Allez un petit sujet sur London ça faisait longtemps
Loin de moi l’intention de relancer les polémiques que ce jeu a suscité. Non j’ai simplement bien trippé sur les parties que j’ai faite au point de me lacher sur des comptes-rendus bien romancés.
Alors en voilà un (que j’ai déjà posté sur le forum du jeu) en espérant que vous prendrez autant de plaisir à le lire que moi à l’écrire. ![]()
Londres, 1888.
Sir Warren, ancien haut-commissaire à Scotland Yard.
Scotland Yard était en effervescence. On venait de prendre conscience de l’existence d’un meurtrier particulièrement sanguinaire, déambulant dans les rues de Londres, il avait déjà mutilé deux femmes. Et en ce jour où j’ai choisit de faire débuter mon récit, une troisième femme périt sous sa lame !
Celui que l’on nommait déjà L’éventreur ne perdait pas de temps en besogne.
J’étais le chef de la police de cette ville. Il était de mon devoir de m’assurer que tout était en œuvre pour que cette enquête aboutisse au plus vite. Ainsi, ma place était sur les lieux de ces crimes abjects. Je quittais mon quartier général à Scotland Yard pour me rendre au plus vite sur place. Avec le recul, je regrette simplement de ne pas avoir pensé à emporter mon arme que je gardais toujours dans le tiroir de mon bureau ou bien les quelques économies que je cachais dans mes dossiers. Car l’occasion ne me serait jamais donnée de revenir…
Une fois dans les ruelles de WhiteChapel je me sentis bien seul et démuni…
La psychose était à son apogée, l’éventreur avait de nouveau frappé dans la nuit !
Où s’arrêtera-t-il ? Déjà quatre meurtres !
Le chef de mes inspecteurs, Aberline, était sur les lieux. Je l’interpellais : il fallait que toute la police londonienne soit mobilisée pour arrêter ce monstre qui venait de massacrer deux femmes coup sur coup !
Mais celui-ci resta sans réaction, sous le choc. Il déambulait, désarmé, dans les rues interrogeant de temps à autre les personnes croisant son chemin, comme si la chance, ou plutôt la malchance, le ferait croiser l’éventreur…
Je pris donc sur moi de participer directement à l’enquête. J’allais moi-même interroger les suspects.
Après avoir pris connaissance du dossier, plusieurs pistes m’apparurent. La première que je choisis de suivre fut celle du cocher du palais, un certain Netley. Habitué des maisons closes, il se serait montré violent avec certaines prostitués.
Je trouvais l’homme assez facilement. Il ne donnait pas l’impression de vouloir fuir. Je pus même l’interroger à plusieurs reprises et il m’apporta la preuve de son innocence : lors du dernier meurtre de l’éventreur il transportait la Reine en dehors de la ville.
Au moins la liste des suspects se réduisait…
Malheureusement, celles des meurtres, elle, s’allongeait. Alors que j’étais occupé avec ce brave Netley, l’éventreur frappa de nouveau !
Mais qui ? Que faire ?
Ce monstre semblait pouvoir être partout sans être vu. Il semblait disposer de moyens dépassant l’entendement… Comment parvenait-il à passer entre les mailles du filet dressé par mon inspecteur ? Se pourrait-il que…
J’en étais là à craindre le pire quand il prit forme. Là devant moi, un homme, un agitateur publique nommé Lusk, haranguait les passants : Il accusait la noblesse de protéger l’assassin. Il alla même jusqu’à sous-entendre qu’il pourrait être de sang royal !
Mon dieu non ! Pas le Prince…
Que faire ?
Seul, je ne pouvais rien. Heureusement, je trouvais en la personne du docteur Gull un ami et un soutien.
Un soir, lors d’une de nos réunions maçonniques, je pus l’entretenir de mes soupçons.
Nous nous inquiétâmes tous deux des répercussions que pourrait avoir une telle éventualité si elle venait à s’avérer exacte et pire à être rendue publique.
Mais que faire ?
J’étais un homme de justice, mais aussi un homme d’état. Ma loyauté devait aller à mon pays avant tout, même avant mon honneur ! Pourtant, l’éventreur était un monstre, ne devais-je pas le faire cesser ses agissements ?
Alors que j’étais tiraillé, ne sachant quelle conduite adopter, l’histoire me rattrapa et, me dévora…
Une convocation de la Reine : En ces temps troublés, cela n’augurait rien de bon.
La Reine me reçut. Elle m’expliqua que la situation devenait intenable. Que la stabilité de la monarchie était nécessaire au bien être de tous et qu’il ne fallait que rien, elle insista sur ce point, rien ne puisse entacher la réputation de la famille royale. Elle me demanda personnellement de m’en assurer avant d’ajouter qu’elle devait me sacrifier sur la place publique pour essayer de calmer la gronde populaire. C’était là un mal nécessaire, mais que je conservais toute sa confiance.
Ainsi, elle me chargeait d’une mission délicate, essentielle et complexe, dans le même temps elle me retirait la quasi-totalité de mon pouvoir en exigeant ma démission !
Fini, j’étais un homme fini. Et pourtant ma mission était loin de l’être !
Les rues étaient en effervescence, tout le monde craignait le monstre au scalpel. Des couvre-feu étaient prononcés dans tous les quartiers, mais rien n’y fit : L’éventreur frappa une nouvelle fois !
Là c’en fut fini de la retenue, de l’ordre. Tout n’était plus que chaos et anarchie ! Les gens du peuple hurlaient justice ! Ils s’organisèrent en milice avec l’intention de lancer une chasse à l’homme afin de capturer l’éventreur. Ils ne disposaient de quasiment aucune preuve mais ils étaient devenus aussi assoiffé de sang que le monstre qu’ils poursuivaient. Même la police se joignit à ses chiens !
Moi, hagard, je subis moult interrogatoires de mes anciens hommes et de ces prétendus justiciers des rues. Malmené et craignant pour ma vie, je dus démontrer que je n’étais pour rien dans ces carnages. Moi, l’ancien haut-commissaire !
Ils finirent par me laisser sain et sauf dans une ruelle, non sans avoir pris le soin de me dépouiller de tous mes biens. Je ne me sentais pas pour autant soulagé. J’avais toujours les paroles de la reine en tête. Je devais faire passer mon amour de ma patrie avant ma conscience ou ma morale !
Je réussis à joindre mon ami Gull et il m’expliqua que nos pires craintes étaient sans doute fondées. Le prince était un homme très instable. Gull, son médecin personnel, le croyait capable des atrocités commises par l’éventreur. Nous décidâmes qu’il nous fallait du temps pour nous organiser et mon courageux ami pris sur lui de détourner la meute sur lui.
Des fous, nous n’étions rien que des fous.
La chasse à l’homme fut lancée.
Mais qui était exactement chassé ? Personne n’aurait su le dire. Des coups feu furent échangés. Les balles fusaient dans les rues. Alors que la tension était à son comble, mes pensées étaient dirigées vers mon ami qui risquait sa vie. A mon niveau, j’essayais de participer comme je le pouvais : J’essayai, en usant de l’influence que j’espérais toujours avoir sur on ancien homme, l’inspecteur Aberline, de détourner ses soupçons. Mais j’échouais. Dans un geste désespéré, je lui subtilisais son arme. J’étais vraiment tombé bien bas.
Autour de moi, les choses s’accélérèrent.
Tout d’abord, Lusk, le leader des agitateurs, s’élança à la poursuite du prince décidé à lui faire payer les crimes dont il le croyait responsable. Le pauvre bougre fut retrouvé à moitié endormi dans une ruelle, probablement victime d’un voleur particulièrement habile. Je pense qu’il eut beaucoup de chance ce jour-là car au lieu des bras de Morphée c’est bien dans ceux d’Hadès qu’il aurait pu tomber.
Puis, Gull vint me trouver et me confia son inquiétude. Le Prince avait disparu. Et la Reine lui avait confié qu’avant chaque meurtre, le prince disparaissait mystérieusement…
Il me dit aussi que la Reine était décidée à retrouver le Prince et à lui faire subir un traitement pour l’empêcher de nuire. Mais, c’était une affaire d’état et c’était à l’état de la régler ! Pas au bas peuple !
Je reconnus bien là les propos de sa Majesté… Nous devions retrouver le Prince et le protéger.
Moi, j’étais toujours tiraillé par ma conscience et par un infime espoir. Et si nous nous fourvoyions depuis le début et si le prince n’y était pour rien ?
Un de mes anciens inspecteurs m’avait un jour avoué que lorsqu’il ne savais plus où chercher, il allait fouiner au marché noir, on y trouvait souvent tout un tas d’informations intéressantes.
Je n’étais plus à ça près…
J’y trouvais ce que j’étais venu chercher. N’ayant plus d’argent sur moi il me fallu vendre tout ce qu’il me restait afin de récupérer juste assez de quoi l’acheter : une photo…
Ce qui se passa ensuite, je ne m’en souviens plus très bien.
Des bruits, des cris. Du sang.
De la nuit qui suivit je ne garde que très peu de souvenirs.
Mais ce que je sais c’est que l’éventreur frappa de nouveau, pour la septième et dernière fois !
Après cet effroyable meurtre, on n’entendit plus jamais parler de ce monstre.
Moi je garde toujours auprès de moi cette photo, achetée ce jour-là.
On y voit le prince entouré de femmes. Des prostitués. Une dizaine. Parmi elles, on peut reconnaître chacune des victimes de l’éventreur…
Je possède la preuve que l’histoire cherchera. Mais je me dois de la détruire, il le faut …
Si j’ai écris cette confession c’est pour soulager ma conscience. Mais je la détruirai, elle aussi, il le faut…
Quand je me retrouve seul, je repense souvent à une phrase de l’éventreur : « Avez-vous vu le diable ? Si vous ne l’avez pas vu, payez un penny et entrez. ».
Je n’ai pas eu besoin de payer un penny, le Diable je l’ai vu. Je lui ai même vendu mon âme…
Un “petit” compte rendu ? Vous maniez bien l’euphémisme, Monsieur Bibirico !
Très sympathique à lire en tous cas, vous avez dû jouer une sacrée partie pour avoir envie de l’immortaliser à ce point ![]()
Bah si tu veux tout savoir même pas… Ce que la longueur du CR ne rend pas c’est la rapidité de la partie… 5ème meurtre au 11ème tour !
Mais je m’amuse à écrire les CR de mes parties et c’était celui que je préférais… même si ce n’est pas forcément la partie qui m’a le plus marquée
![]()
La prochaine fois, n’oublie pas ton appareil photo ![]()
Bah je suis pas super fan des photos durant les parties… Surtout dans un jeu d’ambiance… A la rigueur je pourrais prendre des photos à postériori en reconstituant les situations mais je ne suis pas sûr que ça apporterai grand chose dans un CR comme celui-ci, si ?
bibirico dit:A la rigueur je pourrais prendre des photos à postériori en reconstituant les situations
tu vas éventrer des innocentes ?!?!
bibirico dit:Ce que la longueur du CR ne rend pas c'est la rapidité de la partie... 5ème meurtre au 11ème tour !
si, si pourtant, les meurtres s'enchainent et ça se voit
Je trouve ton récit excellent et il nest pas là pour me faire patienter jusqu'à ma prochaine partie
même des frissons d'horreur vers la fin...
ps: à part ça, qui a mélangé les cartes ?