débat rtl 21/02/08: l'école, retour aux fondamentaux

Ba wé, puiskon vou ldi kavan cété pir et ke maintnan cé vachment mieu.

Personnellement, je trouve que le retour aux fondamentaux dans les “petites classes” est une bonne chose.
Partir sur de bonnes bases permettrait de rattraper un éventuel retard sur les matières “secondaires” par la suite.

Pierre2.0 dit:Ah, l'histoire, c'est important pourtant....
Il parait par exemple que la recherche pédagogique a été surtout initiée en 1966, sous le ministère Fouchet (salaud de gauchiste !).
A l'époque, où l'on pratiquait encore la pédagogie "traditionnelle", on pouvait lire ça dans le rapport Rouchette :
" Le nombre important des retards scolaires (plus de 50 % au CM2) montre, ainsi que des étu-des de docimologie, que les programmes actuels ne sont pas assimilés comme ils le devraient. Or, la réussite scolaire est largement conditionnée par la maîtrise de la langue que les enfants ont ac-quise - et ceci quels que soient les efforts des maîtres. Des recherches sociologiques ont en effet confirmé que les élèves retardés le sont principalement par des déficits de langage, et qu'ils appar-tiennent le plus souvent à des milieux défavorisés. La plupart sont conduits à aborder prématuré-ment des connaissances qu'ils assimilent mal, et qu'ils ne peuvent que répéter, le plus souvent en les déformant. "
Comme quoi, la pédagogie traditionnelle semblait fort peu réussir à "faire réussir" on dirait.... mais, maintenant, elle va certainement réussir!


Tu crois vraiment que l'idée est de reprendre les manuels des années 1960 ? En tout cas, le diagnostic est le même : l'apprentissage de la langue est fondamental. Tu travailles bien ce kata pendant un moment, et les autres seront appris plus vite et mieux.

De ce point de vue, je partage l'analyse de l'homme de la pampa sur le pédagogisme et l'idée que l'on fait partout du français. Certes, je ne fais pas cours d'histoire en latin, évidemment... mais je ne fais pas de point de grammaire non plus. Or, de temps à autre, il faut expliquer le sens des règles, leur logique. A moins de penser qu'il suffise de faire de l'immersion linguisitique, mais c'est ce que l'on connaît depuis sa naissance quand on vit en France, et cela ne semble pas suffire.

Autre idée sotte : les élèves n'ont pas vraiment besoin d'enseignement magistral, mais juste besoin d'un prof "cotche" pour les aider à trouver eux-même ce qu'ils savent déjà au fond d'eux. La réminiscence platonicienne accouplée au mythe de l'internet puits de science accouchent de ce monstre parfois.

En fait, il faut des cours magistraux et les enseignements, normalement, descendent du professeur vers les têtes plus ou moins blondes comme une pluie qui ne demande qu'à féconder leurs cerveaux fertiles (si tout va bien). Faisons participer les élèves pour qu'ils s'approprient les savoirs et autres compétences au fur et à mesure de l'apprentissage, sans prétendre niaisement qu'ils savent déjà tout.

Personnellement Philippe, je suis personnellement niais et sot comme tu le dis, et qui plus est un de ces salauds de pédagogistes qui complotent contre les enfants.

Je crois que l’enseignement magistral n’est pas une réponse. C’est bien ce qui a été fait avant, et qui échouait déjà.
Je pense que les enfants doivent rechercher les connaissances par eux-mêmes, car c’est moins facile, et plus enrichissant.

Quand on fait un cours magistral, on dit aux enfants. Rien n’assure qu’ils écoutent et comprennent ce que tu dis. Je pense qu’au contraire il faut leur faire rechercher eux-mêmes, par le biais d’une progression bien construite, qui les amènera à découvrir petit à petit les clefs du savoir.

Pour être concret, et prendre l’exemple de la division (qu’on n’aborde pas après les fractions Philippe), on peut leur montrer la division, leur dire à quoi ça sert, leur montrer la technique et leur faire répéter.
On peut aussi leur dire : “voilà une somme, je veux la partager en 5 parts égales, trouvons des solutions.” On cherche, on trouve, on essaye de trouver des techniques de plus en plus efficaces qui nous amènent petit à petit à la division.
Personnellement, j’obtiens de meilleurs résultats avec la seconde démarche qu’avec la première.
Mais c’est parce que je suis sot et pégagogiste.

Pierre2.0 dit:Personnellement Philippe, je suis personnellement niais et sot comme tu le dis, et qui plus est un de ces salauds de pédagogistes qui complotent contre les enfants.

Je m'en doutais. C'est trèèès mal. Tu es du côté du Mal.
Je crois que l'enseignement magistral n'est pas une réponse. C'est bien ce qui a été fait avant, et qui échouait déjà.

Tu estimes donc que l'enseignement a toujours été en crise ??
Je pense que les enfants doivent rechercher les connaissances par eux-mêmes, car c'est moins facile, et plus enrichissant.

Dis ainsi, c'est sympathique, mais cela ne marche pas toujours. Par exemple, pour l'apprentissage de l'écriture, n'attends pas des enfants qu'ils inventent patiemment l'écriture. D'une manière générale, en poussant ce raisonnement, chaque enfant devrait reproduire l'itinéraire intellectuel de l'humanité - noble projet, mais plusieurs vies n'y suffiraient pas. Donc, nous leur expliquons... cela ne veut pas forcément dire qu'il faut les gaver : je dis "nous leur expliquons". Et au bout d'un moment, quand leurs bases sont suffisantes, ils peuvent chercher eux-mêmes.
Quand on fait un cours magistral, on dit aux enfants. Rien n'assure qu'ils écoutent et comprennent ce que tu dis.

Et quand tu leur fais faire des TPE en première, tu te rends compte qu'un travail de recherche peut être fait sans que les élèves aient vraiment compris le sujet, parce qu'ils manquent d'éléments intellectuels pour prendre de la distance par rapport aux documents qu'ils trouvent.
Pour être concret, et prendre l'exemple de la division (qu'on n'aborde pas après les fractions Philippe), [/quote]
Je sais bien, mais mes collègues de math du collège se rendent compte que la division n'est pas connue...
on peut leur montrer la division, leur dire à quoi ça sert, leur montrer la technique et leur faire répéter.
On peut aussi leur dire : "voilà une somme, je veux la partager en 5 parts égales, trouvons des solutions." On cherche, on trouve, on essaye de trouver des techniques de plus en plus efficaces qui nous amènent petit à petit à la division.

Soit tu veux vraiment leur faire réinventer les math seuls - et à moins d'avoir une classe de petits Pascal, bonne chance - soit ta méthode est un enseignement magistral déguisé en recherche personnelle. Il en est ainsi bien souvent des "études de cas" en géographie : on donne à l'élève cinq documents environ, triés sur le volet, qui vont tous dans le même sens, et on leur demande de les lire et de les interpréter. Ô surprise, les élèves aboutissent à la thèse cachée dans le dossier... :D Mais ce n'est pas une vraie recherche : plutôt un jeu de piste préparé par l'adulte. J'ajouterai qu'à ce rythme-là, on aurait le temps de faire bien peu de choses dans le secondaire !
Personnellement, j'obtiens de meilleurs résultats avec la seconde démarche qu'avec la première.
Mais c'est parce que je suis sot et pégagogiste.


On est d'accord : tu es visiblement méchant !!! :D La preuve : tu te poses des questions sur ton métier, tu t'intéresses aux élèves. Pour peu, tu croirais à ton rôle d'enseignant. :wink:
Philippe dit:
Je m'en doutais. C'est trèèès mal. Tu es du côté du Mal.

Normal, j'aime le Mal.

Tu estimes donc que l'enseignement a toujours été en crise ??

J'estime qu'il y a toujours eu des gens pour dire qu'il était en crise. On a souvent voulu faire réussir tout le monde. On a toujours échoué. Et souvent l'enseignement a été le miroir de causes politiques et de vision de l'humain. C'est le cas ici.

Dis ainsi, c'est sympathique, mais cela ne marche pas toujours. Par exemple, pour l'apprentissage de l'écriture, n'attends pas des enfants qu'ils inventent patiemment l'écriture. D'une manière générale, en poussant ce raisonnement, chaque enfant devrait reproduire l'itinéraire intellectuel de l'humanité - noble projet, mais plusieurs vies n'y suffiraient pas. Donc, nous leur expliquons... cela ne veut pas forcément dire qu'il faut les gaver : je dis "nous leur expliquons". Et au bout d'un moment, quand leurs bases sont suffisantes, ils peuvent chercher eux-mêmes.

Il ne s'agit pas forcément de reproduire le parcours de l'humanité, mais de retrouver certaines démarches qui donnent du sens aux savoirs qui sont appris. N'étends pas ce que je dis à tout et tout le temps.
Beaucoup de parcours de découverte peuvent être refaits efficacement. Comme la construction de la numération. L'apprentissage de la lecture.


Je sais bien, mais mes collègues de math du collège se rendent compte que la division n'est pas connue...

C'est bizarre, parce que justement, la plupart des profs enseignent aux élèves en leur faisant répéter, répéter, répéter.... Ca ne marcherait donc pas?
Personnellement, je trouve que les résultats sont plutôt bons en CM2 et que les enfants maitrisent la division.
Je crois qu'on a toujours dit que les enfants ne savaient pas. C'est très répandu comme langage, le paradis perdu.

Soit tu veux vraiment leur faire réinventer les math seuls - et à moins d'avoir une classe de petits Pascal, bonne chance - soit ta méthode est un enseignement magistral déguisé en recherche personnelle. Il en est ainsi bien souvent des "études de cas" en géographie : on donne à l'élève cinq documents environ, triés sur le volet, qui vont tous dans le même sens, et on leur demande de les lire et de les interpréter. Ô surprise, les élèves aboutissent à la thèse cachée dans le dossier... :D Mais ce n'est pas une vraie recherche : plutôt un jeu de piste préparé par l'adulte. J'ajouterai qu'à ce rythme-là, on aurait le temps de faire bien peu de choses dans le secondaire !

Bah écoute, ca marche pourtant. On réinvente des processus en effet. Et le fait de le faire donne du sens au savoir. Les enfants me tannent souvent pour que je leur donne les techniques, mais je refuse obstinément, et ils parviennent souvent à les retrouver. Sauf que du coup, ils les ont reconstruites.
Ce n'est pas un jeu de piste, c'est une recherche. L'enseignant est maitre de ce qu'il faut étudier et comprendre. Les enfants sont maitres de leurs démarches qui sont souvent multiples.

On est d'accord : tu es visiblement méchant !!! :D La preuve : tu te poses des questions sur ton métier, tu t'intéresses aux élèves. Pour peu, tu croirais à ton rôle d'enseignant. :wink:


Mais non, je suis un pédagogiste-pédagocrate-idéologisto-gauchiste. Donc par postulat, tout ce que je dis est faux et toutes mes méthodes sont mauvaises et échouent.

Pour les maths, des activités comme pour la compréhension de la division me semble intéressant, puisque tu cherche à montrer le chemin logique derrière un des 4 opérations de bases (et que tu place tes élèves dans la position des hommes de la protohistoire, donc des hommes qui inventent l’algèbre avec des cailloux).
Quand tu vois la difficulté de certains devant des équations ou des fractions, tu te dis que les abstractions mathématiques de bases ont parfois été ingéré à défaut d’être comprises, ce qui peut handicaper par la suite.

Après effectivement pour l’histoire-géo etc, ça demande peut être beaucoup trop de temps sur une année pour être une méthode systématique quand on aborde un nouveau point de cours / notion.

D’ailleurs en Histoire, je n’ai pas trouvé de méthode de ce genre.
Je fais de la lecture/ étude de documents, mais les élèves préfèrent quand je “raconte”, c’est plus reposant…

et si on disait tout simplement qu’il n’y a pas de méthodes qui s’opposent, mais plutôt des méthodes qui se complètent ?

C’est dans la diversité qu’on trouve la richesse permettant de répondre aux besoins de chacun.

Ensuite, tout le reste, pour moi c’est du verbiage.

Il m’arrive d’être très, peu, pas directif, de faire une leçon de grammaire pour répondre a des besoins spécifiques et d’aborder le français, l’histoire via des études de tableaux, extraits de romans…et même les maths, la socialisation par des jeux ;)

Bref, je ne crois pas en une “doctrine” qui porterait en elle seule LA vérité.

Autre facteur, il faut laisser la liberté aux enseignants dans leur pratique, car on enseigne correctement que ce en quoi on croit. Plutôt que “d’imposer” des méthodes, formons mieux les personnels.

Maintenant comme le dit l’homme de la Pampa: au niveau institutionnel, plus de Français, moins de Français… ça reste des effets de mode. Un retour aux fondamentaux? Les adeptes de la pédagogie non directive seront les précurseurs de demain et vice et versa.

Et je crois de plus que les mêmes méthodes ne produisent pas les mêmes fruits suivant les enseignants. On enseigne avec son caractère.

@Pierre : ouiii, tu es mauvais !! :twisted: Tu es de gauche, je ne peux donc pas être d’accord avec toi ! Ca va, comme ça ? :wink:

Philippe dit:Et je crois de plus que les mêmes méthodes ne produisent pas les mêmes fruits suivant les enseignants. On enseigne avec son caractère.
@Pierre : ouiii, tu es mauvais !! :twisted: Tu es de gauche, je ne peux donc pas être d'accord avec toi ! Ca va, comme ça ? :wink:


Ne dis donc pas de bêtises Philippe, la preuve c'est que je suis entièrement d'accord avec ce que tu as répondu à Pierre.

C'est donc bien que tu n'es pas vraiment de droite :wink: