[Iquazù]
Lorsque le film Avatar rencontre le monde des jeux de société, ça donne Iquazù. Le dernier né de la collection « Soirée Jeux » de chez Haba. Après quelques titres intéressants, parfois réussis ou non, il est temps de voir ce qu’il en est de cet Iquazù.
Au fil de l’eau
Le but ne sera pas forcément original, car il faudra simplement avoir le plus de points en fin de partie. Pour cela à votre tour de jeu vous aurez le choix entre 2 actions : soit piocher 4 cartes dans la pioche, soit ajouter une gemme à votre couleur dans un interstice de la roche, en défaussant autant de cartes de la même couleur que le chiffre de la colonne où vous désirez poser votre gemme. Par exemple si vous désirez poser une gemme bleue dans la troisième colonne vous devrez défausser 3 cartes bleues. Dès que la première colonne est remplie, on procède alors à un décompte. Le joueur avec le plus de gemmes à sa couleur dans la colonne remporte le nombre de points marqué en dessous, idem pour le suivant et le suivant encore si vous jouez à 4. En cas d’égalité c’est le joueur qui a une gemme le plus proche du bas qui l’emporte. On en profiter aussi pour regarder les majorités à l’horizontale entre toutes les colonnes, pour remporter ainsi des bonus, utilisables pendant son tour. Une fois cela fait, on avance le cache et l’on dévoile les nouveaux bonus. La partie prenant fin lorsque la dernière ligne est comptabilisée, le joueur avec le plus de points l’emporte.
Colonnes d’eau
Le moins que le puisse dire c’est qu’Haba n’a pas été radin sur le matériel et l’édition d’Iquazù. Il y a beaucoup de matériel, entre le plateau, le cache, les longues tuiles, les cartes, les gemmes, ou encore les boites à monter, il y a de quoi faire. On sent d’ailleurs dès l’installation de la première partie que l’expérience de jeu a été prise en compte pour être la meilleure possible avec un matériel qui lui rend hommage plutôt que de faire des coupes budgétaires. C’est ainsi que les longues tuiles glisseront sur des tiges en plastique, encerclées par un cache évidé fort sympathique, ou que les pions à votre couleur seront de jolies gemmes en plastique plutôt que de banals pions en carton. Graphiquement le jeu est également très joli, c’est frais et bien réalisé. Bien entendu ça lorgne du côté du film Avatar, mais qu’importe, car la maitrise de l’édition est totale et cela nous donne un résultat vraiment à la hauteur et qui donne envie d’y jouer. Un excellent point !
Incrustation
Le jeu est vraiment simple d’accès, par contre il n’est pas dénué d’intérêt et même de stratégie pour autant. Car nous sommes devant un jeu profond où chaque action compte, et où le hasard n’est pas si présent que cela, si ce n’est dans la pioche et la disposition des tuiles et bonus. Tout le reste dépendra de vous et de votre manière de jouer. Soyez attentif, prévoyant et un brin opportuniste pour obtenir le maximum de points. Si jamais vous avez le malheur de perdre, n’ayez aucune crainte le jeu est à ce point sympathique que le score final n’a que peu d’importance. Le système de coulisse est très bien pensé, même s’il faudra faire attention en posant vos gemmes, et les décomptes ajoutent une vraie pression sans pour autant couper le rythme du jeu, qui reste assez soutenu grâce au nombre d’actions limitées. D’ailleurs les décomptes qui peuvent arriver assez inopinément, contrebalance complètement le jeu avec les bonus que cela offre, surtout si plusieurs décomptes se font à la suite. Le jeu est prévisible, mais il se renouvèle malgré tout très facilement et offre des parties toujours différentes. Surtout que celles-ci sont assez rapides.
Le jeu se joue d’ailleurs très bien de 2 à 4 joueurs. Bien entendu le jeu sera plus prévisible à 2, mais aussi plus punitif, mais il reste parfaitement agréable. Les 10 ans donnés sont justes aussi, car il faut parvenir à voir un peu plus loin que le tour en cours. Il est également accessible à tous, même aux novices, mais les experts ne devront pas le bouder leur plaisir, car il offre une expérience vraiment tactique et très intéressante.
Frais comme une oasis en plein désert
Ce cru 2017 de la gamme Soirée Jeux est vraiment très bon, et ce n’est pas Iquazù, qui est une excellente surprise, qui viendra me contredire. Nous sommes face à un jeu très intéressant, tendu, malin, fort joli, mais aussi tactique et qui offre une belle courbe d’apprentissage. Une réussite en somme, surtout que celui-ci s’adresse sans mal à un public très large. Un excellent gateway, et un excellent jeu tout simplement !