La célèbre princesse n’a pas fini de raconter des histoires pour distraire le sultan, et cette fois-ci elle a besoin de vous. Fort heureusement vous pourrez être accompagné dans cette tâche coopérative, et les tuiles feront d’excellents aide-mémoire pour savoir quelle histoire raconter. Pour ma part, je vais me contenter de la critique du jeu pour vous en raconter de belles.
C’est l’histoire d’un mec, enfin non plusieurs
On mélange les tuiles puis l’on pose la première sur la table au centre. Chaque joueur reçoit 2 tuiles. À son tour, on aura le choix entre 2 actions : poser une tuile ou échanger une tuile déjà posée avec l’une de sa main. Une fois, cela fait, on repioche une tuile. Si vous avez échangé, vous devrez poser 2 tuiles au tour suivant sans pouvoir échanger de nouveau pour ce tour-ci. Il faut savoir qu’il est possible de poser ces tuiles n’importe où, à gauche ou à droite d’une autre tuile, toujours à cheval, qu’il est possible de créer autant de colonnes que voulu, mais que chacune ne peut dépasser les 3 tuiles de hauteur. Chaque tuile disposant d’un chiffre unique, d’une couleur (il y en a 4 dans le jeu) et d’un résumé des autres tuiles de la même teinte.
Une fois que toutes les tuiles sont posées, la partie prend fin. On passe alors à la vérification de l’histoire. Chaque tuile doit avoir à sa gauche une autre de plus petite valeur, et à sa droite une plus grande. Si ce n’est pas le cas, la tuile de plus grande valeur est retournée face cachée. On établit alors la plus grande zone pour chaque couleur, et chaque tuile rapporte 1 point, tandis que toutes celles qui sont retournées donnent un malus d’un point également, de même pour les trous. On note alors le score grâce aux 2 tuiles, puis on passe à un second tour où les tuiles défaussées avant sont retirées du jeu, tandis qu’une seule colonne est gardée. Il est possible de jouer à deux ou en solo.
J’ai une tuile
Une boite violine avec notre héroïne, à l’intérieur une règle et un paquet de tuiles bien épaisses, voilà le contenu. Graphiquement, c’est léger, comme un conte, ça tient la route, c’est mignon et ça colle au thème. Le système pour noter le score est bien pensé. Bref rien à redire, nous sommes devant une très bonne édition.
Puis trop n’en faut
La première chose que j’ai retenue, c’est la simplicité des règles, même si le point sur la vérification m’a demandé quelques retours à la règle pour être sur de mon coup. Pour le reste ça se joue hyper vite, c’est fluide. Le côté coopératif est sympa, idéal pour jouer en couple, même si le mode solo l’est tout autant. Les parties s’enchaînent sans mal. On pose une tuile, on essaie de composer avec sa main et d’anticiper, simple, mais efficace ludiquement. Je n’aurais qu’un reproche à faire au jeu, son thème et surtout cette entrée en matière qui nous place dans la peau d’un narrateur et qui n’aura aucune incidence dans le jeu. Seuls les chiffres et les couleurs comptent au final. Pour le reste, c’est du tout bon, si vous accrochez. À partir de 12 ans (avant, si vous voulez mon avis) pour des parties de 15 minutes environ, et parfaitement accessibles à tous, sans problème !
En duo ou en solo ?
Capsicum Games continue son exploration ludique des jeux atypiques, et cela n’est pas pour nous déplaire. Shahrazad est un jeu assez original, simple, mais qui ne plaira pas à tous. Il est très accessible, mais la rapidité de ses parties le classe assez vite dans les jeux vite joués, et certains n’auront aucun doute à tacler sa durée de vie, même avec son système de score. Il est vrai qu’il est redondant, mais ses phases sont rapides et l’on aura à cœur, si vous accrochez au jeu, de vouloir améliorer son score. Mais comme avec tous les jeux un peu atypique, cela se fera plus au ressenti, presque à la poésie qui s’en dégage, à la simplicité qui l’habite. Vous ne risquez rien à l’essayer et c’est ce que je vous invite vivement à faire afin de découvrir un jeu original.