De l'orientation politique des TTiens

Au sujet de la difficulté de se dire à droite, vous noterez que pas un sympathisant de droite ne se découvre depuis que vous parlez... Bon, je le fais puisque je l'ai déjà fait ailleurs : je suis maintenant clairement UMP. Et je suis prof. Cela ne m'empêche pas d'avoir de bons rapports avec mes collègues, qui d'ailleurs sont généralement convaincus que je suis UDF (peut-être par ce qu'ils me voient en un démocrate chrétien ancien boy-scout ?).

Le fait est que la tradition militante à droite n'a rien à voir avec celle de gauche. En réalité, beaucoup d emes collègues profs sont de droite, mais se garderaient bien de le dire. Mes collègues de gauche, avec qui je parle volontiers politique, font par contre du "rentre-dedans" en venant tenter de convaincre les autres. Cela m'est arrivé déjà à de nombreuses reprises. Je ne sais pas à quoi c'est dû, mais il y a une sorte de culture politique différente qui se manifeste par une sorte de fierté d'être à gauche (les joyeux drilles qui partagent un moment de vie avec vous, comme dirait l'autre, les "forces du progrès", les gentils Robins des Bois au service des pauvres et des démunis), et parfois une sorte de honte d'être à droite - mais pourtant, en continuant de voter à droite !

Il y a deux jours, dans le RER, je rencontrais la soeur d'une ancienne élève (que je surnommais "Clémentine la Rouge" en raison de ses idées politiques qu'elle avait beaucoup de mal à cacher - disons, de l'aile gauche du PS). Sa mère est une de mes collègues les plus sympathiques. Dans cette famille, l'orientation politique est une affaire sacrément sérieuse : hors de question que la fille vive avec un garçon qui n'aie pas de solides convictions de gauche ! Un de mes amis, d'une famille communiste, me racontait qu'il avait vu les femmes de la famille pleurant après une victoire électorale de la droite. Cette force de sentiment, cette conviction que la droite représente d'une certaine façon quelque chose de foncièrement maléfique, voilà qui me sidère. Si je voulais comparer cela à un autre phénomène sociale, je ne trouverais que le phénomène religieux. Les gens de droite sont davantage excédés par la gauche, considérée comme incompétent et démagogique, mais pas "mauvaise" au sens fort du terme.

Je connais pourtant beaucoup de gens de droite qui sont effrayés par les "socialo-communistes", avec toute la haine et la peur qu'ils mettent dans ce terme (et ils n'ont pas 60 ans non plus).

"Ah qu'est-ce qu'on a souffert sous Mitterand!" reste la meilleure phrase jamais entendu par un de mes amis en dîner chez sa tante.

Ubik Liryc dit:Je connais pourtant beaucoup de gens de droite qui sont effrayés par les "socialo-communistes", avec toute la haine et la peur qu'ils mettent dans ce terme (et ils n'ont pas 60 ans non plus).
"Ah qu'est-ce qu'on a souffert sous Mitterand!" reste la meilleure phrase jamais entendu par un de mes amis en dîner chez sa tante.


Souviens toi, ils ne cessaient de dire que les chars soviétiques allaient parader sur les Champs Elysées. :lol: :lol:

En 81, il était vraiment temps que tout se petit monde s'en aille. Pour moi cela a été champagne.

Fred. dit:En 81, il était vraiment temps que tout se petit monde s'en aille. Pour moi cela a été champagne.


Chez moi aussi !!! :mrgreen:

En 88, par contre, c'était du Champomy...

Ubik Liryc dit:Je connais pourtant beaucoup de gens de droite qui sont effrayés par les "socialo-communistes", avec toute la haine et la peur qu'ils mettent dans ce terme (et ils n'ont pas 60 ans non plus).
"Ah qu'est-ce qu'on a souffert sous Mitterand!" reste la meilleure phrase jamais entendu par un de mes amis en dîner chez sa tante.


Ca, c'est tout de même le propre des milieux très conservateurs, qui sont un pied dans la droite et un pied dans ce qui n'est plus très républicain... enfin, à mon humble avis. Mais peut-être les TTiens de droite ont tellement peur de vous qu'ils n'osent même pas répondre, afferux socialo-communistes que vous êtes ! :D
Tiens, hier, après avoir écris ce post, j'ai lu un article ou deux de la revue L'Histoire de ce mois, qui comporte un dossier sur Jacques Chirac, de son enfance à maintenant. Un article intitulé "Vous avez dit bonapartiste" (qui conteste l'idée que Chirac soit de ce style), écrit par Alain-Gérard Slama, prof à l'IEP de Paris, contient ce passage : "Lors de la première entervue qu'il m'avait accordée, au lendemain de sa démission, il m'avait fait sourireen déclarant : "Je compte sur vous pour ne pas être entraîné à droite". Loin d'être le symptôme d'un "homme qui ne s'aime pas", un tel propos était la plus parfaite illustration de la psychologie du républicain de droite qui, selon Alain, nie être de droite parce que le propre de la droite est de refuser le conflit."
Ce qui m'intéresse ici est la fin de cette cittion, pas la réalité du personnage Chirac. Je pense qu'Alain, qui n'était d'ailleurs pas de gauche, a ici répondu à une partie de mon interrogation.

Après, personnellement et pour passer à un autre sujet, je fais la différence entre le PS et le PC, et je récuse la pratique existant depuis une dizaine d'années qui consiste à placer le PC dans la gauche, et plus dans l'extrême-gauche comme c'était le cas avant. Finalement, si le PC le pouvait, il mettrait un terme à notre système républicain dans sa forme actuelle. Et pour moi, la coupure profonde n'est pas entre droite et gauche mais entre républicains et extrémistes. Or, il me semble que cette approche n'est pas partagée par les gens de gauche, pour qui l'extrême-gauche est considérée comme tout-à-fait fréquentable, seule l'extrême-droite étant un danger pour notre démocratie. A mon sens, il s'agit d'un aveuglement comparable à celui des membres du RPR qui s'alliaient en leur temps à l'extrême-droite.

A mon sens tu te trompes au sujet du PCF: celui-ci comme la LCR ont abandonné "la dictature du prolétariat". Reste LO et les anarchistes à l'extrème gauche.

Pourquoi cette "gauche de la gauche" fait-elle moins peur que la droite extrème, au sein du centre gauche? Parce que les idées affichées sont des idéaux généreux, universalistes en lien avec les valeurs de la Révolution Française. Au contraire de la droite extrème qui affiche des valeurs de racismes, d'ostracismes des valeurs contraires à l'éthique républicaine.Et que les idées de cette droite extrème contaminent en partie le débat à droite .

Au niveau des moeurs , des problèmes sociétaux , là aussi "la gauche de la gauche" est beaucoup plus libérale que la droite extrème,voire de la droite.

Pour autant je te rejoins sur l'aspect millénariste de ces mouvements, même si actuellement ils sont plus dans une réthorique de résistance.
Millénarisme qu'a abandonné le PS, ce qui lui vaut l'accusation de ne plus être un parti de gauche.

Le millénariste de la campagne est bizarement Sarkozy: "Pour une France d'après"

Mon cher Philippe,

Pour moi être de gauche n'est pas forcément naturel et requiert une certaine " maturité intellectuelle " ( bon il faut que je fasse attention à ce que je dis pour ne pas tomber dans les clichés ).

Un bébé lorsqu'il nait est de droite. Retire lui son biberon pour le donner à un bout de choux qui crève la dalle faute d'en avoir recu un depuis 2 jours. Tu verras, il hurlera. Le bébé n'est pas partageur, il est très individualiste.

Puis avec l'âge, certain d'entre eux verront qu'il y a beaucoup à retirer dans notre vie personnelle et collective de la " solidarité ".

Je suis cadre supérieur d'une entreprise et je paie beaucoup d'impôt. J'aimerais en payer moins, je te l'avoue. Mais je n'en fais pas un drame. Je t'avouerais presque j'en suis plutôt fier. C'est ma contribution à la République pour en particulier faire de sorte que tout le monde ait accès à l'école en particuliers les enfants d'ouvriers qui je l'espère pourront faire mieux que leur père et pourront s'épanouir dans leur vie individuelle.

L'homme de droite râle parce qu'il paie trop d'impôt. Un commercial de mon entreprise qui annonce volontiers être de droite ( UMP, fan de Sarkozy ) qui roule en Porsche ( et oui ! ) s'indignait devant un collaborateur de payer trop d'impôt. Il ignorait que ce collaborateur était ouvrier avec 3 enfants à charge et avait des fins de mois plus que difficile. Je t'avouerais que c'était à vomir ....

On peut toujours dire que l'on peut améliorer le fonctionnement de l'état pour réduire la part des prélèvements obligatoires. On est tous d'accord. Mais l'homme de droite va beaucoup plus loin. Il tient plus que tout à son bien être personnel sans se coucier du bien être collectif.

Il faut bien comprendre que cette dichotomie est très ancienne. Au début du siècle l'homme de droite était bien souvent le puissant qui emmenait avec lui une frange de la population ( même ouvrière !!!! ) en faisant état que grâce à lui la situation n'est pas pire. Mais seuls les enfants de ces puissants avaient accès à l'école jusqu'à leur majorité, allaient en vacances en bord de mer, évitaient le travail à la mine à 10 ans ....

Fort heureusement des hommes comme Jaurès, Blum, Mendes ont changé les choses. Les enfants ont quitté les mines, sont allés en vacances avec leurs parents, ... sous les cris outragés des puissants de droite.

Jaurès, Blum, Mendes étaient de gauche.

Ramener l'opposition entre gauche et droite à la question des impôts est franchement réducteur.
C'est pas tant sur les impôts qu'il existe une différenece. Tout le monde voudrait payer moins d'impôts si cela était possible.

Il y a d'autres aspects qui entrent en jeu dans ce qui distingue la gauche et la droite.
J'ai entendu une fois une définition qui me semble assez juste :
"Le droite veut la grandeur de la France, la gauche veut le bonheur du peuple".
C'est un principe qui a des implications sociales et économiques.
Là où la gauche est attachée à un Etat qui s'occupe de redistribuer au mieux le produit du travail de tous, la droite veut surtout que chacun récupère le fruit de son travail.
C'est le problème de base de l'économie : la distribution de la galette.

Historiquement, la droite est plutôt composée de royalistes, de conservateurs, de religieux. C'est la fameuse union du sabre et du goupillon. C'est un concept qui a plus d'un siècle, mais qui continue d'imprégner la politique. Bon nombre d'hommes politiques de droite sont catholiques et pratiquants.

J'ai moi aussi entendu des gens de droite parler des "socialo-communistes" et présenter le PS comme les héritiers de Staline. Des trucs hallucinants. Et qui remontent à cinq ou six ans.
Ca me choque autant que d'entendre des gauchistes présenter Sarkozy comme un fasciste ou Le Pen comme un nazi. C'est totalement hors de propos.

Jer dit:Ramener l'opposition entre gauche et droite à la question des impôts est franchement réducteur.


Je suis tout à fait d'accord avec toi. La différence se fait sur bien d'autres point aussi. J'abordais le sujet par l'impôt, pour ta part tu le fais aussi en parlant " distribution de la galette ". :D

Quoique l'on dise, on en revient toujours au même.

Fred. dit:Mon cher Philippe,
Pour moi être de gauche n'est pas forcément naturel et requiert une certaine " maturité intellectuelle " ( bon il faut que je fasse attention à ce que je dis pour ne pas tomber dans les clichés ).
Un bébé lorsqu'il nait est de droite. Retire lui son biberon pour le donner à un bout de choux qui crève la dalle faute d'en avoir recu un depuis 2 jours. Tu verras, il hurlera. Le bébé n'est pas partageur, il est très individualiste.


Je pense que ceci est justement un cliché, qui correspond à l'image que la gauche a d'elle-même : le fameux truc sur le coeur à gauche. Je ne me plains pas des impôts que je paie. J'abhorre l'individualisme. Ce n'est pas, à mon sens, une valeur de droite (si tant est que l'individualisme puisse être une valeur).
Si tu regardes le test politique dont il a été question au début de ce topic et que tu les fais, tu verras que la question de la solidarité est une parmi d'autres.
J'ajouterai que la solidarité prend heureusement beaucoup d'autres formes que l'impôt. Un impôt fort signifie un Etat omniprésent, dans une optique libérale. L'Etat se substituant aux individus, c'est une perte générale de dynamisme, et en définitive une paupérisation de la société toute entière (même si cette paupérisation est "répartie"). La baisse des impôts, à droite, signifie généralement - toujours d'après ce schéma - la recherche d'un nouveau souffle économique, et pas le fait de refuser l'aide aux plus démunis.

Initialement, la division entre la droite et la gauche s'est faite sur le droit de veto du roi ! Pas sur une opposition partageurs / accapareurs. Peut-être est-il intéressant de regarder qui donne le plus aux associations humanitaires ? Les chrétiens pratiquants. Sans être confinés à droite, ils sont majoritairement situés dans la droite républicaine.

Pour moi, la division droite / gauche se situe ailleurs. Evidemment, cela ne vous plaira pas, mais je pense que la gauche est idéaliste, dans le mauvais sens du terme : les idéaux prennent le pas sur la perception de la réalité. Mais je m'attends à ce que vous vous récriiez. En tout cas, on avancerait beaucoup dans le débat démocratique en évitant les "images mentales", comme celle de l'homme de droite solitaire en grand manteau noir évoquée par quelqu'un plus haut. D'ailleurs, mon manteau est bleu marine, pas noir...

Concernant le PCF, l'abandon (bien tardif, suite au passage à un rapport de force qui leur était absolument défavorable) de la dictature du prolétariat ne change pas vraiment la donne. Il y a toujours le rêve de la révolution, du grand soir où on bazarde l'ancien système pour mettre en place la société socialiste. Or, cet "ancien système", c'est le nôtre, celui dnot on prétendrait par ailleurs défendre les valeurs ?! La lutte des classes ou la lutte des races, c'est toujours monter les gens les uns contre les autres, quel que soit l'humanisme apparent des arguments avancés.
Concernant l'expression "socialo-communiste", je n'entends guère que Le Pen l'utiliser ces temps-ci, dans un style très "guerre froide" qui nous rappelle l'âge du personnage. Autant que je sache, Sarkozy ne l'utilise pas, pas plus que Bayrou... Je ne me prononce pas concernant Messieurs de Villiers et Pasqua, dont la position est de toute façon très ambiguë.

J'ai plutôt l'impression qu'il y a un désaccord sur la manière de parvenir à atteindre les objectifs plutôt que sur les objectifs eux-mêmes. La gauche semble fonctionner sur un modèle libérale concernant les moeurs et pas la droite. Pour l'économie, c'est l'inverse ! Concernant la sécurité publique, aucun n'est libéral (ouf !). Etc...

La gauche idéaliste ? La doite réaliste ? Je crois que nous qualifions parfois trop vite d'idéalistes les personnes avec qui nous ne sommes pas d'accord, pensant que nous ne sommes pas d'accord parce que nous avons compris la réalité et que l'autre non. Je pense surtout que personne ne voit la réalité de la manière et que l'avis de tous est à écouter pour se forger le sien.

Pour ma part, si je me situ à gacuhe, c'est parce que je trouve que la gauche est plus efficace pour imposer la solidarité à la société.

Fred. dit:( bon il faut que je fasse attention à ce que je dis pour ne pas tomber dans les clichés ).


Raté.

Philippe dit:
J'abhorre l'individualisme. Ce n'est pas, à mon sens, une valeur de droite
J'ajouterai que la solidarité prend heureusement beaucoup d'autres formes que l'impôt. Un impôt fort signifie un Etat omniprésent, dans une optique libérale. L'Etat se substituant aux individus, c'est une perte générale de dynamisme, et en définitive une paupérisation de la société toute entière (même si cette paupérisation est "répartie"). La baisse des impôts, à droite, signifie généralement - toujours d'après ce schéma - la recherche d'un nouveau souffle économique, et pas le fait de refuser l'aide aux plus démunis.

je pense que la gauche est idéaliste, dans le mauvais sens du terme : les idéaux prennent le pas sur la perception de la réalité.


Excuse moi Philippe mais il me semble que tu tombes dans ce que tu dénonçais à raison, une caricature de ceux de l'autre camps...
Et puis à mes yeux penser que sans obligation légale, un nouveau souffle économique profiterait à tous et non pas seulement à quelques uns, c'est faire preuve d'un idéalisme incroyable, c'est avoir un idéal de l'humain qui prend complètement le pas sur ce que montre la réalité... C'est amusant j'avais écrit une époque un papier sur "le protestantisme est-il de gauche ?" qui reprenait cette idée : parce qu'il a une vision pessimiste de l'être humain, le protestant a plus tendance à faire confiance à un état qui fait de la solidarité une obligation, qu'à l'initiative personnelle pour se porter au secours des plus démunis.
Tiens d'ailleurs sur les chrétiens pratiquant s qui seraient plus dans al droite républicaine, as-tu des chiffres ou des sources plus précises ?

Fred. dit:Plein de choses


Et nous voilà en plein dans le cliché de ce que je dénonçais avant... Avec l'histoire des "gens de droite qui viennent à un barbecue sans rien amener pour les autres, alors que le gars de gauche ramène plein de viande et de boissons pour tout le monde".

Quand tu entends Tommasi, joueur de foot de l'AS Roma, qui a demandé à toucher uniquement le SMIC car c'est un "rouge" extrêmement engagé, qu'en penses-tu ?

Si tu me réponds, "c'est débile, il aurait dû accepter l'argent et le reverser à une association caritative" (réponse de 90% des gens), alors tu prônes une politique de droite, c'est l'individu qui s'engage pour aider ou non les autres selon ce en quoi il croît...
Mais apparemment, il est plus facile de dire : "la gauche, c'est la générosité et la droite c'est l'égoïsme" plutôt que de s'axer sur le débat "responsabilité de la société et responsabilité de l'individu".

O'Cédar dit:
Et nous voilà en plein dans le cliché de ce que je dénonçais avant... Avec l'histoire des "gens de droite qui viennent à un barbecue sans rien amener pour les autres, alors que le gars de gauche ramène plein de viande et de boissons pour tout le monde".
Quand tu entends Tommasi, joueur de foot de l'AS Roma, qui a demandé à toucher uniquement le SMIC car c'est un "rouge" extrêmement engagé, qu'en penses-tu ?
Si tu me réponds, "c'est débile, il aurait dû accepter l'argent et le reverser à une association caritative" (réponse de 90% des gens), alors tu prônes une politique de droite, c'est l'individu qui s'engage pour aider ou non les autres selon ce en quoi il croît...
Mais apparemment, il est plus facile de dire : "la gauche, c'est la générosité et la droite c'est l'égoïsme" plutôt que de s'axer sur le débat "responsabilité de la société et responsabilité de l'individu".


Je ne te suis pas.

Je gagne plusieurs fois le smic et en aucun cas je trouve indécent ce que je gagne. Et donc en aucun cas je reverserai à une association caritative le différentiel salaire / SMIC.

Je t'avouerais même que l'idée de reverser à des associations caritatives des ronds me gêne quelque peu ( exemple Téléthon, Secours Catholique, ... ) ..... même si je le fais par moment.

Je préfère reverser à l'Etat par l'impôt dans des proportions acceptés par le peuple dans un système démocratique.

D'ailleurs, l'idée même que la Recherche Fondamentale qui a aboutit à la découverte de cartographie du génome humain soit financé quasi exclusivement par les dons ( Téléthon ) me dérange au plus au point. C'est une démission de l'Etat vis à vis de la Recherche ( et cette démission s'est accrue depuis 2002 ). Et là c'est l'homme de gauche qui parle.

Eric dit:
Philippe dit:
J'abhorre l'individualisme. Ce n'est pas, à mon sens, une valeur de droite
J'ajouterai que la solidarité prend heureusement beaucoup d'autres formes que l'impôt. Un impôt fort signifie un Etat omniprésent, dans une optique libérale. L'Etat se substituant aux individus, c'est une perte générale de dynamisme, et en définitive une paupérisation de la société toute entière (même si cette paupérisation est "répartie"). La baisse des impôts, à droite, signifie généralement - toujours d'après ce schéma - la recherche d'un nouveau souffle économique, et pas le fait de refuser l'aide aux plus démunis.

je pense que la gauche est idéaliste, dans le mauvais sens du terme : les idéaux prennent le pas sur la perception de la réalité.

Excuse moi Philippe mais il me semble que tu tombes dans ce que tu dénonçais à raison, une caricature de ceux de l'autre camps...
Et puis à mes yeux penser que sans obligation légale, un nouveau souffle économique profiterait à tous et non pas seulement à quelques uns, c'est faire preuve d'un idéalisme incroyable, c'est avoir un idéal de l'humain qui prend complètement le pas sur ce que montre la réalité... C'est amusant j'avais écrit une époque un papier sur "le protestantisme est-il de gauche ?" qui reprenait cette idée : parce qu'il a une vision pessimiste de l'être humain, le protestant a plus tendance à faire confiance à un état qui fait de la solidarité une obligation, qu'à l'initiative personnelle pour se porter au secours des plus démunis.


En effet, je ne pense pas moi-même que tous les gens de gauche soient idéalistes dans se sens-là, si cela peux te rassurer. Par contre, j'ai évité une caricature visuelle ou émotive, et c'est déjà ça.
Mais à propos de contradictions difficiles à éviter, cher Eric (aïe ! quand on dit "cher" dans ces cas-là... :wink: ), pour quelqu'un qui ne veut pas le pouvoir de l'homme sur l'homme, souhaiter une grand eforce des institutions humaines, après avoir défendu une vision anarchiste, c'est pas mal non plus, n'est-ce pas ? Et le pessimisme peut se retourner contre cet étatisme avec une vision du pouvoir corrupteur.

Sinon, tu te trompes si tu penses que je suis un libéral pur. Je suis persuadé que l'Etat doit veiller au grain et assurer un minimum de redistribution, lutter contre les inégalités, etc. Pour moi, c'est plutôt la dose qui fait le poison. Je connais un libéral pur, et lui a effectivement une vision presque naïve de l'être humain, difficilement compatible par ailleurs avec ses convictino religieuses sur le caractère blessé de l'être humain (cette remarque étant destinée à Eric, si vous ne saisissez pas cette dernière phrase, pas de souci, c'est un peu hors-sujet).

Au sujet du bébé naturellement à droite, c'est ce que disaient les Grecs des Barbares, pour lesquels ils n'avaient que mépris : si on n'éduque pas un bébé, il parle perse. Si tu n'éduques pas un être humain, il est de droite. L'homme de droite, c'est donc le barbare, l'égoïste... Comment peut-on avoir besoin de son point de vue dans ce cas ? En tant qu'homme de droite, je reconnais avoir besoin du rappel de l'idéal de gauche pour ne pas être déséquilibré et tombé dans une vision technocratique. C'est de cette façon que je peux discuter avec tous mes collègues de gauche...

Bon j'efface je peux pas m'empecher de dire des conneries.

Tiens, je vais m'y mettre aussi.

Mon cher Fred.

La manière dont vous présentez "l'homme de droite" donnerais à beaucoup de gens l'impression que vous etes tellement obtu et rempli de préjugés, d'images caricaturales, qu'il ne servirait à rien d'essayer de discuter avec vous.

C'est là du moins ce que j'ai immédiatement ressenti.

Mais enfin, à ma décharge, c'est assez gros. Philipe à remarqué une ressemblance avec une ancienne manipulation consistant pour les Grecs à mépriser la langue turque, langue de "sauvages" car naturelle sans éducation...

L'homme de droite est donc selon vous, et successivement: immature intellectuelement, individualiste, incapable de solidarité, raleur sans vue d'ensemble ou considération pour la situation de colleges, tient plus que tout à son bien etre personnel et ne se soucie aucunement des autres. Et il crie de façon outragée quand les enfants des pauvres gagnent le droit sortir des mines pour aller étudier ou en vacances...

On peut laisser passer une image ou l'autre sur des exemples, des métaphores, la conversation, mon interpretation. Mais là, ça fais beaucoup à faire passer d'un coup sur le compte de mon interpretation ou susceptibilité, non?

Si c'est pas de la caricature gratuite, à la limite de la diabolisation, je sais pas ce que c'est. En tout cas, pour poster sur un forum, il y a mieux.

Je passe.

De façon plus personnelle, des choses comme "Je préfère reverser à l'Etat par l'impôt dans des proportions acceptés par le peuple dans un système démocratique. " m'étonnent.

La démocratie, telle que pratiquée en France, est certe un beau système, ou au moins un des moins pires, mais de là à penser que même une chose comme les proportions d'impots prélévées sont "acceptées par le peuple", je me gausse. C'est quand même un peu plus compliqué... Et ça ne garanti en aucun cas leur justesse. (surtout pour une personne de gauche sous un gouvernement de droite?)

L'étonnement, ou l'amusement. Un peu comme un type se prétendant de gauche "avoue" modestement sur un forum qu'il aimerais payer moins d'impots, mais "manque de vomir" lorsqu'un type de droite dit "s'indigner d'en payer trop."

Pardon, je suis un peu provocateur...

Batteran dit:

L'étonnement, ou l'amusement. Un peu comme un type se prétendant de gauche "avoue" modestement sur un forum qu'il aimerais payer moins d'impots, mais "manque de vomir" lorsqu'un type de droite dit "s'indigner d'en payer trop."
Pardon, je suis un peu provocateur...




Salut Batteran,


Sur bien des points tu m'a bien compris, ... et je maintiens.

En revanche s'agissant des propos tenus ci-haut, je préfère comme tout à chacun garder l'argent pour moi en gros ( je peux aller au cinéma avec, je peux m'acheter des bonbons , ... enfin j'en passe ).

Mais en aucune manière je ne m'offusque d'en donner à l'Etat pour la redistribution ( l'impôt , quoi ). Encore moins devant des gens qui sont dans un réel besoin ( cf l'attitude du collègue )....

Enfin, je parie sur ton intelligence pour me comprendre. Voili, voilou. :D

Bien Cordialement
Fred

Philippe dit:
Mais à propos de contradictions difficiles à éviter, cher Eric (aïe ! quand on dit "cher" dans ces cas-là... :wink: ), pour quelqu'un qui ne veut pas le pouvoir de l'homme sur l'homme, souhaiter une grand eforce des institutions humaines, après avoir défendu une vision anarchiste, c'est pas mal non plus, n'est-ce pas ? Et le pessimisme peut se retourner contre cet étatisme avec une vision du pouvoir corrupteur.


Non pour moi, ce n'est pas vraiment une contradiction (plutôt une tension). Tout d'abord j'ai résumé la société anarchiste en deux points : liberté et solidarité. Et il me semble qu'en général les programmes de gauche sont plus proche de cette optique (une solidarité imposée par l'état mais plus de liberté quant à l'éthique et aux choix personnels) que les programmes de droite.
Et puis, parce que je suis tout le contraire d'un humaniste, je ne crois pas du tout que l'homme bâtira un jour cette société anarchiste (si je le croyais, je ne voterais pas, ou comme certains je voterais pour les pires afin d'amener l'autodestruction de l'état (c'est un discours que j'ai déjà entendu chez certains anarchistes)). Mon anarchisme est étroitement lié à mon christianisme, pour moi la seule société anarchiste sera ce que la Bible appelle le royaume de Dieu et cette conviction m'amène à me montrer critique vis à vis de toute forme de gouvernement...