Vous ne trouverez ici aucune bénédiction vu que j’ai raté le diplôme. Non. Ici direction Saint-Pétersbourg avec l’éditeur russe Gaga Games et ce curieux Urbis de monsieur Alexander Rasputin (Rara Russias’s greatest love machine !).
Monsieur Gaga nous a gentiment envoyé une boîte que nous nous sommes empressés d’ouvrir afin, nous aussi, de bâtir une belle cité. Russe ou pas d’ailleurs. Vous aurez surement du mal à croiser la route de cette boîte de jeu mais ce n'est pas une raison pour ne pas vous la présenter. Nous sommes là pour la culture nom de nom ! Allez hop ! Tout le monde en Russie !
Urbis c’est une grosse boîte quand même un peu vide mais qui vend déjà du rêve avec ses graphismes 16 bits qui sont là pour nous donner le goût des petites applis de construction et gestion de villes.
De fait le jeu est très accessible (du moins pour les lecteurs anglophones ou russophones) et le 10 ans et plus indiqué sur la boîte n’est pas usurpé.
La face "facile" d'un plateau perso avec quelques bâtiments déjà construits et un seul garde à l'entrée
Chacun va se retrouver avec un plateau de jeu individuel qui représente notre quartier préféré. Un quartier qui, si nous finissons de le construire en premier nous accordera la victoire. Seulement voilà, toutes les parties ne se terminent pas forcément avec un joueur victorieux qui a réussi à terminer son plateau perso. La plupart du temps, les sabotages feront que personne ne pourra compléter son quartier et dans ce cas nous attendrons l’épuisement de la pioche de cartes Décrets (les événements) ou celle des tuiles Bâtiments et nous compterons la valeur de notre quartier.
Installation pour 3 joueurs
Le tour de jeu est simple comme tout. Nous piochons une carte Événement. Nous jouons une carte Événement (si nous pouvons en payer le prix ou si les conditions exigées sont réunies). Beaucoup de ces cartes nous rapporterons des points de victoires en fin de partie (ou rien du tout si quelqu’un termine son quartier avant) mais l’astuce c’est que plus une carte nous rapporte de points, plus son effet immédiat va aider nos concurrents ou nous pourrir un peu notre quartier. De quoi nous faire hésiter mais plus nous hésitons, plus notre main se remplit de cartes inutiles et encombrantes. Il faudra bien finir par les jouer à moins qu’un événement plus salutaire nous donne l’opportunité de les refiler à un autre joueur.
Les cartes Événements rapportent des points de victoire. Certaines ont des conditions. Celles avec un carré est un emplacement supplémentaire de quartier. Pratique pour ralentir un joueur en avance mais cela lui offre également des points de victoires.
Puisqu’il faut construire, nous allons ensuite piocher une tuile de Bâtiment. Tous les bâtiments ne sont pas tops… (En fait la plupart sont tout moches et c’est assez drôle) par contre, puisque nous sommes tous dans la même ville, nous pouvons très bien construire ce joli dépotoir chez un de nos voisin. C’est cadeau ! Enfin cadeau… Chaque emplacement libre contient un chiffre qui est le coût de construction. Les premiers emplacements sont peu chers mais plus le jeu avance plus les prix grimpent.
Et puis construire chez un voisin c’est aussi le risque de l’aider à terminer plus vite son quartier même avec des usines à caca.
Certains bâtiments viendront augmenter nos revenus que nous toucherons à chaque tour. D’autres feront baisser ceux-ci.
Des sous et des gardes
Pour 5 sous nous pourront également acheter un Garde. C’est la marée-chaussée du jeu. Ces gardes peuvent être placés sur certains bâtiments pour les protéger des exactions adverses. Dans le jeu de base, nous utilisons la face « facile » de notre quartier (avec moins de bâtiment à construire) mais si nous ne plaçons pas de Gardes à l’entrée du quartier cela nous fera des points négatifs en cas de comptage final.
Le premier bâtiment de Monsieur Guillaume est une prison. Et ça le fait rire ...
Plutôt que le jeu de stratégie que peut le laisser entendre le thème, Urbis est un jeu où l’on se fait secouer au gré des Événements tout en piochant aléatoirement des Bâtiments. Pas question donc d’avoir une stratégie de partie. La contrepartie de ce chaos assez peu maitrisable est l’amusement que l’on tirera du pourrissage des quartiers de nos adversaires. L’impression générale est celle d’un jeu à l’ancienne façon Destin mais en plus riche (facile!) et plus méchant. Un bon jeu d’ados où il manque un grand « je ne sais quoi » pour avoir envie d’y revenir si ce n’est pour ricaner ce qui est déjà ça. On imaginerait bien ça plutôt sous la forme d’un jeu de carte plus rapide.