Anno 1800 est une franchise de jeux vidéo PC vieille de 20 ans. C’est sur ce thème que le célèbre Martin Wallace a posé ses valises et nous a concocté un jeu de société pour 2 à 4 joueurs dont les parties durent environ deux heures. Bienvenue au 19e siècle. Un siècle d’industrialisation, de démêlés diplomatiques et de découvertes. Riche d’innovations technologiques, de conspirations secrètes et d’allégeances volatiles, cette époque campe un contexte parfait pour un jeu de la franchise Anno. Anno 1800 vous donne l’occasion d’afficher tous vos talents de leader : à vous de bâtir de gigantesques métropoles, de mettre sur pied des réseaux logistiques, aussi efficaces que rentables, de coloniser un exotique nouveau continent, d’affréter des expéditions aux quatre coins du globe et de dominer vos adversaires sur les plans diplomatique, commercial ou militaire. Tel est le pitch du jeu vidéo, le jeu de plateau va quant à lui mettre l’accent sur les découvertes, le développement et la partie commerciale.
Anno 1800 propose une boite de jeu bien remplie, de très nombreuses tuiles représentant les possibilités de développement, un plateau central pour stocker les tuiles, un plateau individuel mettant en scène votre territoire, des mini plateaux de territoires à découvrir, des cubes pour les différents travailleurs, et une multitude de cartes citoyens/objectifs/découvertes. Bref, le jeu prend de la place et impressionne lors de votre première partie. Le livret de règle est limpide, et l’apparente complexité laisse place à une mécanique parfaitement expliquée que les joueurs vont s’approprier en quelques tours. Le côté expert du jeu n’est pas tant dans ses règles, mais plutôt dans les innombrables possibilités qui vont s’offrir à vous chaque tour et les choix qui vont par voie de conséquence en découler. Le but du jeu va être de marquer un maximum de points, pour la plupart, ils s’obtiennent en résolvant les cinq missions aléatoirement tirées en début de partie et en résolvant les prérogatives des cartes citoyens qui vont aller de pair avec le moindre de vos travailleurs. Anno 1800 est une course aux points dont le tempo est donné par les cartes citoyen qui, lorsqu’un joueur résout la dernière, signe le clap de fin de la partie.
Les tours de jeux sont rapides, sauf bonus spécifique octroyé par une carte, les joueurs vont effectuer une action par tour. Les actions possibles sont au nombre de neuf, mais on peut les regrouper en 3 grandes familles ce qui allège considérablement au final l’effort de compréhension de la mécanique. Ces familles sont : la production, les citoyens, l’exploration. Concernant la production, il s’agira de déplacer vos citoyens sur vos tuiles disponibles pour construire d’autres tuiles vous amenant toujours plus de denrées différentes pour évoluer, des bateaux ou encore des cartes citoyen qui vous apporteront des bonus et des points. Les actions relatives aux citoyens vont consister à échanger des cartes citoyen pour tenter d’obtenir des missions plus accessibles ; faire évoluer vos citoyens (il a 5 types de citoyens qui permettent d’activer certains types de bâtiments) ou encore créer et faire évoluer des citoyens, ou tout simplement tous les récupérer afin de pouvoir les renvoyer au travail plus tard. Pour finir, les dernières actions sont l’exploration grâce à vos bateaux (un autre type de bateau existe qui vous permettra d’acheter aux autres joueurs les ressources qui vous font défaut). L’exploration permet d’agrandir votre plateau de jeu pour poser toujours plus de tuiles, ou de découvrir de nouvelles denrées exotiques, ou encore de découvrir des artefacts et animaux inconnus qui vous font scorer en fin de partie.
Anno 1800 est un jeu exigeant. Iello l’a intégré à sa gamme Expert à juste titre. Si la mécanique est d’une fluidité à toute épreuve et qu’au final les actions du jeu s’intègrent vite, les possibilités de jeux sont très nombreuses avec un foisonnement de développements à disposition. Le jeu est pour ma part un coup de cœur, il est intelligent, passionnant, les tours s’enchaînent très vite et couvrent de nombreux aspects de la franchise. Que l’on soit aficionado du jeu vidéo ou profane, le jeu reste excellent. L’interaction entre les joueurs se cantonne à surveiller les tuiles achetées, le plus souvent il n’y en a que deux par type sur le marché, et à faire des échanges commerciaux pour acquérir chez les autres participants ce qu’on n’est pas en capacité de produire. Le jeu propose une pléiade de cartes objectif dont seulement cinq sont usitées par parties. Le renouvellement des parties est donc assuré dans ce jeu qui gagne en profondeur avec l’expérience, là où les premières parties vous émerveilleront par la quantité de choix à votre disposition.