Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans l’émission Les jeux bizarres de Skinner !
Notre invité du jour est Magic Realm ! Un jeu qui vous replongera des années en arrière, à une époque que vous n’avez pas tous connue, dont moi !
Vous le sentez, le vieux design, hein ?
Eh oui, vu la tronche du jeu, on se doute que
Magic Realm a atteint un certain âge. C’est d’ailleurs le jeu le plus vieux de ma ludothèque puisqu’il date de 1979. Et je l’ai reçu à Noël, une boîte d’occasion vendue à prix d’or et livrée depuis les USA (je n’ose même pas vous dire la note total).
Qui dit vieux jeu dit vieux matériel : on a affaire à une boîte toute plate avec plein de petits marqueurs unis et moches. Et surtout, on a des illustrations bien rétro ! Sa moyenne sur Board Game Geek n’est pas exceptionnelle puisqu’elle est de 7.2 (en même temps, pour un aussi vieux jeu, c’est pas mal). Et bien entendu, le jeu n’est plus édité puisque la boîte (Avalon Hill) a fait faillite.
Mais alors, pourquoi diable Skinner a-t-il demandé un jeu pareil ? Un délire de collecitonneur ?
Non, Skinner n’est pas un collectionneur… je vais d’ailleurs arrêter de parler à la troisième personne car c’est ridicule… En fait, si j’ai préféré ce fossile à une boîte de
Sword & Sorcery, une énième extension pour
Kingdom Death: Monster ou une photo format géant de Pingouin déguisé en père Noël pour les fêtes, c’est pour deux raisons :
- Je suis de plus en plus en train de succomber au charme de ces “anciennes années”. Il faut dire que j’ai grandi avec la collection de
Jeux & Stratégie de ma mère (les numéros des années 80).
- Magic Realm est considéré comme le jeu utile par certains
hardcore gamers, ce qui pique à fond ma curiosité.
Je me suis dit : pourquoi ne pas essayer ?
Mais attention !
Magic Realm, c’est du lourd. Extrêmement lourd ! Bien plus que sa boîte de 300 grammes !
Je vais en choquer certains, mais
Mage Knight est un jeu pour
poussins à côté de Magic Realm ! Je ne compare pas la qualité, mais bien la complexité.
En fait, Magic Realm c’est un genre de Mage Knight. On se balade dans un royaume magique (d’où le titre) rempli de monstres et d’habitants dangereux. On se bat contre les méchants, on trouve des trésors, on gagne de la gloire et de la notoriété etc. Un thème très générique, c’est vrai. Mais quand cela a lieu dans une ambiance rétro, je trouve cela super sympa !
Mais c’est aussi bien plus riches en exceptions et points de règle ambigus que Mage Knight. Autant j’étais prêt à me lancer à l’aventure dans dans ce dernier jeu après deux heures de lecture de règles, autant je ne l’étais pas avec Magic Realm.
Ce qu’il faut pointer dans Magic Realm, ce sont bien évidemment les règles, celles datant de 1979.
Elles font peur, vraiment. Il y a tellement de textes et si peu d’images qu’on a l’impression de lire l’annuaire. Heureusement, les fans ont eu la patience de créer une version moderne et aérée des règles qu’ils ont généreusement mis à disposition. Elles sont organisées, illustrées et bien foutues. Mais cela fait 240 pages, et je les ai toutes imprimées.
Mais aussi bien faites soient ces règles (en anglais, évidemment), elles ne suffisent pas à rassurer le novice qui se retrouve perdu devant tous ces termes inconnus qui se doivent d’expliquer le jeu dans ses moindres détails. C’est pour ça qu’ont été créés le
Tutorial et le
Book of Learning.
Le Tutorial est, comme son nom le laisse penser, un guide pour appréhender le jeu progressivement. On commence donc par une partie où l’objectif est de se déplacer sur la map en évitant les monstres, ni plus ni moins. Et croyez-moi, cela ne nous empêche pas de souvent replonger le nez dans les règles.
Objectif, passer la nuit dans chaque communauté.
C’est par là que j’ai décidé de commencer.
Quant au
Book of Learning, en gros il propose de lire le jeu, comme un roman. Plutôt que de jouer, on lit des descriptions de tours et de combat. Chaque classe de personnage possède un chapitre qui lui est consacré. Et cela se lit très bien. C’est aussi pédagogique que distrayant.
J’ai parlé de classes. Oui, parce qu’il y en a 13 ou 16 dans le jeu (je ne sais plus exactement). Pas mal pour une boîte de 300 grammes. On a le Chevalier Blanc, le Chevalier Noir, le Sorcier, le Magicien, le Druide, le Voyageur, l’Archère, l’Elfe, le Nain, l’Amazone, la Sorcière etc.
Chacun a ses forces et faiblesses, en plus de posséder des marqueurs d’action qui lui sont propres.
Voici le personnage que j’ai choisi pour le tutorial, réputé pour être l’un des plus facile d’accès. Spécialité : excelle en combat contre les gros monstres, tels que les dragons et les géants. Faiblesse : a de la semoule dans les jambes et se retrouvera submergé par une horde de goblins.Donc on va se promener dans ce royaume durant le tutorial. Les seules actions disponibles : se déplacer et se cacher. C’est tout ! Le combat, c’est pas pour maintenant.
J’ai d’ailleurs voulu prendre un peu d’avance en lisant un exemple de combat dans le Book of Learning.
Eh bien je n’ai rien compris.
Ou alors si, un petit peu, mais quasiment rien !
Il est question dedans de vitesse et de longueur d’arme, de type de coup, d’interception et d’attaques éclair. Le tout doit d’ailleurs se dérouler sur une fiche de combat, avec des emplacements abstraits déterminant les actions et réactions des cibles.
Bref, j’étais vraiment largué.
Mais je n’ai pas perdu espoir, j’y suis revenu. J’en ai même rêvé la nuit ! Et j’ai commencé à saisir le truc. Je m’épargnerai donc une migraine au moment du tutorial où il sera question d’épées et de coups dans les valseuses.
Et dans le jeu complet, il faudra faire quoi en solo ?
Eh bien, survivre déjà.
Mais plus précisément, gagner de la notoriété, de la gloire et de l’or. Le tout en survivant, bien sûr. Une longue aventure en perspective.
Là c’est moi, vous me voyez ? Mais si, le jeton avec une croix ! Ben oui, y a pas de figurines dans ce jeu, c’est juste des marqueurs.
Vous l’aurez compris, mais ce Magic Realm n’est pas seulement le jeu le plus vieux, mais aussi le plus compliqué de ma ludothèque. Il va me falloir du temps pour l’apprivoiser. Mais rien que l’apprentissage est une aventure passionnante. Car même en ayant saisi 20% du jeu, on sent le gros potentiel de cette boîte fine.
Il y a encore plein de choses à découvrir : les 15 autres classes de personnage, les trésors, les sorts et l’enchantement des tuiles du royaume. Sans compter qu’on peut aussi recruter des soldats/brigands dans les villes en plus de négocier avec eu.
Beaucoup à faire en somme.
Bien entendu, il ne s’agit pas d’un jeu pour tout le monde, tant Magic Realm est compliqué, long à mettre en place et long à jouer.
Si vous vous sentez passionné(e) pas l’aventure façon jeu de rôle dans un royaume classique mais rempli de dangers et qu’affronter des kilos de pages de règles ne vous effraie pas, alors peut-être voudrez-vous tenter votre chance avec Magic Realm.
Si ce n’est pas le cas, vous aurez peut-être envie de suivre mes retours une fois que j’aurai approfondi mes connaissances du jeu.
La grande fiche regroupant tous les monstres, les habitants et les trésors et sorts (non placés) du royaume.
Merci de m’avoir lu !