A l’origine, la sortie d’Azul fin 2017, et l’avalanche de prix remportés en 2018, de l’As d’or au Spiel des Jahres, était une petite révolution dans le monde du jeu de société, remettant sur le devant de la scène les jeux abstraits.
Certes, il y avait une thématique, généralement absente de ce style de jeu, mais il n’empêche que cela permit aux auteurs et autrices de jeu de proposer à nouveau ce genre de jeux aux éditeurs, devenus d’un coup moins frileux. Des jeux comme Calico, Mandala Stones, Project L ou Gorinto auraient-ils tous vu le jour sans le succès d’Azul ?
Depuis, deux autres déclinaisons d’Azul ont suivi : Azul - Les vitraux de Sintra en 2018, et Azul - Pavillon d’été en 2019. Ainsi que Mosaique éclatante et Pavillon étincelant, extensions respectivement pour Azul et Azul - Pavillon d’été.
Et alors que d’aucuns pensaient qu’Azul ne serait qu’une trilogie de jeux, voilà que nous arrive une quatrième boite : Azul - Le jardin de la Reine.
Quel beau jardin
Chaque joueuse ou joueur va recevoir un plateau représentant son jardin, où seule la partie centrale est imprimée. Les six autres emplacements, les agrandissements, devant être rajoutés pendant la partie.
Visuellement, le jeu fait d’abord penser à Pavillon d’été. Mais les tuiles n’ont pas la même forme, passant d’un quadrilatère à un hexagone, et multipliant ainsi les possibilités de connexion.
Un des attraits de ce nouvel opus est le changement de mécanique. Là où les précédents avaient une phase de marché développée sur des bases proches de l’Azul originel, celui ci s’en détache nettement.En effet, lors de la phase de marché, qui s’appelle ici phase d’action, on peut acquérir des tuiles ou des agrandissements, OU placer l’un ou l’autre, ou passer.
Et il faut savoir gérer son stock de pièces, qui après acquisition, ne sont pas posées sur le plateau, mais dans son entrepôt, qui n’est pas extensible. Ce qui pourra conduire à alterner des phases d’acquisition et des phases de pose. Et cette dissociation change complètement la façon de jouer avec le « timing » du jeu.
Autre changement majeur, qui va jouer également sur le « timing », la phase de marché ne se dévoile que partiellement au début, réduisant l’avantage important accordé dans son choix au premier joueur, et rajoutant un élément de surprise et d’opportunisme bienvenu.
Premier tour, on pose 4 tuiles sur les agrandissements. Deuxième tour, le premier joueur ayant pris les deux tuiles vert foncé, on dévoile le deuxième agrandissement sur lequel on pose 4 nouvelles tuiles. Troisième tour, la deuxième joueuse ayant pris les deux tuiles violettes, on dévoile un troisième agrandissement. Au quatrième tour, il y a de plus en plus de choix, et la tuile d'agrandissement vide est retournée : on peut désormais la choisir.Enfin, le décompte se fait à chacune des quatre manches, puis à la fin de la partie.
La roue de score tourne d'un quart de tour à chaque nouvelle manche, pour un nouveau storing. En fin de partie, on comptabilisera également les ensembles de trois tuiles ou plus.Et chaque manche a sa façon de scorer différente des autres. Notez que pour accroître la rejouabilité, le plateau de score est imprimé recto-verso, afin de varier les possibilités de marquer des points.
Faut il craquer (encore) pour un nouvel Azul ?
Version la plus experte de la gamme Azul, sorte de version avancée de Azul Pavillon d’été, Azul - Le jardin de la Reine va s’adresser aux amatrices et amateurs de trituration de cerveau et autres salades de méninges. Chaque décision doit être réfléchie, pouvant avoir des conséquences sur le reste de la partie.
Le résultat est vraiment très réussi et très plaisant, mais ne conviendra certainement pas à celles et ceux qui voyaient dans Azul un jeu simple, rapide et accessible au plus grand nombre. Les fans de la saga Azul ne regretteront pas l’achat.
Pour ma part, je reste fan de toute la série, y compris des vitraux de Sintra, souvent le mal aimé de la gamme. Arriver à quatre propositions ludiques aussi différentes tout en gardant quelques gimmicks visuels et mécaniques est une vraie performance pour laquelle on ne peut que féliciter Michael Kiesling, l’auteur du jeu, et l’équipe de développement de Next Move.
Pour quelques détails de plus
Azul - le jardin de la Reine, est un jeu de Michael Kiesling, illustré par le toujours excellent Chris Quilliams. Il se joue de 2 à 4, à partir de 10 ans. Il faut compter une bonne heure à 4, voire un peu plus en cas de crise d’analysis paralysis.
Vous le trouverez chez tous les bonnes boutiques de jeu, pour un prix d’environ 45€
[[Azul](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/azul)][[Azul - Extension "Mosaïque Éclatante"](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/azul-extension-mosaique-eclatante)][[Calico](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/calico)][[GORINTO](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/gorinto)][[MANDALA STONES](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/mandala-stones)][[Project L](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/project-l)]