Vous aimez les histoires ? Nous aussi ! Voici une histoire d’histoires. Parmi ceux qui contribuent à faire vivre les histoires, il y a les Troubadours. Peu de gens le savent mais les troubadours n’inventent pas les histoires. Ce serait trop bête et trop déprimant. Non, les troubadours cueillent les histoires. Dans la forêt, quand on connaît les lieux, on peut cueillir des morceaux d’histoire. Il suffit de les ramener à la maison ou au château puis de les cuisiner avec savoir-faire, délicatesse, humour ou peur, pour donner corps à une vraie grande histoire.
Seulement tout le monde n’aime pas les histoires. Aussi incroyable que ce soit. Prenez par exemple les Ogres ! Sans entrer dans des considérations esthétiques parce que ce serait assez mal élevé, il faut bien admettre que ce n’est pas très agréable de les voir essayer de boulotter les troubadours cueilleurs d’histoire dans un simple but de gloutonnerie. On a beau essayer de ne pas juger, c’est dur de trouver du positif chez les Ogres.
Laissez-moi alors vous raconter une histoire que j’ai cueillie toute fraiche. Tout commence avec une bande de naines et de nains au Concours de Création de Jeux à Pathenay (j’y pense, il est encore temps de vous inscrire). Comme nous sommes des nains un peu prétentieux, nous recevons des projets puis nous les jugeons (ce qui prouve que nous sommes assez mal élevés).
On en garde quelques uns et zou! on demande aux auteurs de venir nous les présenter les yeux dans les yeux. Et ça c’est sans parler un instant de l’haleine des nains qui peut surprendre la plus musclée des narines.
Sur Internet on peut également voir cette image de boîte mais c’est juste un projet.En vrai elle n’existe pas !
C’est là que nous avons rencontré madame Agnès Largeaud et son Abracadamo. Comme elle tremblait un peu en se pinçant le nez et que son jeu était bien, nous lui avons donné un prix avec un trophée de 1000kg en or massif qui va faire écrouler sa cheminée parce que ça nous fait rire pendant des heures rien qu’à l’imaginer !
Quelques centaines d’années plus tard, j’ai reçu un étrange colis apporté par un Elfe trop beau. Le temps de lui courir après en poussant des cris de putois pour l’effrayer parce que les Elfes m’énervent. Mais pas longtemps parce qu’il courait trop vite. Revenu essoufflé, j’ouvre le colis pour trouver un magnifique jeu.
Abracadamo. Ça je connais le truc ! C’est pas très drôle comme titre mais ça rassure les parents de savoir que les petits jouent avec des trucs sérieux comme les mots. Et puis Abramachin permet de ne pas faire fuir les petits machins qui sont en général allergique aux choses sérieuses.
Madame Agnés avec la première version. Au début elle a piqué les cartes de Dixit parce qu’elle ne sait pas dessiner
Mais alors, le truc c’est d’abord les dessins ! Une beauté ! Je suis resté 100 ans sans bouger rien qu’à les regarder en souriant. J’ai même failli mourir noyé dans ma bave tellement j’étais beun’aise. Il faut vous dire que c’est madame Muriel Kerba qui a ici manié les poils du pinceau. On la connaît bien dans la forêt ! Sacrée réputation de faiseuse d’images et ce n’est pas pour rien. Vous allez avoir les yeux tout doux après avoir vu ses dessins.
Un éditeur qui habille un fond de couvercle avec une couleur complémentaire à celle de l’illustration de couverture mérite le respect de tous.
Docteur Mops - dans la forêt 2015
Abracadamo, même si le titre fait un peu leçon d’école c’est un jeu coopératif où l’on va pouvoir inventer des tas de choses. On y raconte (enfin) comment les troubadours récoltent les morceaux d’histoires. Bon je ne suis pas très content parce qu’elle dévoile le plan exact de la région car normalement c’est super secret. Mais bon… Elle montre aussi comment les troubadours se déplacent de chemin en chemin en faisant un pas pour chaque syllabe d’un mot qu’ils ont trouvé en regardant les images de dame Kerba.
Attention ! Ce n’est pas parce qu’on dit nokotupulélébistouillidagrédo qu’on va traverser toute la carte ! Il faut des mots qui existent et pas trop pareils que ceux dits par les autres. Tous les Troubadours jouent ensemble alors on se dépêche de ramasser tous les morceaux d’histoire pour les ramener au château.
Parfois on se fait avoir par un Ogre en maraude. Du coup on marche moins vite. Pffff ! Heureusement nous pouvons trouver des potions qui nous guérissent. Mais le plus drôle c’est d’avoir trouvé un vilain mot. Vous savez que l’on ne glisse jamais de vilains mots dans les histoires. Enfin… oui bon passons moi aussi ça m’arrive… Pas la peine de revenir là dessus ! Mais bon. Ces benêts d’Ogres ont un cerveau gros comme une mouche. Une petit mouche. Un bébé mouche de mouche minuscule ! Quand on leur dit un vilain mot, il restent bouche bée à savoir ce que ça peut bien vouloir dire ! J’adore !
Quel vilain mot ? Heu… Là juste entre nous comme ça, on n’en parle pas dans les règles mais quand tu joues, tu peux trouver des vilains mots qui font ricaner la bouche. Mais chttt ! Agnès est d’accord mais on ne pouvait le dire officiellement tu vois. Les parents sont déjà suffisamment inquiets pour un rien, pas la peine d’en rajouter.
Alors en plus d’être beau, il est bien ce jeu ! Je n’imaginais pas combien il était tellement bien quand madame Agnès nous l’a tendu tout griffonné en tremblant. Peut-être que je n’y suis pas pour grand chose mais je m’en fiche mon gars ! Je suis super fier pour elle !
Même que j’ai renversé mon bol de soupe sur les cartes du jeu d’émotion et alors elles sont lavables ! En plus !
On ne parle jamais assez des belles choses non ?
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Abracadamo
Un jeu de Agnès Largeaud
Illustré par Muriel Kerba
Publié par Djeco
2 à 4 joueurs
7 à 99 ans
Langue des règles: Française, Suedoise, Allemande, Russe, Anglaise, Italienne, Espagnole, Portugais, Néerlandaise, Danois
Durée: 20 minutes
Prix: 25€
Disponible là de maintenant tout de suite