Super idée et un beau geste de le laisser accessible aux non-abonnés en live
23:10, c'est bon je suis au courant... Les fourbes.... ;)
Tout acte de création peut être considéré comme artistique et culturel pour celui qui l'analyse.
Maintenant de l'acte créatif, explorant l'inconscient pour communiquer cet inconscient sous une discipline artistique : figuration, son organisé, art plastique; il en résulte pour le public bien des expertises : analyse de la création, réaction vis à vis de cette création et finalement sensation devant cette création.
L'intention reste à l'artiste... l'utilisation reste à l'utilisateur...
L'acte créatif, lié ou non à l'inconscient, lié ou non à la sensation permet à l'invisible de prendre forme.
Là où l'art sert donc à l'invisible de prendre part, le jeu repose surtout sur les mécanismes, sur le matérialiste (sociétale?) en fait... pourtant une réflexion (de jeu) reste invisible, mais le sel, ou l'unité de ce mécanisme, sera, sur un plateau matérialisé. l'Art aussi finalement : une toile, une sculpture etc...
Mais la grande différence entre l'Art et le jeu est ce que le public en fera... l'interprétation et l'utilisation de l'Art permet au public d'utiliser cette création comme il l'entend, de laisser libre court à la psyché face à l'objet ou musique... Par contre, le joueur lui sera obligé de suivre une règle, cloisonné devant une mécanisme huilé ne permettant finalement que peu (pas) de liberté d'utilisation en dehors de cette règle.
Objectivement, les jeu à l'Allemande témoigne bien de ce matérialisme occidental, cette droiture (règle), cette volonté de travail (le meeple ouvrier), on ne peut plus cartésien. Les américains trasher, guerrier dominant etc...
Ces jeux aussi finalement témoignent d'inconscients collectifs territoriaux... Cet angle devient culturel.
Maintenant l'acte créatif ...
Là aussi le créateur se devra être lié non pas à une possibilité de créer de façon libérée comme le ferait peut-être un jazzmen, ou un peintre... Il serait alors à placer plutôt du côté du cinéma où la création sera ici, au cinéma, encore moins libérée dans sa réalisation technique. Le langage cinématographique lui aussi est finalement cloisonné même s'il est perpétuellement en évolution, je le compare à l'empirisme... empirisme des sens, du feeling. Le jeu pourrait un peu s'y rapprocher mais devra surtout s'en éloigner, comment d'une partie de jeu qui ne se voudrait pas trop directrice, commencer à jouer avec les sensations des joueurs de façon aussi ordonnée qu'au cinéma... ce serait quand même contraire au jeu, le but était de choisir une voie différente, contraire ou dominante face à des adversaires.
On lorgnera alors vers une direction de jeu didactique où l'utilisateur sera libre, libéré, communicatif... puis on se rendra compte que l'on est finalement plus dans l'éducatif que dans l'Art; et que cela existe depuis longtemps.
Donc au final, un jeu de plateau est-il un objet artistique ?
je ne sais pas, finalement... un cours d'un prof l'est-il ? une formule scientifique l'est-il ? un jeu télévisé l'est-il ?
En tout cas, ça emprunte pour certains, comme outil, l'Art figuratif...
L'utilisation des mécanismes deviendra-t-il artistique ? je ne pense pas.
... Tiens, voilà que je range mes carte Android Netrunner...
Ben là, ce genre de jeux est-il une exception à ce que tentais d'exprimer ?!
On se retrouve devant une trame qui évolue pendant des mois, des années; et qui asticote l'utilisateur et le rend créateur lui-même de son deck. On en jubile et se demande comment les créateurs bossent.... là, il doit comme au cinéma y avoir un fil conducteur sur les sensations, la trame et les mécanismes tout en devant faire participer les utilisateurs.
Ce serait intéressant un reportage sur ces gars-là et comment ils bossent.
Autant dire que la création d'un jeu de société est un acte créatif, je n'y vois pas grand chose à redire, autant dire que c'est artistique, ça me semble déjà plus litigieux.
Un jeu étant basé sur des mécanismes, la création est déjà en elle-même immatérielle (même si elle se concrétise par la suite par un objet réel la plupart du temps).
Honorable @Monsieur Phal
Dépéchez vous de mettre en ligne alors, y'en a qui bossent le jeudi après midi !
En ce qui me concerne, ce qui est sûr, c'est que ces derniers temps, je fais du lard !!!
C'est dans Picto Patato ça ?
Très bonne initiative! Je ne pourrais pas assisté au live à cause du boulot mais je suis impatient de voir la VOD. Bon débat à tous!
Vivement !!
C'est toujours très intéressant d'avoir les points de vue des professionnels. Si en plus ils s'expriment bien, c'est le rêve !
Dans le milieu du jeu, tout n'est que coucherie et procréation artistique !
Le débat a un intérêt théorique, bien sûr, mais à mon sens surtout pratique pour les créateurs de jeu, notamment en France. Leur statut juridique/social/fiscal n'est pas encore totalement stable, me semble-t-il. C'est peut-être l'une des professions "atypiques" les plus "récentes" à prétendre entrer dans la sphère des "artistes" et des oeuvres de l'esprit, comme l'on fait auparavant des métiers aussi divers (et aux réalités aussi difficilement compréhensibles de l'extérieur) que photographe, traducteur, chorégraphe, etc. Tous les auteurs de jeu arrivent-ils par exemple aujourd'hui à intégrer facilement le système Agessa (qui gère la Sécu et la retraite des auteurs) ? Parviennent-ils à intégrer le régime fiscal des salariés, auquel ils peuvent prétendre de droit s'ils sont entièrement rémunérés en droits d'auteur (ou leur impose-t-on d'office de se déclarer en Bénéfices Non Commerciaux, ce qui est normalement contraire aux textes) ? Etc.
Ben, pour le côté juridique.. Je pense que les auteurs de jeux préfèreraient VACHEMENT être considérés comme "auteurs"... Au sens Artiste indé... C'est un statut beaucoup plus avantageux sur les charges que celui qu'ils ont aujourd'hui... A savoir, entrepreneur... Mais je crois pas que le débat se posera sur ces sujets.
Ahhhhhhh le retour des Débats sur la TTTV !!!
Il y a de ça quelques années (2O13), nous nous sommes faits interviewer par L'artocrate web-Fanzine !!! L'objet était de présenter le KQJ mais chose inattendue, la question surprise (à 5'05) : "Le jeu, peut-il être considéré comme un Art ?"
Voici le lien vers la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=W-vcQQHI4qs
Vous aurez notre réponse juste après !!! ;-)
Je me permets de partager car il me semble que c'est dans le thème du jour !
Comme l'a évoqué Eolindel, la création pour la création n'a pas de caractère artistique tant qu'elle n'a pas une représentation matérielle.
Que ce soit musicale, picturale ou autre.
@piero : si leur statut courant est "auto-entrepreneur", ça "confirme" en effet qu'ils ne sont pas (administrativement parlant, j'entends) considérés comme "auteurs", et donc qu'ils ne perçoivent pas à 100% des droits d'auteur (quelle que soit la forme que ça prend : primes à la commande, droits différés sur l'exploitation, etc.). Pour moi, cet aspect-là de leur activité est intimement lié à leur (non-)reconnaissance en tant qu'auteurs, vis-à-vis de la société et des institutions, en tout cas.
Bonjour,
On en parle dans un sujet sur le forum ici.
@Totoche : En fait, c'est plutôt : une oeuvre de l'esprit nait à partir du moment où elle est suffisamment matérialisée. La reconnaissance du processus de création en art vient ensuite dans un deuxième temps.
@ Sylvano : Les auteurs de jeu sont théoriquement des auteurs d'oeuvres de l'esprit. Le statut d'auto-entrepreneur ne leur est pas adapté car ce statut exclut les revenus versés sous forme de droits d'auteur.
"Tous les auteurs de jeu arrivent-ils par exemple aujourd'hui à intégrer facilement le système Agessa (qui gère la Sécu et la retraite des auteurs) ?"
Non, principalement, en raison d'une rédaction pas assez explicite de l'article L. 112-2 du CPI.
@Thot : oui, je sais tout ça, je maîtrise un peu la question, étant moi-même auteur. Ce que je voulais dire, c'est que les auteurs de jeux ont (encore) le c... entre deux chaises. Ils relèveraient logiquement du régime des auteurs, mais visiblement, dans les faits, on les contraint à l'auto-entreprenariat, qui n'a effectivement rien à voir. Moi, je suis traducteur dans l'audiovisuel (oui, je sais, objectivement le rapport ne saute pas aux yeux, mais il a une justification historique liée au cinéma), mais j'ai en effet la chance d'être explicitement cité dans les textes parmi les professions artistiques qui produisent ces fameuses oeuvres de l'esprit.
On peut pinailler sur le titre ? Le mot "acte", dans sa brutalité, me gêne. Je pense que la question est plutôt de savoir si le jeu est une création artistique, ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
Sinon, il y a des auteurs de jeux qui se déclarent comme auteur, d'autre comme auto-entrepreneur. Cela dépend un peu de ce qui les arrange, un peu de ce que pense leur comptable, un peu de ce que pense leur contrôleur des impôts. Le point de vue des Agessa n'engage d'ailleurs pas les impôts, et réciproquement. Et d'une certaine manière, le flou arrange pas mal de gens, et il n'est donc pas nécessaire d'y toucher.