Les "Ok Games" : Et pourtant... ils tournent !!!

Dans un reportage trictrac dédié à Space Cowboys, Marc Nunes disait pour détecter un jeu qui sorte du lot :

  • est ce que tu as aimé ?
  • est ce que tu veux en refaire une ?
  • est ce que tu te vois en faire 10 sur la durée ?
    Si oui, oui, oui, alors le jeu / proto a un potentiel pour durer.

Et par extension, je dirais :
Si oui, oui, non, c’est un ok games
Si oui, non, non, pareil un ok games.
Si non, non, non, je vous laisse deviner…

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Et ce supplément d’âme ne devrait-il pas être à ne pas chercher dans le développement, mais inhérent à la démarche globale de la réalisation, depuis le tout début ? C’est en tout cas ainsi que je le conçois. Et je remarque que le joueur ressent l’âme - puisqu’il est question de ce joli mot ici - mise dans l’objet, quand elle est sincère et pas juste implémentée “pour que”.
En tout cas, merci Guillaume pour cet article.
Florent.

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quoi ! Classer la voie des Pandas dans les OK games … Non, pas possible ! Guillaume, c’est une hérésie ! J’adore ce jeu car il a justement pour ma sensibilité ce “truc en plus” qui fait que je l’adore, le propose à chaque fois… Sorti il y a 10ans, je suis certaine qu’il serait devenu un classique des jeux de placement/déplacements. Seule ombre au tableau, le plateau est relativement difficile à lire car bien coloré, et quand dessus on met en plus tous ses pandas de couleurs avec encore des socles de couleurs différentes, il devient très facile de faire des erreurs… mais sinon, à chaque partie, que du bonheur pour moi! Et pulsar me fait également le même effet, bien qu’un peu moins fort (il manque de pandas :slight_smile: !).

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Je plussoie ton ressenti, Loic, chez nous aussi, dans le nord de l’Angleterre, c’est un des jeux qui sort le plus (avec Brass pour rester local :wink: )

J’ai vraiment dû mal m’exprimer alors… car une fois encore « ok games » n’est pas un jugement de valeur… mais plutôt une réalité économique… La voie des Palads, c’est moins de 1000 exemplaires vendus en VF… le jeu n’a pas trouvé son public, il n’a pas rencontré les joueurs… il a juste… « été » subrepticement puis pfuit… peut-être à cause de son plateau, peut-être à cause de sa « sur-édition »… peut-être… la réalité est là, économiquement… il a, peut-être malheureusement, juste fait « ok, il a été là :/ »

Je lis, je relis, mais finalement je crois que j’ai du mal à saisir le concept : est ce que OK game veut juste dire qu’un jeu s’est mal vendu, est passé à côté de son public pour une raison qu’on n’arrive pas à exprimer, à cause d’une sortie à un mauvais moment, mais que la cause n’est pas la valeur ludique intrinsèque du jeu ?
Dans ce cas, la raison principale reste quand même la profusion de jeux, non ?

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Cher Monsieur,

Je dirais qu’il faut s’extraire du concept “vente” (même si c’est une variable qui a son importance au final) et se pencher sur le concept “partie”. Combien de parties sont jouées. C’est là qu’il faut regarder. Un “Ok Game” serait alors un jeu auquel on ne rejoue tout simplement pas. Même s’il est finalement bien. Parce qu’il est juste bien. Par rapport à celui que l’on a joué la veille et à celui que l’on jouera le lendemain. Alors oui, la profusion de jeux est un peu responsable de la situation, mais pas seulement. Quelqu’un qui joue à 2 jeux par an, malgré les 1500 sorties n’aura pas ce sentiment de “Ok Games” alors que quelqu’un qui passe son temps à tout essayer oui. Donc, profusion de jeux, mais pratique du joueur aussi.

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bonjour Guillaume,
non, vous ne vous êtes pas mal exprimé, mais c’est juste que moi je n’arrive pas à comprendre qu’un jeu comme la voie des pandas ne se vende qu’en 1000 exemplaire (j’ai été soufflée quand j’ai lu cela), et qu’à côté un jeu comme scythe, auquel perso je ne trouve rien de bien (j’ai bien mis perso!) cartonne… Je ne comprends pas…

C’est justement pour ça que j’essayai de concrétiser le concept… de voir qu’il y a du “subjectif” à un joueur, à un groupe de joueurs, à une “communauté de joueurs”… par pays (certains jeux cartonnent dans un pays et font un four dans un autre) et que tout ça se mêle joyeusement…

Et pour répondre à Tsinapah, le Monopoly se vend encore pour plusieurs raisons… d’une part parce que des gens, y ayant jouer plus jeunes, se disent que ça plait encore et l’achètent pour l’offrir sans se poser de questions… ou pour partager un souvenir d’enfance avec leur propre progéniture et contribuer ainsi à continuer la chaîne. D’autre part, parce que des gens, ne jouant pas à autre chose, continuent de s’y amuser vraiment… sans compter les besoins et réalités économiques de Parker, la pub et le marketing… Bref, c’est une réalité, ça se vend (et certainement ça se joue) encore ?

Il y a énormément de paramètres… communication, environnement marketo-économique, instant “i” aussi… et puis dé-corrélation possible à cet instant “i” entre ses propres attentes… et les attentes d’autres… Avec tout ces paramètres, ce genre de situation et de fortes différences entre une “minorité” et une “majorité” devient parfaitement compréhensible… à mon sens :slight_smile:

Je me rends compte que j’ai peut-être ouvert une boite de Pandore… C’est effectivement un mélange, à différent niveau :

  • Valeur ludique intrinsèque du jeu, bien sûr (mais ça ne fait pas tout… un jeu d’un pauvre intérêt ludique a pu fonctionner et un jeu ludiquement intéressant peut aussi passer sous les radars) ;
  • Culture ludique des joueurs, partagée ou non (entre un joueur qui joue à 2 jeux par an comme le dit Phal ou celui qui joue toutes les semaines),
  • Communication (entre un jeu dont l’éditeur même ne parle pas ou celui qui a une campagne de com’ huilée),
  • Marketing (Direction Artistique choisie, voulue, réfléchie… ou pas… cherchant à rejoindre le plus grand dénominateur commun ou le plus petit multiple commun
  • La date de sortie, effectivement… et ce qu’il y avait en face, avant, pendant et après…
  • Et aussi, ce truc indéfinissable, ingérable et non palpable qui fait que “là, ça a marché”… et “là, ça n’a pas marché”…

Bref… pas simple mais diablement intéressant à réfléchir, à essayer de définir, conceptualiser en tentant de garder tous les paramètres… j’adore…

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De quoi faire le thème d’un très bon jeu de gestion.

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@Monsieur Guillaume
J’aime beaucoup, moi aussi, ces sujets qui donnent à réfléchir sans pouvoir aboutir à une certitude.

@Monsieur Phal
Cet angle d’attaque me correspond bien. C’est d’ailleurs plutôt le critère “Ai-je envie d’y rejouer ?” qui me conviendrait le mieux parce que je n’ai pas vraiment le temps de rejouer à cause de mes trop nombreux achats.

Cette question des OK games est finalement centrale dans la gestion de ma ludothèque depuis quelques temps : se séparer des jeux que l’on n’a pas aimé est facile, garder ceux auxquels on rejoue est évident, mais il y a ceux que j’aime bien et dont je n’arrive pas à me séparer parce que peut être que je vais y rejouer… ou pas. Maintenant je sais les nommer : ce sont mes OK games !

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Cher Pawn ! c’est ce qui explique que j’ai beaucoup de mal de me séparer d’un jeu car je sais pourquoi je l’ai acheté, même pour un coup de coeur… et des fois, peu importe qu’il soit joué ou non, je me dis "au cas où… " ou “en terme de culture ludique, il apporte ça ou ça…” ou “j’y retrouve ça, ou ça…”… mais ça donne une taille de ludothèque… euh… grande… :smiley:

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Plaisir !
J’ajouterai, si tu me le permets, que le joueur ressent “l’âme” s’il y est sensible… on voit bien que les grosses ventes de certains objets “purement marketé” et mis là “pour que”… se vendent parce qu’il touche une corde sensible du consommateur, parfois inconsciente et/ou illusoire… et pourtant ça se vend… “Dire qu’il suffirait que les gens ne l’achètent plus pour que ça ne se vende pas” :slight_smile:

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Le “ok game” semble avoir de multiples facettes et raisons d’existence.
Pour ma part je pense que la profusion de jeux nous permet également de tester de nombreuses boîtes dont le style de gameplay nous est nouveau, peu commun ou loin de nos goûts habituels. Des mécanismes vers lesquels nous ne serions pas allés de prime abord mais attirants par l’afflux sur les réseaux sociaux, des buzzes, du matériel et des illustrations toujours plus beaux et de qualité. Parfois il y a de belles surprises hors de nos sentiers battus et d’autres fois cela devient des “ok games” : des jeux testés, pas détestés, pas adorés non plus, mais pas d’envie d’y retourner de soi-même.

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Réflexion très intéressante et dans laquelle je me retrouve pleinement.
A la maison, on appelle ça les “Mouais Games”, mais ça fait moins classe que “Ok Games”.
C’est même devenu maintenant “un de mes critères” pour conserver des jeux dans ma ludo dont les places deviennent trèèèès chères…après 2-3 parties, voir même après 1 seule partie (et c’est là que ça devient dur, on ne laisse pas/plus trop sa chance au jeu), je demande à mes 2 joueurs (compagne ou “femelle” et garçon) à la maison (en plus c’est restreint): “Alors, c’était comment?”, s’il y a au moins 2 “mouais, c’est bien, ça va…”, (pour ne pas me vexer): hop verdict : il n’aura pas sa place dans ma ludo. Pas la peine, il ne ressortira plus car ils préfèreront jouer à autre chose.
3 mouais à la 1ère partie, et là il y a rarement un 2nd essai sauf si vraiment, je sens qu’il peut plaire et que c’était des petits “mouais” pas convaincus.
Ce phénomène s’est grandement amplifié depuis peu de temps avec, tout d’abord, le manque de place dans la Ludo-son ou Maisonthèque (même en cherchant bien dans les recoins, je n’ai plus trop de place) combiné avec la “moultitude” de jeux qui s’offre à nous chaque année, mais aussi par le fait d’avoir maintenant (après quelques années d’expériences ludiques foisonnantes, voire boulimique, et c’est sans doute ce qui occasionne ce phénomène de “Mouais Games”) moultes références, mécaniques, tactiques derrière nous.
Même après avoir fait un écrémage à travers divers articles, vidéos…il y a encore beaucoup de jeux qui nous (me) tentent.
Et parfois, il faut l’avouer, on attend TANT d’un jeu, on a imaginé tant de choses, espéré tant de sensations, d’excitations, que, quand arrive l’ELU, et bien on est parfois déçu, voir grandement déçu, on en attendait (ou imaginait) trop.
Ce qui est assez dingue, c’est que j’ai plein de “Mouais Games” qui datent de mes 1ères années de Ludiste, dont je ne veux (et n’arrive pas) surtout pas me séparer alors que maintenant je me sépare"très" facilement de jeux récents que je considère comme “mouais Games” alors qu’ils sont certainement et même sûrement (si je suis transparent) “meilleurs” que mes 1ères acquisitions. La Nostalgie, sans doute.
Le “rapport affectif” avec l’objet, son “histoire” avec lui, personnellement, est aussi un paramètre important (oh, punaise, à relire, cette phrase est flippante :wink:
L’être Humain est étrange :wink:
Après, je me console en disant que, souvent, le jeu trouve une 2nde vie chez quelqu’un d’autre et que nos “Mouais Games” seront des “Ok Games” chez d’autres voir des “WAOUH Games” chez d’autres encore… c’est aussi ça qui est magique avec les jeux :wink:
Moi, je dis, c’est comme à la cantine: “Si tu ne goûtes pas, tu ne peux pas savoir si c’est bon et si tu vas aimer !!!”
Après, je ne trouve pas que cela fasse “un gâchis de jeux” car avec la “voie parallèle” du marché de l’occasion, la “déception” des uns peut faire le bonheur de joueurs avec moins de “moyens”.

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Toute la complexité des “Ok Games” résumée en 4 interventions;-)

"Même après avoir fait un écrémage à travers divers articles, vidéos…il y a encore beaucoup de jeux qui nous (me) tentent.
Et parfois, il faut l’avouer, on attend TANT d’un jeu, on a imaginé tant de choses, espéré tant de sensations, d’excitations, que, quand arrive l’ELU, et bien on est parfois déçu, voir grandement déçu, on en attendait (ou imaginait) trop. " : Ça serait pas aussi un des travers de Kickstarter et autres Ululle ?