CLASSIQUE : PLATEAUX DE WALLONIE / étape 7 - p’tain de touristes !!
C’est un vélo en piteux état que retrouve Simone au départ de cette nouvelle épreuve. Il est resté dehors, supportant la pluie, la neige et le vent. De la rouille s’est formée par endroit et les pneus ont pas mal morflé. Faut dire qu’elle n’y avait pas touché depuis la dernière épreuve, souhaitant faire une pause philosophique…
Mais elle l’aime, son vélo et puis de toutes façons, elle n’en a pas d’autre. Et puis, depuis le début du tour, elle est plutôt confiante, et le tracé d’aujourd’hui semble plutôt favorable.
Le départ est donc donné dans ce petit coin de agréable de Belgique. Wow, il devait y avoir quelque chose dans le pti déj du rouleur peloton qui claque un 9 d’entrée! Il met 50" au peloton qui démarre juste. Simone joue sa CF, le pédalier est grippé! Et ça bouchonne devant, le sprinteur peloton protège son rouleur et empêche Robert de passer!!
Le rouleur peloton arrive au pied du 1er col et derrière, ça accelère juste ce qu’il faut: Robert est aspiré 2 fois et Simone 3!
Le leader devient fébrile dans la montée, les poursuivants commencent à monter groupés.
Aïe, Simone crève! Elle reste seule en haut de la montée alors que tout le monde bascule et en plus est aspiré. Le temps de réparer, elle se retrouve juste dans la descente, à 50", au moment où le peloton aperçoit la 2è difficulté. Simone fait signe à Robert de continuer et de ne pas s’inquiéter. Il s’exécute. Il n’est pas inquiet pour sa coéquipière, il sait qu’elle ne a encore sous la pédale.
Tiens, c’est bizarre, on aperçoit quelque chose au bout de la ligne droite… Oh mais ce sont de joyeux cyclotouristes! Ah, les joies du voyage à rythme humain, facteur de rencontres improbables. Pouvoir s’arrêter où l’on veut, découvrir des pti bouts de paradis inconnus aux yeux usés des automobilistes pressés… Ils ont l’air content de nous voir, se dit Robert, puisqu’ils agitent les bras dans tous les sens! Robert, à qui sa maman a appris à être poli, leur fait signe à son tour.
Il en connaît un rayon d’ailleurs (comble du cycliste) en géographie et en linguistique puisque quand les cyclotouristes arrivent à leur hauteur, ces derniers disent à Robert: “S** of b****!” Robert, sur de son allemand leur répond poliment:" euh… le soleil de la plage? Oui oui, c’est par là.
Ce qui est surtout incroyable, c’est qu’à la vitesse où ils se sont croisés, il n’y ait pas eu d’accidents. C’est là aussi la magie du vélo: la fluidité et le partage des routes là aurait créé un carnage entre bouchons, klaxons et noms d’oiseaux…
Mais revenons à la course après cette rencontre inattendue. Simone traine à plus de 2 minutes de la tête de la course et peine encore. Mais elle se dit qu’elle peut revenir, même malgré les CF qui s’accumulent. Elle est comme ça Simone, confiante même dans la difficulté.
Devant, le sprinteur peloton et le rouleur muscle Continuent d’imposer la cadence, créant des aspirations. Simone, même avec un 9 du à une lubrification expresse de la chaine, ne recolle pas. Elle est toujours à 1 min.
Devant le sprinteur peloton s’échappe et arrive au pied de la dernière difficulté de la journée. A 40" le groupe de poursuivants et loin derrière, Simone qui peine (5/CF/CF/CF)
ça y est, ça s’emballe pour le sprint final, le sprinteur peloton commence à grimper, suivi de Robert qui a réussi à s’extirper au bon moment des poursuivants, rejoints enfin par Simone.
Mais c’est trop tard, le sprinteur peloton passe la ligne d’arrivée, juste devant Robert. Derrière personne n’a passé la ligne. Simone, trop confiante, n’en revient pas: elle termine 5è. Elle qui jouait les places d’honneur au général vient de prendre 2’35"!! Le classement par équipe va également s’en ressentir.
C’est la dure loi du sport
Bilbokristof 14 tours. Simone: 5è; +2’35"; 1CF. Robert: 2è; +10"; 3CF 10 points d’équipe