Parfois, il y a des éditeurs qui lisent Tric Trac. Vous allez me dire c’est normal, c’est aussi un peu leur boulot de découvrir avec atterrement les bêtises qui sont écrites ici. Mais pas que ! Il y en a qui scrutent, qui pêchent, qui analysent ou même qui prennent du plaisir à lire chroniques et réactions.
Je crois bien que Blue Orange est de ceux-là. Sans vouloir faire nos présomptueux (pure figure de style vous imaginez bien ;)), il est probable que notre intérêt pour les petits jeux asiatiques ait contribué à l’apparition de petites boîtes sur les étals du marché francophone. Et puis… si nous n’y sommes pour rien, ce n’est pas une raison pour ne pas se réjouir de toutes manières.
Souvenez-vous (ou découvrez), je vous entretenais, il y a quelques temps, de ce minuscule jeu de Seiji Kanai nommé si sobrement « R ». Le voici enfin francisé dans une toute nouvelle version avec moins d’enveloppe et plus de boîte et sous les pinceaux de Christophe Swal.
Pour celles et ceux qui auraient raté l’épisode précédent, il est assez simple de vous redonner le goût de la chose en quelques mots.
D’abord, il faut apprécier les petites sucreries débiles, rapides en tête à tête.
Chacun possède 8 cartes notées de 0 à 7.
Près ? Chacun choisit une carte et la pose devant lui. On regarde : la plus forte bat l’autre. Au bout de 4 cartes gagnées la partie est remportée.
Normalement là vous devriez avoir saisi l’aspect débile de la chose. Passons aux finesses si vous le voulez bien.
Chaque carte est aussi un personnage. Avec un pouvoir. Quand on joue une carte, on applique ce pouvoir.
Exemple :
Je me crois très malin et je joue en premier mon Prince (la carte la plus forte, le 7).
En face, ma cruelle adversaire (j’ai employé le féminin ?) joue sont 0 (bou ! tout faible !) qui est la princesse.
Bon alors j’ai gagné une manche mais on regarde les pouvoirs : Le Prince gagne la manche (normal) sauf… contre le Musicien et la Princesse… Damned ! Regardons le pouvoir de la Princesse : « Si votre adversaire a joué son Prince, vous remportez la partie. »
Ils ont dû vouloir dire la manche non ?
La partie ?
Toute la partie ?
Ok… Une autre…
Alors je ne vous dévoile pas tous les pouvoirs mais le truc c’est qu’une partie dure entre 10 secondes et 1 minutes. Donc on peut faire plusieurs manches. Au fur et à mesure va se créer un historique entre les deux joueurs. Et hop ! Le fameux Double guessing arrive au grand galop ! La dernière fois tu as joué ça à ce moment donc tu vas changer sauf si tu penses que je penses que…
Du hasard ? Pfffff ! Oui forcément…
Vous n’imaginez quand même pas que la vie c’est comme les kubenbois ?
…
Ce n’est pas moi qui ai écrit cette dernière phrase.
Bon alors pour redevenir un peu plus sérieux. Cette édition est très mimi. Il y a des rats en kilt et donc pourquoi pas… Petite boîte solide, thermoformé avec de la moumoutte qui fait luxe. Vous pouvez foncer.
Alors… Vous savez aussi que souvent je défend les versions originales surtout si comme ici elles sont des œuvres d’auteurs qui désirent insuffler leur style en s’asseyant sur les principes boursouflés du marketing baveux de sucre à capturer les mouches. Soit. Sur ce coup là Blue Orange à décidé de nous la jouer royale.
Je ne vous dit rien d’autre que de cliquer ici.
On peut tricher ? Oui. Si vous voulez. C’est juste petit et moche.
Par ailleurs, si vous êtes en train de baver. Je vous conseille de passer un coup de fil à votre boutique préférée de notre part. 500 boîtes seulement ont été livrées. (et sans le truc sur lequel vous devriez avoir cliqué ci-dessus) Les autres sont… quelque part vers l’Asie et n’arriveront que dans un mois ou un peu plus. Donc si vous êtes pressés : zou ! Sinon patientez. Ca va venir. En son temps. Comme toutes les bonnes choses.
« Braverats »
Un jeu de Seiji Kanai
Illustré par Christophe Swal
Publié par Blue Orange
2 à 2 joueurs
Langue de la règle: France
Durée: 5 minutes
Prix: 10 €