Les avant-premières de Dominaria uni auront lieu ce week-end. Après nous avoir offert des mechas samouraïs cyberpunks et des démons bootlegers en costumes à rayures, Magic nous ramène en terrain familier, dans son monde d’origine, avec le retour d’antagonistes presque aussi anciens : la menace phyrexiane.
Avec Dominaria, nous voilà donc de retour dans le plan médiéval-fantastique assez générique qui fut le cadre de Magic à son lancement, il y aura 30 ans de cela en 2023. Toutefois, le nombre d’événements qui ont été narrés en ce monde-ci lui ont peu à peu donné une identité propre, avec une géographie et une histoire plus riche que n’importe quel autre plan du multivers. Pour les vétérans, Dominaria uni est l’occasion de noter nombre de références à des choses connues.Certaines figures du passé demeurent immortelles.
Et puis, détonnant quelque peu dans ce monde de "high fantasy", il y a les phyrexians.
Phyrexia, au départ, représente une sorte de dimension infernale, divisée en cercles et peuplées de créatures démoniaques. Mais dès l’origine elles ont un caractère plus ou moins biomécaniques. Il faut dire que l’extension qui les voit apparaître, Antiquities, concerne l’histoire de deux frères archéologues qui mettent à jour d’anciens artefacts, source d’un pouvoir dangereux. Ils vont se livrer une guerre qui sera le sujet de la prochaine extension.
La Guerre des Frères
Sans attendre ce retour dans le passé, la menace phyrexiane est bien présente sur Dominaria, mais de manière plus insidieuse que lors de leur invasion manquée du plan. Nous parlons là des événements qui furent le sujet de l’extension nommée Invasion, sortie en 2000. Dominaria s’était alors coalisée pour repousser cet ennemi, qui avait fini par être anéanti, Phyrexia elle-même fut détruite.
Enfin, pas totalement anéanti. En effet, Karn, golem d’argent ayant acquis un grand pouvoir, a créé un plan métallique à son image, Mirrodin (2003). Mais contaminé à son insu par l’huile phyrexiane, ce monde a été peu à peu corrompu et est devenu la nouvelle Phyrexia (2011).Un prêtre visiblement converti.
Là c'est moins évident, mais il y a quelque chose dans le regard...
Plutôt que d’attaquer en force, tout du moins pour le moment, les phyrexians se sont cette fois infiltrés. Comme à leur habitude, ils corrompent leurs victimes, les convertissant à leur cause physiquement et psychiquement (façon borg) mais sur Dominaria ces modifications sont opérées de manière discrète, invisible et certains alliés de confiance peuvent se révéler avoir changé de camp au pire moment (façon The Thing).
Heureusement il reste toujours des personnages sur lesquels compter.
Mais pas celui-ci...
...ni celle-là.
Sheoldred, l’envoyée de la Nouvelle Phyrexia, est ici pour remplir des objectifs précis, récupérer certains éléments d’un plan à plus long terme, que nous découvrirons dans une prochaine extension.
Pour rester dans le mécanique
Tant qu’à revenir sur un ancien plan, les cartes reprennent certaines mécaniques connues. On retrouve le kick, avec des manas d’autres couleurs. Un coût supplémentaire optionnel permet de bénéficier d’un effet de plus. C’est quelque chose qu’on avait pas mal vu à l’époque de Planeshift et c’est très bien pour permettre aux cartes de s’adapter à l’avancement de la partie.
On retrouve également domaine. La puissance des cartes qui portent ce mot-clef dépend du nombre de type de terrains que l’on contrôle. On est bien dans l’idée de l'unité.
Les sagas sont là aussi. Ce type d’enchantement, apparu avec l’extension à l’atmosphère viking Kaldheim, est devenu récurrent. Les sagas racontent des événements en plusieurs étapes, qui se résolvent au rythme d’une par tour. Celles de Dominaria ont toutefois une particularité car elles autorisent de sauter un ou deux chapitres, de manière à adapter l’effet à la situation.
L’enrôlement est une autre nouveauté. Cette capacité permet d’ajouter la force d’une autre créature à celle qui a l’enrôlement lorsque celle-ci attaque. Ça évoque pas mal une ancienne capacité qui n’est plus usitée du fait de sa complexité : le regroupement.
Enfin il y a les marqueurs étourdissement, qui servent à immobiliser une créature plusieurs tours. Ne serait-ce pas un indice du retour prochain de la capacité prolifération liée aux Phyrexians ?
Autre chose ?
On pourra parfois tomber sur de jolis terrains, illustrés par Magali Villeneuve.
On peut noter en particulier la réédition de cette carte-ci :
Elle n'a pas grand chose à faire là, mais bon, c'est son plan de naissance.
En plus des bousteurs, la sortie de Dominaria uni s’accompagne de produits annexes. Il y a les paquets Jumpstart dont le principe est d’en mélanger deux pour obtenir un deck prêt à jouer. Leur puissance est habituellement assez aléatoire, le risque de s’en lasser rapidement est lui plus constant.
Les decks Commander, proposant tous deux un arpenteur au commandement, sont plus intéressants. L’un est destiné à jouer les 5 couleurs de mana. Il n’essaie pas de jouer domaine mais regroupe tout un tas d’effets qui dépendent directement du caractère multicolore des sorts. Il bénéficie aussi de la puissance de ceux qui demandent toutes les couleurs, qui veulent récompenser l’effort. Ce ne sera pourtant pas particulièrement compliqué de réunir ces 5 couleurs comme le jeu ne manque pas de moyens de les produire.
Les sorts légendaires, très présents dans Dominaria uni, sont au cœur du second deck. Toutes ses créatures sont légendaires, ce qui ne les empêche pas de jouer sur l’effet de nombre, notamment en produisant des jetons. D’autres semblent être là pour leur seule puissance. Ensuite on y retrouve des sorts orientés vers ce thème, dont un certain nombre viennent de la précédente extension Dominaria. C’est aussi l’occasion de revoir des terrains légendaires qui n’avaient pas été réimprimés depuis longtemps. Et il y a bien sûr de nouvelles cartes. Ce deck a la particularité de fournir pas mal de commandants potentiels pour d’autres decks.
Alors, prêts pour l'affrontement ?