jeux un peu dépassés au règles surannées mais bien une nouvelle façon d’envisager la chose et de nous donner de nouvelles sensations.
Le point central est que nous allons contrôler deux robots qui obéissent à une série d’ordres mais notre faculté de programmation est trrrrrès limitée. En général, on ne peut donner qu’un ordre par tour.
Un ordre à chaque robot donc ?
Non.
Un ordre par tour donc à un robot au choix.
Mais il va faire quoi l’autre ?
L’autre va donc refaire ce qu’il faisait au tour précédent.
Autant vous dire que pour ma part tenter de ramasser des trucs colorés avec des robots complètement ivres me mets déjà dans une joie ineffable mais je peux comprendre que le joueur exigeant qui sommeille en vous ne puisse se contenter d’une telle broutille pour ados mal dégrossi.
Seulement ce n’est pas ça !
Seulement cela n’est pas le cas donc je peux me permettre.
Même si notre contrôle sur ces saletés de machines est maigre, celui-ci est suffisant pour envisager tout un tas de conduites tant stratégiques que tactiques.
D’abord on commence doucement avec quelques ordres et donc pas trop de soucis en début de partie.
Puis vient le moment où les voisins vont perturber nos plans soit en essayant d’atteindre une de nos précieuses cibles soit en nous poussant – parfois involontairement mais souvent pas.
C’est à ce moment que le jeu commence à prendre toute sa dimension et son ton si particulier. On doit abandonner certaines pistes. Généralement on se concentre sur le robot qui nous paraît le plus rentable. Impossible de tout contrôler ? Oui. Sauf que ce n’est une surprise pour personne et que le but va être de rendre le contrôlable le plus efficace et l’incontrôlable… le plus efficace.
Voilà un curieux objectif n’est-ce pas ? Comment peut-on contrôler l’incontrôlable ? Il faudra sans doute quelques parties pour ce faire, mais dans un premier temps, il vaut mieux jouer sur le plus probable possible. C’est à dire permettre au robot le moins utilisé de faire un parcours le plus libre possible : une sorte de boucle. Pas besoin d’être devin pour imaginer qu’un robot qui se ballade aura plus de chances de se retrouver dans une situation intéressante qu’un autre butant indéfiniment dans un coin de plateau.
Je n’aime pas trop que tu viennes me sentir les fesses…
Cette situation de bridage des contrôles fait que TTB devient un jeu très opportuniste. À chaque tour, on doit réévaluer les situations, quitte souvent à changer son fusil d’épaule pour s’occuper d’une situation devenue soudain plus rentable que celle initialement envisagée. C’est là l’un des atouts délectable de ce jeu qui, pourtant, paraît à première vue une usine à gestion de 5 tours à l’avance.
De fait, si l’on doit avoir l’œil partout la zone de jeu (adaptable en fonction du nombre de participants) est petite et l’interaction est toujours présente. Si cela demande un peu de concentration, les rires sont toujours au rendez-vous de certaines situations grotesques.
Les joueurs novices pourront d’ailleurs y trouver du plaisir même avec une faible profondeur de décision. Les plus aguerris se rendront compte que l’optimisation même dans un chaos apparent reste de l’optimisation. Keyaerts va t-il réussir à faire lâcher prise au gestionnaires contrôleurs de kubenbois ? Car si du chaos est généré, il n’y a absolument aucun hasard dans TTB. Jamais !
Ajoutons à cela une bonne progression du jeu puisque les récoltes augmentent en récompenses. Et puis je ne vous parle même pas du bluff. Car il y a du bluff. Est-ce que cet adversaire qui me colle au fesses va venir me voler ma cargaison au risque de perdre la récolte qu’il peut faire ? Allez savoir…
Le jeu sera disponible donc sur le salon d’Essen puis ensuite en boutique.
Vous pouvez voir les émissions qui y sont consacrées sur la Tric Trac TV.
Nous avons donc pu jouer et apprécier et nous pouvons donc dire sans hésitation que « Twin Tin Bots » est :
Monsieur Philippe Keyaerts nous parle de Twin Tin Bots
Monsieur Éric Hanuise - éditeur nous parle des prototypes des figurines
« Twin Tin Bots »
Un jeu de Philippe keyaerts
Illustré par Kwanchai Moriya
Publié chez Flatlined Games
Distribution : Iello (France)
Pour 2 à 6 joueurs dès 10 ans
Public : Amateurs
Durée : 50 min
Prix conseillé : 55€
Disponible : Essen 2013 – Octobre 2013 puis sous peu en boutiques