Compétition VS coopération : de l'implication morale

Chifoumi dit:Juste pour donner deux jeux (et il y en aurait d'autres) qui apportent des "sentiments" dans le jeu avec lesquels il va falloir "jouer" :
Alcatraz, the Scapegoat : il faut s'entraider pour fuir une prison en sachant qu'un (au minimum mais c'est souvent un) des joueurs, celui qui est le plus "dispensable" dans le plan d'évasion, sera "sacrifier" pour ralentir les gardiens... ambiance, ambiance autour de la notion de "bouc émissaire"

C'est pas beau de pas lire les posts des autres... :mrgreen: :^:

Rimsk dit:
Chifoumi dit:Juste pour donner deux jeux (et il y en aurait d'autres) qui apportent des "sentiments" dans le jeu avec lesquels il va falloir "jouer" :
Alcatraz, the Scapegoat : il faut s'entraider pour fuir une prison en sachant qu'un (au minimum mais c'est souvent un) des joueurs, celui qui est le plus "dispensable" dans le plan d'évasion, sera "sacrifier" pour ralentir les gardiens... ambiance, ambiance autour de la notion de "bouc émissaire"

C'est pas beau de pas lire les posts des autres... :mrgreen: :^:

argh... touché ! zut de zut !
Bon, alors je vais annuler Alcatraz et m'excuser auprès de Betadouglas...
et je vais donc ajouté Tera de Bruno Faidutti où, côté paradoxe d'Olson, le fait qu'il faille coopérer pour ne pas perdre mais qu'il y aurait alors ensuite un gagnant, fait que, froidement, de façon globale, les joueurs préfèrent perdre que faire gagner quelqu'un... et puisqu'il s'agit de sauver la terre... glups !
drôle de sentiment...

Dans le jeu Ryu on trouve un peu cette logique : on essaye de finir son dragon en 1er mais ça passe par le partage de ressource avec d'autres joueurs. Le partage des ressources (un qui fait les tas et l'autre qui choisie) est-il coopératif ou pas ?
Par contre le paradoxe d'Olson propose d'expliquer pourquoi des individus ayant intérêt à participé à une action collective ne le font pas : il tente de faire le free-rider et d'encaisser les gains de l'action collective sans en payer les coût. Il espère donc que le collectif gagne, ce qui me semble pas le cas dans ton exemple.
Bon, après je connais pas Tera donc..
Pour les extra-terrestre des années guerre froide y avait surement le fond parano de l'infiltration d'agents soviétiques, mais on est aussi dans une période de redéfinition des théories complotistes où les puissants sont "autre chose" que ce qu'ils paraissent.
En même temps c'est le genre de thématique qui n'a pas du tout disparu de nos fictions (film et série en tout genre). Scénaristiquement y a du potentiel d'intrigue policière dans le complot. Politiquement c'est un phantasme qui fait dévier de la compréhension des logique réelle de pouvoirs.
Pour les zombies, notre grand méchant préféré actuel on peut faire l'analogie avec les peurs de l'invasion par des hordes de migrants. Les images canoniques des films de zombie (et donc les mécaniques de jeu y aférant) sont cohérente avec cette idée : on se retranche et on construit des barricades. Les migrants/zombies s'amassent devant nos barrières.
La aussi se narrativement y a de quoi se faire plaisir avec les zombies, politiquement c'est claire : on retrouve toute la structure et le vocabulaire du discours nationaliste xenophobes.
Mais on peut y lire un autre idéologie, pas plus plaisante. En regardant non plus l'opposition radicale entre humain et zombies, mais les relations entres humains on peut lire autre chose : l'abolissement des règles morales.
En gros, face à des zombies fautr se faire survivaliste : individualisme farouche, loi du plus fort, retranchement sur les liens du sang et utilitarisme pour les autres. Les survivants dessinent un monde où toute personnes est catégorisées comme menace ou non, puis utile ou non.
On peut se dire que c'est un discours fondamentalement conservateur : toute menace sur la stabilité de l'ordre social n'apporterai que cette situation de lutte de tous contre tous. Ici le zombie c'est l'absence de l'ordre surplombant, de l'autorité, de l'Etat...l'apocalypse quoi.

schne dit:
Mais on peut y lire un autre idéologie, pas plus plaisante. En regardant non plus l'opposition radicale entre humain et zombies, mais les relations entres humains on peut lire autre chose : l'abolissement des règles morales.
En gros, face à des zombies fautr se faire survivaliste : individualisme farouche, loi du plus fort, retranchement sur les liens du sang et utilitarisme pour les autres. Les survivants dessinent un monde où toute personnes est catégorisées comme menace ou non, puis utile ou non.
On peut se dire que c'est un discours fondamentalement conservateur : toute menace sur la stabilité de l'ordre social n'apporterai que cette situation de lutte de tous contre tous. Ici le zombie c'est l'absence de l'ordre surplombant, de l'autorité, de l'Etat...l'apocalypse quoi.

N'est-ce pas comme ça que les tribus humaines vivent depuis des dizaines de milliers d'années?

Anthropologue de formation j'ai du mal avec toute phrase sur la "nature humaine" ou "depuis toujours l'homme...".
Donc sauf a nier la diversité historique et culturelle des groupes humains, non.
Mais on dévie là...

On ne dévie pas, vu qu'on parle du caractère moral et amoral de la lutte pour la survie. D'ailleurs, si je ne me trompe pas, la loi va dans ce sens amoral : en cas de "c'est lui qui meurt ou c'est moi", ce n'est pas punissable par la loi de faire une action pour sa propre survie mais qui va entraîner la mort de l'autre.

Mister Nico dit:ce n'est pas punissable par la loi de faire une action pour sa propre survie mais qui va entraîner la mort de l'autre.

Oulà alors là on va rentrer dans du dur. Résumé comme ça c'est un peu hardcore quand même parce que la légitime défense a ses limites tout de même...

Pas de la légitime défense. Prenons un exemple concret: Un navire a coulé en pleine mer, il ne reste que 2 survivants à l'eau et il ne reste rien à la surface de l'eau pour rester à flot, mise à part une bouée de sauvetage qui ne peut supporter qu'une seule personne. Même sans parler de loi, est-ce que c'est immoral et condamnable que les deux survivants se battent pour la bouée, sachant que le perdant mourra noyé?

Difficile de répondre à ça de façon autre que "morale" car il serait très dur, voir impossible de condamner le survivant dans un cas pareil, il pourra dire ce qu'il veut car personne ne sera là pour le contredire... Genre "ah ben non tout le monde a coulé sauf moi...".

On considère qu'on sait tout.

Si on considère qu'on sait tout, dans un cas comme ça honnêtement je sais pas. Probablement que le survivant n'encourrait pas de peine (amende ou prison) mais il passerait pour un b****d, quand même, on pourrait aussi envisager le truc sous l'angle de la "non assistance à personne en danger" genre il aurait pu tenter de sauver l'autre en partageant la bouée au lieu de lui foutre la tête sous l'eau...

La bouée ne pouvait supporter qu'une seule personne.

MONOPOLY est le meilleur jeu de coopération entre les capitaux privées et les banques

Mister Nico dit:La bouée ne pouvait supporter qu'une seule personne.

Bon ben il ne serait probablement pas condamné :)

Bon, je recentre autour du jeu...
Après avoir un peu squatté Dead Of Winter cet été je me suis dit qu'il y avait moyen de faire des scénario qui pouvait interroger la moralité en post-apo.
Ça s’appellerait "Les chasseurs", avec des petits bout de cannibalisme dedans.
Pour l'instant i est conçu pour 2 en coop, je vois encore pour des ajustements.
Si certains sont intéressé pour tester je peux envoyer la version actuelle en mp.

Une question que je me pose : la moralité n'est-elle pas le fruit d'une évolution des us, coutumes, moeurs et mentalités d'une société au cours des siècles? Si oui, comment peut-on tenter de l'appliquer à une société et un univers différents?