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À cette époque, l’engouement des jeux de cartes à collectionner (JCC) est tel qu’une bonne partie des éditeurs se lance dans l’aventure tandis que d’autres surgissent du néant pour prendre le train des JCC porté par Magic qui se répand dans le monde entier. Les résultats seront qualitativement… variés.
Richard Garfield voulait initialement faire éditer des jeux de plateaux mais la toute petite société d’alors, Wizards of the Coast, lui avait demandé un projet moins onéreux, constitué si possible uniquement de cartes à jouer. Réalisant un hybride entre les cartes à collectionner très populaires aux USA et un jeu, Garfield trouve alors un graal qui va révolutionner le monde du jeu et son économie.
Après Magic donc, Garfield se lance dans son nouveau projet qui va posséder plus de personnalité. Les bases du JCC sont alors éprouvées et il souhaite explorer de nouveaux mécanismes. Le thème du piratage informatique dans un futur de matrice, lui donne tout naturellement le loisir de créer un jeu asymétrique. Un challenge dans ce genre d’exercice puisque les cartes, pouvant se combiner dans tous les sens, doivent offrir au joueur le plus de liberté sans provoquer de trop grands déséquilibres qui nuiraient au plaisir des joueurs.
Suspendu dans le cyberspace, à deux doigts de la folie, vos synapses qui crépitent comme une rafale de pistolet à fléchettes. Rien ne peut vous retenir.
- Ji « Noise » Reilly
Le scénario l’impose de lui même, un des joueurs possèdera des données importantes qu’il protège, l’autre (le runner) tentera de s’en emparer sans tomber dans les pièges posés.
Le NetRunner de l’époque, s’il rencontre un succès d’estime très grand qui va lui survivre jusqu’à nos jours, ne peut rivaliser avec le triomphe de son ainé. À cela plusieurs raisons : l’univers cyberpunk bien que très goûté du public reste plus limité que les univers médiévaux fantastiques. L’univers visuel d’un monde informatique n’est pas forcément simple à retranscrire et fait en général plus « sec » qu’une pépète à forte poitrine avec sa grosse épée.
Et puis le jeu paraît plus exigeant. Si Magic peut fournir aux joueurs de véritables challenges, Netrunner introduit une dimension de bluff beaucoup grande. Moins de bastons, plus cérébral, le jeu ne connaitra pas les retombées commerciales de son grand frère mais gagnera chez les amateurs le statut enviable de meilleur des JCC.
Je suppose que vous pourriez dire que je souffre du complexe de Houdini, sauf que je ne cherche pas vraiment à sortir des boîtes. Je préfère voir combien de temps je mets pour y entrer.–Wyld Chyld 2.0
La vague des JCC s’arrondissant avec le temps, les éditeurs entendent chez les joueurs des critiques qu’ils vont prendre en compte dans les nouveautés. Le point qui fut le moteur du succès, la collection, devient un défaut car les passionnés réalisent l’investissement plus que conséquent qu’on doit faire pour se tenir à un niveau de jeu élevé. L’ouverture des paquets aléatoires qui enthousiasmaient les débutants rebute maintenant les connaisseurs qui n’y trouvent plus qu’une seule carte pouvant peut-être les intéresser.
C’est ainsi que va se développer le JCE ou Jeu de Carte Èvolutif. Il reprend le même principe de collection même le mot disparaît et il abolit le hasard dans la vente des cartes. Ces jeux se composent désormais de boîtes de base permettant de jouer directement et de paquets recharges dont le contenu est connu à l’avance.
C’est sous cette nouvelle forme, que l’on apprend le retour de Netrunner chez l’éditeur américain FFG et donc chez Edge pour une version francophone. Une petite bombe qui éclate dans le cœur des anciens joueurs heureux de voir le retour du meilleur JCC.
Mais est-ce vraiment ce bon vieux Netrunner ou une simple accroche commerciale ? Ni l’un ni l’autre. Garfield ne sera présent que comme conseiller. Le jeu reprend les bases de l’ancien, gardant la même structure, mais sera modernisé par Lukas Litzsinger sous l’œil bienveillant et malicieux de son papa.
Le jeu est déjà édité aux USA et la version française a subi quelques retards. Edge promet de les rattraper et le prouve en sortant vendredi 5 juillet 2013 la boîte de base et les deux premières extensions. Cela permettra de rattraper l’édition US pour coïncider avec un peu plus tard.
« Android Netrunner » est donc un jeu asymétrique ou un joueur va prendre le rôle d’une puissance Corpo (Haas-Bioroid, Jinteki, Weyland Consortium et NBN) qui règne sur un monde sans politique ou le pouvoir est celui de l’argent et des informations. Ces richesses attirent forcément celles et ceux qui en sont dépourvus. Les pirates (Anarchiste, Criminel et Façonneur) rivalisent d’ingéniosité pour briser les protections et s’emparer des précieuses données qui leur assureront richesses et prospérité. Du moins, s’ils survivent.
Le joueur qui joue la corpo peut gagner de deux manières : marquer 7 points en complétant ses projets ou faire défausser une carte de la main du Runner alors qu’il n’en possède plus.
Le premier cas indique que la corpo n’a pas été assez inquiété et que son travail en cours est hors de portée tandis que la seconde indiquerait plutôt que le cerveau du Runner ressemble désormais à de la crème brulée.
Les projets sont représentés par des cartes. Une telle carte indique le nombre de fois où le projet devra être avancé pour être finalisé. C’est le cœur du jeu pour la corpo mais il ne faudra pas oublier de mettre des bâtons dans les roues de l’intrus sous peine d’être pris de vitesse.
Le temps dans le jeu est symbolisé par des « clics »; ce sont des points d’actions. Il existe aussi des crédits qui représentent l’argent.
La Corpo dispose de plusieurs « serveurs » le QG, les archives, le R&D et autant de serveurs distants que nécessaires. Tout cela est protégé derrière des murs de glace avec quelques mauvaises surprises pour celui qui s’y introduit.
Le Runner doit, pour remporter une victoire, marquer 7 point de projets (pas en les avançant mais en les piquant à la Corpo) ou obliger la Corpo à piocher alors que sa pioche est vide.
Cette dernière condition est la ruine de la corpo qui s’est épuisée à se défendre.
Le mode de jeu du Runner est donc différent mais tout comme la corpo, le jeu laisse les joueurs libres de gérer leurs actions dans le sens qu’ils veulent.
Beaucoup de cartes restent cachées pendant un certain temps ce qui développe le côté bluff du jeu. Le joueur Corpo doit jongler avec ses ressources pour trouver un équilibre entre l’avancement de ses projets et la protection de ceux-ci. Le bluff est une très bonne protection et peu couteuse. Tant qu’il fonctionne…
► Android Netrunner : le Coupé Court sur Tric Trac TV : clic !
► Android Netrunner : L’explication sur Tric Trac TV : clic !
► Android Netrunner, le retour du cyberpunk, notre précédent article sur le sujet : clic !
Alors cela vous fait-il chauffer les implants ?
Rendez-vous la semaine prochaine.
“Android Netrunner”, “Android : Netrunner - Ce Qui Nous Attend” et “Android : Netrunner - Infimes Quantités”
Un jeu de Richard Garfield & Lukas Litzsinger
Illustré par plein de gens
Publié chez FFG
Francisé par Edge
Pour 2 joueurs dès 14 ans
Public : Connaisseurs
Durée : de 30 à 60 min
Disponibilité : 5 juillet 2013
Prix constaté : 35€ boîte de base et 15€ les decks Data