Time of crisis est un nouveau jeu GMT ayant pour thème les crises qui ont frappé très durement l’empire romain au III ième siècle de notre ére. Cette période est tellement troublée que même certains historiens s’y perdent parfois. Et hier soir, en compagnie de 3 autres compagnons de jeu, nous avons décidé de revisiter ces temps agités et chaotiques, mais en y ajoutant chacun notre touche personnelle. En effet, chaque joueur va jouer une famille romaine composée de gens plein d’ambition qui ont deux idées en tête : être calife à la place du… heu pardon, être empereur à la place de l’empereur et laisser une trace durable dans l’Histoire de la cité éternelle.
Pour cela, sur un grand plateau de jeu (cartonné, je précise car c’est un GMT, les moins jeunes me comprendront) et bien il va falloir contrôler des provinces, combattre des barbares un peu trop envahissants, construire des monuments, devenir empereur – ou prétendant – bref, il y a du travail pour gagner les points de gloire qui feront de vous le grand vainqueur de la partie. A noter que l’un des auteurs s’est fait connaître avec Sword of Rome.
Les règles ne sont pas très complexes pour un jeu de ce type, et certains aspects ne sont pas sans rappeler des jeux comme A few acre of snow ou Mythotopia (en tout cas, on m’avait présenté Time of crisis ainsi). Vous commencez avec un deck de cartes qu’il vous faudra améliorer, gérer, jouer et épurer. Vous devez avoir en permanence 5 cartes en main (la plupart du temps, vous pourrez les choisir dans votre tas de cartes disponibles), et elle vous permettront d’améliorer la situation de votre gouverneurs dans une province, recruter des légions (qui portent des noms historiques… j’ai par exemple recruté l’Augusta en Afrique du Nord), des milices ou un nouveau général, embaucher des barbares ou les combattre, construire des monuments (amphithéâtre, basiliques) , des forts, le limes, provoquer des agitations de la plèbe ( chez les autres évidemment) etc… Pas mal d’actions possibles quoi, et bien entendu, on peut se taper dessus entre romains. Le jeu est potentiellement assez violent (c’est thématique me direz-vous), et il y a d’autres trucs bien sympathiques : On retrouve par exemple une table d’événements à l’ancienne ! Avant qu’un joueur entame son tour, il doit lancer deux dés qui déterminent soit une invasion (des Francs, des Alamans, des Perses Sassanides, des nomades, des goths… ) soit un événement (on pioche une carte), le plus souvent casse-pied (je crois en avoir vu un seul de positif, mais on ne les a pas tous joués). La partie s’arrête quand à la fin d’un tour, un joueur a passer la barre des 60 points (ce qui ne lui garantit pas la victoire, et non…).
La partie d’hier, explications de règles comprises, a duré environ 4 heures. Deux joueurs avaient déjà joué une partie de Time of crisis dans la configuration 3 joueurs et leur premier constat au debriefing fut « Wahou ! C’est encore mieux à 4 ! ». Le vainqueur (votre serviteur) l’emporte surtout grâce à la prime des 10 points accordée à celui qui compte le plus d’années à être empereur sans qu’un prétendant se déclare (hier, ce fut 3 ans) ; Sans cela, un joueur aurait terminé 5 points devant moi. J’ai contrôlé jusqu’à 4 provinces, dont la péninsule italienne qui a été perdue et reprise et reperdue et re-reprise par 3 joueurs différents. Je termine empereur avec en plus la pose de deux monuments au bon moment et une belle bataille contre des goths un peu trop baladeurs.
Le jeu a séduit les 4 joueurs, même celui qui craignaient un peu les combats aux dés. Les cartes obligent les joueurs à jouer subtilement, ce qui n’empêchent évidemment des affrontements plein de panache. Les joueurs doivent affronter la pression extérieure (les barbares, qui peuvent en plus vraiment se répandre et vous font perdre du contrôle dans vos provinces) et une concurrence féroce à l’intérieur.
En plus de vos cartes de départ (dont vous aurez tendance à vous débarrasser au bout d’un moment), il y a 9 types de cartes (militaires, politiques civiles) que vous pourrez « acheter » si votre niveau de contrôle dans vos provinces est suffisant. Enfin, il y a les cartes événements qui ajoutent du piment à un jeu qui n’en manque déjà pas. J’aurais tendance à placer Time of crisis dans la catégorie « Warteaux », et c’est pourquoi j’ai un peu hésité avant d’en parler ici, mais bon, tout cela pour vous dire que nous avons disputé une partie intense sur un jeu séduisant au thème original (une période peu traitée à ma connaissance) et plutôt présent.