[Mauerbauer]
Je voudrais revenir rapidement sur l'article que j'ai lu dans JsP.
Je le trouve en partie erroné, mais surtout je suis surpirs par certains commentaires.
Pour tenter de faire bref :
1/ Une grosse erreur de règle s'est glissé dans cet article. Un palais est construit avec 2 maisons au lieu de 3 (sûrement une coquille )
2/ J'ai beaucoup de mal à cerner la notion d'interaction de Rody. Ses deux articles dans les deux derniers n° du mag laisse à penser que Cléopatre serait plus interactif que Mauerbauer
Pour reprendre une formule chère à Rody, je dirais qu'il a quand même du en partie passer à coté du jeu.
Ecrire "Il y a très peu d'interaction entre les joueurs, tout n'étant que course aux points sans aucune possibilité de ralentir ses adversaires." (Rodolphe Pueyo, JsP 29, p.45) me semble hallucinant. Surtout par rapport à ce qui est dit à ce sujet dans l'article sur Cléopatre.
La lecture du jeu de l'adversaire à Maeubauer est primordiale pour l'emporter. Si les moyens de ralentir l'adversaire ne sont en effet pas évidents, les possibilités de jeu sont intimement liés à la manière dont jouent les adversaires et les villes que l'on ferme doivent être judicieusement choisies pour éviter que vos adversaires n'en rpofintent trop.
Evidemment, Rody peut avoir l'avis qu'il souhaite sur ces jeux, mais disons que ma lecture quasi simultanée des deux numéros m'a quelque peu surpris : la relative clémence de rody sur l'interaction dans Cléopatre choque par rapport à sa sévérité sur le même point dans Mauerbauer. Alors, une chose est sûre, pour interagir correctement avec ses adversaires à Maeurbauer, il faut une bonne connaissance du jeu, ce qui nécessite d'avoir joué un certain nombre de parties. Mais je voulais surtout signaler que je trouve cet avis très sévère sur ce point précis.
loic dit:
1/ Une grosse erreur de règle s'est glissé dans cet article. Un palais est construit avec 2 maisons au lieu de 3 (sûrement une coquille )
C'est une boulette effectivement, et qui n'influe strictement en rien sur l'article en lui-même, donc ce n'est pas dérangeant en soi (même si je vais courir me flagéler dès que j'aurais laché le clavier ).
2/ J'ai beaucoup de mal à cerner la notion d'interaction de Rody. Ses deux articles dans les deux derniers n° du mag laisse à penser que Cléopatre serait plus interactif que Mauerbauer
Je persiste et signe : tu n'as pas grande idée de ce qu'ont les autres joueurs en main (et comme c'est comme ça que tu marques des points, tu ne peux réellement influencer quiconque).
Dans Mauerbauer, tu vas jouer en fonction de ce que tu as en main, en espérant marquer plus de points que tes adversaires (tu peux quand même avoir une idée, selon la configuration du plateau, du nombre de points que tu vas marquer, et si ça vaut le coup ou pas de provoquer un décompte)).
Inversement, tu vas essayer de t'en tirer honorablement lorsque les autres provoqueront des décomptes.
Mais dans les deux cas, ce sera principalement du pif (ce qui ne me dérange pas outre-mesure, puisqu'il y a beaucoup de décompte et qu'au final, c'est plutôt lissé).
Bien sûr, lorsque tu poses tes tours et tes maisons, tu interagis indirectement avec tes adversaires, mais tu le fais trop peu souvent en ayant en tête des données justes. Tout au plus, tu supposes que...
Dans Carolus Magnus, Colovini a par exemple bien mieux réussi son coup quant à l'interaction.
Donc, je confirme : Cléopâtre est à mon sens plus subtil et l'interaction plus importante que dans Mauerbauer pour peu que l'on y mette de la bonne volonté.
D'un autre côté, même si c'est un point négatif pour moi, tu auras remarqué que j'ai aimé Mauerbauer, au contraire des deux autres pigistes en fin de test...
Je n'ai malheureusement pas accès depuis mes lointaines contrées à ces magazines. Mais j'aimerais réagir à ce que vient de dire Loic au sujet de Colovini et de ses jeux en général.
loic dit:La lecture du jeu de l'adversaire à Maeubauer est primordiale pour l'emporter. Si les moyens de ralentir l'adversaire ne sont en effet pas évidents, les possibilités de jeu sont intimement liés à la manière dont jouent les adversaires et les villes que l'on ferme doivent être judicieusement choisies pour éviter que vos adversaires n'en rpofintent trop.
[...]
Alors, une chose est sûre, pour interagir correctement avec ses adversaires à Maeurbauer, il faut une bonne connaissance du jeu, ce qui nécessite d'avoir joué un certain nombre de parties.
Il est intéressant de constater un peu le même phénomène avec beaucoup de jeux de Colovini. Ils se prêtent facilement à un jugement hâtif (peu interactif, trop de hasard, répétitif, etc.) et s'avèrent à l'usage beaucoup, beaucoup plus fins qu'ils ne le laissaient voir de prime abord. Et on découvre souvent avec Colovini que ces jeux sont en fait redoutablement complexes, variés, passionnants et souvent extrèmement originaux.
Je pense que le jugement superficiel et prompt en ce qui concerne bon nombre de ses jeux tient sans doute au fait que ses règles sont toujours relativement simples et concises en soi (mettre 3 chevaliers à Carolus Magnus, poser tours et maisons en fonction des dés à Mauerbauer, bouger une hutte à Clans, etc.) limitant peut être une vision un peu plus poussée qu'elle dévoilent avec de la pratique.
Ludiquement.
Rody dit:
Je persiste et signe : tu n'as pas grande idée de ce qu'ont les autres joueurs en main (et comme c'est comme ça que tu marques des points, tu ne peux réellement influencer quiconque).
En fait, c'est sur ce point que je ne suis pas d'accord. Comprendre les cartes que possèdent tes adversaires est primordial pour gagner. Certains types de cartes sont plus puissants que d'autres et il est relativement facile de deviner lesquelles peut avoir un adversaire. Plus tu liras le jeu de tes adversaires, plus tu pourras être fort sur les décomptes. Si tu as la même carte qu'un autre joueur (si tu n'arrives à voir ça, faut refaire quelques parties ), tu peux le laisser faire le travail et jouer pour une autre de tes cartes. Ainsi tu auras plus de cartes qui rapporteront. Ton adversaire possède une carte que tu n'as pas. Il faut provoquer un décompte qui le gênera un maximum, l'empêchera d'optimiser son scoring et te permettra de refaire rapidement ta main.
Moi, j'appelle ça de l'interaction. Et je pense qu'il FAUT avoir une idée de ce que les autres ont en main, surtout pour les cartes à tour.
Pour le reste, je suis d'accord avec toi.
palferso dit:
Il est intéressant de constater un peu le même phénomène avec beaucoup de jeux de Colovini. Ils se prêtent facilement à un jugement hâtif (peu interactif, trop de hasard, répétitif, etc.) et s'avèrent à l'usage beaucoup, beaucoup plus fins qu'ils ne le laissaient voir de prime abord. Et on découvre souvent avec Colovini que ces jeux sont en fait redoutablement complexes, variés, passionnants et souvent extrèmement originaux.
Je pense que le jugement superficiel et prompt en ce qui concerne bon nombre de ses jeux tient sans doute au fait que ses règles sont toujours relativement simples et concises en soi (mettre 3 chevaliers à Carolus Magnus, poser tours et maisons en fonction des dés à Mauerbauer, bouger une hutte à Clans, etc.) limitant peut être une vision un peu plus poussée qu'elle dévoilent avec de la pratique.
Ludiquement.
Tout à fait d'accord. Dans le cas de MB, on pense tout de suite que ça se résume à "il faut faire ce qui est marqué sur mes cartes pour marquer des points". Si on joue comme ça effectivement le jeu ne dois pas être interactif. Si on creuse un peu on se rend compte que c'est une fois de plus très fin!
Il faut essayer biensûr de faire évoluer le plateau en fonction de ses cartes, mais l'essence du jeu c'est de l'optimisation de main, il faut savoir vite s'adapter, déclencher des décomptes mineurs pour renouveler sa main etc... après qq parties on connait par coeur les cartes et ça devient un super jeu d'observation où il faut épier les moindres faits de ses adversaire pour tenter de deviner leurs plans!
je le trouve beaucoup plus intéractif que cléo.
repier dit:
Tout à fait d'accord. Dans le cas de MB, on pense tout de suite que ça se résume à "il faut faire ce qui est marqué sur mes cartes pour marquer des points". Si on joue comme ça effectivement le jeu ne dois pas être interactif. Si on creuse un peu on se rend compte que c'est une fois de plus très fin!
Il faut essayer biensûr de faire évoluer le plateau en fonction de ses cartes, mais l'essence du jeu c'est de l'optimisation de main, il faut savoir vite s'adapter, déclencher des décomptes mineurs pour renouveler sa main etc... après qq parties on connait par coeur les cartes et ça devient un super jeu d'observation où il faut épier les moindres faits de ses adversaire pour tenter de deviner leurs plans!
je le trouve beaucoup plus intéractif que cléo.
COPAIN
A mon avis, toute personne qui a joué à MB sans voir cela doit y rejouer pour le critiquer sur ce qu'il est vraiment. Je ne dis pas, évidemment, qu'il doit aimer le jeu, juste que tant qu'on n'a pas vu ça, on ne eput pas se faire une véritable opinion sur le jeu.
Et bien tout ceci me fait bien plaisir car je considère Colovini comme un très très grand auteur de jeux et je trouve qu'il est souvent injustement sous-estimé par rapport aux monstres allemands que sont par exemple Kramer et Knizia. J'avais commencé une campagne de réhabilitation autour de Carolus Magnus (jeu assez incompris), je ne vais pas tarder à la poursuivre avec Alexandros (jeu carrément incompris mais avec ici une légère responsabilité de l'auteur) et si vous m'épaulez avec Mauerbauer, on va bientôt pouvoir fonder l'association des Colo's Friends! Le cercle des Colo disparus!
Ludiquement.
Tiens d'ailleurs palferso tu as l'air d'être un grand fan de colovini, j'aime beaucoup ce qu'il fait aussi, est-ce que tu pourrais me faire un topo sur tes jeux préférés de cet auteur? (à part carolus de MB que j'ai déjà )
repier dit:Tiens d'ailleurs palferso tu as l'air d'être un grand fan de colovini, j'aime beaucoup ce qu'il fait aussi, est-ce que tu pourrais me faire un topo sur tes jeux préférés de cet auteur?
Je ne connais qu'Alexandros, Carolus Magnus, Cartagena, Clans et Magna Grecia. Je les aime tous et ils sont tous très différents tant du point de vue des mécanismes, de la durée (Clans et Cartagena courts, Carolus et Magna plus longs, Alexandros intermédiaire), du type de réflexion, etc.
Carolus Magnus et Magna Grecia sont évidemment de très grands jeux mais ils font très mal à la tête si l'on veut les jouer à fond... Pour Alexandros, j'attendrai d'avoir un peu plus d'expérience et de recul pour le juger à fond et objectivement mais il est évident à mes yeux que c'est aussi un fantastique jeu.
Mes avis sont sur les fiches respectives de ces jeux sauf pour Alexandros mais j'ai commencé à en pondre une couche ici:
//www.trictrac.net/forum/sujet/alexandros-un-jeu-sacrifie-par-un-probleme-de-regles
Pour Carolus Magnus, tu en auras un bon paquet là:
//www.trictrac.net/forum/sujet/carolus-magnus-du-hasard
Voilà, je pense qu'avec tout ça, question topo tu devrais être servi...!!!
Ludiquement.