Lorsqu’un jeu de Knizia sort, surtout pour Essen, on peut dire que celui-ci est attendu. Et lorsque vous avez la chance de pouvoir y jouer avant l’évènement, vous avez forcément envie de partager votre avis. Est-ce que le maître a réussi son coup ? A-t-il mit de côté ces mauvaises manies ? A-t-il été original ? Autant de questions qui trouveront réponse dans cet article.
Conquête par jetons
Chaque joueur va s’emparer des jetons à la couleur choisie, en quantité différentes selon le nombre de joueurs, ainsi que des petites maisons. Le but étant d’obtenir le plus de points en fin de partie, en déployant sur les cases ses pièces, tous les jetons étant réversibles, une face bateau et une face terre. À votre tour de jeu, vous pourrez poser un jeton sur une case libre, n’importe où sur l’eau, ou adjacent à un autre jeton qui vous appartient sur la terre. Vous pourrez aussi poser une maison sur la terre, adjacente à l’un de vos jetons. Sur le plateau, à l’emplacement des cercles sacrés aura été dispersés en début de phase les pions en bois (il en existe 5 différents) , que vous devrez ramasser pour gagner des points. Lorsque vous vous posez dessus vous le ramassez obligatoirement, celui-ci restant alors visible de tous devant vous. La manche prend fin lorsque tous les pions en bois ont été récupérés ou lorsqu’un joueur n’a plus de jetons à poser. On passe alors au décompte des points. 4 artefacts identiques vous rapportent 20 points, 3 identiques 10 points et enfin, 4 différents 5 points (mais une seule fois). Ensuite, c’est 4 points par statuette, ainsi que 5 points par île que vous atteignez sur votre chemin le plus long. Enfin vous gagnez autant de points qu’indiqué sur le plateau pour chaque île où vous êtes majoritaire. On note les scores et on passe ensuite à la seconde phase : l’exploration.
On retire tous les jetons que l’on rend aux joueurs, puis l’on retire tous les villages qui se trouvent sur les ruines sacrées. Le tour débute par celui qui a mis fin à la première phase, en suivant les mêmes principes de pose. La fin de la partie intervient de la même manière, de même pour la manière de scorer. On procède alors à l’addition des deux scores pour chaque joueur, celui avec le plus de points remporte la partie !
L’archipel du matériel
Dans cette jolie boite aux allures de vacances paradisiaques, vous trouverez : des jetons pour 4 joueurs, accompagnés de petits pions en forme de cahute, ainsi que des pions en bois (à la forme parfois peu claire) et leur sac, que vous utiliserez sur un grand plateau. Enfin, un carnet de score accompagne le tout. Graphiquement, c’est joli, les pions en bois sont sympas bien qu’un peu grossier, et le carnet est indispensable. Le thermo tient tout ceci en place dans sa belle boite. Une édition très colorée qui colle au thème du jeu, servit par une très belle illustration pour la boite.
Deux phases
Chaque tour est très simple, on pose un pion. Après le tout c’est de savoir où le poser, pour bien se placer, mais aussi bloquer ses adversaires. Il faudra aussi penser au second tour, car les villages restant en place leur disposition sont très importants. Les deux phases sont d’ailleurs assez rapides, presque plus que les décomptes. Le nombre de joueurs sera d’ailleurs assez important. À 2, on a assez de place, car on joue avec le même plateau, même si le nombre de jetons varie, du coup, on ne se bloquera pas énormément, surtout lors de la phase d’exploration. À 3, c’est bien pour se bloquer quelque peu, même s'il y a un risque de 2 contre 1, enfin à 4, c’est beaucoup plus le bazar. Il sera compliqué de parvenir à ses fins, les adversaires étant nombreux, et du coup les ressources difficiles à récolter. En ce qui concerne la durée d’une partie, comptez selon la boite 30 à 45 minutes, ce qui est juste selon le nombre de joueurs. Blue Lagoon étant accessible à partir de 8 ans, ce qui me semble également. Les enfants comprendront la manière de jouer avec le placement des pièces, mais peut être moins la stratégie à utiliser pour scorer au mieux, à la vue de la multiplicité des manières de faire des points. Un mot sur le thème qui, je trouve, ressort très bien ici, aussi bien par le matériel que par les mécaniques. Étant donné que ce n’est pas une spécialité de Knizia, il fallait le dire ! D’ailleurs pour répondre aux questions soulevées dans l’intro, on ressent bien la patte Knizia sur Blue Lagoon. Les deux phases qui se complètent, mais qui se ressemblent pas mal, le coup du chemin formé par les jetons des joueurs, les différentes manières de scorer qui ne seront pas toutes accessibles, ou encore les pions posés au hasard, ce qui pourra avoir une influence sur la seconde phase selon le placement de ses cabanes. Mais le jeu conserve un certain contrôle. Par contre les tours sont assez redondants, certes, on surveillera les autres pour avoir les bonnes ressources ou les bloquer, il y a de l’interaction, beaucoup même, mais les tours se ressemblent pas mal. Et cela est surtout appuyé par le fait de jouer 2 phases qui se ressemblent énormément, certes, la première est capitale pour bien placer ses villages, et la seconde permet d’utiliser à bon escient cette première phase, mais certains joueurs pourront tiquer. Je l’ai remarqué même si cela ne m’a pas dérangé, mais ce ne fut pas forcément le cas pour les autres joueurs avec moi.
Retour de voyage
Blue Lagoon dispose de nombreuses qualités pour plaire, c’est indéniable. Les fans de Knizia seront aux anges, on retrouve sa patte mais enrobée dans une édition de qualité et un thème qui ressort. C’est simple dans les règles, il y a de la réflexion, plusieurs manières de scorer. Vous ne serez pas perdu, surtout que le jeu reste assez accessible même si les nombreuses façons de scorer pourront déstabiliser les novices. Pour les autres qui ne sont pas fans de Knizia (comme ma femme), vous ne serez pas forcément plus convaincus de sa ludothèque en jouant à Blue Lagoon, même si le jeu est sympa, car justement, il reste assez proche de ses anciennes productions. C’est une sorte de résumé de ce qu’il a fait, faisant de Blue Lagoon un jeu qui fonctionne sans accro, mais qui n’est pas forcément hyper original. Il lui manque ce petit quelque chose pour le rendre unique. Un jeu à tester malgré tout pour découvrir un titre sympathique qui pourra vous plaire ou pour initier, un rôle dans lequel il sera assez bon.