Ni dieu, ni maître !

:lol: :lol: :lol:

Allez mami nova fait péter la 8.6!

Pas loin de penser comme Jérome Leroy:

L’abstention, si élevée encore pour ce second tour des Régionales, m’inspire, pour être clair, un très profond mépris. A peu près aussi fort que le mépris dont font preuve les abstentionnistes à l’égard de la démocratie. Soyons bien clair, je ne parle pas ici du vote blanc. Nous … nous rappelons quand même avec une certaine volupté méchante ce papa bobo paniqué avec son bébé sur le ventre qui hurlait au scandale parce qu’il ne pouvait pas voter “contre le fascisme-et-l’exclusion”(au second tour des présidentielles de 2002). Il avait juste, depuis huit ou dix ans qu’il habitait dans le quartier, négligé de s’inscrire sur les listes électorales, devant se croire tellement supérieur avec son tofu, son bouddhisme et son vélo, à tous ces beaufs endimanchés qui allaient se rendre aux urnes le dimanche matin avant ou après le PMU.

Le vote blanc suppose en effet, une démarche civique, celle de s’être inscrit sur les listes électorales, d’abord, et ensuite de bouger ses petites fesses et de se rendre dans le bureau dont on dépend. On rappellera donc aux Français inconséquents de ces jours ci à quoi ressemble un bureau de vote.

Dans un bureau de vote des bénévoles, par pur civisme, vont assurer une permanence ennuyeuse entre 7 heures du matin et 23 heures. Ils vont fastidieusement expliquer qu’il faut prendre un bulletin de chaque liste, se rendre dans l’isoloir, jeter les bulletins non utilisés dans la corbeille, éviter de mettre sa carte d’électeur dans l’urne à la place de la petite enveloppe bleue et surtout ne pas oublier de signer la liste d’émargement. Ils vont aussi demander à une personne sur trois si elle serait libre pour le dépouillement et neuf fois sur dix essuyer un refus.

Il faut aussi que ces gens-là, ceux qui ont perdu l’habitude par paresse intellectuelle et torpeur républicaine de se rendre dans un bureau de votre sachent qu’en France, contrairement à l’Irak, l’Afghanistan et d’autres joyeux pays, on ne prend que très rarement une balle dans le ventre ou un coup de machette dans le crâne quand on en ressort. Parce que, pour l’instant, nous sommes encore dans une démocratie relativement apaisée, et que ce n’est pas grâce à eux qui se croient tellement plus malins en restant à regarder la télé chez eux.

L’image poétique de l’abstentionniste allant à la pêche est en effet une fable médiatique : l’abstentionniste ne va pas à la pêche puisqu’il est essentiellement urbain. Non l’abstentionniste joue à des jeux électroniques, traine sa flemme sur facebook et télécharge illégalement des films et de la musique. Et le lendemain, il ira répondre tout fier au micro trottoir de TF1 ou du Parisien que ouais, en fait, c’est un acte réfléchi, son abstention, qu’elle a une signification profonde, que la politique, tout ça, c’est tous des voleurs qui ne comprennent rien aux vrais problèmes des gens. En fait, ils vont dire ce qu’on attende qu’ils disent : ils non-pensent ou on leur dit de non-penser comme les zyva dans les cités parlent comme ils ont entendu que lez zyva parlaient à la télé. Dans le genre aliénation, l’abstentionniste ne vaut guère mieux qu’un gamin acculturé d’une cité passée au double karcher de la misère social et du pédagogisme.

On pourrait d’ailleurs lui répondre, à l’abstentionniste, que rien ne l’empêche de la changer la politique, qu’on a tous le droit d’adhérer à un parti, voire de créer le sien et de militer, et qu’en ce domaine comme dans tant d’autres, la critique est aisée mais l’art est difficile.

L’abstentionnisme, finalement, que ce soit celui de l’auto exclusion des cités ou celui des classes moyennes au consumérisme frustré et frustrant, est bien le poujadisme gris de notre époque post moderne.



Jérome Leroy

Tu sais peut-être faudrait-il aussi essayer de comprendre que nous ne sommes absolument pas en démocratie mais en particratie. Qui dit particratie dit aussi amitiés politiques, clientélisme, opacité des rouages de l’Etat, etc.

Tu crois qu’on peut tout changer par les urnes, je suis, moi, convaincu qu’elles ne nous permettent que de valider un choix de société qu’on nous impose. Pour faire une métaphore : tu as le choix de la sauce sur ta viande, mais à aucun moment tu ne pourras choisir ta viande ou si tu veux devenir végétarien -vous suivez la métaphore j’espère-. Depuis que je suis en âge de comprendre vaguement quelque chose à la politique c’est pour me rendre compte qu’on se fait entuber et qu’il ne s’agit en rien de pouvoir exprimer son opinion.

A ce titre je ne vais pas voter pour simplement donner mon accord sur une politique qui ne tient absolument pas compte de ce dont les gens ont besoin ou ce à quoi ils aspirent. Et pourtant chez nous le vote est obligatoire.

Bien pire encore ; je suis convaincu qu’on nous abruti la tête depuis l’enfance pour nous faire croire qu’aucun autre choix de société n’est viable. A force de les croire on en viendrait presque à ne plus être capable d’imaginer autre chose.

Donc non je ne vais pas voter et les votes blancs les font rire, ça ne les menace en rien.