Boutique et rentabilité

ploc dit:Et les boutiques de restauration de poupées anciennes, hein ?


Que ce soit en vêtements, bijouterie ou artisanat, je pense que les marges ne sont pas comparables, et qu'ils s'en sortent comme ça eux. :)

D'ailleurs, il serait intéressant de comparer le taux de marge des boutiques à leur durée de vie. Je pense que les boutiques les moins chères sont loin d'être les plus résistantes dans le temps. :pouicchut:

Je crois en effet que les jeux de cartes à collectionner font beaucoup pour aider ces boutiques à se maintenir à flot.
En tout cas une chose semble certaines : il est primordial de se diversifier (jeux de cartes, jeux de rôles, jeux de figurines, c'est selon...). Le jeu de société uniquement me paraît un marché trop délicat à gérer (taille du stock, fréquence des nouveautés, etc.) et vise un public trop restreint pour suffire à alimenter une boutique seul.
Un autre point à étudier en fonction du public visé et des contacts distributeurs : l'import... :^:

Concernant les tarifs dégressifs avec la quantité, je ne crois pas que ça se pratique vraiment dans notre milieu, mais les franco de port oui. Du coup il n'est pas rare que deux boutiques s'associent pour passer des commandes.
Et le calcul habituel du prix public que j'ai pu observer correspond en effet en général grosso modo au prix revendeur x 2. Et dans les calculs que vous appliquerez là-dessus n'oubliez pas la TVA... :modopouic:

Enfin bref, si j'aime beaucoup jouer au conseiller client quand je suis de passage dans une crèmerie ou une autre, et que je prête parfois un coup de main sur des salons, je n'envisage pas d'en faire pour de bon mon métier. Entre les difficultés pour rendre son commerce viable et le côté social que ça représente (une boutique de jeu, pour peu qu'il y ait des tables permettant le jeu sur place, est parfois confondue avec une garderie par certains parents... et puis il y a aussi souvent quelques "cas"), je salue votre courage, les boutiques en dur. :pouicbravo:

Concernant les tarifs dégressifs avec la quantité, je ne crois pas que ça se pratique vraiment dans notre milieu


Il me semble que chez Edge ils font 12% de remise si commande de 10-12 exemplaires du même jeu, impossible pour les petites boutiques mais les grosses boutiques en ligne en profitent bien.

endevor dit:
Concernant les tarifs dégressifs avec la quantité, je ne crois pas que ça se pratique vraiment dans notre milieu

Il me semble que chez Edge ils font 12% de remise si commande de 10-12 exemplaires du même jeu, impossible pour les petites boutiques mais les grosses boutiques en ligne en profitent bien.


Pour ma boutique, ils proposent plutôt 10% pour 24 jeux. Pour 12 jeux, c'est 7% de remise.

Et Millenium (qui distribue Edge) est, sauf erreur de ma part, le plus arrangeant des distributeurs à ce niveau. Chez Asmodee par exemple il faut prendre 60 jeux pour avoir une toute pitite réduction. :D

(désolé d’enchaîner les doubles messages, promis je vais me modérer ^^)

Je donnais quelques chiffres sur les remises quantitatives pour apporter de l'eau au moulin, mais dans le fond, je ne suis pas persuadé que ce système soit une bonne chose pour les distributeurs et pour les boutiques. La remise quantitative sur un jeu pousse la boutique à avoir du stock, et le stock c'est mal (plus grosse prise de risque, immobilisation de la trésorerie, surcoût de stockage). Pour le distributeur, ça peut gonfler les ventes à court terme, mais à moyen terme le seul intérêt est de reporter une partie de la charge de stockage aux boutiques. Je n'ai pas toutes les données du point de vue du distributeur, mais je ne suis pas certain que les réductions quantitatives soient au coeur de leurs préoccupations.

Par contre, ceux qui gagnent peut-être plus à ce système, ce sont les éditeurs. Car autant le distributeur s'en fout à mon avis de vendre "10 jeux A" ou "5 jeux A et 5 jeux B" (à prix identique), autant l'éditeur du jeu A est gagnant dans un cas et pas dans l'autre.

Et comme souvent les éditeurs et distributeurs sont très liés ... Tout le monde finit par être gagnant. (parce que les boutiques ne sont pas obligées de participer, et que si elles le font c'est qu'elles y gagnent grâce au prix moindre)

Petitbabe dit:Je me posais la même question surtout qu'il y a beaucoup de personnes qui viennent regarder mais n'achètent rien. Aucun vendeur sur le forum qui pourrait nous expliquer ? :)


Ca faisait des années que je voulais me lancer dans l'aventure, après moultes calculs, il a fallut se rendre à l'évidence, impossible d'avoir une marge correcte et la vente sur internet..., vous êtes assez bien placés pour savoir qu'il faut se battre encore plus.

Alors, j'ai ouvert une activité en complément avec site de vente qui est plus une vitrine qu'un site de vente, je me suis associé à une ludothèque pour faire des démos et je propose des démos à domicile. Alors le bilan est qu'il est assez difficile de rentrer dans ses frais pour l'instant. Le stock initial a avoir est assez conséquent.
Le meilleur moyen de faire du chiffre, c'est de trouver des assos, des clubs, des écoles qui sont d'accord pour faire un partenariat avec une boutique. Mais pareil, faut se battre et leur accorder du temps.

Dncan dit:Enfin bref, si j'aime beaucoup jouer au conseiller client quand je suis de passage dans une crèmerie ou une autre, et que je prête parfois un coup de main sur des salons, je n'envisage pas d'en faire pour de bon mon métier. Entre les difficultés pour rendre son commerce viable et le côté social que ça représente (une boutique de jeu, pour peu qu'il y ait des tables permettant le jeu sur place, est parfois confondue avec une garderie par certains parents... et puis il y a aussi souvent quelques "cas"), je salue votre courage, les boutiques en dur. :pouicbravo:


On sent le connaisseur, en effet c'est un cas général malheureusement.

Et tu arrives à attirer des clubs et assos sans leur offrir tellement de réductions que ça en devient inutile ?

Autant les collectivités n'ont pas la capacité de tirer sur les prix (payer quelqu'un pour négocier serait plus coûteux que de payer au prix proposé), autant les groupes de joueurs passionnés ... (qui en plus de squatter le magasin nous harcèlent pour avoir toujours plus de réductions :D )

Oui il est assez compliqué de vivre avec une boutique de jeux.
Passé une certaine taille de ville (disons 150000+) c'est plus facile carl e nombre de clients potentiel est plus important. Mais pour des petites villes c'est chaud.
Dans une ville comme la mienne (Montélimar 35.000 habitants, disons 100.000 pour la zone de chalandise) il faut diversifier. Je fais jeux ET jouets, adultes ET enfants. Mais même là c'est pas simple.
Je pense qu'il faut faire environ 8000 euros de CA mensuel en moyenne (Décembre représentant entre 3 et 5 mois ordinaires).
Dans les charges il ne faut pas oublier :
- Emballage (sac, papiers cadeaux etc) ce n'est pas négligeable
- CB (un achat payé en CB, ça fait environ 1% de perdu)
- Les impots (taxes pro, frais de voiries, impots sur les résultats s'il y en a et bien sûr le TVA)
- Les assurances
- Les frais bancaires (un compte pro n'est pas gratuit)
- Les dons
- Les remises
- Les produits défectueux (on n'arrive pas toujours à les répercuter sur le fournisseur)
- Les catalogues et autres frais de pub (s'il y en a)
- Les boites de démo (pas toujours offertes)
Et sans doute d'autres ...
Enfin, on ne compte pas trop sur les geeks qui achetent le plus souvent sur le net. Le coeur de cible c'est plus le client qui sort avec un dobble qu'avec un Seasons !!!
Et bien sûr il faut être un très bon gestionnaire.

http://blackdiamondgames.blogspot.com
c'est le blog d'un détaillant américain qui explique son fonctionnement quotidien depuis 2007.
Il a déménagé, survécu à la crise, et est encore dans le business.
Evidemment les z'américains et la France c'est différent, mais c'est très instructif.

Sinon, en vrac :

- Le jeu de société est un article saisonnier, avec des pics de ventes près des fêtes et durant l'été. Mais il y a des ventes régulières au long de l'année quand même.

- L'inventaire doit être rempli au fur et a mesure qu'il se vide (zero sum game). Du coup un point important de la rentabilité d'une boutique, ce sont les rotations : le nombre de fois qu'une référence donnée va etre vendue et réapprovisionnée sur l'année. Un Dragon Rage par exemple, une petite boutique risque d'en vendre un ou eux par an, mais certainement pas un par semaine. C'est la que les JCC aident beaucoup les boutiques, car ils ont une grosse rotation. Une grosse boîte a 50€ va passer en moyenne un ou deux mois en rayons alors qu'un booster en moyenne un ou deux jours.

- les chiffres que j'ai vu oublient souvent la TVA (20%) et les charges indirectes sur le salaire payé. Mieux vaut compter 2.5x le brut payé que 1.8, au risque d'avoir une très mauvaise surprise en refaisant les comptes après un an ou deux et en prenant tout en compte. (enfin en Belgique en tout cas : impôts, cotisations sociales, cotisations patronales, etc.)

- Les prix pratiqués par les distributeurs sont homogènes, le détaillant qui prend 6 ou 10 boîtes aura une petite ristourne et celui qui en prend 20 ou plus une ristourne légèrement plus importante ; mais pas au point que ca puisse rendre la situation trop difficile pour les petits détaillants. Faire de grosses ristournes aux gros acheteurs serait très dangereux, on a vu les résultats avec la grande distribution qui a tué les épiciers de quartier dans les seventies. (J'me suis renseigné à fond sur le sujet, j'ai revu le film des charlots :mrgreen: )

- Par contre selon le volume d'achats et l'état de la relation avec le distriuteur, les conditions de payement varient. Certains doivent payer d'avance ou à la réception de la commande (Si votre distributeur insiste la dessus et que vous ne venez pas de vous lancer, c'est en général mauvais signe :mrgreen: ). D'autres payent à 30, 60 ou même 90 jours fin de mois après réception de la facture de vente par le distributeur. C'est une manière de faire crédit au détaillant pour qu'il puisse vendre la marchandise avant de la payer, plutôt que de payer un crédit de caisse très cher à la banque.

- Et naturellement un détaillant qui est en bons termes mais paye d'avance est en position de négocier un escompte.

- Les ventes du distributeur au détaillant sont en règle générale 'finales' : pas de retours d'invendus. (mais ils assurent un service après-vente sur les éventuels défauts, quand même :^: )

Quel sujet passionnant !

De mon coté je viens de créer mon entreprise sur Arles dont l'activité est la vente itinérante de jeux de société, et la vente d'animations.

Je vais vendre des boites de jeux à domicile, lors de soirées jeux (ciblant le grand public), et marchés de noels.

Bien sur pour chacune des cibles j'ai une gamme dédiée.

J'ai ajouté une corde à mon arc en proposant également des animations ludiques, en parallèle.

Wait and see...

D'ailleurs est-ce que le modèle de bar à jeux (sans alcool vu le prix de la licence de niveau 3) avec une partie "boutique" n'est il pas plus rentable?

Ou bien l'investissement de départ oblige à être plusieurs? (local plus grand, base de jeux disponible, stock boisson/nourriture)

Par chez moi, on a plusieurs boutiques qui tournent correctement, je pense : à Mons, à La Louvière. Le truc, c'est que ce ne sont jamais uniquement des boutiques de jeux de société.

On trouve la combo jeu de société + BD/Mangas, très efficace. Ma boutique de prédilection, à La Louvière, fonctionne comme ça. Il y a TOUJOURS du monde. Si je vais en pleine semaine, j'en ai pour une heure, et je peux compter deux heures le samedi. Ca a déjà été dit, mais pour que ça tourne, il faut soigner ses clients. Entre autres, le fait de vendre moins cher qu'ailleurs (même moins cher que certaines boutiques en ligne), ça draine du monde.

La combo jeux de société + jeux/jouets/accessoires pour enfants (voire vêtements, il y a une boutique comme ça à Ath) marche pas mal aussi.

Il faut pas oublier non plus les grosses ventes. Quand je vais à la boutique, j'en ai minimum pour 100-150€, environ une fois par mois. Si on fait des prix intéressants, on peut vendre aux ludothèques, ça peut valoir la peine.



Je travaille pas en boutique, ce n'est qu'un point de vue extérieur, un ressenti issu de nombreuses heures passées dans les boutiques et/ou à discuter avec les patrons.

Honnêtement, je n'ai pas vu beaucoup de boutiques couler. A Mons, il y a 4 boutiques qui font du jeu de société, et c'est une petit ville. Maintenant voilà, c'est du mix avec des articles pour enfants, ou de la BD.

D'ailleurs est-ce que le modèle de bar à jeux (sans alcool vu le prix de la licence de niveau 3) avec une partie "boutique" n'est il pas plus rentable?
Ou bien l'investissement de départ oblige à être plusieurs? (local plus grand, base de jeux disponible, stock boisson/nourriture)


Là ce point est une suite très intéressant, nous voyons ce modèle apparaître de plus en plus et perso je me voyais bien me lancer dans cette aventure maintenant que mon master est en poche... Pleins de qualités et peu de contraintes :
- pas ou peu de stock seulement des commandes ou des promos
- la possibilité aux clients de jouer et les influencer dans la direction de l'achat
- des événements récurrents pour réunir joueurs comme des démos des tournois
- le problème c'est la cuisine et la gestion de ce stock là

le problème c'est surtout de trouver un moyen de faire payer aux clients les services que tu vends :

- Mise à disposition de jeux
- Proposition de jeux
- Explication de jeux

Même en ne faisant payer que quelques euros aux joueurs, les groupes doivent souvent débourser le prix d'un jeu pour au final n'avoir le droit d'y jouer qu'une fois. :(

C'est un peu comparable au ciné VS DVD, sauf qu'un ciné ne nécessite qu'1 ou 2 minutes de boulo par client, alors qu'un bar à jeu est plutôt autour de 10 minutes par client je pense.

Oui cela doit être le point difficile à trouver et qui doit etre mûrement réfléchi car il définie le business de l'entreprise. Un forfait ou un prix fixe , carte de fidélité etc. Je me suis intéressé au bar à jeux de Paris justement et leur système est judicieux peu être compliqué pour les clients ?

Idée peut-être naïve, mais imaginons un groupe venant dans un bar à jeu. chacun paie pour pouvoir jouer, si le montant est supérieur à la valeur du jeu, la groupe peut repartir avec. Certes, il n'y a pas de plus value sur le service, toutefois, cela peut engager tout ou partie du groupe, fidéliser, permettre de tester un achat etc. Une sorte de location avec option d'achat.

Ca nécessite un énorme investissement : En plus des quelques stocks habituels, il faut des jeux ouverts. Plus 40 minutes en moyenne par jeu. Plus les 3m2 de la table.

C'est un gros risque pour celui qui se lancera.

Je pense que faire une boutique avec écrit "Bar" à coté n'est pas une solution. Par contre, un bar qui vendrait aussi des jeux est à mon avis une piste à explorer.

KiwiToast dit:Je pense que faire une boutique avec écrit "Bar" à coté n'est pas une solution. Par contre, un bar qui vendrait aussi des jeux est à mon avis une piste à explorer.


C'est un peu ce que fait le "dernier bar avant la fin du monde" non ?

Il me semble que Le dernier bar n'a pas acheté de jeux, ils leur ont été donnés.

Et je ne crois pas qu'ils expliquent les jeux, ils laissent des bénévoles le faire pour eux. Mais je me trompe peut-être. ^^

Ceci dit, je pense en effet que leur idée est plus rentable que celle de Oya par exemple. (il suffit de voir la différence d’affluence) Mais on joue plus à Oya qu'au Dernier bar.