Pour mon dernier article, j’ai décidé de vous parler d’un jeu pas si récent, mais auquel je joue toujours avec grand plaisir, il s’agit de Bora Bora. Sorti en boutiques il y a presque dix ans en 2013, ce jeu de Stefan Feld représente assez bien son style : réussir à se développer le plus possible en combinant des éléments tout en maîtrisant le hasard des dés. Il fait partie de mes auteurs préférés et je chasse ses productions les plus anciennes avec assiduité.
Dans Bora Bora, vous cherchez à vous développer dans l’archipel en construisant des huttes sur les îles pour installer vos villageois et gagner des ressources, tout en satisfaisant les dieux par le biais d’offrandes. Vous réalisez des actions avec vos dés et l’ordre dans lequel vous les posez a une grande influence sur vos options.
Encore des dés !
Le plateau central représente l’archipel et contient les nombreuses tuiles permettant de vous développer. Ces tuiles sont à placer sur votre plateau personnel pour débloquer des bonus et gagner des points de victoire. Une partie se déroule en six manches durant lesquelles vous faites vos actions, gagnez des bonus avec vos villageois puis procédez à une phase de décompte des points.
Le plateau central et les huttes qui peuplent l'archipel - crédit photo : éditeur
Comme dans beaucoup de jeux de cet auteur, vous utilisez vos dés pour accomplir des actions. En début de manche, vous lancez les dés de votre couleur et devez composer avec leurs résultats. Lors de votre tour, vous placez l’un de vos dés sur la tuile Action que vous souhaitez réaliser à condition que sa valeur soit inférieure à celle des dés qui s’y trouvent déjà. Vous vous dites que c’est facile du coup, il suffit d’avoir des dés de faible valeur. Eh bien non, car plus la valeur de votre dé est forte, plus votre action est puissante, mais les dés forts sont plus difficiles à placer, vous voyez l’idée ?
Y a du boulot dans les îles
Les actions vous permettent de vous étendre sur l’archipel en posant des huttes (qui débloquent de nouveaux emplacements de villageois sur votre plateau personnel), de prendre des villageois pour les ajouter à votre plateau (et les utiliser à chaque manche), de poser vos prêtres au temple (pour gagner des points en fin de manche), de construire des bâtiments en défaussant des ressources (pour gagner des points de victoire) ou encore de pêcher (ça ne rapporte que deux points de victoire, mais c’est mieux que rien).
Le plateau individuel d'un joueur (la partie gauche est une aide de jeu) - crédit photo : éditeur
La dernière action possible permet d’échanger vos points de dés contre des avancées : tatouer des hommes pour avancer sur la piste correspondante (et gagner des points en fin de manche ainsi que la place de premier joueur), ramasser des coquillages avec les femmes, récupérer des offrandes pour les dieux, gagner des cartes Dieu, des matériaux de construction ou des points de victoire. Elle peut paraître accessoire, mais dans les faits, cette action est très utile pour peu que vous ne vous éparpilliez pas trop, ce qui est le risque avec les jeux de Feld.
Récolter les fruits du travail accompli
Une fois toutes vos actions réalisées, il est temps de mettre vos villageois au travail ! Vous pouvez utiliser tous les hommes et/ou toutes les femmes qui proposent un même type d’action et ainsi réaliser une sorte de tour bonus dépendant de votre collection de tuiles identiques.
Enfin vient le temps du décompte intermédiaire des points. On marque des points pour le nombre de tatouages réalisés, les prêtres sur le temple, l’achat de tuile Bijou (en dépensant des coquillages) et la réalisation d’une tuile Tâche (vous en avez trois sur votre plateau et en récupérez une nouvelle à chaque fin de manche, vous devez réaliser les trois dernières en fin de partie).
S’adapter pour l’emporter
Une fois la sixième manche terminée, on procède au décompte final des points. À ceux gagnés durant la partie, on ajoute des points si le joueur a rempli neuf Tâches, récupéré six Bijoux, construit tous ses bâtiments, rempli ses emplacements de construction, posé toutes ses huttes et rempli tout son village d’habitants. Vous gagnez également des points pour vos cartes Dieu inutilisées, les points de vos tuiles Bijou et des points pour les poissons autour de vos huttes. Le joueur ayant le plus de points de victoire l’emporte !
Les cartes Dieu qui nous sauvent régulièrement la mise - crédit photo : éditeur
Bora Bora est un jeu très tendu dans lequel il faut constamment s’adapter. Adeptes de la frustration, passez votre chemin ! Mais si vous aimez composer avec le hasard et aller le plus loin possible avec ce que le sort vous a donné, ce jeu est fait pour vous ! La lutte pour la première place (via la piste de tatouage) est souvent acharnée car cette position vous octroie de nombreux avantages dans le choix de vos actions et de vos tuiles. Les cartes Dieu permettent de déjouer le hasard des dés, une aide bienvenue dans certaines situations. Si vous aimez l’auteur et que vous réussissez à trouver une version d’occasion pas trop chère, foncez !
Je profite de ce dernier article pour remercier Guillaume et Yored pour leur confiance, mes acolytes Lia-Sabine, Raf Park, Lucien et Nargasse, et je n’oublie pas les membres de la première aventure, Johan, Aurélie, Philippe, Christophe et Ludikev. Ça va beaucoup me manquer d’écrire ici chaque semaine. Merci de m’avoir lue et à bientôt peut-être dans les pages de Ravage ;)
Fiche technique
Éditeur : Ravensburger
Illustrateur : Alexander Jung
Nombre de joueurs : 2 à 4 joueurs
Âge : 12+
Durée : 90 minutes