[modo] télescopage d'actualité : SuperNanny et Haïti

dardar dit:[HS:] Ceci dit je te trouves très sévère sur ce coup, tout le monde ne peut pas être aussi documenté ni aussi concerné que tu as l'air de l'être. Mais par contre chacun peut s'exprimer avec ses moyens, non? :? Surtout que c'est quand même hors sujet sur ce topic. Mais j'imagine que ça te touche beaucoup pour que ta réaction soit aussi...épidermique.[/HS]


En fait, comme je disais, Haïti est l'un des peuples les plus martyrisés de la planète, un truc inimaginable, de la part de pays dits développés et démocratiques. Penser qu'une telle dette puisse être payée un jour est en réalité inconcevable, sans compter qu'on dirait que les séismes sont le seul souci de ce pays.


J'ai beau avoir du flegme, moi aussi cette phrase m'a fait bondir. Mais je n'ai pas réagi (en fait, je n'ai pas cliqué sur "envoyer") parce que je suis bien certain que maester n'était juste pas conscient sur le coup du décalage entre son propos et la réalité.

Il n'empêche que je ne vous comprend pas. Je viens de relire le post de maester et je me dis qu'il devient parfois difficile de s'exprimer sur certains sujets sans se faire sauter dessus.

Rebondir sur une intervention pour la développer c'est parfait. Mais la reprendre et se faire taper sur les doigts c'est autre chose. Je dis ça parce que j'aurais très bien pu écrire ce post.

S'il faut connaître la situation géopolitique mondiale et l'histoire particulière d'haïti sur le bout des doigts pour pouvoir en parler, ça va être compliqué...

Bon, comment dire, ça commence à me gonfler de voir écrit que je n'ai pas conscience du décalage entre mes propos et la réalité. Je ne sais pas si vous lisez mes messages mais je sais écrire et je sais mettre par écrit ce que je pense.

Alors vous voir ruer dans les brancards pour mon message précédent, ça me gonfle aussi. Je vous rappelle que j'ai mis Haïti et le Darfour dans le même sac, à savoir un sac de noeud politique, économique, bref, tout sauf lié à des conditions naturelles difficiles.

Si j'ai parlé des constructions anti-sismiques, c'est uniquement pour parer des arguments qui m'ont été opposés sur le topic lié à Haïti (que je ne retrouve pas).

Alors plutôt que de vous mettre en colère parce qu'on ne connaît pas la situation d'Haïti, faites plutôt un post pour expliquer cette situation. D'ailleurs, ça aurait été même mieux de faire le post avant le tremblement de terre.

Et deuxième conseil, essayez de lire aussi bien que j'écris, ça évitera ce genre d'emportements injustifiés.

dardar dit: Si ça c'est pas ouvrir "une discussion aussi large et aussi polémique " .....et HS . :wink:
[HS:] Ceci dit je te trouves très sévère sur ce coup, tout le monde ne peut pas être aussi documenté ni aussi concerné que tu as l'air de l'être. Mais par contre chacun peut s'exprimer avec ses moyens, non? :? Surtout que c'est quand même hors sujet sur ce topic. Mais j'imagine que ça te touche beaucoup pour que ta réaction soit aussi...épidermique.[/HS]


je suis d'accord.
c'est aussi pour ça que je voyais venir le danger d'un glissement qui se fait depuis le début de ce sujet entre ceux qui veulent juste faire la causette autour de supernanny et ceux qui viennent leur dire que c'est indécent vu la catastrophe haïtienne.
je n'ai pas une réaction épidermique, même si elle est plutôt mal contenue.
je lis, merci la modérature, pratiquement toutes les interventions qui passent. depuis le séisme, je lis donc ça et là des réactions à chaud personnelles et émotionnelles, sur différents modes et différents tons.
il se trouve que ce sujet, consacré à supernanny, cristallise ce qui se sent bien dans les réactions : la compassion pour ce qui touche très tragiquement et très brutalement une population entière.
bon. pas de souci : chacun réagit effectivement par rapport à son propre vécu et son propre bagage.
là où ça commence à devenir gênant, c'est que de simples manifestations de soutien et de compassions se transforment peu à peu en leçon de morale à l'égard du voisin,
et là où ça cesse d'être simplement gênant pour devenir ce qui me semble, à moi, difficilement supportable, c'est que ces leçons de morale s'appuient sur des éléments superficiels. et manifestement superficiels.
il suffit même de lire l'article de Wikipédia consacré à Haïti pour s'apercevoir que la situation est infiniement plus complexe que le défaut de financement international de constructions anti sismiques.
quand on avance des éléments aussi importants sur un pays en état de crise humanitaire grave, ça me semble relever du minimum de l'honnêteté intellectuelle que de creuser son sujet un peu avant.
ou alors, ça relève d'une certaine forme d'inconscience à défaut de désinvolture.
(je rajoute en plus que du simple point de vue de la réflexion personnelle à soi tout seul, penser qu'un problème de ce type doive se résoudre par un financement international externe et non pas par une autonomisation économique du pays concerné, ça me semble aller à contre courant de la bonne intention première qui est d'aider un pays en difficulté.
mais bon, on aborde là un domaine plus vaste de coopération internationale Nord/Sud où différentes conceptions s'affrontent, non sans arrière pensée idéologique.)
donc épidermique, non.
ça monte depuis unmoment déjà.
si on m'a lu, on voit que j'ai déjà eu l'occasion de faire des mises en garde sur le risque de dérive.

quant à la sévérité, ben, c'est juste que je crois que quelque soit le domaine, c'est plutôt mieux pour tout le monde de s'intéresser de près à son sujet avant d'en parler.
c'est justement parce qu'on est sur un forum ouvert qu'on devrait être un peu plus attentif à ce qu'on avance et à la façon dont on l'avance.

dardar dit:S'il faut connaître la situation géopolitique mondiale et l'histoire particulière d'haïti sur le bout des doigts pour pouvoir en parler, ça va être compliqué...


voilà : c'est compliqué et ça demande des efforts.

@ Dardar : j'ai créé ce topic donc je ne regrette pas son existence :wink:

Pour clarifier, Haïti = torchons, Nanny = serviettes... Donc parler des morts en Haïti sur le topic de Super Nanny, What's the point ?

Et c'est pas parce qu'on préfère parler de Nanny qu'on est indifférent à ce qu'il se passe en Haïti, loin de là.

Enfin je pointais également l'hypocrisie du "Haïti on pense à vous", pas nécessairement sur TT, mais partout ailleurs, moi compris alors que y a 15 jours on en avait rien à faire...

maester dit: Alors plutôt que de vous mettre en colère parce qu'on ne connaît pas la situation d'Haïti, faites plutôt un post pour expliquer cette situation. D'ailleurs, ça aurait été même mieux de faire le post avant le tremblement de terre.


la vérité c'est que je pense ne pas avoir les compétences pour pouvoir alimenter sérieusement et complètement un sujet de ce type.
j'ai une connaissance assez moyenne de la géopolitique mondiale qui de mon point de vue ne me donne pas la capacité de tenir une conférence sur le thème d'Haïti.
par contre, elle suffit à me donner des bases suffisament claires pour voir ce qui cloche dans ce que l'on entend et voit du traitement du problème haïtien.
pour creuser le problème s'il intéresse, je crois que chacun est assez grand pour effectuer quelques recherches simples.

edit : en plus, je m'en veux parce que je m'étais juré de rester stoïque et de ne pas me mêler des discussions qui allaient fatalement s'ouvrir sur le sujet. je n'avais et n'ai toujours vraiment pas envie d'en discuter sous cette forme.

maester dit: Je vous rappelle que j'ai mis Haïti et le Darfour dans le même sac, à savoir un sac de noeud politique, économique, bref, tout sauf lié à des conditions naturelles difficiles.


sauf que hormis le drame humain, les deux situations n'ont rigoureusement rien à voir.
c'est comme de comparer Ra the dice game et Dice Town : leur seul point commun, c'est la présence de dés.
au Darfour, on a une situation de guerre civile interethnique entretenue depuis des décennies en raison de la présence de ressources pétrolières que convoitent le chine, la russie et les USA. la chine et la russie soutenant le gouvernement soudanais, les USA, appuyant les rebelles. (je simplifie à l'extr^me).
et tout ça dans un contexte local agricole de désertification.

donc, on ne peut pas mettre ça dans un fourre-tout "problèmes humanitaires compliqués". ça ne serait pas exact, et puis à l'égard des populations concernées profondément injuste.
enfin, je sais pas, moi : on parle de vrais gens avec des problèmes à eux qui ont de vrais spécificités. c'est quand m^me le minimum pour eux qu'on fasse l'effort de leur laisser leur propres reliefs et pas tout globaliser parce que c'est difficile à aborder.

[edit:] ceci est une réaction au post de kouyne de 14h14, j'ai pas encore lu le reste...

Bon ben, je suis d'accord avec tes arguments et je comprends ton point de vue (et je te lis depuis un moment déjà :wink: ).

Par contre, je ne suis pas d'accord avec toi sur ta vision, très idéaliste, du forum. Bon c'est pas bien grave, enfin pas pour moi en tout cas.

Dans ma vision perso (et mer.. je suis parti pour argumenter :pouicboulet: ), je vois ce forum comme un lieu d'échange, qui permet éventuellement aux plus documentés de transmettre leurs connaissances (c'est ce qu'on fait pour le jeu non?), et non de reprocher un manque de fond aux uns et aux autres.

Concernant maester, tu ne lui reproches pas d'avoir donné une info erronné, mais d'avoir été incomplet, quand bien même il citait haïti dans un sujet qui ne lui est pas dédié...

Je trouve qu'en revanche faire 20 lignes sur l'historique d'haïti dans un sujet consacré à super nanny revient à transgresser une règle de forum bien plus basique ...comme ce que je suis en train de faire d'ailleurs.

Je préfère, la transmission ou l'échange de connaissance, plutôt que le jugement et la sanction. :mrgreen:

Le fait que chacun puisse s'exprimer avec ses moyens (exemple tout con: imagine que "wikipedia" soit verrouillé pour moi, je n'ai plus le droit de m'exprimer sur rien?), comme je l'ai dit plus haut, me semble primordial. Sinon ça devient un forum de jeu vidéo...

Bon sinon, je suis réellement surpris que tu voies ça comme ça mais au moins je saurais à quoi m'en tenir. Pas de souci. Mais l'augmentation de la fréquentation du site risque (c'est mathématique) de te rendre dingue...


PS:dédolé si ce post semble long et confus mais je bosse en même temps... :? :oops:

dardar dit:Je trouve qu'en revanche faire 20 lignes sur l'historique d'haïti dans un sujet consacré à super nanny revient à transgresser une règle de forum bien plus basique ...comme ce que je suis en train de faire d'ailleurs.


c'est sur.
j'attendais juste un peu pour découper le sujet.

Kouynemum dit:
maester dit: Je vous rappelle que j'ai mis Haïti et le Darfour dans le même sac, à savoir un sac de noeud politique, économique, bref, tout sauf lié à des conditions naturelles difficiles.

sauf que hormis le drame humain, les deux situations n'ont rigoureusement rien à voir.
c'est comme de comparer Ra the dice game et Dice Town : leur seul point commun, c'est la présence de dés.
au Darfour, on a une situation de guerre civile interethnique entretenue depuis des décennies en raison de la présence de ressources pétrolières que convoitent le chine, la russie et les USA. la chine et la russie soutenant le gouvernement soudanais, les USA, appuyant les rebelles. (je simplifie à l'extr^me).
et tout ça dans un contexte local agricole de désertification.
donc, on ne peut pas mettre ça dans un fourre-tout "problèmes humanitaires compliqués". ça ne serait pas exact, et puis à l'égard des populations concernées profondément injuste.
enfin, je sais pas, moi : on parle de vrais gens avec des problèmes à eux qui ont de vrais spécificités. c'est quand m^me le minimum pour eux qu'on fasse l'effort de leur laisser leur propres reliefs et pas tout globaliser parce que c'est difficile à aborder.


Kouynemum, je crois qu'il faut que tu arrêtes d'analyser tout ce que je dis et de relever les grosses erreurs que je fais.

Donc, je ne dis pas que le Darfour et Haïti relèvent de la même problématique, je dis que si on en est là dans les deux cas (et dans bien d'autres mais j'ose plus citer d'exemples), c'est à cause de la gestion humaine et pas à cause d'une catastrophe naturelle.

C'est tout ce que je dis depuis le début.

Enfin, non, je dis autre chose : que j'en ai marre des gens (ménagères de moins de 50 ans, journalistes, people...) qui pleurent sur le tremblement de terre car pleurer là-dessus revient à mettre en exergue la fatalité. Tout cela est bien pratique pour cacher encore une fois que si Haïti en est là, c'est à cause de beaucoup de monde (y compris de certains haïtiens) et pas à cause du tremblement de terre.

maester dit: Kouynemum, je crois qu'il faut que tu arrêtes d'analyser tout ce que je dis et de relever les grosses erreurs que je fais.


promis. :oops: :)
c'est fait maladroitement de ma part, mais j'espère juste qu'au delà, ben, ça donnera des pistes à ceux qui liront pour aller se tuyauter ou pour compléter par ici.

le seul truc qui m'ennuie avec haiti c'est que l'opération de sauvetage humanitaire prévu en Afrique le Congo je crois, est passé à l'as

dardar dit:Dans ma vision perso (et mer.. je suis parti pour argumenter :pouicboulet: ), je vois ce forum comme un lieu d'échange, qui permet éventuellement aux plus documentés de transmettre leurs connaissances (c'est ce qu'on fait pour le jeu non?), et non de reprocher Je préfère, la transmission ou l'échange de connaissance, plutôt que le jugement et la sanction. :mrgreen:



pour ceux qui veulent se tenir informés, je recommande la lecture du courrier international de cette semaine
et sur http://www.courrierinternational.com/

"Nous ne voulons plus être un peuple objet"

Le peuple haïtien doit prendre la reconstruction du pays en main, exhorte l'éditorialiste de l'hebdomadaire Haïti Liberté. Il dénonce d'une façon très virulente l'hypocrisie des pays occidentaux, qui, selon lui, continuent de coloniser insidieusement l'île.

15.01.2010 | Berthony Dupont | Haïti Liberté

Il est important de nous organiser, d'engager consciemment et résolument une entreprise historique qui soit une urgence du quotidien pour changer l’avenir du pays. Nous ne sommes pas un "peuple objet", qui n’arrive pas à penser, à s’organiser, voire à diriger son destin national. Une telle perspective est plus que jamais à l’ordre du jour depuis la terrible tragédie qui vient de frapper le pays (le 12 janvier 2010). Nous qui, par nos actes passés, avons montré que nous ne voulions plus être des esclaves des nouveaux colons, nous devrons nous rallier autour des forces progressistes révolutionnaires du pays, même quand elles sont embryonnaires.
Haïti vient de compter deux cent six années d’indépendance, et le pays continue à souffrir de tous les maux de l'esclavage et du colonialisme, à la suite de la domination brutale et insidieuse des pays impérialistes. Il est clair que la présence de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti [MINUSTAH] depuis le coup d'Etat de 2004 est là pour rassurer les capitalistes, notamment les Etats-Unis, bastion et principale force du colonialisme contemporain. Le président Préval lui-même s'est engagé dans cette intense activité de propagande aliénante.
Les manifestations du 28 juillet 2009 contre l’occupation du pays, celle du 1er janvier 2010 et l’organisation d’une assemblée populaire le 10 janvier 2010, menée par l’organisation PLONBAVIL [Plate-forme nationale des organisations de base et des victimes de l’Etat], une coalition de différentes organisations d'employés victimes du plan néolibéral, sont des preuves que le peuple haïtien n'est pas un peuple objet.
L'horreur – et l'étendue de la destruction sismique – est insupportable, révoltante. Le peuple haïtien, qui a tant souffert ces six dernières années de l’inconscience et de la cupidité de ses dirigeants, ne méritait pas un tel cataclysme. En plus de l'impossibilité, jusqu'ici, de pouvoir opposer un front solide et uni à l'injustice, il va falloir reconstruire, physiquement, une capitale, si ce n’est une bonne partie du pays. Il nous faudra alors énormément de courage et de volonté pour surmonter cette cruelle adversité d’autant que les pays capitalistes exploiteurs des richesses du sous-sol haïtien vont venir hypocritement à notre secours. Non pas que nous rejetions d’un revers de la main leur aide, non, mais nous la voulons fraternelle, désintéressée. Nous souhaitons qu’elle ne soit pas l’occasion rêvée de nous assujettir à leur domination, car nous n’avons que nos mains nues et notre dignité pour reconstruire un pays détruit.
C’est au peuple qu'il revient de prendre son courage à bras-le-corps pour renaître du cataclysme naturel et forger l'avenir du pays, car la marche ascensionnelle de l'Histoire est irréversible. Et la communauté internationale, même quand elle veut bien nous offrir son concours, doit bien se mettre en tête que seules "les mains magiciennes du peuple" pourront sortir le pays du désastre moral, social et économique auquel l’ont conduit ceux qui prétendent se faire passer pour les amis d'Haïti.


Pas maudits, juste pauvres, désespérément pauvres
Les malheurs d'Haïti ne relèvent pas d'une quelconque fatalité divine. Ils sont aussi le fruit d'un lourd passé colonial, auquel s'ajoute l'absence d'Etat.

15.01.2010 | Arnaud Robert |Le Temps
Chaque jour de Toussaint, à Port-au-Prince, dans le plus grand cimetière de la ville, des pratiquants du culte vaudou dansent sur la tombe défoncée de François Duvalier. Ils grignotent des piments entiers, tirés de bocaux sans fond. Ils sont en transe. Le genre de scènes burlesques et troublantes qui cousent le quotidien de la capitale en temps normal, dans ce pays où la mystique semble constituer le principal produit d’exportation, notamment via le cinéma hollywoodien, qui agite ses zombies grimaçants.
Depuis le séisme qui a frappé Haïti, le 12 janvier, le terme de "malédiction" est omniprésent dans les médias et les pensées. Il trahit autant l’impossibilité d’expliquer la récurrence des drames qui frappent cette moitié d’île qu’une forme douteuse de préjugé. Si la logique des plaques tectoniques ne se justifie pas, celle de la faillite politique et économique d’une nation qui n’a réussi à anticiper aucune des catastrophes naturelles qu’elle a dû affronter peut se comprendre.
Dans un e-mail qu’elle a adressé au Temps, l’ancienne Première ministre d’Haïti, Michèle Pierre-Louis, remplacée en septembre après une année en fonction, s’agace depuis Port-au-Prince de la vision fataliste qu’on se fait du destin d’Haïti : "Affirmer qu’Haïti est maudit sous-entend que nous serions en train de payer pour des fautes commises. En réalité, ce pays a été mal géré au cours des cinquante dernières années : mauvaise gestion du territoire, constructions anarchiques, crise de la paysannerie et refuge dans des bidonvilles infâmes, élites dépourvues de vision globale."
Pour beaucoup, l’histoire haïtienne se confond avec celle des Caraïbes. Minuscules lambeaux de terre sur l’Atlantique, débarrassés de leur population amérindienne pour développer au profit des puissances coloniales un système de plantations que des esclaves africains cultivent. Haïti – le fait est central dans son histoire – ne se perçoit pas ainsi. Pour l’écrivain guadeloupéen Alain Foix, "on veut réduire aujourd’hui les Haïtiens à un peuple habitué du malheur. En Toussaint Louverture, héros de l’indépendance haïtienne, je vois un précurseur d’Obama, qui voulait intégrer les anciens colons blancs."(1)
Première république noire de l’histoire, fondée en 1804, Haïti est singulier à tout point de vue. Le Panthéon national croule sous des figures qui sont devenues pionnières dans la pensée africaine et afro-américaine. Toussaint Louverture, bien entendu, mort en exil à Fort-de-Joux avant d’avoir vu l’indépendance. Mais aussi Jean-Jacques Dessalines, premier dirigeant libre de l’île, et une pluie d’autres qui ont baptisé la moitié des rues, des aéroports et des places publiques en Haïti. Seule révolution noire qui a abouti à l’expulsion du colon, l’indépendance haïtienne a finalement été monnayée par le colon français ; Haïti a acheté sa liberté au prix d'une dette colossale ; cela définit pour beaucoup l’origine du drame haïtien.
Pour l’historien Christophe Wargny, dont l’ouvrage Haïti n’existe pas [éd. Autrement, 2004] a alimenté la polémique de part et d’autre de l’Atlantique, il existe en effet un certain nombre de causes extérieures à l’échec socio-économique d’Haïti : "En 1804, les Haïtiens ont commis l’inacceptable aux yeux de l’Occident. Ils se sont affranchis. La France, l’Angleterre et les Etats-Unis ont tout fait pour éliminer de l’histoire cette nation de "négrillons francophones". A bien des égards, ils ont réussi." Pressions économiques de l’ancien colon, longue occupation américaine dans la première partie du XXe siècle : le sentiment s’établit peu à peu en Haïti d’une nation qui se construit malgré ou, plutôt, contre le reste du monde. "Mais il existe également des causes endogènes. L’appropriation des terres par l’Etat, notamment. Et l’absence de registre foncier, qui participe aujourd’hui du désastre. Avec l’émigration rurale massive, les gens ont conquis l’espace disponible en dépit du bon sens."
Deux cents ans après son indépendance, célébrée en 2004 dans les émeutes contre le président Jean-Bertrand Aristide, Haïti reste profondément marqué par son héritage colonial. Une population constituée à 90 % de Noirs et une élite mulâtre qui possède une grande partie des terres. Alors que dans le pays voisin, la République dominicaine, le métissage est la règle. Spécialiste de l’île et du contraste entre les deux pays, le géographe Jean-Marie Théodat (2) parle de deux Etats en miroir : "En République dominicaine, il y a un arsenal de lois, une armée, une police, une administration qui existent sans discontinuité depuis l’indépendance. En Haïti, ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, les vraies autorités – la mission onusienne – sont des autorités d’occupation." Jean-Marie Théodat affirme que les quartiers effondrés de Port-au-Prince ont été construits comme des "cimetières" : dépourvus de voie d’accès, dans des zones non constructibles, affranchis de toute norme. Les dégâts que l’on découvre ces jours sont aussi l’héritage du désengagement politique, des dictatures duvaliéristes et de l’échec d’Aristide. La déforestation elle-même, qui reste sans doute le premier défi écologique d’Haïti et qui aggrave les conséquences des cyclones, procède de la même incurie dont parle Michèle Pierre-Louis. "Il ne s’agit peut-être pas de reconstruire Port-au-Prince", affirme Christophe Wargny, "mais de construire enfin un pays qui ne doit pas exister que par sa capacité à se relever."
Alain Foix, Noir, de Toussaint Louverture à Barack Obama (éd. Galaade, 2009).
Jean-Marie Théodat, Haïti – République dominicaine: une île pour deux (éd. Karthala, 2003).



Naître du bon ou du mauvais côté de l’île

Les Dominicains et les Haïtiens se partagent la même île, mais ils ne vivent pas dans les mêmes conditions. Reportage à la frontière avec la République dominicaine.

20.01.2010 | Daniel Shoer Roth | El Nuevo Herald


Vico, 3 ans, tient dans ses mains un perroquet fabriqué avec une poche en plastique noir. C'est son seul jouet. Les autres enfants, à moitié nus et sans chaussures, essaient de le lui prendre. Les adultes ne font rien pour les en empêcher. De toute façon, ici il n'y a rien à faire. Il n'y a pas de travail. Dans les maisons, il n'y a ni l'eau ni l'électricité. C'est dans ce village, à quelques kilomètres de la République dominicaine, que vit une grande partie de la famille Salmito. Ils ont du mal à épeler leur propre nom. Les toits de leurs maisons sont en zinc, les murs en brique. L'autre partie de la famille vit de l'autre côté de la frontière, à Duverge. Ils ont des poules et habitent des maisons un peu plus confortables dans un quartier pauvre au pied de la montagne. Le quartier s'appelle El Estanque parce que c'est là que se trouve l'étang municipal. L'emplacement leur convient parce qu'on peut faire venir l'eau chez soi avec un tuyau. Ils ont l'électricité, mais pas de cuisine. Les enfants portent des chaussures. Le petit Mason, 5 ans, va à l'école publique. Il est très bon en espagnol. "A Duverge [à 15 kilomètres de la frontière avec Haïti], on peut vivre plus ou moins bien", explique Mason Salmito, le père, un Haïtien de 32 ans. "A Fond-Parisien [côté haïtien], on survit avec rien."
Emigrer en République dominicaine est la meilleure option pour les Haïtiens s'ils ne peuvent pas partir plus loin. "Même si les conditions de vie ici ne sont pas brillantes, il y a au moins les emplois mal payés que laissent les Dominicains pour aller à Porto Rico et aux Etats-Unis", explique Bridget Wooding, une sociologue de Saint-Domingue. Mason Salmito est arrivé en République dominicaine lorsqu'il était adolescent. Il cherchait une vie meilleure, comme tous les immigrés. Il a commencé de zéro. Aujourd'hui, il n'a pas de travail fixe, mais il a réussi à construire une maison en bois et en tôle sur un terrain qui lui appartient. Sa femme, Lala, 27 ans – dont la famille est également séparée par la frontière –, travaille comme employée de maison. Vivre dans un pays étranger a ses inconvénients, en plus de la souffrance que cause l'éloignement d'avec la famille. "Les gens nous disent : 'Maudits Haïtiens, rentrez chez vous'", explique Mason. A Duverge, il a des amis haïtiens et dominicains. Ses cousins aussi vivent ici. L'un d'eux, Evel Elulus, 27 ans, vient juste de rentrer de Port-au-Prince. "Tout a été détruit", raconte-t-il. Deux membres de sa famille sont morts. Trois autres sont gravement blessés.
Du côté haïtien de la bande frontalière, il n'y a presque pas de vie. Personne ne surveille les entrées et les sorties. On dirait un autre monde. C'est un autre monde. Mais le paysage est fascinant. Les montagnes majestueuses bordent un lac turquoise qui porte bien son nom : l'Azuei. Les autobus pittoresques sont pleins à craquer. Il y a même des passagers jusque sur le toit. Nous voyons passer des camions de l'ONU et d'autres organismes d'aide internationale. Port-au-Prince n'est pas loin. Nous nous dirigeons à moto vers Fond-Parisien. Mason n'a pas vu ses frères et sœurs depuis trois ans. L'essence est très chère et il doit d'abord penser à ses enfants. Nous gravissons une colline escarpée jusqu'à un bidonville. Mason ne reconnaît pas la maison de son frère. Nous finissons par la trouver. Une foule de gens sort l'embrasser. Les enfants veulent savoir qui je suis. Ils me prennent la main et me sourient avec douceur. "La nourriture n'est pas chère, mais nous n'avons pas d'argent pour en acheter", explique son beau-frère, Daniel Josie, 35 ans. "Il n'y a pas d'eau, pas d'électricité. Nous sommes nés du mauvais côté", ajoute-t-il en faisant allusion au côté ouest de l'île.
Les familles sont grandes, et l'on considère que les voisins en font partie. Certains enfants ont l'air d'avoir 3 ans, mais en ont 6 en réalité. Pour passer le temps, les femmes se coiffent entre elles. Une soupe claire cuit lentement sur un feu de charbon. Tous ont l'air résignés. Ils n'envisagent même pas de partir en République dominicaine parce qu'ils sont persuadés qu'on va les expulser. C'est ce qui est arrivé à Anne-Marie, la sœur de Mason.


Une catastrophe pas très naturelle
21.01.2010 | Peter Hallward | The Guardian
L'auteur :Peter Hallward, professeur de philosophie, auteur de Damming the Flood: Haïti, Aristide, and the Politics of Containment (Contenir l’inondation : Haïti, Aristide et la politique d’endiguement).

La pauvreté d’Haïti est l’héritage direct du système d’exploitation coloniale le plus inhumain de l’histoire de l’humanité, aggravé par des décennies d’oppression postcoloniale systématique. Depuis que les Etats-Unis ont envahi et occupé le pays en 1915, toutes les tentatives entreprises pour permettre aux Haïtiens de passer, selon les termes de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, “d’une misère absolue à une pauvreté digne” ont été délibérément et violemment torpillées par le gouvernement américain et ses alliés.
Des décennies d’“aménagement” néolibéral et d’ingérences néo-impérialistes ont privé le gouvernement de la capacité d’investir dans le peuple et de réglementer son économie. Des accords commerciaux et financiers iniques font que cette indigence et cette impuissance continueront à faire partie intégrante du quotidien des Haïtiens dans un avenir prévisible. Si la situation de Port-au-Prince est si terrible aujourd’hui, c’est à cause de la misère et de la faiblesse du pays. Depuis la fin des années 1970, l’économie agraire de l’île a été soumise aux assauts du néolibéralisme, ce qui a poussé des dizaines de milliers de petits exploitants vers des bidonvilles surpeuplés. Comme le note Brian Concannon, directeur de l’Institut pour la justice et la démocratie en Haïti, “ces gens se trouvent là parce que leurs parents ou eux-mêmes ont été chassés de la campagne par des politiques conçues pour créer dans les villes un important réservoir de main-d’œuvre captive et donc exploitable”.
Depuis le coup d’Etat de 2004 qui a chassé Aristide du pouvoir, c’est la communauté internationale qui gouverne Haïti. Les mêmes pays qui se bousculent actuellement pour fournir une aide d’urgence à Haïti s’opposent systématiquement depuis cinq ans à une extension de la mission de l’ONU à des fins autres que militaires. Toutes les propositions d’affecter une partie des “investissements” à la réduction de la pauvreté ou au développement de l’agriculture ont été rejetées, conformément aux tendances à long terme qui continuent de déterminer la distribution de l’“aide” internationale.
La même tempête qui a tué tant de Haïtiens en 2008 a frappé Cuba aussi violemment mais n’y a fait que quatre victimes. Cuba a échappé aux pires effets d’une “réforme” néolibérale et son gouvernement est capable de protéger son peuple des catastrophes. Si nous voulons vraiment aider Haïti à surmonter cette nouvelle crise, nous devons tenir compte de cette réalité. Tout en envoyant des secours, nous devons nous demander ce que nous pouvons faire pour aider le peuple et les pouvoirs publics haïtiens à accéder à une plus grande autonomie. Si nous voulons vraiment leur venir en aide, nous devons cesser de chercher à contrôler le gouvernement du pays, à pacifier ses citoyens et à exploiter son économie. Et, enfin, nous devons commencer à payer pour certains des dégâts que nous avons causés.

Kouynemum dit:
maester dit: Ce qui aurait payé la dette, c'est que la France, et d'autres pays financent des constructions anti-sismiques.

des fois, j'ai du mal à me contenir :
ce qui aurait payé la dette, c'est permettre à Haïti de se construire une économie capable de faire vivre ses habitants dignement au lieu d'en exiger, lors de son accession à l'indépendance, une somme insupportable en dédommagement des colons.
c'est d'éviter de cirer les pompes à Duvallier.
c'est de condamner internationalement la corruption et la répression des tontons Macoutes
c'est d'accompagner Haïti dans le processus démocratique cahotique entamé depuis 20 ans, et dans le même temps soutenir économiquement ce pays en rééquilibrage de la pression américaine.
c'est de ne pas laisser une île se scinder en deux, en opposant une partie plus ou moins économiquement viable et blanche (saint domingue) et une partie noire et pauvre (haïti)
bref.
le coup des constructions anti-sismiques face aux problèmes structuraux de ce pays, ça participe de la myopie généralisée qu'entretient le catastrophisme médiatique.
alors si on pouvait éviter de donner des leçons aux autres sur ces bases, ça ferait sûrement baisser ma colère.
désolée. mais trop c'est trop, des fois...


Dans l'ensemble, oui. Mais ce qui est vraiment important, c'est qu'on parle d'haiti et du tchador plutot que du million de chomeurs qui vont se retrouver sans rien en 2010.
En apprenant le seisme, des attaché de com ont du sortir le champagne.

Et le dédommagement des colons, ça date quand même de 1825.

Ceci n'enlève rien à cela, mais devons nous nous battre la coulpe des conneries faites par nos arrieres-arrieres grand parents ou constater l'état du monde d'aujourd'hui pour essayer d'en faire un meilleurs pour demain. Vaste programme ! Surtout dans une europe capable d'élire des Berlusconi et des Sarkozy.



La myopie, c'est avant tout une technique de communication oportuniste !

jmguiche dit: Et le dédommagement des colons, ça date quand même de 1825.
Ceci n'enlève rien à cela, mais devons nous nous battre la coulpe des conneries faites par nos arrieres-arrieres grand parents ou constater l'état du monde d'aujourd'hui pour essayer d'en faire un meilleurs pour demain.


plomber le démarrage d'un Etat qui accède à l'indépendance à une époque où tous les états occidentaux vont prendre le virage vers l'ère industrielle et un développement économique exponentiel, j'ai du mal à considérer ça comme une "connerie".
surtout, aux vues de l'évolution sur les 150 ans suivants.
il ne s'agit pas de battre sa coulpe mais de connaître l'origine des difficultés d'un pays.
et justement, ce n'est pas en restant dans l'ignorance de ces processus passés qu'on se donne les moyens de construire un futur meilleur. prendre en compte les erreurs originelles, c'est à la fois permettre d'éviter qu'elles se reproduisent ailleurs et savoir dans quel contexte on se place pour améliorer la situation future d'un pays. notamment concernant Haïti, prendre en considération la volonté des haïtiens à redevenir maître de leur développement et non pas rester sous la dépendance et la tutelle internationale.

sinon, je suis d'accord : c'est une aubaine médiatique. pendant qu'on se prend la tête avec cette catastrophe, on ne regarde plus ce qu'il y a à notre porte.

Nous ne sommes pas fondamentalement en désaccord.

Mais...
Ce "dedommagement" a eu un influence desastreuse sur l'état actuel d'haiti, il vaut mieux le savoir, cela permettra de refaire la même bêtise plus tard en connaissance de cause. (Une des derniere fois que cela a été fait, c'est avec les dédommagement en 1918 qui sont une des causes majeures de la montée du nazisme.)

Mais, donc, il me semble plus important de penser, comme tu le fais, à l'avenir et à une Haiti maitresse de son destin qu'à des causes que nous ne pouvons changer.

Encore que j'aime bien imaginer moi aussi qu'il n'y a pas de pays (pas de religions, aucune cause pour tuer ou mourir...) Contigences.

jmguiche dit:Mais, donc, il me semble plus important de penser, comme tu le fais, à l'avenir et à une Haiti maitresse de son destin qu'à des causes que nous ne pouvons changer.


je suis même presque sûre que nous sommes d'accord. :)
le passé et l'avenir ne peuvent pas être déconnectés.
connaître les causes, c'est connaître les conséquences et être capable de les analyser.
dans le cas d'Haïti par exemple, ce qui amplifie la situation, c'est l'effondrement de toute la structure étatique, qui en principe devrait canaliser les mesures d'urgences.
pourquoi n'y a-t-il plus vraiment d'état ? c'est l'histoire d'Haïti qui y répond.
pourquoi les habitants se sont spontanément débrouillés par eux-mêmes dès les premières heures ? pareil.
pourquoi les USA ont-ils pris une position de leadership dans la crise actuelle ? idem.
pourquoi on a l'impression que la République Dominicaine reste coupée du problème ? itou.
pourquoi les haïtiens refusent de parler de "malédiction" dans ce qui les touchent aujourd'hui ?
etc.
c'est toute l'importance de l'histoire et de la géographie dans la compréhension du monde dans lequel on vit. :)
ah mais, on me précise dans mon oreillette qu'on envisage, en France, d'en limiter l'enseignement en classe de Terminale mais que c'est hors sujet...

Kouynemem +40, globalement. En plus tu lis le meme canard que moi (le Courrier International)

J'ajouterais que pour aborder le monde actuel, il est bon de connaitre, même de façon parcelaire, le monde d'hier.
Haïti je n'y connaissais rien perso, mais les tontons Macoute, ca éveille en moi des notions, et pas les plus propres qui soient. Le nom de Duvallier aussi.
Et puis bon, aucun de nous n'est un expert en géopolitique mais de nos jours, il est facile de se renseigner sur un sujet (Wikipedia existe je vous rapelle.) au moins suffisamment pour éviter les gros ecueils qui finissent en troll involontaire.
Cette remarque ne vise personne, la prenez pas pour vous, mais bien souvent, on réagit avant de se renseigner. C'est émotionnel, c'est humain, mais ce n'est pas toujours la bonne chose a faire.

Bref, je considère que l'Histoire (la vraie, pas anôner "1515 Marignan, 1789 Bastille") est une des bases fondamentales de notre compréhension du monde.

Et comme mon boulot c'est pas prof d'histoire mais ingénieur en bâtiment, je vous rappelle pour votre culture G que les bâtiments "anti-sismiques" n'existent pas. Aucun bâtiment ne contre un séisme. Certains y résistent (dans une certaine mesure) par contre, et c'est le "para-sismique", comme le parapluie ou le paratonnerre.
Enfin, la magnitude étant une échelle mesurant une energie et non une puissance destructrice, je ne suis pas certain que ce meme séisme (magnitude 7, mais surtout à seulement 15 km de la surface) n'aurait pas été destructeur également en plein Tokyo.
Cela étant, ça ne minimise pas du tout l'obsolescence des constructions en Haitï (du béton NON armé en majorité) qui a provoqué beaucoup de morts, pas plus que ca évite de se poser des questions sur cette obsolescence.
et oui je ramène ma science.

Or-Azur dit:Et comme mon boulot c'est pas prof d'histoire mais ingénieur en bâtiment, je vous rappelle pour votre culture G que les bâtiments "anti-sismiques" n'existent pas. Aucun bâtiment ne contre un séisme. Certains y résistent (dans une certaine mesure) par contre, et c'est le "para-sismique", comme le parapluie ou le paratonnerre.
Enfin, la magnitude étant une échelle mesurant une energie et non une puissance destructrice, je ne suis pas certain que ce meme séisme (magnitude 7, mais surtout à seulement 15 km de la surface) n'aurait pas été destructeur également en plein Tokyo.
Cela étant, ça ne minimise pas du tout l'obsolescence des constructions en Haitï (du béton NON armé en majorité) qui a provoqué beaucoup de morts, pas plus que ca évite de se poser des questions sur cette obsolescence.

et oui je ramène ma science.


Pas du tout! Tu as bien fait au contraire, c'est bien de lire des personnes qui peuvent donner un point de vue "pro", objectif. Alors pourquoi écrire en petit? :wink: