Descartes Meissonier ferme ses portes

C'était ma boutique également... Dans laquelle j'étais un client fidèle pendant plusieurs années: jeux de rôles, cartes Magic, jeux de plateau... Tout y est passé.

C'est triste mais pour moi, c'est surtout un signe de changements dans les modes de consommation du jeu et les habitudes des gens.

Mon club de jeu a aujourd'hui disparu... Pourtant, ce ne sont pas les ventes en ligne qui en sont la cause... Je crois qu'il y a tout simplement moins de clients ou que ceux-ci consomment moins.

La mode des jeux de rôles est passée, la mode des jeux de cartes à collectionner est passée... Je ne sais pas ce qu'il en est des jeux de plateau. Si je regarde mon propre cas, la mode de la consommation effervescente est passée: il y a trop de jeux et pas assez d'occasion de jouer. Là, où le jeu de rôle proposait des scénarios à usage unique, le jeu de plateau propose une expérience renouvelée... Après la quête des meilleurs jeux, j'ai fini par m'arrêter sur une sélection restreinte à mon goût et à résister aux sirènes de la nouveauté... Je me demande si d'autres ne sont pas dans le même cas. Bien sûr, ça, c'est peut-être les tendances de l'arrière garde. Le fond, c'est bien que "video (games) killed the hobby (games) star" (air connu).

C'est dans cette boutique que j'ai acheté l'intégrale (ou presque) de Ludodélire, les Fiefs, Royal Blood, plein d'IT, des wargames... Dans les années 80.

Tempus fugit...

Bonne chance à tout ceux qui travaillent dans cette boutique.

j'pense que c'est plus une question de mentalité. Jeux vidéo et "sur table" peuvent ne pas être si éloignées (ma façon perso de pratiquer le jeu vidéo reste préférentiellement très proche: jeux à plusieurs en présentiel. Si tu aimes ces jeux vidéo là c'est très proche du jeu de "société")

A ce moment là j'y verrais davantage un essor de la valeur individualiste ("je joue tout seul c'est mieux puisque pas de contrainte et besoin de personne, j'fais c'que j'veux quand j'veux et si un jeu nécessite d'autres humains le net me les fournit sans avoir de contrainte supplémentaire")

Egalement peut-être une couille à un moment donné dans la transmission du goût pour les jeux de "société", de parents à enfants (plus commode certainement de laisser les enfants devant la télé que de leur apprendre à jouer ou jouer avec eux) et de joueurs à amis non-joueurs (bon on peut pas les forcer mais l'image de geek qu'on se construit au moins en partie volontairement peut aider les non-joueurs à voir ça d'un oeil réticent...)

@chinois27: tu as raison quand tu dis que c'est une question de mentalité,mais après je ne suis pas d'accord avec toi: je joue aux jeux vidéos seul, je deteste les jeux en ligne etc j'aime les zelda, mario bref les jeux solo, et pourtant j'adore jouer aux jeux de société "en vrai" avec des amis, alors jeux videos et jeux de société ne sont pas incompatibles, meme si on y joue differement comme moi.Comme tu dis: la couille est dans la transmission du jeu de société, et aussi du manque d'info: c'est fou le nombre de gens qui pense encore que jeux de société égale forcément Monopoly, Bonne paye, voire au mieux un jeu "nouvelle génération" le Jungle Speed!Les gens ne sont pas beaucoup au courant des pepites ludiques qui sortent depuis 10ans,mis à part par le bouche a oreille de certains fans, qui ne suffit pas à créer de nombreux consommateurs et donc nos boutiques préférées doivent fermer.(les prix des jeux ne sont pas forcément en cause: un Smallworld a 45€ (donc cher) sera toujours moins cher qu'un jeu ps3 a 70€ et aura une durée de vie plus longue!)

Le jeu de société en France se porte très bien, n'en déplaise à certain:+7% en 2007.

Les grandes surfaces s'y mettent et forment leur vendeurs.

La diversité des joueurs et surtout des joueuses est en pleine expansion.

Et même si l'offre est plus que plétorique, chacun arrive à s'y retrouver car justement il existe encore nombre de boutiques en dur qui font leur boulot convenablement et amènent de nouveaux joueurs au jeu.

Les geeks ne sont pas représentatifs de la clientèle classique d'une boutique, heureusement.

Arrêtez de théoriser sur les raisons de la fermeture de Jeux Descartes Meissonnier. La vérité est ailleurs.

Il n'empêche que cela fera un grand vide dans le milieu du jeu et je transmets tout mon soutien et ma reconnaissance à l'équipe de la boutique.

Une boutique spécialisée qui disparaît c'est toujours évidemment un manque mais n'allons pas nous culpabiliser, nous les consommateurs. On achète où on veut, quand on veut et surtout comme on peut. Et je pense que les boutiquiers le savent, que ce soit sur Internet ou dans le monde physique.

Dans l'esprit : s'abonner à un magazine est-ce tuer le buraliste ?

Triste...Cette boutique fût l'un de mes lieux de pèlerinage lors de ma 1ere vue à la capitale (pensez-vous ! A Montélimar l'Amusoir n'existait pas encore (longue vie Antoine !))...

Quelques années plus tard, j'ai aménagé à Paris et ce fût un lieu que j'ai visité moultes fois (nombreux jeux de ma ludothèque proviennent de cette boutique).

Triste nouvelle...

Pour ce que j'en sais, ce n'est pas du tout parce la boutique n'était pas rentable qu'elle cesse son activité. Rentable et fréquentée, elle l'était. C'est parce que son propriétaire, en l'occurence Asmodée, a décidé de s'en débarrasser pour se concentrer sur la grande distribution. L'autre boutique Descartes à Paris, rue des Écoles, a quant à elle été revendue.

Les employés de la rue Meissonniers se retrouvent, eux, sur le carreau.

Pour raisons économiques, donc.

@paul, si tu dis vrais... Arrêt du JDR, puis d'helldorado, fermeture/revente des boutiques... je ne sais pas si c'est un effet à long terme du BOL dont je crois avoir entendu parler, mais (en tant que client), je me reconnais de moins en moins dans Asmodée :/

En tout cas, félicitations aux vendeurs pour leur professionnalisme en ces dernier jours (samedi, submergés de clients, toujours aimables et prêt à aider, quitte à vérifier les réserves... chapeaux bas !)

la recherche de la tranquillité, d'une certaine forme de confort, bref, l'individualisme ambiant, c'est ça qui tue les boutiques... à Tours, il y a 4 ans, il y avait 4 boutiques. Aujourd'hui il en reste 2, et celle dans la quelle je vais au moins une fois par semaine a licencié 2 employés.

A propos de la "transmission" du goût des jeux de société, il n'y a pas que les jeux vidéos à mettre en cause, dont en plus certains se pratiquent en société. Faut aussi voir du coté de la télé et d'internet : les "pas ce soir, il y a match", ou "c'est jeudi, il y a 2 épisodes de mes copines désespérées", ou "je finis de répondre sur un forum (et je vais cliquer sur un lien très intéressant et aller surfer ailleurs)", ou encore "mets lui son dvd de ouioui, qu'on ait un peu la paix"... Ce sont tous ces comportements individualistes qui minent la transmission du goût des jeux "de société".

Bon courage aux vendeurs de Descartes Messoniers.

Comme beaucoup d'entre vous, j'allais régulièrement chez Descartes Meissoniers. J'éprouve beaucoup de tristesse de les voir fermer, d'autant qu'il semble ne s'agir que d'un choix de stratégie économique, et non d'un problème de rentabilité. J'ai été frappé par l'afflux de joueurs venant profiter des réductions sur les jeux, preuve s'il en est que les jeux sont probablement trop chers dans l'ensemble. Messieurs les éditeurs, je crois que le message est malheureusement très clair...

Je voulais également rendre hommage aux vendeurs de ce magasin, qui tout au long de ces années m'ont bien conseillé, connaissant parfaitement leurs jeux, les mécanismes utilisés et les joueurs auxquels ils se destinent. Que ce soit samedi après-midi ou encore ce matin, ils ont fait preuve de professionnalisme, de respect et de service du client, même lorsqu'une marée humaine a déferlé sur leur magasin. Un grand bravo, un grand merci à eux et tous mes voeux les accompagne pour rebondir au plus vite.

@Fredfan

euh oui mais peut-être qu'un revendeur-type vivrait moyennement en ne faisant que du déstockage... pour maintenir une boutique ouverte j'imagine qu'on ne peut pas se contenter de se débarrasser de ses stocks à prix coûtant

Après du côté des éditeurs je suis pas non plus certain que ce soit pour tous les soirées jaccuzi avec les bimbos tous les soirs grâce aux marges de dingue et les échelles faramineuses du JDS spécialisé

à Rody : je tiens le renseignement d'un des vendeurs de la rue Meissonnier. Se serait-il trompé ?

@fredfan

"Messieurs les éditeurs, je crois que le message est malheureusement très clair... "

Etant nouvellement éditeur et publiant mon premier jeu en octobre je peux te dire qu'un éditeur de jeu ne roule pas sur l'or et ce n'est franchement pas pour m'enrichir outrageusement que je me lance dans l'aventure. A moins qu'il y a une solution miracle que je ne connais pas encore, car pour le moment, à moins de baisser la qualité du matériel ou d'aller faire fabriquer le jeu en Chine, je ne vois pas comment je pourrais baisser le prix.

Plusieurs personnes ont déjà dissequé le prix d'un jeu et à chaque fois c'est le même résultat. De l'auteur au vendeur, personne ne se fait des c... en or, loin de là.

En même temps, cela ne déplaît pas à tous le monde : il paraît que samedi, certains sont venus avec leur voiture et sont repartis le coffre plein, et ce midi (à peine 2 jours après l'annonce, puisque c'était fermé dimanche), il restait à peine quinze JDS en boutique (avis aux amateurs). Pour les wargamers, presque pareil.

En revanche, si vous cherchez du JDR atypique, des figurines, des dés, des décors ou des puzzles, il y a encore du choix !

@ Rody et Paul : la vendeuse m'a répondu qu'il n'y avait plus qu'un JD, à savoir Ecoles, celui de Lyon ayant été vendu (le pauvre vendeur présent vient d'ailleurs de feu le Descartes Pasteur que je fréquentais).

Mon message n'était peut-être pas très clair. J'en suis désolé. Je ne prétends pas que les éditeurs et autres commerçants roulent forcément sur l'or. Je ne prétends pas non plus que l'on peut faire vivre une boutique avec des prix à -50% ! C'est caricatural et cela ne correspond pas à mes propos. Je voulais simplement faire observer qu'entre -50% et le prix de base, il y a tout une gamme de prix possibles, qui peuvent dépendre du matériel, de l'ancienneté du jeu, de l'éditeur plus ou moins "établi", de la nécessaire rémunération des auteurs. Qu'établir un prix soit complexe, j'en suis le premier convaincu :)

Je faisais juste le constat que pour certains jeux avec - certes- beaucoup de matériel, un prix de base à 45€, cela fait beaucoup pour se laisser tenter "juste pour essayer". Pour un prix inférieur, on serait davantage prêt à se laisser séduire, à tenter l'aventure, et ce, sans aucun jugement porté sur le jeu et/ou le caractère bien fondé du prix. Cela me paraît donc juste trop cher sauf si on a déjà essayé ce jeu auparavant, que l'on connait son potentiel et que l'on est sûr de le vouloir... Dans ce contexte, les très fortes réductions ont permis à beaucoup de gens de se faire plaisir sans arrière-pensées !

Comme xiangh, et Paul, je me reconnais moi aussi de moins en moins dans Asmodée... C'est triste pour les employés de ce magasin, mais c'est le capitalisme sauvage de gros groupes comme Asmodée, qui se détournent de plus en plus des gens pour privilégier le seul profit, qu'il faut blâmer.

Peut être faut il aussi réinventer le modèle commercial de ces enseignes : celles qui durent sont celles qui ont su à la fois se spécialiser dans un type de public, et trouver des sources de revenus annexes stables (cartes magic, yu gi oh, jeux de figurines, partenariats stables avec les ludothèques...) permettant de développer une activité jeux de société malheureusement pas toujours suffisamment rentable.

En tout cas, la dépendance envers un groupe comme Asmodée ne pouvait que mal finir. Espérons qu'à moyen terme, Asmodée se casse à son tour la figure, à force de s'être coupé de sa base...

Cher Monsieur,

En fait, si je comprends bien, à tous les niveaux il y a des méchants qui méritent la mort, le chomage, le mépris :o) En fonction du point de vue, les responsables sont les boutiques, les joueurs, les éditeurs, les distibuteurs... Tous vilain ! Il n'y a que les internautes qui soient exempts... Et encore, en y réfléchissant bien, je suis sûr qu'on peut trouver un truc à leur reprocher... :o)

ah moi, je fais volontier parti des ordures... par exemple, même à 50% j'aurais regardé malheureusement la boutique mourir... parce que quand on est radin, il n'y a pas de prix plus acceptable que le gratuit...

Donc, sourions, c'est la crise dans la bonne humeur et la jovialité, plein de gens ont claqué l'argent que le petit Nicolas voulait leur emprunter tantôt, en jeux de société... autant de gens qui vont être incapables de prétendre être fauchés lors de la prochaine réunion de famille (il faut choisir le scénario : "je suis fauché" ou "j'ai fait une super affaire j'ai claqué 300€ de jeux"...

alors crisons dans l'allégresse !! Je dirais même : Carpe Crisae Diem !!