Je n’aime pas la délocalisation,
"Faire produire, par des gens qui ne peuvent pas les consommer, des biens à destination de gens vivants de l’aide sociale " me semble un projet économique de court terme.
Mais j’ai bien peur que pas grand monde n’a envie de payer le véritable prix de ce qu’il consomme.
Il y a plus de discussion sur le theme “ha les salauds c’est trop cher” que “ha les salauds, pour être à ce prix ils ont fait bosser des chinois à 1€ par jour”.
Pour le peu que j’en sais, pour ne pas acheter chinois, dans le monde du jeu, faut pas acheter…
jmguiche dit: Mais j'ai bien peur que pas grand monde n'a envie de payer le véritable prix de ce qu'il consomme.
choisir son lieu de production, c'est un luxe que tout le monde ne peut pas se permettre.
acheter "made in france" ça coûte très cher,
qqfois même au-delà du simple surcoût de production, puisqu'il y a un certain snobisme à rechercher la qualité et l'image européenne d'un produit. le prix de la notoriété gonfle encore le prix.
ou alors, ça nécessite de renoncer au produit :
ne le fait, que celui dont l'image de "non-consommation" n'est pas synonyme d'absence de statut.
acheter à son enfant la même chose que ce qu'ont les autres c'est éviter les sarcasmes et railleries des copains. c'est afficher, "moi aussi je peux".
à la pauvreté se rajoute souvent la honte de ne pas pouvoir faire "comme les autres" pour ses mômes.
bref, d'un côté comme de l'autre de la chaîne de production, du chinois au français à bas revenu, le pauvre n'a pas le choix.
Kouynemum dit:...acheter à son enfant la même chose que ce qu'ont les autres c'est éviter les sarcasmes et railleries des copains. c'est afficher, "moi aussi je peux".
....
Et oui, si le pauvre est au chomage, c'est à cause des désirs de conso de ses gosses.
Désolé de cette intervention un peu cynique.
Je suis d'accord avec ce que tu dis Reine-Mère, mais laisse moi le droit de le déplorer.
Non, je n'ai pas de solution, à part changer notre relation à la consommation, ce qui est parfaitement utopique. Cela viendra quand nous n'aurons plus une thune et que nous aurons engraissé tout les esclavagistes du tier monde.
Je me suis levé du pied gauche ce matin.
PS : en plus,là, on parle de jds, rien d'indispensable et demandé par les gamins.
PPS : mais si un éditeur ne trouve pas un moyen de produire à pas cher (énorme volumes, délocalisation, atelier de prisonniers ou d'handicapés...) il ne peut pas produire pas cher.
A propos de la non-consommation de produits chinois, un article de “Courrier International” du 30 août dernier :
Se priver de produits chinois, c’est épuisant
Pendant un an, une journaliste américaine n’a acheté aucun article fabriqué en Chine. Une expérience dévoreuse de temps et d’argent qu’elle relate dans un livre. Interview.
Qu’est-ce qui vous a poussée à écrire A Year Without “Made in China” [Un an sans “made in China”]* ?
SARA BONGIORNI
J’étais journaliste économique et je voyais chaque mois tomber des chiffres du commerce extérieur américain indiquant l’afflux de milliards et de milliards de dollars de produits chinois. C’était tellement énorme que cela n’avait plus vraiment de sens pour moi. C’est alors qu’une idée m’est venue. C’était en 2004, deux jours après Noël. Le sol du séjour était encore jonché de cadeaux et de jouets. J’ai commencé à les examiner et je me suis rendu compte que la plupart provenaient de Chine. En faisant le tour de la maison, j’ai réalisé que presque tout le reste de nos objets venaient aussi de Chine. Je me suis demandé s’il était possible de se passer de produits fabriqués en Chine pendant un an. J’ai lancé à mon mari : “Ça te dirait d’essayer ?” Il a répondu quelque chose du genre : “Pas question. C’est une très mauvaise idée.” J’ai essayé de lui présenter l’affaire sous un jour amusant, et j’ai fini par le convaincre de prendre cela comme une expérience. Nous avons commencé le 1er janvier 2005. Dans mon livre, j’utilise le terme de “boycott”, mais il ne s’agit pas d’un ouvrage politique, antichinois ou protectionniste. C’est le récit d’une aventure personnelle, une tentative pour comprendre comment notre famille s’insère dans l’économie mondiale.
Est-ce difficile de savoir si tel ou tel article est fabriqué en Chine ?
Très. Et j’ai découvert aussi qu’il était absolument impossible de mener ce que l’on pourrait appeler une vie de consommateur ordinaire sans faire un large usage de marchandises chinoises. Elles ont vraiment bouleversé notre vie. La Chine est la principale source de biens de consommation courante – de l’électronique grand public aux jouets, en passant par les gadgets et les appareils ménagers en tout genre, les outils, les chaussures et, de plus en plus, les meubles et les vêtements. Beaucoup de gens croient que la Chine ne produit que des choses de mauvaise qualité et bon marché, mais je me suis aperçue que ce n’est pas le cas. Notre cafetière électrique est tombée en panne et nous ne l’avons pas remplacée parce qu’elles sont toutes fabriquées en Chine. Alors nous avons fini par faire bouillir l’eau dans une casserole avant de la verser à travers un filtre dans les tasses. C’était un peu comme faire du camping tous les jours. Le mixer a rendu l’âme et nous n’avons pas pu le réparer parce que les lames étaient de fabrication chinoise. Mon mari, qui est menuisier, a dû se passer de nombreux outils importés de Chine. Et la plupart des jouets vendus aux Etats-Unis viennent aussi de là-bas.
Qu’ont pensé vos enfants de tout ça ?
Pas grand-chose. Ils étaient petits, et d’une certaine manière, cela nous a facilité la tâche. Notre fils n’avait que 4 ans, et notre fille a fêté son deuxième anniversaire en cours d’année. Nous avons lu je ne sais combien de milliers d’étiquettes pour chercher le peu de jouets qui n’étaient pas fabriqués en Chine, dans des magasins comme Toys “R” Us et Target. Nous en avons trouvé quelques-uns, fabriqués à Taïwan et en Thaïlande. Nous avons aussi dépensé beaucoup d’argent dans des boîtes de Lego, qui sont en général produites en Europe et parfois aux Etats-Unis. Mais, comme certaines viennent de Chine, il fallait examiner chaque boîte. A la fin de l’année, notre fils en avait ras le bol des Lego.
Qu’est-ce qui vous a le plus surprise ?
Les gens connaissent les côtés négatifs du commerce avec la Chine – ils pensent aux emplois industriels détruits, et bien sûr c’est une question douloureuse pour un grand nombre de personnes –, mais j’ai aussi réalisé de manière très concrète à quel point cela nous permet d’accéder à des produits peu coûteux, souvent de bonne qualité. Les baskets de notre fils sont devenues trop petites pour lui. Cela m’a pris quelques semaines, mais j’ai finalement mis la main sur une paire fabriquée en Italie qui nous a coûté 68 dollars. Or on peut trouver des baskets chinoises à 15 dollars. Pour les familles à faible ou moyen revenu, la possibilité d’acheter à leur gamin de 4 ans des chaussures tout à fait correctes à 15 dollars représente un vrai avantage économique.
Qu’allez-vous faire à présent ?
Il est impossible de fonctionner comme un “consommateur ordinaire” si l’on n’est pas disposé à acheter des produits chinois. Par exemple, si votre téléphone ne marche plus, il faudra que vous vous en passiez. C’est pourquoi, à la fin du livre, j’explique que nous avons trouvé un juste milieu : vivre en permanence de cette façon serait épuisant et reviendrait cher. Il n’y a pas grand monde qui aurait envie de mener cette vie en permanence.
* Ed. John Wiley & Sons, Hoboken, 2007. Pas encore traduit en français.`
Copyright 2007, Carnegie Endowment for International Peace
Foreign Policy
Cette affaire de la domination économique chinoise me rappelle une petite blague venue d’URSS :
Vous savez comment on reconnait un Russe optimiste d’un Russe pessimiste ?
- L’optimiste apprend l’anglais, le pessimiste apprend le chinois.
Je commence mes cours de mandarin dès demain.
jmguiche dit: Et oui, si le pauvre est au chomage, c'est à cause des désirs de conso de ses gosses.
Désolé de cette intervention un peu cynique.
mais on est parfaitement d'accord :
les images renvoyées de partout, magazines, catalogue, affichages, pub, arrivent à culpabiliser des individus pour ce qu'ils ne consommeraient pas ou pas assez. et la pression s'en trouve renforcée par ce qui revient de l'extérieur à travers les enfants. c'est la plus basse des culpabilisation induite.
on est parfaitement d'accord aussi :
la solution est drastique et passe bien par modifier la vision sociale de la consommation.
y compris dans le JdS.
je me souviens parfaitement de l'argumentation d'Asmodée à propos de la production de Du balai ! (qui avait été très transparente sur cette opération)
Seule une fabrication chinoise permettait de satisfaire à la fois l'attractivité du matériel et le prix acceptable par le consommateur.
Au nom des attentes du joueur, on délocalisait en Chine.
et il y a deux ans déjà, j'avais posé la question ici sur le forum: est-ce-que mon plaisir de joueuse va jusqu'à accepter de commercer avec un Etat comme la Chine ?
en tant que joueur aussi, on peut s'interroger sur nos habitudes et nos attentes.
Les friandises à hauteur des gosses près des caisses dans les supermarchés, c’est pas anodin !
Et comme nous sommes à une époque où les reliquats de Mai 68 nous empêchent de dire NON à un enfant (ouh le vilain raccourci) et bien oui, l’enfant est la cible parfaite pour inciter les adultes à consommer !
Moralité : brûlons Mai 68 et ressortons le martinet et l’uniforme pour les sales gosses rois !
Shix, choriste for ever !
Il y a aussi, peut être, la possibilité que la communauté internationnale,
réussisse à imposer à la Chine ses modèles de code du travail.
Quand je dis imposer, c’est par l’exemple, l’information, certaines
sanctions économiques, etc…
Ca prendra surement énormément de temps, mais déjà, certaines
entreprises Chinoises se comportent beaucoup mieux.
N’oublions pas qu’en France il n’y a pas si longtemps,
les conditions de travail étaient déplorables, les enfants
travaillaient, etc…
Le capitalisme est tout neuf en Chine, je pense que ça va changer,
combien de temps ça prendra, je n’en sais rien.
Il me semble difficile d’éviter d’acheter à la Chine… donc de détruire un systeme d’offre et de demandes
Par contre, pour détruire un systeme quand on n’est pas assez nombreux pour lutter, il me semble qu’il faut y participer activement afin d’accelerer sa chute sur le long terme.
La chine finira pas donner toutes les libertés à tout le monde, à s’enrichir etc… et apres, on cherchera un autre eldorado etc…
Je me souviens d’un sketch des guignols dans lequel, il expliquait que les produits étaient toujours fabriqués dans les pays les plus pauvres pour réduire les couts, du coup au début, c’était fabriqué en europe, puis en europe de l’est, puis en asie, puis apres en afrique (quand l’asie se sera completement développée) puis aux Etats unis, puis de nouveau en Europe…
Ca m’avait bien fait marré à l’époque…
Lord Kalbut dit:Le capitalisme est tout neuf en Chine, je pense que ça va changer,
combien de temps ça prendra, je n'en sais rien.
C'est sur, ça va prendre du temps.
Mais la Chine est déjà soumise aux délocalisations, en effet, les entreprises des provinces les plus riches délocalisent... vers d'autre splus pauvres

shix dit:Même si cela semble naïf (mais la naïveté louable)
Naïf ? Pourquoi donc ? N'est naïf ou utopiste un projet que par ceux qui le considèrent comme tel.
Ceux qui ont poussé le raisonnement à fond n’ont plus d’ordinateur pour répondre ici.