[Les Dragons du Mekong][VENISE]
Précisons préambulairement qu’aucune crise n’aura lieu ici et que seuls les amateurs de Jacques Higelin saisiront la citation de ce titre qui, par ailleurs, aura peut-être un effet putaclick pas inintéressant.
Ne dit-on pas « Voir Venise et mourir ! » ? Si ! On le dit mais ce qu’on ne sait pas bien c’est que ces saloupiots de vénitiens ont piqué le slogan aux napolitains. " Vedi Napoli e poi muori " est correct. Concédons néanmoins que Venise possède aussi quelques atouts touristiques et nous leur pardonnerons d’autant que tous les italiens sont des voleurs. Imaginez plutôt : « Voir Épieds-en-Beauce et mourir » et tout de suite l’aspect romantique cède la place à la maladie incurable… Considérons maintenant que vous preniez les choses aux Épieds de la lettre et que vous vous demandiez si c’est la peine de jouer à Venise avant de mourir alors soyez rassuré : Tric Trac est là pour vous permettre de choisir le trépas le plus pertinent.
Venise est un jeu de Cyprien Grès publié chez l’éditeur normand EGGame qui avait déjà fait un jeu sur le Mont Saint-Michel alors pourquoi pas Venise ? Les 2 à 4 joueurs vont ici s’affronter (ou plutôt se courser) pour récupérer quatre gemmes disposées malicieusement sur des piloris plantés dans un canal.
L’introduction laisse à penser qu’il s’agirait là d’un jeu typiquement carnavalesque mais l’absence de sources indique plutôt un thème esthétique. Nous allons donc devoir progresser parmi les pilotis à l’aide de planches en essayant de trouver le parcours le plus rapide. L’idée étant que nous pourrons profiter des planches des autres sauf s’ils nous les retirent sous le nez en ricanant.
Tout commence par une installation du jeu qui consiste à disposer les tuiles Pilotis. Le jeu propose un plan de base pour débuter puis quelques autres pour des joueurs plus expérimentés et rien n’empêche de faire soi-même sa disposition de départ ou de laisser le hasard faire (sachant que certains seront peut-être très avantagés dans ce dernier cas).
Chacun se pose sur son pilotis de départ et se voit accorder une main de départ constitué de 4 cartes fixes et 2 aléatoires. Ces cartes représentent les différentes actions que nous pourrons effectuer à notre tour.
Les cartes fixées (identiques pour chaque joueur) nous permettront de nous déplacer une ou deux fois et de poser une petite et une grande planche.
Poser des Planches permet donc de relier les Pilotis sans tomber à la flotte ou même de relier plusieurs planches.
Pour pouvoir bouger, nous utiliserons les cartes Avancer qui permettrons de se déplacer par tranches de 1 à 3 pas.
Le Joker est une carte que l’on peut piocher à part. Celui-ci coûte deux Sabliers. Qu’est-ce donc ?
Chaque carte action montre des icônes Sabliers, cela permet de savoir combien de cartes action nous pourrons jouer en un tour : nous sommes limité à 4 Sabliers. Chaque déplacement coûtera 1 Sablier, poser une grande Planche en consomme deux et notre Joker qui remplace n’importe quelle carte en vaut donc 2 également.
Et donc on pioche en fin de tour ? Alors non. On ne pioche pas si l’on joue des cartes. En lieu et place, on peut ne pas jouer de cartes et piocher 1 Joker et 2 cartes. Attention, on ne peut pas avoir plus de 8 cartes en main dont 2 Jokers seulement.
Autre option possible : échanger 4 cartes contre un Joker jouable immédiatement.
Chaque Gemme récoltée nous offre en plus une tuile Sablier. Cette tuile nous permettra, en la dépensant, de jouer pour 5 Sabliers de cartes au lieu de quatre. Nous pouvons les économiser et même en jouer plusieurs d’un coup.
Le jeu consistera donc à parcourir le chemin le plus optimisé, en essayant si possible de profiter des Planches des adversaires pour économiser ses coups. Notez que les Planches n’appartiennent à personne et peuvent donc disparaitre devant nous assez subitement.
Sur les tuiles Piloris, des murs et des ponts nous obligerons à trouver le meilleur parcours suivant les opportunités.
Impossible de ne pas faire le parallèle avec River Dragons mais au final, les gameplays des deux jeux s’avèrent vraiment différents. ici pas de programmation donc plus d’opportunisme et surtout pas question d’estimation des distances. Les deux jeux ne feront donc pas doublons voir même pourront s’accorder dans une soirée thématique « planches ». Oui je sais. C’est très rare. Mais mieux vaut prévoir !