Un poisson d’avril pas vraiment frais !

Hier, lundi 13 septembre, un internaute nous informe que Days of Wonder fait la une de certains tabloïds anglais. “Small World” est pointé du doigt. Une femme aurait laissé mourir son chien et négligé ses enfants pour pouvoir s’adonner à la version On line de jeu de Philippe Keyaerts !
Quoi ! Comment !? Mince. Ni une ni deux, comme chez Tric Trac nous aimons approfondir, nous allons voir la news sur www.dailymail.co.uk. Et là, paf « Addicted to a fantasy world: Mother obsessed with computer game let her children live in squalor and left her dogs to starve to death » ce qui se traduit en gros par « accro à un monde fantastique : une mère obsédée par un jeu informatique laisse ses enfants vivre dans la misère et ses chiens mourir de faim ». Le tout illustré par des images de la boite… Ni une ni deux, comme chez Tric Trac nous aimons approfondir, nous avons passé un coup de fil à Adrien Martinot, un des responsables France de l’éditeur. Et là, surprise, inquiétude à base de « Non !!! Quoi ? Non !!! Quoi !!! ».
On analyse la page en question et des détails sont intrigants. En effet, la dame aurait découvert le jeu via une invitation Facebook en 2009. Sauf que le “Small World” de DoW n’existait pas en ligne à cette époque. D’ailleurs, la seule version informatique qui existe est celle disponible sur iPad, et elle est arrivée il y a quelques semaines. Allez, la conclusion est rapide, c’est un fake (un faux), un truc pour déconner de la plaisanterie. Sauf que non. L’info est reprise ailleurs. L’info est même reprise partout en Angleterre. Parce que les journalistes anglais on fait une erreur. The boulette. L’info est vraie, une femme a bel et bien laissé ses enfants vivre dans une porcherie, ne faisant plus le ménage, ne faisant plus à manger, mais c’est parce qu’elle jouait à « SmallWords » avec un S. Et ce petit S fait toute la différence.
« Smallworlds » avec un S est un jeu online. Une espèce de genre de « Sim’s » qui n’a rien à voir avec le jeu de Philippe Keyaerts. Mais voilà, il est trop tard. Days of Wonder est pointé du doigt. L’image de la boite du jeu récompensé à Cannes par le prix spécial du jury du jeu de l’année est associé à « L’addiction vous guette, c’est le mal, attention ! ».
Alors que faire ? Days of Wonder est un peu embêté quand même (on le serait à moins). Il va falloir faire un démenti. Mais la presse anglaise va-t-elle jouer le jeu ? Va-t-elle reconnaître son erreur ?
Tout ceci met en évidence la façon dont travaillent certains journalistes, comment une certaine presse utilise internet. Sans vérification, sans investigation. Parce que bon sang de bois, ce n’est pas difficile de passer un coup de fil à une entreprise afin d’avoir des renseignements. Surtout si celle ci risque de se retrouver mise à mal par une accusation infondée.
Maintenant, ce qui serait bien, c’est que Days of Wonder face du jujitsu en utilisant cette erreur pour avoir un bon coup de projecteur sur cet excellent jeu qu’est “Small World”. Ils ont fait un démenti sur leur site, il serait parfait que les médias généralistes d’importance relayent cette info, car elle est tout de même assez incroyable ! Oui, c’est un coup à perdre sa licence Apple ça.
La page sur le Daily mail : cliquez là
la page sur le Sun : cliquez ici
le démenti Days of Wonder : cliquez là
Le fameux jeu en ligne avec l S en plus : cliquez là
“Small World”
un jeu de Philippe Keyaerts
pour 2 à 5 joueurs
édité par Days of Wonder