Ah Wallace !
Oups pardon ! Ah Martin Wallace !
Ah Wallace et ses jeux pas souvent jolis, même parfois austères, où le principal intérêt n'est pas le matériel (sauf Via Nebula !) mais plutôt la mécanique, souvent coopérative et toujours bien huilée !
Revenons à nos moutons, surtout en Australie, et intéressons-nous un peu à la génèse du jeu. En effet ce jeu ne vient pas des terres australes par hasard, non le thème est inspiré du jeu « A Study in Emerald « de Martin Wallace himself, une espèce de suite on va dire, enfin dans le thème, car le reste n’a rien à voir.
!!! ATTENTION LE JEU EST EN FORMAT PROTOTYPE, DES ELEMENTS PENDANT LA CAMPAGNE KS RISQUENT DE CHANGER !!!!
Parlons un peu du matériel, comme ça ça sera fait.
Alors c’est cheap, mais en fait c’est tout à fait assumé, et moi j’aime beaucoup le côté matériel de wargame des années 80, y a un côté nostalgie pour les anciens joueurs comme moi, et puis le matériel, pas foufou certes, est efficace et entre nous ça fait le taf, comme on dit dans le bush !
Car oui ici c’est la thématique à tentacules et la façon de jouer qui sera au centre de votre expérience ludique, oubliez le reste.
Honnêtement, c’est bien une des rares fois, où je suis si satisfait d’un jeu ayant pour thème une partie de la mythologie d’H.P Lovecraft, à savoir le Mythe de Cthulhu. Et pour être un ancien rôliste, et l’avoir même en format tiny sur la peau du mollet, j’ai souvent été un peu déçu par les utilisations à outrance de mon Ancien fétiche.
Ici, le ton est donné, les créatures innommables sont de la partie, et même si chaque joueur a pour but de gagner à la fin du jeu, il va falloir vous entraidez, car Cthulhu et ses rejetons sont partis pour nettoyer leur nappe de pic nic des fourmis envahissantes, et les fourmis, c’est vous !
Pour moi ici Môssieur Wallace se met en danger, il nous propose donc un jeu collaboratif (entraide des joueurs), mais non pas que pour en faire gagner qu’un à la fin, mais surtout pour ne pas perdre tous contre le jeu (résultat négatif d’un jeu coopératif).
Original non ? frustrant aussi, mais vous ne gagnerez sûrement pas à la première partie, faute de vous êtes allié pour combattre les bestioles, ou faute d’avoir élaboré une stratégie d’exploration efficace.
L’originalité qui me plait dans ce jeu c’est vraiment d’avoir su mettre le curseur entre coopération et collaboration, chapeau l’auteur !
Alors sinon comme on peut voir (ou pas, c’est un souci par exemple la lisibilité), sur les plateaux individuels, on va chacun avoir des actions (avec beaucoup de cubes !) pour construire des rails, récolter des ressources, s’accompagner de personnages à pouvoirs divers et variés, à acheter des unités militaires, à construire des fermes (qui sont des points de victoire à la fin, enfin celles encore debout !), à combattre et échanger ses ressources, et enfin à récupérer ses cubes d’actions.
Là-dedans rien d’original, c’est de la gestion d’actions, de ressources. Ce qui l’est plus et qui peut être associé pour certains à un problème ce sont la résolution des combats et du déplacement des entités lovecraftiennes révélées sur le plateau.
Les combats tiennent compte des unités que vous engagerez, de leur distance de frappe, de leur résistance, et c’est là où ça peut grincer, de leur efficacité envers tel ou tel ennemis. Effectivement votre infanterie aura moins de chance de titiller un Shoggoth plutôt qu’un zombie et à contrario votre tank sera plus efficace contre un Mi-go que face à un temple ! Mais là on parle de probabilité parce que les résultats de chaque attaque seront résolus par un tirage de carte qui vous dira si oui ou non votre arme sélectionnée touchera la cible et combien vous allez manger en dégâts physique ou en santé mentale. Et là on a parfois l’impression que les probabilités sont contre nous, mais bon il faut bien un peu de hasard aussi.
Les déplacements des monstres révélés sont gérés par les même cartes, mais arrivent, et heureusement, qu’en cours de partie, au même moment que les cartes événements venant pimenter les tours des créatures (déplacements supplémentaires, apparitions, et autres joyeusetés…).
Ce jeu, finalement, par son thème et son ambiance et sa mécanique, n’est pas à mettre entre toutes les tentacules, il vous faudra un groupe soudé, expérimenté, mais compétitif tout de même pour tirer toute la substantielle moelle de ce jeu, à mes yeux, formidable !
Auztralia est un jeu de Martin Wallace, pour 1 à 4 joueurs, pour des parties de 60 à 180 mn, à partir de 14 ans, édité par Schilmil Games et par Nuts Publishing pour la version française.
Actuellement en financement participatif Kickstarter jusqu’au 29 mars 2018 et c’est ici : Page KS AUZTRALIA