Le plus vieux jeu de figurines? Les echecs?

Attention, aux échecs, toutes les pièces n’ont pas comme unique pouvoir leur déplacement !!!

Le roi est LA pièce qu’on peut mettre échec au roi, réduisant le coup suivant de l’adversaire à quelques uns pour sortir de l’échec au roi. Ce qu’aucune autre pièce n’oblige.

Les pions sont les seuls à se transformer en arrivant sur le côté opposé de l’échiquier. Ce qu’ils sont les seuls à pouvoir faire.

Donc pour moi, oui effectivement les échecs sont bel et bien un très ancien jeu de figurines.

Le plus ancien ? Aucune idée

Le premier jeu de figurine était super bien fait . Imaginez ! Réalisé à l’échelle 1:1, le but du jeu était à un chef tribal, uniquement muni d’une bout de bois, de gérer par son seul pouvoir magique, (son cri Argggggggggh) de gérer toute sa tribu d’homme-singe pendant la chasse aux mamouths et autres grosses bestioles (des monstres ?) d’un temps anciens …

Je crois que j’ai déjà du le dire dans d’autres sujets mais j’aime bien me répéter.
Il ne faut pas oublier que l’histoire des jeux (je précise que je ne suis nullement historien mais amateur) se construit toujours comme toute histoire à posteriori.
De part son caractère souvent jugé futile, on ne croule pas sous les analyses et documents.
Il y a déjà cette foutue notion de jeu qui continue à ne pas vouloir rester cernable. N’oublions pas qu’ici, nous ne sommes qu’un petit morceau d’un ensemble beaucoup plus vaste avec nos jeux de table (je reprend ici un vocable ancien et non un anglicisme).

Cette histoire s’est souvent construite sur les outils du jeu. Ce que j’appelle un outil du jeu ce sont par exemple les boîtes qui s’entassent chez vous ou chez moi.

L’hypothèse qui me séduit le plus sur l’origine des jeux est que c’est un outil permettant à ses utilisateurs un effet deus ex machina partiel.
Il est courant de penser que les jeux de table antiques possèdent une composante divinatoire. A tel point que certains objets retrouvés dans des fouilles ne sont pas identifiés quant à leur usage (divination, jeu, objets de culte, …)

Ce qui me parait important est que le jeu est une simulation, un exercice qui permet d’éprouver à la fois la contrainte et la liberté. Analogie de la vie humaine qui est soumise a des contraintes se situant hors de notre volonté et des choix qui peuvent se “jouer” de ses contraintes dans une certaine mesure : les règles, le hasard et le choix.

Si l’on regarde un jeu comme le pachisi qui est l’ancêtre de nos “petits chevaux”, le matériel qui semble avoir peu évolué nous donne à voir un jeu purement abstrait si l’on s’en tient au matériel du jeu.
On sait pourtant, que, comme beaucoup de jeux de parcours, celui-ci porte une signification spirituelle inspirée par le bouddhisme : le parcours de l’âme au gré de ses différentes vies.
Ses petits pions ne représentent pas des figures humaines, et pour cause, c’est d’âme dont il est ici question. Leur forme abstraite est néanmoins une figuration d’une âme individuelle.

Arrivé en Angleterre, cette notion bouddhiste n’avait plus guère de sens et le jeu est devenu une simulation de course de chevaux. Un sujet plus parlant pour le public. Et bien sûr, les petits dômes ouvragés sont devenu des figurines de chevaux et le terrain coloré, un champ de course vert.

A part ça, le jeu possède ses propres lois internes. Imaginons que les premiers pachisis respectaient des règles régies par le message qu’il portait initialement, il est logique qu’une pratique devenue populaire oriente son évolution vers un intérêt ludique plus grand quitte à s’éloigner du sujet initial.

Posez-vous la question de savoir pourquoi ici les jeux avec une forte proportion de “chaos” ou de hasard semblent perdre en considération.

Sont-ils moins amusants ou parlent t-ils moins à notre conception moderne qui privilégie le développement personnel s’émancipant de plus en plus des événements incontrôlables qui sont souvent considérés comme néfastes dans notre parcours de vie ?

Docteur Mops dit:
Posez-vous la question de savoir pourquoi ici les jeux avec une forte proportion de "chaos" ou de hasard semblent perdre en considération.
Sont-ils moins amusants ou parlent t-ils moins à notre conception moderne qui privilégie le développement personnel s'émancipant de plus en plus des événements incontrôlables qui sont souvent considérés comme néfastes dans notre parcours de vie ?


Très intéressant! :pouicok:
Penses-tu que l'on puisse alors considérer que l'immense majorité des jeux de figurines modernes repose sur une mécanique à la part d'aléatoire non négligeable (souvent avec du dé) pour inconsciemment représenter les paramètres "de vie" non anticipables?
Docteur Mops dit:Posez-vous la question de savoir pourquoi ici les jeux avec une forte proportion de "chaos" ou de hasard semblent perdre en considération.
Sont-ils moins amusants ou parlent t-ils moins à notre conception moderne qui privilégie le développement personnel s'émancipant de plus en plus des événements incontrôlables qui sont souvent considérés comme néfastes dans notre parcours de vie ?


C'est une question intéressante. Ma théorie là-dessus est que personne n'aime les jeux entièrement chaotiques et hasardeux, sinon, on jouerait tous au jeu de l'oie.

Après, il y a deux types de joueurs:

- ceux qui aiment contrôler un maximum de choses dans la partie. Pour eux, le jeu est un exercice intellectuel. Certains semblent penser que "gagner", c'est en quelque sorte prouver leur supériorité sur les autres joueurs. C'est assez idiot, comme mode de pensée, évidemment: en gagnant une partie, on prouve juste qu'on a gagné une partie... Ca ne nous rend pas "meilleur" qu'un autre joueur.

- ceux qui aiment avoir une bonne dose de chaos pour "simuler" les incertitudes de la vie. Ceux là voient plus le jeu comme un agréable passe-temps, et ne cherchent pas spécialement à se crever les neurones à chaque partie. Même s'ils font de leur mieux pour gagner, ils aiment particulièrement mettre leurs défaites sur le compte de "la malchance", ce qui leur permet en quelque sorte de prendre de la distance par rapport à celles-ci.

Ce sont deux extrêmes, bien sûr: beaucoup de joueurs se trouvent quelque part au milieu.
Sherinford dit:
C'est une question intéressante. Ma théorie là-dessus est que personne n'aime les jeux entièrement chaotiques et hasardeux, sinon, on jouerait tous au jeu de l'oie.


Hum... Il suffit de regarder le nombre de participants aux Lotos, loterie nationnale, jeux à gratter, machines à sous de casino, Poker... et de comparer avec le nombre de joueurs de jeux de plateau pour infirmer cette hypothèse. ^^

Vu les gros succès en jeu: monopoly, risk, trivial... on peut aussi en conclure que peu de monde aime les jeux entièrement combinatoires et sans aucun hasard, sinon, on jouerait tous aux échecs. :mrgreen:
Yahndrev dit:
Sherinford dit:
C'est une question intéressante. Ma théorie là-dessus est que personne n'aime les jeux entièrement chaotiques et hasardeux, sinon, on jouerait tous au jeu de l'oie.

Hum... Il suffit de regarder le nombre de participants aux Lotos, loterie nationnale, jeux à gratter, machines à sous de casino, Poker... et de comparer avec le nombre de joueurs de jeux de plateau pour infirmer cette hypothèse. ^^

Génial: arriver à mettre dans la même énumération une machine à sou, la lotterie, et le poker, c'est... il n'y a pas de mot, en fait.
La loterie n'est pas vraiment un jeu, dans aucun sens du terme: c'est juste un pari. Pareil pour les machines à sous ou les jeux à gratter.
Le poker est différent: la chance intervient dans ce jeu, mais finalement beaucoup moins que tu ne l'imagines...
Vu les gros succès en jeu: monopoly, risk, trivial... on peut aussi en conclure que peu de monde aime les jeux entièrement combinatoires et sans aucun hasard, sinon, on jouerait tous aux échecs. :mrgreen:


Succès commerciaux, en effet. Le jeu de l'oie se vend encore, d'ailleurs. On en a offert un à ma fille. Elle en a fait une partie...

De là à dire que ça se joue beaucoup, il y a une marge, il me semble. La dernière fois que j'ai sorti mon monopoly, c'était il y a douze ans. Si j'ai fait plus de 10 parties de ce jeu dans mon existence, c'est beaucoup.

Mais tu as raison: peu de gens aiment les jeux de réflexion. C'est normal: peu de gens aiment réfléchir.

:lol:
oscardejarjayes dit:
Docteur Mops dit:
Posez-vous la question de savoir pourquoi ici les jeux avec une forte proportion de "chaos" ou de hasard semblent perdre en considération.
Sont-ils moins amusants ou parlent t-ils moins à notre conception moderne qui privilégie le développement personnel s'émancipant de plus en plus des événements incontrôlables qui sont souvent considérés comme néfastes dans notre parcours de vie ?

Très intéressant! :pouicok:
Penses-tu que l'on puisse alors considérer que l'immense majorité des jeux de figurines modernes repose sur une mécanique à la part d'aléatoire non négligeable (souvent avec du dé) pour inconsciemment représenter les paramètres "de vie" non anticipables?


Disons que c'était un peu hors-sujet. Je voulais montrer que l'habillage des jeux répondait à des préoccupations en lien avec leur époque.
Si on prend le jeu des 20 lignes (ou 30 lignes), on trouve à la fois du matériel antique abstrait et d'autres avec des figures animalières (sans doute en référence aux dieux égyptiens mais là ce n'est qu'une supposition, je ne suis pas assez expert sur le sujet).

Si l'on oublie un peu les jeux dits de figurines modernes, l'usage de la figurine est de représenter (figurer) un personnage ou un objet.
Cette représentation peut être comme dans toutes les figurations plus ou moins abstraite.

Prenons l'exemple des osselets dont on retrouve des traces depuis (euh... longtemps ^^). Puisque se sont des éléments organiques, rien ne dit que se sont des éléments de jeux plutôt que des restes de bouffes ^^
Seulement voilà, on a retrouvé des osselets en bronze.
Rien ne peut permettre de savoir l'usage exact qui en était fait à l'époque si ce n'est que mouler un osselet qu'on peut trouver très facilement en bronze montre que ceux-ci sont dignes d'un traitement qui n'est pas plus de l'ordre du déchet alimentaire.

On sait également que beaucoup plus tard, à l'aide de textes, on "joue" aux osselets non pas comme un jeu d'habileté mais comme des dés.

Ors les dés ou les osselets ne figurent rien d'autres qu'eux-mêmes. Pourtant, c'est le premier outils qui permet de générer de l'aléatoire.
Dans la plupart des civilisation anciennes (et même aujourd'hui) l'aléatoire est un concept qui n'a rien de mathématique. Ce qui est est en dehors de nous et sur lequel nous n'avons que peu de contrôle est de l'ordre des esprits chez les animistes et du divin dans les autres religions.

Un homme qui est capable de générer de l'aléatoire est donc en "communication" avec l'extérieur. En attribuant des combinaisons de fortune et d'infortune, on peut alors espérer pratiquer la divination ou ... jouer.
La différence n'est pas si éloignée tant qu'une pratique rituelle ne régit pas cette usage (et on a pu le constater à la fois sur les interdits et les règlementations des jeux de hasard dans l'histoire chrétienne par ex.)

Donc, si le dé ou l'osselet (ou les coquillages, les bâtonnets,...) ne figurent rien en eux-même, leur usage lui est figuratif de notre rapport au contrôlable et à l'incontrôlable. C'est donc une représentation, une simulation de ce que nous éprouvons au cours de notre vie.

Les jeux de hasard raisonné arriveront ensuite mais entre temps, on trouve l'arrivée des jeux de parcours qui vont permettre de suivre l'évolution d'une "figurine" dans un espace et un temps donné. Un rapport à la vie et la mort avec sur le chemin des fortunes et des infortunes.

Les outils générant du hasard ne sont donc pas des figurines, mais on peut peut dire que leur usage (la règle) prend la fonction de figuration.

Les statistiques ont d'ailleurs été inventé par l'étude des jeux.
En jouant, on questionne notre rapport au monde.

Je ne crois pas au final que l'usage de figurine soit lié à la présence ou pas de hasard. Si on prend le cas des jeux de figurines modernes, ils misent beaucoup sur l'attrait de la figurine en elle-même. Et si dans la plupart d'entre eux le hasard est présent c'est qu'ils veulent éviter l'écueil des échecs qui nécessite un apprentissage long qui ne laisse que peu de temps pour le plaisir du maquettiste qui aime assembler, peindre, collectionner.

Allez un petit peu d’histoire !! C’est à la fin du Xe siècle que les “échecs” jeu de guerre, d’origine indienne, est transmis à l’Occident par les Arabes, mais il faut remonter au temps de l’antiquité et des pyramides pour que les premiers jeux apparaissent avec la présence de dés et de statuettes en pierres : les liens entre les jeux et les premières religions semblent d’ailleurs étroits → Thot est ainsi à la fois le dieu de l’écriture et des jeux mais les connaissances de cette période sont maigres : matériel archéologique partiel ou difficile à identifier, quelques traces de représentations de jeux ont été identifiées mais aucune règle même basique n’est représentée, l’existence du jeu remonte à plus de 4000 ans et ne cessera de perdurer car c’est un facteur d’apprentissage indéniable et fructeux pour tous!!! Bon jeu! ludiquement, marieso

Tout depends la définition du mot “figurines” à mon sens.

Est ce qu’on pense au mot “figuratif” donc qui représente (le cas des échecs) ou bien est ce qu’on voit ça sous la logique anglais de “figure” (en anglais on dit miniatures ou minifigures)?

tout la question est là à mon avis, tout dépends si on pense qu’une figurine doit être figurative ou la miniature d’autre chose?

Personnellement, je pense que figurine, c’est une miniature, donc les échecs ne sont pas un jeu de figurines.

rugal dit:Tout depends la définition du mot "figurines" à mon sens.
Est ce qu'on pense au mot "figuratif" donc qui représente (le cas des échecs) ou bien est ce qu'on voit ça sous la logique anglais de "figure" (en anglais on dit miniatures ou minifigures)?
tout la question est là à mon avis, tout dépends si on pense qu'une figurine doit être figurative ou la miniature d'autre chose?
Personnellement, je pense que figurine, c'est une miniature, donc les échecs ne sont pas un jeu de figurines.


Les pièces représentent bien les éléments d'une armée en formation de bataille non ?
Puisqu'on parle d'histoire, si les échecs proviennent bien du Chaturanga (hypothèse la plus admise) celui-ci se jouait avec des dés.
Le nom qui signifie en sanskrit "4 éléments" possédait 4 "rois" référence directe à la configuration des armées indiennes (530-578) constituées de 4 corps (je n'ai pas de référence à ce sujet).
On trouvait dans ce jeu : des rois, des cavaliers, des chars (devenus tours), des ministres, des éléphants et des fantassins.
Si l'on considère que le Chaturanga passe sous l'influence arabe, les dés y sont mal vu par le Coran qui interdit les jeux de hasard (ils seront aussi interdits par les chrétiens).
Qui plus est, les figurines sont aussi très mal vues (seules les peintures ne représentant pas d'animaux ni de personnages sont admises).
Même abstraitisées (et elle ne le seront pas toujours en Europe), les pièces d'échecs sont bien des figurines. Elles ont juste évolué mais leur fonction reste la même : Elles figurent des personnages et des animaux en taille réduite.