Derrière ce nom parfaitement imprononçable se cache un jeu de Reiner Knizia, au thème assez étrange puisqu’il s’agit de réception de haut standing. Mais le monsieur est un habitué de ce genre de surprises. Et au fond on le sait tous, ce qui importe c’est la mécanique. Alors justement que nous réserve Wiener Walzer de ce côté-là ? Vous n’allez pas tarder à le savoir.
Maintenant que deviennent les valses de Vienne
Comme souvent avec les jeux de Knizia, les règles ne sont pas très compliquées, pourtant elles cachent une certaine profondeur. Selon le nombre de joueurs vous placerez plus ou moins de jetons buffet et invités neutres faces visibles sur le plateau. Chaque joueur prend ensuite ses invités à sa couleur, et créé une pile de pioche. Le but du joueur : obtenir le plus de points en fin de partie. Pour cela il va devoir créer le plus de séries complètes (5 jetons buffet), et faire danser le plus de personnages à sa couleur afin de gagner des points.
A son tour de jeu, le joueur pose le pion qu’il vient de piocher n’importe où dans la salle de bal et récupère le jeton buffet qui s’y trouve. Si lorsqu’il pose son jeton, l’un des invités adjacents se retrouve encerclé par les autres invités ou le bord du plateau, cela déclenche une danse. Il faudra alors obligatoirement que ce soit un homme et une femme, et cela concernera l’invité encerclé et le jeton possédant la plus haute valeur. Les joueurs concernés par les couleurs des 2 invités dansants additionnent les valeurs de chaque jeton et les ajoutent à leur score. Deux joueurs différents pourront donc gagner des points.
Une fois tous les jetons joués, on ajoute les points gagnés avec les séries, le joueur ayant le plus de points remporte la partie. Le jeu propose une variante avec des cartes où des actions obligatoires seront ajoutées dès qu’un joueur pose un jeton de valeur 0.
Les illustrations
Je veux m’en débarrasser de suite, car il faut bien le dire je préfère de loin vous parler du jeu en lui-même. Il ne vous aura pas échappé que les graphismes sont assez « mauvais » voir moches, tout comme le thème qui est assez moisi, et assez éloigné de la classe de Maitre couturiers. C’est comme ça, c’est un fait. En même temps coller Knizia, qui a les thèmes les plus plaqués des jeux de société avec Piatnik qui se sont fait un point d’honneur de nous proposer des jeux assez laids ou parfois justes moyens au niveau graphique, ça ne pouvait décemment rien donner de bon. Donc voilà vous êtes prévenu c’est laid, ce qui a moins le mérite de proposer quelques tranches de rigolades. Mais on s’en fiche l’intérêt n’est pas là et moi j’en suis débarrassé.
La qualité du matériel quant à elle n’est pas mauvaise. Le plateau se tient bien, de même pour les cartes et les jetons. Il ne sera pas toujours aisé de les récupérer, mais rien d’insurmontable. Il n’y aura pas grand-chose à redire sur l’édition du jeu si seulement les graphismes ne nous faisaient pas avoir un infarctus à chaque tirage. Mais voilà s’est dit passons au jeu.
Allons danser maintenant
Après une mise en place un peu longue, le jeu peut débuter. Si les premiers tours sont assez faciles, les suivants le seront bien moins, car les meilleures places seront très vite convoitées. Votre meilleure chance : placer vos invités de valeur 0 près des invités des autres joueurs pour ainsi les stopper. Bien entendu la chance ne sera pas toujours de votre côté, et ce que vous piocherez ne vous conviendra pas forcément. Mais il faudra faire avec et vous adapter à la situation. Si les jetons buffet n’auront que peu d’incidence sur le score final, bien se placer et réaliser les meilleurs combos de danse sera primordial pour remporter la partie. Mais prenez garde à ne pas donner trop de points à vos adversaires. Et pour cela il faudra parvenir à bien se placer près des invités neutres, afin d’en récolter le plus de points. Si les règles sont simples, parvenir à mettre ses invités les plus importants aux bons endroits ne sera pas toujours facile, et il faudra faire preuve d’adaptation pour retomber sur ses pattes après un vol manifeste d’une place bien gardée.
M’accordez-vous cette danse ?
Wiener Walzer est un jeu accessible. Les règles sont simples, il faudra juste bien saisir le placement des invités et la conséquence de ce dernier sur la danse ainsi déclenchée, mais rien d’insurmontable, loin de là. Les 8 ans indiqués sur la boite ne sont donc pas usurpés. Après le jeu risque d’avoir du mal à trouver son public, car le thème n’enchantera pas les hommes, et les femmes de goûts auront également du mal devant ses graphismes venus des années 90, quant aux enfants j’ai bien peur qu’ils n’y viennent pas de leur plein gré. Seul le nom très connu de Knizia pourra interloquer les plus curieux.
Au niveau de la durée de vie, la pose de départ et le tirage des jetons étant aléatoire, le jeu n’aura pas de mal de ce point de vue là. De plus, la variante avec les cartes apporte un certain renouveau, mais aussi une difficulté supplémentaire. Car comme souvent avec les jeux de Knizia, il est simple de les comprendre, mais plus difficile de les apprivoiser.
Trois petits tours et puis s’en vont
Wiener Walzer est un jeu classique, mais tous les sens du terme. Aussi bien au niveau de ses graphismes, que de ses mécaniques. Tant et si bien que j’ai presque eu l’impression de me trouver devant une réédition d’un vieux jeu. Pourtant, celui-ci possède des mécaniques qui tournent très bien, des parties assez rapides, mais également très tendues. Le jeu fonctionne bien et propose même un certain challenge. Mais il faut dire que son thème et ses graphismes ne l’aident pas. Certes ça ne sera jamais un grand classique, d’autres jeux proposent une expérience similaire, voire plus riche, même chez le maitre à l’ouvrage dans ce jeu. Mais cela ne l’empêche pas d’être sympathique et de bien tourner. À vous de voir si vous avez envie de lui laisser une chance ou non, surtout que vous risqueriez de ne pas être déçus.