[Sigismundus Augustus: Dei gratia rex Poloniae]

[Sigismundus Augustus : Dei Gratia Rex Poloniae]

Quelqu’un a t il eu l’occasion de tester ce jeu polonais?
J’avais croisé la boîte à Essen et je suis plutôt surpris de ne pas voir plus d’avis que ça…

C’est normal : sa diffusion est tout à fait confidentielle… :mrgreen:

Testé et approuvé
La fiche du jeu est créée.

Bonjour,

Pour alimenter un peu le fil de ce jeu que j’ai en très haute estime… Fil que j’essaierai de maintenir au fur et à mesure de mes parties, je commence par coller le CR de ma dernière partie au marathon des jeux de Bois-Colombes.

Une partie à quatre joueurs, tous découvrent sauf moi.
Une nouvelle partie qui confirme tout le bien que je pense de ce jeu dont le thème se situe dans la Pologne du XVIème siècle.
Alors que d’habitude je pars sur une stratégie orientée politique étrangère, dans cette partie, je me concentre plus sur l’aspect militaire (Guerre privée) avec un peu de politique intérieure.
C’était plutôt une bonne idée car j’ai réussi à faire peur à mes adversaires… en tout cas suffisamment (ou pas assez ?) pour que l’un d’eux se décide à tuer un de mes sénateurs afin d’assécher mes ressources financières qui me permettaient de maintenir mes troupes… Pas grave, j’ai réussi par la suite à obtenir un autre office sénatorial.
Dans ce jeu, j’ai plutôt tendance à recruter quelques troupes pour un effet de dissuasion alors que sur cette partie, j’ai cherché à peser “militairement”… ça a d’abord porté ses fruits, car lors d’une phase d’Action Spéciale, j’ai déclenché une Incursion (Foray) que j’ai gagnée : je vole 6 PVs à mon adversaire (celui qui m’a tué un de mes sénateurs… hum ! ). Par la suite, d’autres combats ont été menés par mes adversaires mais pas contre moi.
Je pense que c’est dû au fait que j’ai pu conserver une force militaire qui s’amenuisait (faute de ma part…) mais non négligeable tout de même en plus de ma prérogative de Magnate Representative qui m’alloue deux actions spéciales au lieu d’une… eh oui, gare aux représailles…
Mais voilà, ce jeu tourne autour de trois aspects : Politique intérieure, politique étrangère et politique militaire (i.e Guerre privée). J’étais bien en Guerre privée, pas mal en politique intérieure (j’avais pas mal de votes lors des sessions parlementaires) mais j’étais absent en politique étrangère : une autre grande faute de ma part… En tout cas sur cette partie et la manière dont elle s’est déroulée. Le différentiel par rapport à ceux qui disposaient d’une prérogative offerte par les Pays Voisins a fini par pencher en leur faveur… De plus, je n’ai pas assez joué va-t-en-guerre pour que ma stratégie de début de jeu soit suffisamment efficiente.frown
Malgré son thème historico-politique, ce jeu se joue sans aucune négociation, avec des mécanismes élégamment agencés et fonctionne très bien. Il est fait de dissuasions, de conflits militaires suivies de représailles, de luttes de majorité pour nouer des contacts diplomatiques avec les pays voisins à la Pologne… bref il retranscrit à merveille la vie d’aristocrates ambitieux en diable autant dans le vécu pendant une partie que dans ses mécanismes très thématiques. j’ai créé la fiche du jeu assortie d’un avis, il y a quelques temps.

a++
Manubis.

Et hop, encore une partie…
Sigismundus Augustus : Dei gratia rex Poloniae à cinq joueurs, tous découvrent sauf moi.
Cette fois-ci, je teste encore une autre approche… Je cherche à peser en politique intérieure assaisonnée d’un peu de Guerre privée et surtout je m’astreins à ne plus négliger la politique étrangère…
Je retourne donc à ma traditionnelle force militaire dissuasive : faire le minimum syndical sur la Guerre privé (pas trop coûteux donc…) pour décourager les envies belliqueuses de mes adversaires me concernant… Dans la partie, je déclencherai tout de même deux combats victorieux… Très opportunistes ces combats d’ailleurs… mais bon, 6 PVs dans mon escarcelle pour chacun d’eux… ça ne se refuse pas…
Au début de la partie, je suis la cible d’une véritable alliance des quatre autres joueurs : bon ben si on tapait sur le seul qui connait le jeu, il donne l’impression de bien jouer non ?
Je me décide donc à faire profil bas pour qu’on m’oublie un peu… Je vivote dans les PVs (je ne prendrais qu’une seule office sénatoriale… risqué mais jouable…) et je renonce aussi à utiliser ma capacité de vol de cartes politiques (Peine du Tribunal ecclésiastique) pour ne pas attirer l’attention.
Bref, je reste soit dernier, soit avant-dernier en PVs mais j’ai mon idée pour revenir au score… grâce aux Personnalités qui m’ouvrent un scoring final… Je me dis patience, mon heure viendra….
Détail amusant, alors que majoritairement sur mes parties, les votes du décret royal sont plutôt sans surprise : les joueurs étant tous plutôt d’accord. Sur cette partie, cette phase de jeu était des plus animées (nous étions assez bruyants d’ailleurs )… En effet, c’est rare, mais les joueurs avaient des intérêts très différents les uns des autres… Ce qui a débouché sur des choix de votes très partagés. Si bien qu’une lutte acharnée avait lieu à chacun de ces votes… jouissif !!
Au dernier tour de jeu, je ne me décide que pour la Lituanie en politique étrangère (un peu de PVs mais pas trop) quand je constate que les autres joueurs commencent à se livrer un combat féroce pour soutenir le maximum de Pays Voisins… tout le monde cherche à engranger le maximum de PVs là où ils le peuvent !
De mon côté, je renforce mon scoring final avec trois Personnalités acquises et “verrouillées” (trop d’argent serait dépensé par un adversaire pour me contester l’une ou l’autre d’entre elles, pénalisant de ce fait le reste de ses actions)
Résultat, je finis deuxième ex-aequo… Le gagnant a tout de même réussi, sur la dernière ligne droite, à récupérer une personnalité lui allouant 12 PVs… frown
Et comme j’avais décidé sciemment d’y “aller mollo” en politique étrangère pour éviter la cohue générale de fin de partie (on cherche à prendre les PVs là où ils sont…), je n’ai pas réussi à rattraper mon retard malgré mes 14 Pvs de fin de partie. frown
Les autres joueurs ont globalement apprécié leur partie même si le classique sentiment du “je-suis-frustré-de-n’avoir-compris-le-jeu-que-dans-le-dernier-tour” a prédominé et que le graphisme très particulier du jeu (très old school) a beaucoup divisé.
Quant à moi, je suis de plus en plus accro à ce jeu tant le nombre des stratégies à concevoir est véritablement bluffant. Et ce sont de véritables stratégies qu’on échafaude pièce par pièce  et qu’on construit tout le long d’une partie avec ce qu’il faut de dissuasion, de menaces et de prises de risque…
Un must du jeu historique pour moi ce Sigismundus Augustus, il n’y a pas de doute…

Il y a deux semaines, une partie de Sigismundus Augustus. Un joueur découvre.
Score :
Joueur Rouge : 44
Joueur Bleu : 42 (Remigrec)
Joueur Violet : 47
Joueur Vert : 32 (moi)

Au début de la partie, ce sont les cartes Personnalités qui me font de l’œil…
Je récupérerai trois Personnalités :
- Jerzy Jazłowiecki. Qui me fait piocher une carte Politique militaire (rouge) bonus en phase de pioche des cartes politiques… Toujours bon à prendre…
- Jan Maria Padovano. Pour le scoring final, il fait scorer jusqu’à 12 PVs selon la position de son marqueur sur la piste de soutien sénatoriale.
- Jan Baptysta Wenecjanin. On ne paye plus pour placer plus d’un Ouvrier sur la case d’action Mécénat (Patronage)
Les deux premières Personnalités, je les récupère au premier tour. Le troisième au troisième tour.
Je constate que mes adversaires ne récupère aucune Carte Personnalité… C’est une maladresse… Puisqu’au moins un joueur( moi) en récupère…
Il m’incombe donc de faire de cette maladresse une erreur qui se paie cash en fin de partie…
Je mijote alors la vieille feinte sur ce jeu… Accumuler les cartes Personnalités pour poser de véritables dilemmes à mes adversaires au quatrième et dernier tour.
On peut appeler cela la Pomme de Discorde…
La technique est simple… Faire entrer en jeu le maximum de Personnalités ouvrant du scoring final (bannière dorée) et chercher à remplir “un peu” les objectifs de ces cartes afin de perturber mes adversaires qui se disent qu’ils devront me les prendre pour ne pas me laisser scorer ces cartes à la fin du jeu… et finissent par gaspiller des actions pour les reprendre… C’est la présence et l’acquisition du Personnage Jan Baptysta qui ajoute de l’efficacité à cette astuce stratégique… Je peux reprendre une Personnalité sans surcoût alors que mes adversaires doivent se ruiner pour ça. C’est pourquoi, je lui mets 3 Ducats dès l’acquisition pour décourager mes adversaires de tenter de me la reprendre trop tôt…
Malheureusement pour moi, mes adversaires se défendent autrement en compensant avec des offices sénatoriales : celles qui affranchissent le joueur du paiement d’une unité militaire et d’autres qui donnent beaucoup d’argent… Toutes leur permettent de marquer pas mal de PVs en cours de jeu… Je suis en retard au scoring mais je reste dangereux grâce à l’énergie potentielle de mon scoring final avec mes Cartes Personnalités… J’essaie de diminuer le nombre d’office de mes adversaires grâce à des Morts de Sénateur bien opportunes… Mais ce n’est pas suffisant…

Tout à coup une lueur d’espoir apparait devant moi…
Le joueur rouge, bien placé au scoring, se lance dans une guerre fratricide contre Remigrec… Une vraie boucherie…broken heart
Le vautour que je suis se réveille alors… pour affronter celui qui a le plus souffert… En l’occurence Remigrec… Je gagne et lui prend 6 PVs…
Mes soucis ne sont pas réglés pour autant… Mes adversaires engrangent des sommes indécentes grâce à leurs offices sénatoriales restantes (ils les ont bien choisis) alors que de mon côté, je ne parviens pas vraiment à faire décoller mon économie… ça m’empêche de mettre réellement mon plan à exécution : noyer le jeu avec des Cartes Personnalités…
Cela leur permet de maintenir des troupes puissantes (dont certaines qu’ils ne paient pas), de monter un excellent moteur à Cartes politiques et de se maintenir en tête sur les pistes de soutien au Sejm (Parlement + Sénat) afin d’obtenir des votes : la boucle est bouclée… puisqu’on obtient les Offices sénatoriales grâce à ces votes…

J’ai trop négligé cet aspect qui s’est révélé crucial dans cette partie… ça va me rendre vulnérable dans le dernier tour…frown
Le moteur de mes trois adversaires leur a aussi permis de peser très lourdement en Politique étrangère, grâce aux Cartes politiques récupérées à l’aide de leur moteur… J’ai réussi à conserver la prérogative de Représentant royal les deux premiers tours et orienter deux fois le scoring de fin de tour sur les pays voisins qui sont à mon avantage… un vrai funambule… où comment passer entre les gouttes de pluie… Ce jeu est aussi passionnant pour ça… Quelle tension…

Arrive le dernier tour… Là, mes adversaires se penchent enfin sur mes cartes Personnalités… Une quatrième carte de scoring final entre en jeu…
Il s’agit de Jakub Przyłuski qui donnent 4 PVs par Office sénatoriale lors du scoring final…
Je peux maintenant revenir sur la Pomme de Discorde…
Pour cela voyons comment fonctionne le Mécénat dans ce jeu :
Quand on fait l’action de Mécénat, on récupère une carte Personnalité disponible de la “Banque” en y mettant la somme que l’on veut (zéro compris) ou en versant un pot-de-vin sur l’une des Cartes Personnages d’un joueur de son choix. Dans ce dernier cas, il faut payer le nombre de Ducats déjà présent sur la carte + 1… Au fur et à mesure des “transferts” de ces Cartes d’un joueur à l’autre, ça peut rapidement devenir hors de prix… Quand ça devient trop cher pour être tenté, j’appelle ça “verrouiller” une Carte Personnalité.
Le problème que je pose à mes adversaires est le suivant… si on me laisse la carte, je score 8 PVs en plus des autres Cartes en ma possession (ce qui me donne largement la victoire) mais si on me la prend, je peux la reprendre mais sans trop m’appauvrir grâce à Jan Baptysta… On voit le problème : pour réussir à faire de sorte que je ne la possède plus, il faut un second paiement encore plus cher… Bref, le joueur qui prend une Carte Personnalité en premier est en situation de force…
De plus, j’ai prévu le coup : je disposais depuis le deuxième tour d’une carte Politique intérieure qui me donne un ouvrier supplémentaire dans la phase d’actions (je dispose donc de quatre actions) que j’ai bien sûr jouée ce tour au préalable… De ce fait, je joue la dernière action de cette phase… j’aurais le dernier mot… Le problème que je leur pose est donc de taille…
Mes adversaires délibèrent à voix haute de la marche à suivre pour me contrer… Pas facile… La tension est à son paroxysme…
Le joueur Violet, premier joueur, récupère Jakub Przyłuski en prenant bien soin de calculer au Ducat près la somme minimum à y mettre pour la “verrouiller”, le joueur rouge se décide à me prendre Jan Baptysta pour m’enlever mon atout majeur dans la récupération des Personnalités, il paye le prix fort pour ça… De mon côté, je récupère de l’argent deux fois pour contre-attaquer mais je commets une erreur incroyable et stupide… je pense avoir le temps et récupère des Cartes Politiques intérieures pour le vote à suivre dans la phase suivante au lieu de remonter au soutien pour m’assurer les 12 PVs de Jan Maria Padovano !!! Le joueur rouge en profite aussitôt pour me la prendre, je la lui reprend mais ne score rien !!! La tension a été trop forte… j’ai craqué et oublié de vérifier s’il avait assez d’argent… je me suis pris les pieds dans le tapis au dernier moment car je voyais bien que j’avais du mal à défendre tous les fronts…
Et zut ! Quelle étourderie !!!frown
Conclusion :
Lors du debriefing final, les joueurs ont pu noter l’importance des cartes Personnalités qui peuvent renverser la situation en fin de partie si on a sous-estimé la puissance de scoring de ces cartes. Dès qu’un joueur s’y met (à récupérer des cartes Personnalités), les autres aussi doivent s’y mettre sous peine de ne pas suivre au score final… Cet aspect est moins prépondérant dans une partie en quatre tours par rapport à une partie en huit tours et c’est pourquoi, il est important d’avoir un peu d’expérience  pour tenter le jeu “normal” en huit tours.
Par expérience, je veux dire avoir fait au moins une partie qui a permis de comprendre l’importance de faire entrer des cartes Personnalités en jeu pour le scoring final.

Encore une très belle partie d’un jeu qui a tenu toutes ses belles promesses ludiques. Ce jeu n’en finit pas de m’éblouir : plus j’y joue, plus j’ai envie d’y rejouer…


a++
Manubis.