Canvas : une toile de jeu

En quelques touches de couleurs, maîtrisez la forme, la texture et le ton. Empilez vos thèmes, placez les éléments. Canvas est un jeu sur l’art, de l’art sur un jeu.

Une touche de couleur

Canvas a été financé sur kickstarter avec avec grand succès, surpassant très largement tous ses stretch goals. Avec la campagne bouclée et les livraisons effectuées, le jeu peut désormais se trouver en boutique avec un joli matériel. Le titre du jeu est simplement étiqueté sur la couverture, et peut être retiré pour ne conserver que l’image. Un trou est même prévu au dos de la boîte pour pouvoir l’accrocher au mur, en parfaite adéquation avec la thématique du jeu.

Le principal attrait du jeu, ce sont ses transparents, chacun représentant un fragment d’image. Une pluie, une personne qui marche, un animal, un cadre ou un grillage. On étale 5 de ces transparents, tirés au hasard, sur le plateau en tissu placé au milieu de la table. Chacun leur tour, les joueurs choisissent un de ces transparents pour l’ajouter à leur main.

Lorsqu’un joueur a trois transparents, il les glisse ensemble, avec un fond, dans une pochette transparente et il constitue ainsi un joli tableau, dont il peut lire le nom juste en dessous, lui aussi composé de mots combinés entre eux.

Galerie d’art

Il y a vraiment un parfum de poésie, et les résultats sont souvent charmants. Néanmoins, la beauté n’est pas le but du jeu. Chaque transparent permet d’ajouter des éléments dans deux des six touches de couleurs que peut comporter un tableau : des triangles, des carrés, des ronds, qui représentent dans le vocabulaire du jeu la forme, la nuance, la texture et le ton du tableau.

Ce sont ces quatre éléments qui seront jugés à la complétion de votre tableau pour gagner des récompenses, en fonction des critères indiqués sur les cartes scores qui ont été tirés au hasard au début de la partie. Parfois, il faut cumuler plein de triangles, d’autres fois il est préférable d’assurer un bon équilibre entre les formes.

Il n’est pas toujours facile d’organiser ses cartes de la bonne manière pour obtenir des points. Prendre un transparent autre que le premier de l’offre coûte des palettes de peinture, que vous avez en quantité extrêmement limitées. Il vous faudra bien souvent vous débrouiller avec des transparents redondants, vous forçant à camoufler les éléments de l’un en plaçant l’autre par-dessus.

En fonction des cartes score proposées, les parties peuvent êtres très différentes. Certains scénarios sont faciles et permettent d’obtenir plein de rubans, d’autres sont très défavorables et forcent vraiment les joueurs à des choix cornéliens. Il existe même un mode solo pour simplement tester votre capacité à faire du score, et quelques « prouesses », des cases à cocher pour vous souvenir de certains succès accomplis au cours de votre partie !

En quête de beauté

Canvas n’est pas un jeu particulièrement difficile. Il est aisé à prendre en main puisqu’il n’y a finalement que deux actions possibles : prendre un nouveau transparent, ou en combiner trois pour former un tableau. Si les joueurs peuvent parfois se disputer quelques transparents, pas de pression, tout le monde aura le temps qu’il veut pour finir ses trois tableaux.

Malgré tout, Canvas peut être prise de tête pour ceux qui se donnent la peine de réfléchir, il y a pas mal d’éléments à considérer, et parvenir à récolter le maximum de points dans toutes les situations nécessite une belle gymnastique d’esprit. Mais ce qui fait la force du jeu, c’est qu’il peut tout autant plaire à ceux qui désirent moins optimiser les points que jouer avec les transparents pour créer du beau.

Je suis quelque part au milieu, j’apprécie la recherche du score, mais aussi celle de l’esthétique. Je fais parfois de mauvais choix pour parvenir à créer une belle image, et j’apprécie d’autant plus un jeu qui me permet de jouer avec autant de profils différents, du joueur chevronné au débutant complet.

Sorti il y a déjà quelque temps, je l’ai découvert pour son retour en stock et j’ai été séduit par son aura enchanteresse.

Editeur : RTIG
Auteurs :

Jeffrey Chin & Andrew Nerger

Illustrations :

Luan Huynh

Joueurs :

1-5
Durée :

30 minutes

Âge :

10+

4 « J'aime »

Merci pour cet article, quelques remarques cependant :

  • “Le titre du jeu est simplement étiqueté sur la couverture, et peut être retiré pour ne conserver que l’image.”
    Je suppose que ça ne concerne que l’édition FR ?

  • “Néanmoins, la beauté n’est pas le but du jeu.”
    Je comprends que ce passage précède les explications des règles de scoring mais je trouve quand même dommage d’indiquer cela en début d’article, surtout qu’ensuite vous évoquez le contraire dans le dernier paragraphe. Comme vous l’écrivez, le jeu peux tout aussi bien se jouer pour le score que simplement pour le plaisir de faire joli tableau à commenter et interpréter ensemble.

Je trouve même que le jeu de base encourage plus cela que la course aux points, qui ne laisse que peu de possibilité de creuser des gros écarts et qui reste, bien que ce soit modulable en partie, très dépendantes des objectifs et cartes tirées. C’est ce qui fait AMHA toute la force et le charme du jeu, qui le fait sortir du lot.

2 « J'aime »

On a pas accroché sur ce jeu et on est bon public. C’est bien. Ça peut être beau. Trop rapide. Mélange d’images oniriques et de symboles mathématiques. C’est bien. Mais pas suffisant pour nous.

Bonjour,

J’ai la VO kickstarter et la boite n’a pas non plus le titre sur sa couverture.

En effet, même chose ici.

Dommage ces retours assez négatifs. J’étais vraiment tenté par ce jeu, mais là clairement, ça me refroidit. D’autres ressentis ?..

Oui, je n’ai pas été clair : c’est l’étiquetage qui me posait question. Mais peut-être m’en suis-je simplement débarrassé et j’ai tout de suite oublié son existence. :wink:

Comme déjà évoqué, je trouve le jeu plaisant à jouer en famille avec mes filles de 7 et 9 ans, en mode “artistique”, où le plaisir est plus dans la création de jolis tableaux que l’on commente ensemble et où le système de score nous sert surtout de contrainte à la création.

Bref, même si ça me prêter à confusion, j’aime beaucoup !

PS : Je n’ai pas encore testé avec l’extension, ses cartes réversibles et signatures, ses nouveaux objectifs et ses ajustements mécaniques. Peut-être que le jeu peut devenir plus intéressant d’un point de vue “scoring/réflexions stratégiques”.

Il y a effectivement le nom du jeu sur l’emballage plastique qui s’enlève pour ouvrir le jeu. C’est un ajout des version localisée par Asmodée Partners vs la version KS