[Castellion][Equilibrion][Onirim][Sylvion]
Après être revenu sur Sylvion lors du précédent article, Shadi Torbey vous en révèle davantage sur Castellion le troisième jeu de l’Onivers.
Onirim, Urbion et Sylvion, bien que très différents dans leurs mécaniques, leurs objectifs et leurs déroulements, ont en commun d’avoir comme moteur principal la gestion, sur la durée, d’un certain nombre de cartes. Cette gestion implique dans tous les cas une idée de timing: quand jouer/défausser une carte est au moins aussi important que quelle carte jouer/défausser.
Le point de départ de Castellion était tout autre : créer un jeu sans main de cartes à gérer.
Avec Castellion, je voulais que la décision soit instantanée : au début de son tour, le joueur pioche une carte et doit décider immédiatement s’il veut la jouer ou la défausser. Comme il n’y a pas de main de cartes, la gestion se fait sur un autre plan : l’organisation spatiale des cartes posées. Il faut donc construire quelque chose avec ces cartes. Une structure… un bâtiment… Un château !
Après seulement quelques parties de test, je décidai de remplacer les cartes par des tuiles(plus stables, et plus aptes à transmettre la sensation d’une construction).
Par ailleurs, il me semblait intéressant d’avoir un pouvoir relatif à la défausse des tuiles –aussi pour rendre le dilemme poser/défausser plus cornélien. Ce pouvoir servirait à rendre le château plus solide, plus apte à se défendre.
Se défendre… il fallait donc un méchant !
Me vient alors l’idée d’un monstre polymorphe à la The Thing de Carpenter (grand trauma cinématographique de mes 9 ans). Pour vaincre cette entité, le château doit donc changer de forme, non seulement d’une partie à l’autre (pour la re-jouabilité) mais aussi durant la partie !
Pour vaincre cette entité, le château doit donc changer de forme, non seulement d’une partie à l’autre mais aussi durant la partie
Je décidai de ‘scander’ cela en trois attaques, de plus en plus brutales, donc nécessitant un château plus grand, plus fort, pour résister. Ces attaques seront déclenchées par la pose d’un certain nombre de tuiles Traîtres, mélangées parmi les tuiles utilisées pour construire le château. Cela crée un élément de pression: faut-il essayer d’optimiser la construction en prévoyant déjà toutes les défenses pour la deuxième attaque, ou parer au plus pressé, car la première attaque pourrait survenir plus vite qu’on ne le croit?
Les tuiles du château, sont dites tuiles ‘Défenseur’, car elles représentent non seulement une partie du château, mais aussi un défenseur. Il y a quatre types de défenseurs, chacun présentant une couleur et un pouvoir spécifique. Le pouvoir est lié à la défausse de la tuile ; la couleur est liée à la pose de cette tuile, et à sa participation à une ‘formation défensive’.
Car, pour vaincre la Menace, le château doit présenter un certain nombre de formations défensives spécifiques à l’avatar que la Menace adopte lors de son attaque: par exemple, si la Menace prend la forme de la Harpie, il faudra des tours dans le château (c’est à dire quatre tuiles de même couleur alignées verticalement); si elle prend la forme de la Horde, il faudra des lignes de défense (quatre tuiles de même couleur alignées horizontalement)…
Au final, Castellion se présente comme un lointain descendant des puzzles de mon enfance : un puzzle dont la forme est différente à chaque partie, dont les pièces sont toutes compatibles les unes avec les autres et peuvent être défaussées pour aider à la construction, et dont ladite construction doit absolument être achevée avant l’apparition d’un ennemi implacable.
Deux entités jumelles : le Ravage et la Menace.
Deux jeux différents : Sylvion et Castellion.
Une mission : sauver l’Onivers… à vous de jouer!
Shadi Torbey
Castellion
Un jeu de Shadi Torbey
Illustré par Elise Plessis
Publié par Filosofia, Z-Man Games
1 à 2 joueurs
A partir de 12 ans
Langue de la règle: Française
Durée: 20 minutes
Prix: Non renseigné