Japon: la fin du Monde

scand1sk dit:
La centrale de Gravelines rejette bien l'eau chaude dans la Mer du Nord, et l'écosystème se trouve quand même altéré : prolifération d'espèces exotiques qui n'ont rien à faire là. Pour l'instant, ce n'est pas grave, mais il y a tout de même un risque pour que tout l'écosystème de la région soit durablement modifié (algues, prédateurs…)


Oui, peut-être... Mes propos ne visaient pas à montrer l'efficacité de la dilution, mais juste que l'émission de vapeur ne se faisait pas sur tous les réacteurs, selon le volume et le débit de la source d'eau pour le circuit de refroidissement.

A suivre le fil des évênement au japon sur le blog de paul jorion

http://www.pauljorion.com/blog/?p=22118#more-22118 synthétiser par françois leclerc…

Bref je retire ce que j’ai dit et admet mon erreur on est bien tout proche de l’abime, la situation est presque apocalyptique à un petit chouillat… L’échelle de mesure des accidents nucléaire va jusqu’à 7, on va l’agrandir pour le japon si personne n’a une manœuvre ou idée miracle à nous sortir…

En résumé, la nature peut être rendue responsable de nombreux morts suite au tremblement de terre et au tsunami qui a suivi.
Mais c’est une fois de plus les apprentis sorciers humains qui vont faire pire avec le nucléaire…

tupak amaru dit:Bref je retire ce que j'ai dit et admet mon erreur on est bien tout proche de l'abime, la situation est presque apocalyptique à un petit chouillat... L'échelle de mesure des accidents nucléaire va jusqu'à 7, on va l'agrandir pour le japon si personne n'a une manœuvre ou idée miracle à nous sortir...


Apocalyptique est-il le terme ? Je reste sceptique, le mot catastrophe suffit déjà amplement à caractériser ce qui se passe amha.

Quant à l'évolution de la situation, cela ne sent pas bien bon : voir le Japon demander officiellement l'aide de l'armée américaine, voir l'empereur lui-même intervenir à la télé pour demander le calme, sont autant d'indications de la Berezina dans laquelle se trouvent les autorités...

Va-t-on devoir aller à de nouveaux sacrifices humains - comme en 1986 - pour noyer ces piscines et réacteurs sous des tonnes de sable et de béton ? Car la mise en place de moyens automatisés pour le faire, bien qu'envisageable, sera trop lente au vu des dégagements envisageables.

En tout cas, une sacrée leçon d'humilité pour toutes les entreprises du nucléaire et les défenseurs d'une filière considérée comme maîtrisée (dont je fais partie, je le reconnais volontiers :oops:)

Don Lopertuis

Je ne sais pas quel crédit accorder à cette info mais on dirait que rien ne change dans le monde joyeux du capitalisme :
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=10637

Don Lopertuis dit:En tout cas, une sacrée leçon d'humilité pour toutes les entreprises du nucléaire et les défenseurs d'une filière considérée comme maîtrisée (dont je fais partie, je le reconnais volontiers :oops:)
Don Lopertuis

Pas de quoi avoir honte, on nous a tellement bourré le mou avec (et là ça va repartir avec les fameux "débats") que c'est normal. Le danger c'est les Bronzés qui fuient les nouvelles démocraties d'AfNord, pas la boîte à radiations à côté de chez vous. M'enfin.
En fait le nucléaire c'est comme l'Union européenne, c'est une super idée vachement bien vendue par le bon sens près de chez nous, mais dès qu'on commence à se renseigner sérieusement, on a beaucoup plus de mal à avaler le morceau. :mrgreen:

Sinon je viens de voir que l'excellent Hervé Kempf avait fait une petite note dans l'ImMonde sur le sénario Négawatts, mentionné hier dans ce sujet...

Peut-on sortir du nucléaire ?
LEMONDE | 15.03.11 | 13h15 • Mis à jour le 15.03.11 | 13h15
Thierry Salomon est affirmatif : "Oui, on peut sortir du nucléaire." M. Salomon n'est pourtant pas un militant antinucléaire, mais le président de Negawatt, une association d'ingénieurs. Se retrouvant notamment lors d'universités annuelles, les membres de Negawatt travaillent depuis 2003 à l'élaboration d'un scénario de sortie de la France du nucléaire tout en respectant l'impératif d'une forte réduction des émissions de gaz à effet de serre. Révisé en 2006, leur scénario est depuis plusieurs mois refondu pour intégrer les progrès méthodologiques enregistrés depuis 2003. Il devrait être finalisé d'ici l'été 2011 et nourrir le débat politique.
Le scénario de l'association Negawatt. Les milieux énergétiques français ont jusqu'ici négligé d'étudier sérieusement l'hypothèse d'une sortie du nucléaire. La prévision énergétique officielle jusqu'en 2020 reste exprimée dans la Programmation pluriannuelle des investissements énergétiques (PPI), publiée par arrêté au Journal officiel le 15 décembre 2009. La PPI intègre les options décidées lors du Grenelle de l'environnement et des Conseils européens : baisse de 20 % en 2020 des émissions de gaz à effet de serre, réduction de 20 % de la consommation énergétique et part des énergies renouvelables atteignant 20 % de la consommation d'énergie. Par ailleurs, dans un rapport publié en 2008 sur les "Perspectives énergétiques de la France à l'horizon 2020-2050", le Centre d'analyse stratégique n'avait pas étudié l'hypothèse d'une sortie du nucléaire.
Toutefois, le ministère de l'industrie et de l'énergie réunit depuis juillet 2010 un "Groupe de travail énergie-climat", intégrant des associations, pour réfléchir à l'horizon 2030.
Pour amorcer la discussion sur l'hypothèse d'une France sans nucléaire, c'est cependant le scénario de Negawatt qui constitue la réflexion la plus aboutie. "Il ne s'agit pas de revenir à la bougie, ironise Thierry Salomon. Elle émet du CO2 et présente une mauvaise efficacité énergétique."
Trois volets. Comment Negawatt envisage-t-il l'avenir ? En trois parties portant sur la sobriété énergétique, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Premier point, une très forte volonté de sobriété énergétique. Celle-ci suppose une réflexion sur les usages de l'énergie, et la dissuasion des surconsommations inutiles, comme les écrans publicitaires vidéo dans le métro parisien (qui consomment chacun autant d'électricité que six Français). La réduction de consommation permise par cette sobriété est estimée à environ 15 %.
Deuxième volet, qui compte pour une réduction de plus de 30 %, un développement fort de l'efficacité énergétique. Celle-ci vise à améliorer le rendement des divers équipements, en s'intéressant non seulement à leur consommation énergétique, mais aussi à la façon dont ils sont produits. Des gains importants sont aussi possibles en récupérant la chaleur perdue par les centrales de production d'électricité (qu'elles soient nucléaires ou pas) : on prévoit ici de développer la cogénération, qui utilise cette chaleur.
Le troisième volet, qui boucle le bilan énergétique, est le développement des énergies renouvelables. Si le scénario prévoit une place accrue à l'éolien et au photovoltaïque, il accorde une grande place à la biomasse, souvent oubliée des discussions : bois, biogaz des décharges, résidus organiques de plusieurs industries, etc. Et le gaz jouera un rôle important dans la transition vers la sortie du nucléaire.
Si l'on suit ce scénario, la consommation énergétique globale de la France passerait de 2 800 TWh (terawatt/heure) en 2005 à 1 200 en 2050. "La stratégie nous amène à la sortie du nucléaire vers 2040, le gaz commençant à décliner à partir de cette date", dit M. Salomon.
Réflexion à l'échelon européen. Il a le mérite d'être sur la table. "Nous n'avons pas de problème de principe avec le scénario Negawatt, dit Pierre-Franck Chevet, directeur général de l'énergie et du climat au ministère de l'industrie. Cependant, la prospective d'ici à 2050 est incertaine, notamment en raison des inconnues sur l'état et le coût des technologies, par exemple en ce qui concerne le stockage de l'électricité." Le Groupe de travail énergie-climat raisonne pour 2030 sur une stabilité du parc nucléaire. Des scénarios de réduction et d'augmentation de ce parc pourraient être étudiés.
Une autre étude sur la sortie du nucléaire a été menée dans le cadre d'une prospective européenne par le Laboratoire d'économie de la production et de l'intégration internationale (Lepii) du CNRS. "Nous avons intégré l'hypothèse d'un accident nucléaire grave en 2015 entraînant la recherche d'une sortie du nucléaire", dit Patrick Criqui, directeur du Lepii (qui s'est scindé en deux laboratoires début 2011). Une condition du scénario est de rester dans l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de façon à ne pas dépasser un réchauffement global de 2o C en 2050.
"Dans notre modèle, on intègre plus d'efficacité énergétique et d'énergie renouvelable, poursuit M. Criqui. Mais s'il y a une sortie du nucléaire au niveau européen, il faut continuer à utiliser le charbon pour produire de l'électricité. Le gaz carbonique produit par la combustion du charbon pourrait être limité par sa séquestration en sous-sol. Mais cela entraînerait une augmentation du coût des politiques énergétiques."
Une large part du débat portera sur le coût comparatif de l'électricité produite par le nucléaire, par d'autres moyens ou... économisée. Jusqu'à aujourd'hui, en France, le prix de l'électricité nucléaire est réputé bas. En fait, l'inconnue relative au coût du démantèlement des centrales nucléaires fait que cette assertion est discutée par de nombreux experts. Et la catastrophe de Fukushima va certainement changer les règles de sûreté de l'énergie atomique, donc son coût.
Hervé Kempf
Article paru dans l'édition du 16.03.11
El comandante dit: Le danger c'est les Bronzés qui fuient les nouvelles démocraties d'AfNord, pas la boîte à radiations à côté de chez vous. M'enfin.


Merci Professeur Simplicimus pour cette participation hautement constructive à l' hystérisation du débat.
Il est vrai que se servir du fait qu'on ne pointe pas assez les risques du nucléaire pour discréditer la lutte contre l'immigration massive est un grand écart qui requiert plus que de la souplesse, de l'élasticité.

Soit dit-en passant je n'ai jamais défendu le nucléaire, mais ceux qui le défendent n'ont jamais prétendu que le risque 0 n'existait pas.

Et 0,00000000000000000001 n'est pas et ne sera jamais égal à 0.
Don Lopertuis dit:
tupak amaru dit:Bref je retire ce que j'ai dit et admet mon erreur on est bien tout proche de l'abime, la situation est presque apocalyptique à un petit chouillat... L'échelle de mesure des accidents nucléaire va jusqu'à 7, on va l'agrandir pour le japon si personne n'a une manœuvre ou idée miracle à nous sortir...

Apocalyptique est-il le terme ? Je reste sceptique, le mot catastrophe suffit déjà amplement à caractériser ce qui se passe amha.
Quant à l'évolution de la situation, cela ne sent pas bien bon : voir le Japon demander officiellement l'aide de l'armée américaine, voir l'empereur lui-même intervenir à la télé pour demander le calme, sont autant d'indications de la Berezina dans laquelle se trouvent les autorités...
Va-t-on devoir aller à de nouveaux sacrifices humains - comme en 1986 - pour noyer ces piscines et réacteurs sous des tonnes de sable et de béton ? Car la mise en place de moyens automatisés pour le faire, bien qu'envisageable, sera trop lente au vu des dégagements envisageables.
En tout cas, une sacrée leçon d'humilité pour toutes les entreprises du nucléaire et les défenseurs d'une filière considérée comme maîtrisée (dont je fais partie, je le reconnais volontiers :oops:)
Don Lopertuis


Les coeurs de plusieurs blocs sont en fusion a plus de >70% (on parle même de 100% pour le réacteur au MoX). Cela veut dire qu'il y a un corium important qui c'est créé (environ 40 tonnes/réacteur). La conception des centrales n'avait pas prévu cette possibilité...

Le bouzin est autour de 3000° est capable de transformer en plasma métaux et roches et va probablement percer la cuve et s'enfoncer dans le sol. Si ca arrive, personne ne sait vraiment ce qui va se passer. A Tchernobyl, les Russes avaient réussi à empêcher le corium de toucher le sol, mais ils avaient pour cela cherché à combler le réacteur dès le début, ici les Jap' ont voulu sauver la centrale.

Il a été considéré que si le corium avait creusé jusqu'à une nappe d'eau on aurait eu une explosion non nucléaire d'une puissance supérieure à 20 Hiroshima (avec envoi de poussières radioactives dans l'atmosphère un peu comme un geyser en plus grand). Virtuellement on ne sait pas trop quand le machin arrête de creuser ni même s'il arrête avant d'avoir atteint le magma (syndrôme chinois). Bref, on est la dans l'inconnu et pas forcément de l'inconnu que l'on a envie d'explorer.

Bref ce n'est peut être pas l'apocalypse, mais on est pas loin quand même...

Moi le truc qui me fait peur c’est que nos centrales à nous en Belgique sont vieilles comme le monde, bien plus dangereuses que celles du Japon et que nos es têtes veulent bien les prolonger vu qu’ils n’ont aucune alternative sérieuse pour les 20-30 ans à venir, mais qu’il est hors de question à leurs yeux de construire de nouvelles centrales plus sûres pour les remplacer :|

Espinha de Bacalhau dit:
Jeremie dit:
Bref ce n'est peut être pas l'apocalypse, mais on est pas loin quand même...

Les Mayas s'étaient pas gourés de beaucoup alors.
P'tain il est où Eric pour qu'il nous administre les derniers sacrements ?

S'il n'arrive pas, je peux toujours dire un Kaddish.
Jeremie dit:Bref ce n'est peut être pas l'apocalypse, mais on est pas loin quand même...


Le terme apocalypse désigne stricto sensu une fin du monde. Aussi grave soit ce qui se passe ou ce qui risque de se passer, nous ne sommes pas face à cela. D'où ma préférence pour le terme catastrophe qui colle parfaitement bien à la situation industrielle actuelle ; voire cataclysme pour ce qui a trait au séisme et au tsunami.

Mais bon, ce ne sont que des peccadilles sémantiques, qui n'ont que peu d'intérêt, convenons en ;)

Don Lopertuis

Je pense que personne n’a jamais dit que le nucléaire n’est pas dangereux.
On parle d’ailleurs en science pas de danger pour décrire ces concept. On parle de risque.
Le risque est, pour simplifier, une probabilité d’apparition du phénomène multiplié par sa gravité. La gravité étant, pour simplifier, par exemple la mort ou le nombre de morts.

Et bien pour un habitant mitoyen d’une centrale, le risque est le plus grand est de prendre sa voiture, pas le risque d’ un accident de centrale nucléaire.

On parle de danger pour décrire le problème que pose une activité ou un produit. Cette connaissance du danger permet de prendre les mesures préventives ou correctives adéquat.

Le danger et le risque sont deux choses différente.

Il est clair que mettre une centrale nucléaire dans un endroit ou il y a déjà eu des tremblements de terre de haut niveau et des tsunami de plus de dix mètres ne réduit pas le risque. Mais cela n’augmente pas le danger.

Ne passant pas ma vie accroché à ma télé ou a ma radio, je n’ai entendu aucune évaluation du nombre de victimes des tremblement de terre et du tsunami, a par le prier jour ou on parlait de 1500 ce qui me semblerai être un miracle. Il y a des chiffres?

jmguiche dit:
Fred. dit:
Mathias dit:
Non non, une spécialiste expliquait sur France-Inter que l'eau de mer devenait de la vapeur, avec la chaleur. Une vapeur radioactive évidemment, rejetée dans l'air. Bref, c'est pas moins pire.

Si l'eau de mer est balancée sur la cuve, elle devient de la vapeur .... mais non radioactive

Et le sel ?


Réponse tardive suite retour de voyage. Et bien dans le détail je n'en sais rien ...

Quoiqu'il en soit malgré mes multiples lectures, je n'ai pas vu d'information faisant état d'eau injectée dans le circuit primaire et relachée en mer. Peut être en saura t-on un peu plus dans les prochains jours.

Les officiels parlent de plus de 15 000 morts attestés.

Des prévisions, a priori pas si fantaisistes ni alarmistes, laissent entendre que 40 000 à 50 000 victimes au final ne seraient pas étonnant.

On parle ici uniquement du séisme + tsunami.

Ce qu’il adviendra potentiellement avec le nucléaire, ça c’est une autre histoire …



ELU - Japon-énergie-nucléaire-USA 2ELEAD-16/03 21:11
Japon: radiations “extrêmement élevées” au réacteur 4 (responsable nucléaire américain)
WASHINGTON, 16 mars 2011 (AFP) - La piscine de stockage du réacteur 4 de la centrale nucléaire de Fukushima ne contient plus d’eau, ce qui a pour effet des niveaux “extrêmement élevés” de radiations, a déclaré mercredi le président de l’Autorité américaine de régulation nucléaire (NRC).
“En plus des trois réacteurs qui étaient en service au moment de l’incident, un quatrième réacteur constitue aussi, dorénavant, un motif d’inquiétude. Ce réacteur n’était pas en service au moment du séisme”, a déclaré le président du NRC, Gregory Jaczko, lors d’une audition au Congrès.
“Nous pensons qu’il y a eu une explosion d’hydrogène au niveau de ce réacteur”, a-t-il expliqué.
“Nous pensons que l’enceinte de confinement secondaire a été détruite, qu’il n’y a plus d’eau dans les piscines à combustibles usés et que les niveaux de radiations sont extrêmement élevés, ce qui pourrait remettre en cause les opérations de secours” menées sur place pour éviter une catastrophe, a-t-il ajouté.
Gregory Jaczko rendait compte aux parlementaires américains des derniers avancements de la crise japonaise, après avoir rencontré plus tôt le président Barack Obama.
Il a indiqué que, face à une situation similaire, les Etats-Unis auraient mis en place une zone d’évacuation plus grande que les autorités japonaises, qui ont fait évacuer dans un rayon de 20 km. C’est la raison pour laquelle les Etats-Unis ont appelé les Américains qui vivent à moins de 80 km de la centrale nucléaire de Fukushima à s’en aller.
Selon plusieurs experts, l’assèchement de la piscine de combustibles usés du réacteur 4 à la centrale de Fukushima, déjà quasiment en plein air, est un scénario-catastrophe redouté qui pourrait entraîner des rejets de radioactivité de même ampleur que la catastrophe de Tchernobyl.
En France, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), a estimé que les prochaines 48 heures seraient cruciales pour rétablir le niveau d’eau dans la piscine de stockage du combustible usé du réacteur 4 de Fukushima, sous peine de rejets radioactifs “très importants”.
ksh/sj/cel
AFP
162111 MAR 11

jmguiche dit:Et le sel ?


Concernant le sel, il existerait une hypothèse disant qu'en s'accumulant, il crée une coque étanche empêchant le refroidissement.
Gaz dit:
jmguiche dit:Et le sel ?

Concernant le sel, il existerait une hypothèse disant qu'en s'accumulant, il crée une coque étanche empêchant le refroidissement.

Le principe du poulet en croute de sel :P
El comandante dit:...
ELU - Japon-énergie-nucléaire-USA 2ELEAD-16/03 21:11
Japon: radiations "extrêmement élevées" au réacteur 4 (responsable nucléaire américain)
WASHINGTON, 16 mars 2011 (AFP) - La piscine de stockage du réacteur 4 de la centrale nucléaire de Fukushima ne contient plus d'eau, ce qui a pour effet des niveaux "extrêmement élevés" de radiations, a déclaré mercredi le président de l'Autorité américaine de régulation nucléaire (NRC).
"En plus des trois réacteurs qui étaient en service au moment de l'incident, un quatrième réacteur constitue aussi, dorénavant, un motif d'inquiétude. Ce réacteur n'était pas en service au moment du séisme", a déclaré le président du NRC, Gregory Jaczko, lors d'une audition au Congrès.
"Nous pensons qu'il y a eu une explosion d'hydrogène au niveau de ce réacteur", a-t-il expliqué.
"Nous pensons que l'enceinte de confinement secondaire a été détruite, qu'il n'y a plus d'eau dans les piscines à combustibles usés et que les niveaux de radiations sont extrêmement élevés, ce qui pourrait remettre en cause les opérations de secours" menées sur place pour éviter une catastrophe, a-t-il ajouté.
Gregory Jaczko rendait compte aux parlementaires américains des derniers avancements de la crise japonaise, après avoir rencontré plus tôt le président Barack Obama.
Il a indiqué que, face à une situation similaire, les Etats-Unis auraient mis en place une zone d'évacuation plus grande que les autorités japonaises, qui ont fait évacuer dans un rayon de 20 km. C'est la raison pour laquelle les Etats-Unis ont appelé les Américains qui vivent à moins de 80 km de la centrale nucléaire de Fukushima à s'en aller.
Selon plusieurs experts, l'assèchement de la piscine de combustibles usés du réacteur 4 à la centrale de Fukushima, déjà quasiment en plein air, est un scénario-catastrophe redouté qui pourrait entraîner des rejets de radioactivité de même ampleur que la catastrophe de Tchernobyl.
En France, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), a estimé que les prochaines 48 heures seraient cruciales pour rétablir le niveau d'eau dans la piscine de stockage du combustible usé du réacteur 4 de Fukushima, sous peine de rejets radioactifs "très importants".
ksh/sj/cel
AFP
162111 MAR 11


La piscine des Halles à Paris est toujours vide aussi, apparemment ils ont le même problème là-bas... C'est chiant de prendre son sac de sport au taff, de se pointer le soir pour faire ses 30 longueurs et de trouver porte close !

Sinon, effectivement en terme de rejets radioactifs, c'est sûrement l'un des pires scénarios...! Mais je ne comprends pas comment la piscine peut s'être "vidée" en fait ? A cause de l'échauffement dans le coeur du réacteur ? De mémoire l'entrée/sortie de la piscine de refroidissement est sous le coeur et ensuite le combustible en fin de vie est déplacé en immersion totale jusqu'aux piscines principales c'est bien ça ? Mais en principe il y a une isolation entre le réacteur et la piscine, cette isolation serait endommagée ?

A priori, une fuite initiale liée au tremblement de terre, début de découvrement des combustibles usés => augmentation de température et de la réaction => bouillonnement de l’eau restante => évaporation de ce qui reste.

De plus conception ancienne, un seul circuit => les vapeurs contiennent déjà des particules radioactives.

L’eau est la même pour le circuit de puissance électrique et le refroidissement ce qui est très rentable mais multiplie les possibilités de fuite dramatique.

Les explosions d’hydrogène montrent que du corium a déjà été formé. Le taux >50% implique qu’il est quasi certain qu’il enflamme le zirconium et sorte de son confinement.

Le fait de noyer à l’eau de mer est un acte desespéré car normalement il faut de l’eau pure à une pression de 3 bars. Ici le circuit de pression semble HS et le sel ainsi déposé est possiblement un obstacle à des futurs refroidissement. Ici aussi on nage dans l’inconnu. A plus de 50% de corium on considère qu’il devient impossible de stopper le processus, ici on parle de >70%. Les largages de flotte en hélico sont une plaisanterie médiatique.

Les russes avaient visiblement conseillé de découvrir immédiatement le coeur et de balancer du plomb, borax et sable dedans. On aurait eu des rejets dans l’atmosphère tout de suite (mais de toutes façons on les a maintenant) mais la réaction aurait peut-être pu être stoppée.

Maintenant le risque est d’avoir le corium qui perce ses confinements, rencontre de l’eau et parte dans l’atmosphère aussi sec (comme un geyser). Si cela arrive… grosse problem… Un accident russe du même tonneau en 1957 (conservé secret jusqu’en 92) => 300x20 km2 inhabitables et c’était sur un seul réacteur, la il y en 6 qui posent potentiellement problème.

Dans les pires scénarios on peut imaginer en prime 6 explosions non nucléaires avec retombées radioactives >1 MT (Hiroshima c’estait 0.02 MT)

Les Japs jouent la montre, en ralentissant au maximum la très grosse cata, mais rien ne dit que l’on passera à coté. L’empereur a raison de prier…

la cyberlettre de la revue Silence. Je vous laisse apprécier. Moi aussi je suis en colère, et triste.

S!berlettre n°32 bis - 16 mars 2011
La lettre de nouvelles de l’association S!lence
Un Tchernobyl japonais !

Bonjour,

de manière tout à fait exceptionnelle, l’équipe de Silence a décidé d’utiliser cette liste de s!berlettre mensuelle pour vous envoyer les informations qui suivent.

Conformément à notre vocation de média indépendant, nous vous envoyons des informations destinées à éclairer la compréhension de la catastrophe nucléaire qui se déroule actuellement au Japon.

Vous trouverez également une tribune de Michel Bernard, “Je suis en colère”, ainsi qu’un texte envoyé par un membre d’Attac-Japon, et le lien vers l’agenda des manifestations prévues.

Merci de faire circuler cette lettre aussi largement que possible.

Anti-nucléairement vôtre,

L’équipe de Silence.
Japon
Chronologie d’une catastrophe
Le séisme d’une intensité de 8,9 qui a frappé le Japon le 11 mars 2011 et ses multiples répliques ont provoqué l’arrêt d’urgence de 11 réacteurs situés entre 50 et 350 km au nord de Tokyo. En l’absence de courant électrique et de pannes des groupes électrogènes (certains n’ont pu être alimentés en carburant), les pertes de contrôle de ces réacteurs ont entraîné une surchauffe progressive des cœurs des réacteurs. Malgré les tentatives désespérés des ingénieurs qui ont essayé de faire baisser la pression en ouvrant des soupapes, ou en noyant les bâtiments sous l’eau de mer, la catastrophe n’a pas pu être évitée. Les informations diffusées ont été extrêmement confuses… Le Réseau Sortir du nucléaire a rappelé que TEPCO, l’EDF local, a été condamné 27 fois par la justice japonai se pour avoir diffusé de fausses informations lors d’accidents précédents.
11 mars

* 22h47 (toujours en heure française), l’alerte est atteinte au réacteur n°1 de Fukushima-Daiichi (6 réacteurs, 3 à l’arrêt au moment du tremblement de terre). Ce réacteur de 439 MWe, mis en route en 1970, présente alors une radioactivité à l’extérieur de l’enceinte mille fois supérieure à la normale.

12 mars

* 7h36, l’enceinte du bâtiment réacteur n°1 explose. La télévision japonaise filme en direct : on voit des flammes gigantesques sortir du bâtiment et un immense nuage de poussières s’élever à plusieurs centaines de mètres. Les autorités ont déjà évacué la population à 10km à la ronde et étendent la mesure à 20 km (50 000 personnes). Elles demandent aux personnes habitant dans un rayon de 50 km de s’enfermer chez elles. Le vent souffle de sud-est emmenant le nuage radioactif au large… et vers l’Alaska et le Canada. A noter que les réacteurs japonais sont plus résistants aux séismes que les réacteurs français (5 enceintes au lieu de 3). Officiellement, c’est une bulle d’hydrogène qui a fait sauter le bâtiment. Le cœur est alor s en fusion… à l’air libre ! (détection de césium dans le nuage). De l’eau de mer enrichie en bore est injectée pour essayer de noyer le cœur. La radioactivité sur le site est alors mesurée à 10 000 fois la normale. L’utilisation de l’eau de mer provoque une corrosion qui condamne définitivement le réacteur.
* 13h30, l’alerte est donné sur le site de Fukushima-Daini (4 réacteurs), 12 km plus au sud et une évacuation des populations commence dans un rayon de 20 km (50 000 personnes de plus). A la même heure, en France, l’Autorité de Sûreté nucléaire promet la transparence.
* 16h, début de la distribution de pastille d’iode dans un rayon de 50 km autour des deux sites nucléaires. L’iode protège du cancer de la thyroïde mais pas des autres cancers : le césium et le strontium attaquent la moelle osseuse, le plutonium les poumons, le carbone va partout. L’accident est d’abord estimé de niveau 4 (par comparaison : Three Mile Island a été classé au niveau 5, Tchernobyl au niveau 7, le plus haut niveau). Il passera à 6 le 14 mars.
* 16h10 : le gouvernement allemand invite ses ressortissants habitants Tokyo ou plus au nord à partir vers le sud du pays.
* 21h50, l’AIEA annonce que 140 000 personnes au total ont déjà été évacuées.

13 mars

* 0h, le gouvernement japonais annonce que sur onze réacteurs arrêtés en urgence un seul s’est arrêté selon une procédure correcte. Il annonce également que des délestages électrique (3h par jour à tour de rôle au moins jusqu’à fin avril, sauf dans le centre de Tokyo) vont être effectués sur l’ensemble du pays. Il lance un appel à la Russie pour que celle-ci fournisse plus de gaz.
* 7h47, la radioactivité dans la ville de Miyagi, à 80 km du site de Fukushima-Daiichi, est annoncée par TEPCO comme étant 400 fois supérieure à la normale.
* 9h, l’ambassade de France à Tokyo incite les résidents français (environ 9000) à quitter la capitale pour aller plus au sud.
* 10h, Greenpeace s’interroge sur l’usage de l’eau de mer, une solution “catastrophe” car le sel va non seulement corroder les métaux, mais en se déposant risque de bloquer des conduites assez rapidement.
* 15h, l’état d’urgence est déclaré à la centrale d’Onagawa, plus au nord que l’autre, suite à une hausse de la radioactivité (700 fois la normale). Il pourrait s’agir du nuage radioactif du réacteur n°1 de Fukushima-Daiichi
* 15h50, six journalistes japonais ont réussi à rejoindre une commune à 2km de Fukushima-Daiichi. Ils se sont arrêtés quand les compteurs de mesure se sont bloqués à plus de 1000 mSV/heure (cela veut dire qu’en une heure on reçoit 1000 fois la limite annuelle autorisée pour le public). Ils dénoncent le fait qu’ils n’ont vu aucun panneau sur la route, ni aucun barrage policier pour les empêcher de passer.
* 18h, manifestation de 3 à 500 personnes à Paris, place du Trocadéro, à l’appel du Réseau Sortir du nucléaire. Présence de Dominique Voynet, Eva Joly, Jean-Luc Mélanchon.
* 20h, au JT de France 2, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’écologie dénonce l’opportunisme des antinucléaires français et se félicite du “retour d’expériences qui va permettre d’améliorer la sûreté des centrales en France”. Henri Guaino, conseiller spécial du président Nicolas Sarkozy, déclare lui : “L’accident nucléaire au Japon pourrait favoriser l’industrie française dont la sécurité est une marque de fabrique”. Jean-François Coppé : “En aucun cas, ces accidents ne doivent remettre en cause les choix stratégiques du pays en matière d’énergie”. Eric Besson : “Cet accident n’a rien à voir avec Tchernobyl”.
* 21h, l’autorité de sûreté nucléaire du Japon annonce que 6 réacteurs au moins sont en difficulté : les réacteurs 1, 2 et 3 de Fukushima Daiichi, les réacteurs 1, 2 et 3 de Fukushima Daini (à 12 km du premier site) où des soupapes ont été ouvertes pour éviter l’explosion des bâtiments, libérant autant de nuages radioactifs.
* 21h, Nicolas Hulot et Daniel Cohn-Bendit demandent un référendum sur la question du nucléaire.
* 23h30, explosion du réacteur n°3 de Fukushima Daiichi (760 MW). Celui-ci fonctionne depuis le 22 septembre 2010, avec un combustible mixte uranium-plutonium (MOX) fourni par Areva, beaucoup plus toxique que le premier réacteur. 7 personnes travaillant sur la centrale sont portées disparues. Le système de refroidissement est détruit. Au moins 90 personnes intervenant dans la zone évacuée ont été irradiées.

14 mars

* 4h, la radioactivité monte au nord de Tokyo : le nuage parti de Fukushima 1 revient du large à la suite du changement de sens du vent. Il semble aussi que le nuage qui sort de Fukushima 3, plus radioactif que l’autre, soit plus conséquent.
* 5h, le gouvernement des Etats-Unis annonce que son porte-avion Ronald Reagan placé en secours au large du Japon pour l’alimentation des hélicoptères, a traversé un nuage radioactif important et que son équipage a reçu une dose équivalente au maximum autorisé en un mois.
* 14h, le gouvernement japonais annonce que 180 000 personnes sont déplacées autour des différents sites nucléaires et au moins 187 personnes contaminées.
* 16h, le réacteur n°2 de Fukushima semble maintenant en péril. L’exploitant annonce son intention de relâcher des gaz pour éviter une explosion plus grave.
* 18h, Angela Merckel annonce la suspension des autorisations de prolongement des réacteurs nucléaires allemands… pour trois mois. Concrètement, deux centrales devraient donc être arrêtées. Des manifestations pour l’arrêt du nucléaire se déroulent spontanément dans 450 villes réunissant plus de 100 000 personnes.
* 20h, les associations qui ont participé au Grenelle de l’Environnement ont rencontré Nicolas Sarkozy lors d’une réunion prévue de longue date. Elles ont demandé l’ouverture d’un débat sur la question du nucléaire et de l’énergie en général (pétrole, gaz de schistes, renouvelables, économies d’énergie…). En réponse, Sarkozy a répondu “Pas question de sortir du nucléaire”. Sarkozy s’est même vanté devant des parlementaires UMP : “Si on a perdu des marchés et des appels d’offres, c’est parce qu’on est les plus chers. Et si on est les plus chers, c’est parce qu’on est les plus sûrs !” Et le plus gros mensonge : “L’EPR, je connais bien le chantier, j’y suis allé plusieurs fois. Je suis désolé de dire ça, mais on a la double coque ! Le principe de la double coque, c’est que si un Boeing 747 s’écrase sur une centrale, le réacteur n’est pas touché”. Rappelons que le Réseau Sortir du nucléaire a été poursuivi en justice (mais a bénéficié d’un non-lieu) pour avoir rendu public en 2003 un document “confidentiel défense” qui dit exactement le contraire.
* 20h, le gouvernement Suisse annonce la suspension des projets de nouveaux réacteurs dans le pays et une étude sur la poursuite des cinq réacteurs actuellement en fonctionnement. Le gouvernement indien annonce une inspection générale de ses installations (20 petits réacteurs pour 4780 MW au total)
* 20h, la plupart des grandes entreprises françaises, Areva en tête, ont fait évacuer leurs salariés vers la Corée du Sud, Hong-Kong ou la France. Air-France annonce que ses vols sont saturés.
* 21h45, la fusion des cœurs des réacteurs 1 et 3 de Fukushima-Daiichi est officielle. Comme ces réacteurs sont à l’air libre, cela signifie que le nuage qui en sort est de plus en plus radioactif.

15 mars

* 0h03, explosion du réacteur n°2 de Fukushima-Daiichi. Le personnel avait été en partie évacué. Selon Tepco, il reste 50 personnes sur le site de Fukushima-Daiichi. 800 ont quitté leur poste. C’est la confusion totale, plus rien n’est sous contrôle. L’armée américaine est appelée en renfort. La radioactivité au niveau de la centrale est 10 000 fois supérieure à la limite autorisée.
* 0h30 : le vent tourne et le nuage radioactif se dirige vers Tokyo. Le gouvernement lance un appel : les femmes et les enfants sont encouragés à partir vers le sud de l’archipel ou à l’étranger.
* 1h30 : les journalistes sont interdits à moins de 30 km de la centrale. 200 000 personnes vivant entre 20 et 30 km du site sont en cours d’évacuation. Le survol des lieux est interdit dans un rayon de 30 km.
* 2h : nouvelle explosion sur le réacteur n°2 avec brutale hausse de la radioactivité. La radioactivité au niveau de la centrale est 70 000 fois supérieure à la limite autorisée. Une telle exposition pendant douze heures est considérée comme mortelle. Le cœur du réacteur n°2 pourrait être à l’air libre.
* 7h : le site du Spiegel en Allemagne publie une première carte de la dispersion du nuage radioactif et des entretiens avec des spécialistes allemands : ceux-ci pensent qu’il ne peut s’agir d’une explosion d’hydrogène, mais bien d’une explosion nucléaire, et ceci pour les trois réacteurs.
* 8h50, le Monde annonce que les habitants de la côte ouest des Etats-Unis se jettent sur les pastilles d’iode.
* 9h44, alors que les réacteurs 4 à 6 de Fukushima-Daiichi sont à l’arrêt, des déchets du réacteur n°4 stockés dans une piscine proche du n°3 se retrouvent à l’air libre, l’eau s’évaporant, l’agence de presse Kyodo annonce que des déchets se sont enflammés. Or ces déchets sont très radioactifs. Les réacteurs 5 et 6 présentent aussi une chaleur anormale.
* 10h15, Le niveau de radioactivité relevé dans la préfecture de Chiba, située juste à l’est de Tokyo, est plus de dix fois supérieur à la normale, rapporte l’agence de presse Kyodo. A Kanagawa, 10 fois plus que la normale. A Ibaragi, 100 fois la normale. La pluie commence à tomber précipitant les particules radioactives au sol.
* 10h25, Deux brèches de huit mètres de large sont apparues dans l’enceinte extérieure du réacteur n°4 de la centrale Fukushima-Daiichi, réacteur à l’arrêt mais soumis à une chaleur extrême.
* 10h49, selon l’AFP, Dominique de Villepin a interpellé le gouvernement en l’accusant d’être dans le déni.
* 12h, Le gouvernement allemand a décidé d’arrêter provisoirement sept réacteurs nucléaires construits avant 1980 (il en resterait donc 10 en activité).
* 12h, “On s’achemine vers une catastrophe nucléaire” déclare à la presse Nathalie Kosciusko-Morizet.
* 13h, des rassemblements silencieux se tiennent dans une trentaine de villes en France (200 personnes à Marseille, Lyon, Bordeaux, Mulhouse, 100 à Paris, Grenoble…)
* 17h, Le titre Areva a perdu 18 % à la bourse en deux jours. C’est Areva qui avait fournit le MOX pour le réacteur n°3 de Fukushima-Daiichi. Celui de TEPCO a perdu 42 %.
* 17h15, Radio-France donne l’ordre à ses sept journalistes présents au Japon de quitter le pays. France-Télévision fait de même à 22h30. RTL, Europe 1, i-télé annonce le repli de leurs équipes à Osaka. Alors que France 24 donne l’ordre à ses journalistes d’essayer d’aller plus au nord !
* 22h45, début d’incendie visible sur le toit du réacteur n°4 de Fukushima-Daiichi. Des techniciens collectent des données à partir d’un ab

16 mars

* 0h20, l’incendie sur le réacteur n°4 semble éteint.
* 2h, le vent tourne et le nuage épargne maintenant Tokyo. La radioactivité y est toutefois encore de 300 fois plus haute que la normale. Dans les gares, les trains partent bondés vers le sud.
* 3h30, après une baisse de la radioactivité locale, 700 personnes sont mobilisées et se relaient par groupe de 70 pour injecter de l’eau sur les réacteurs 1 et 3. Ces “liquidateurs” sont médicalement condamnés.
* 4h56, nouveau séisme de niveau 6 dont l’épicentre est au sud-ouest de Tokyo.
* 7h45, la Chine bloque les mots “fuite” et “nucléaire” sur son réseau internet.
* 8h45, TEPCA annonce que la température des piscines de stockage des déchets des réacteurs 5 et 6 est en hausse.
* 9h45, La direction d’urgence du département Fukushima annonce que dans l’eau potable à la ville de Fukushima (environs 60 km du site), on mesure déjà de l’Iode (177 Becquerel/kg) et du césium (58 Becquerel/kg).
* 12h, déclaration de Nicolas Sarkozy : “La France a fait le choix de l’énergie nucléaire, qui constitue un élément essentiel de son indépendance énergétique et de la lutte contre les gaz à effet de serre”. Cocorico ! Le Réseau Sortir du nucléaire réagit imméditement : “le Président Sarkozy privilégie la santé de l’industrie nucléaire à celle des Français”. Réaction de Jean-Luc Mélanchon : “Une autruche dirige notre pays”.
* 13h15, Tepco annonce que les ouvriers se relaient à l’intiérieur des réacteurs, mais que la radioactivité est telle qu’ils ne restent chacun qu’une minute à l’intérieur !


En résumé, trois fusions partielles de cœurs, deux incendies de combustible usé et cinq explosions d’hydrogène sont survenues dans la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, qui depuis le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, relâche des quantités colossales de radioactivité dans l’atmosphère. L’agglomération de Tokyo, 35 millions d’habitants est aujourd’hui contaminée avec un niveau d’exposition de 300 fois la normale. La population a commencé à fuir vers le sud.

Rappel : Il avait fallut 20 jours pour noyer le réacteur de Tchernobyl sous le sable, cela a nécessité le sacrifice de 600 000 personnes. 25 ans après, selon une récente étude américaine, on approche le million de morts. La région de Kiev où se trouve le réacteur de Tchernobyl ne com ptait que 2 millions d’habitants. La région de Gomel au nord en comptait environ 1,5 million. Il y a donc dix fois plus de personnes exposées aujourd’hui.

Japon
Parole d’expert
“A moins que des mesures radicales ne soient prises pour réduire la vulnérabilité des centrales aux tremblements de terre, le Japon pourrait vivre une vraie catastrophe nucléaire dans un futur proche”.
Cet avertissement est tiré d’un article paru le 11 août 2007 dans le quotidien International Herald Tribune/Asahi Shimbun. Son auteur est le sismologue Ishibashi Katsuhiko, professeur à l’université de Kobe. Ishibashi Katsuhiko faisait partie du comité d’experts chargé d’établir les normes sismiques des centrales nucléaires japonaises. Il en avait démissionné pour protester contre la position du comité. Il estimait que les recommandations fixées par le comité étaient beaucoup trop laxistes.

Je suis en colère
Je suis en colère parce que l’accident de Tchernobyl n’a pas servi de leçon. Et que l’on continue à entendre et lire les mêmes mensonges sur le nucléaire dans les médias.

Je suis en colère quand j’entend à la radio, un haut responsable du nucléaire français nous dire qu’on ne peut remettre en cause le nucléaire : “personne n’a envie de revenir à la bougie”. Que je sache, dans les pays européens qui n’ont pas de centrales nucléaires (Autriche, Danemark, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Portugal…), y-en-t-il où l’on s’éclaire à la bougie ? Il n’y a que 441 réacteurs nucléaires dans le monde (dont 58 en France, 55 au Japon)… dans seulement 31 pays, tous les autres pays s’en passent.

Je suis en colère quand en 1979, après l’acc ident nucléaire de Three-Mile Island, on nous a dit que c’était parce que les Américains étaient moins forts que nous ; quand en 1986, après l’accident de Tchernobyl, on nous a dit que les Russes étaient moins foirt que nous… et que je lis aujourd’hui que les Japonais sont moins forts que nous… De qui se moque-t-on ?

Je suis en colère quand on me dit que l’on peut continuer à exploiter encore des vieux réacteurs comme Fessenheim en Alsace (qui a trente ans) parce que “plus il est vieux, mieux on connait un réacteur”. Ce n’est pas parce que vous connaissez bien les défauts de votre vieille voiture qu’elle tombe moins souvent en panne et moins gravement. (Le réacteur Fukushima-Daiichi 1, qui vient d’exploser avait 40 ans et a été autorisé à continuer de fonction ner pour dix ans en février 2011 !).

Je suis en colère quand on nous dit que l’on ne peut se passer du nucléaire en France, parce que cette énergie fournit près de 80 % de notre électricité. C’est oublier que l’électricité n’est pas la principale source d’énergie (c’est le pétrole) et que le nucléaire ne représente que 17 % de notre énergie. Si l’on voulait s’arrêter, on pourrait s’appuyer sur une solidarité au niveau de l’Europe : là, le nucléaire ne représente que 35 % de l’électricité et seulement 9 % de l’énergie ! Il suffirait donc d’économiser 9 % pour s’en passer !

Je suis en colère parce qu’au nom de la défense de la croissance économique, les programmes énergétiques français ou européens, négligent toujours plus ou moins le potentiel des économies d’énergies, préférant la surconsommation, éventuellement alimentée par le recours aux énergies renouvelables. Or l’énergie la plus propre reste celle que l’on ne consomme pas. En adoptant les meilleures techniques disponibles et en évitant les comportements énergivores, nous pourrions diviser par 4 notre consommation en une vingtaine d’années.

Je suis en colère parce que les discours économiques nous polluent : on nous dit qu’arrêter un réacteur nucléaire, ce serait de l’argent gaspillé… mais les 1000 milliards d’euros déjà dépensé en 25 ans pour la gestion de la catastrophe de Tchernobyl (et c’est loin d’être terminé), ce n’est pas un gaspillage encore plus grand ? Mille milliards d’euros, c’est sensiblement le coût qu’il a fallut dépenser pour const ruire l’ensemble des 441 réacteurs actuellement en fonctionnement.

Je suis en colère parce que je sais que l’on peut arrêter relativement rapidement le programme nucléaire français, qu’il existe de multiples scénarios de sortie sur le sujet (de 2 à 30 ans selon les efforts qu’on veut bien consentir).

Je suis en colère quand j’entends mon gendre, 25 ans, ingénieur dans le photovoltaïque, me dire qu’il cherche un nouveau travail car la profession est sinistrée suite aux récentes décisions du gouvernement.

Je suis en colère quand mon fils, 20 ans, me dit : “à quoi ça sert de faire des études si dans cinq ans on a tous un cancer” (et il ne pense pas qu’au nucléaire, mais aussi à la pollution atmosphérique, aux pesticides…).

< strong>Alors j’agis, je me suis investi depuis une trentaine d’années dans les médias écologistes pour faire circuler une information moins déloyale et j’incite les journalistes et les lecteurs à prendre le temps d’eux aussi chercher où est la vérité. Comment peut-on encore minorer l’importance de la pollution radioactive au Japon alors que les images sur internet nous montrent les réacteurs en flamme ?

Alors j’agis et je m’engage dans l’une des 875 associations qui animent le Réseau Sortir du nucléaire pour demander à nos élus de faire pression pour un changement de politique dans le domaine de l’énergie. (www.sortirdunucleaire.org)

Alors j’agis au niveau local en rejoignant les nombreux groupes locaux qui travaillent à des plans de descente énergétique qui nous permettront de diminuer la menace nucléaire, mais aussi notre dépendance à un pétrole qui va être de plus en plus rare. (www.transitionfrance.fr)

Alors j’agis car aujourd’hui si le lobby nucléaire arrive à manipuler élus et médias, c’est parce que nous ne nous indignons pas assez !

Michel Bernard
Journaliste à la revue Silence

Désastre au Japon :
tremblement de terre, tsunami et explosion nucléaire
Au fil des heures qui passent, la réalité s’impose à nous. De nouveaux chiffres, toujours plus élevés, s’affichent sur l’écran, et je me dis que cela devait être la même terrible expérience pour nos amis au Pakistan et en Haïti, qui souffrent encore aujourd’hui du désastre naturel dont ils ont été victimes.

Hier, le gouverneur de Miyagi annonçait que le nombre de morts allaient dépasser les 10 000. Et aujourd’hui le réacteur N° 3 à la centrale nucléaire de Fukushima a explosé, et voilà que le cœur du réacteur N° 2 est en fusion (à 2 heures du matin le 15 mars, heure locale). Il est évident que les réacteurs nucléaires de Fukushima sont hors contrôle.
www.bbc.co.uk/news/world-asia-pacific-12724953

Il y a quaran te ans, nos aînés se sont battu contre la construction de centrales nucléaires : ils avaient compris le danger de telles centrales dans un pays sujet aux tremblements de terre. Malheureusement, ce qu’ils redoutaient vient de devenir réalité !

A l’époque, le gouvernement a exproprié les coopératives de pêcheurs et les communautés locales pour construire les centrales nucléaires. Il a détruit la source de subsistance de ces gens pour ces centrales, en affirmant que l’énergie nucléaire était sans danger.

Aujourd’hui, le gouvernement et la société d’électricité de Tokyo, TEPCO, répètent à l’envi qu’un tremblement de terre d’une amplitude inhabituelle a frappé le nord du Japon. Pourtant, Hiroaki Koide, professeur associé en recherches sur le nucléaire à l’université de Kyoto a déclaré : “Puisque le Japon est un des pays où les tremblements de terre sont les plus fréquents, il ne devrait jamais y avoir tremblement de terre imprévu si le gouvernement soutient le nucléaire.” Beaucoup de citoyens ordinaires verront bien qui est responsable de l’accident.

Hier, la TEPCO a commence à opérer des coupures programmées à Tokyo et d’autres municipalités, elles continueront jusqu’à la fin avril, avec comme explication que l’accident nucléaire a provoqué une pénurie d’électricité. Beaucoup de trains vont être mis hors service. Hier moins de la moitié des lignes roulaient normalement.

Les magasins et les supermarchés de la zone métropolitaine n’ont pas suffisamment de nourriture pour les consommateurs. Le lait, l’eau, le poisson, le pain, le riz se fo nt rares. Certains rayonnages sont vides. Les problèmes de distribution sont une explication. Des voies rapides sont bloquées et les camions ne peuvent arriver.

Les habitants de Tokyo ont pris l’habitude d’un certain confort. Nous pouvions facilement trouver n’importe quoi comme nourriture sans nous rendre compte des centaines de kilomètres parcourus. Nous ne nous souciions pas de qui l’avait produit et comment. Là, le tremblement de terre et la fusion au cœur des réacteurs nous rappellent combien la distribution est aléatoire et qu’il y a d’autres façons de vivre.

Comme la surproduction, la surconsommation et le gaspillage produisent des failles dans la planète, accompagnés qu’ils sont d’émissions de gaz à effet de serre et de destruction de la Terre Mère. Notre plus grande tâche aujourd’hui pourrait être de redéfinir une façon de vivre sans détruire l’environnement.

Quatre jours ont passé depuis la tragédie. Des informations alarmantes se suivent et se ressemblent. Nous n’avons pas encore de nouvelles de certains de nos proches dans des zones sinistrées. La contamination par radiation se répand. Il paraîtrait qu’elle atteint déjà Tokyo. Nous sommes enveloppés d’une angoisse invisible.

En solidarité, avec espoir et amour,

Yoko Akimoto
Secrétariat, ATTAC Japon

Agissons !
Pour connaitre les lieux et heures de rassemblements organisés ces jours-ci partout en France :

http://groupes.sortirdunucleaire.org/al … ments.html