Castle Raventloft, avec un peu de retard

Bon, c’est vrai, écrire un article sur un jeu sorti il y a un an, ce n’est pas très professionnel. Mais quand on aime, on ne compte pas et il aurait été dommage de passer à côté de ce petit bijou d’armes, de sorts et sang répandu sur les murs. En fait, la vraie raison c’est que la deuxième boîte de la gamme sort dans quelques jours et il aurait été un peu absurde de parler du second sans avoir abordé le premier. Voilà qui est corrigé.
Castle Ravenloft est la version « jeu de plateau » de Dungeons & Dragons 4. Point de maître de jeu (ça c’est une bonne chose) mais pas plus de rôle (ça c’est dommage). Reste un jeu coopératif où chacun utilise les pouvoirs de son personnage pour vaincre le donjon et les monstres qu’il recèle. Même si des jeux de ce type ont existé dans le passé (Warhammer Quest par exemple), il n’en reste plus guère sur le marché en ce moment.
Le système de jeu est très simple. Les monstres jouent automatiquement et chaque scénario a sa propre personnalité. Il y a vraiment de quoi passer de très bons moments si on ne cherche pas un produit purement stratégique. C’est un jeu avec beaucoup de dés et qui n’existe que pour faire vivre des aventures aux joueurs présents. Et ce n’est pas déjà pas si mal ! Pour faire simple, Castle Ravenloft est au joueur de jeu de rôles ce que la Métadone est au drogué.
La boîte est très bien remplie, avec une quarantaine de figurines, des tuiles, 200 cartes et plus d’une dizaine de scénarios. Il faut descendre combattre des boss, remonter avec des trésors ou retrouver son chemin si on est égaré. On très souvent très proche des scénarios de Claustrophobia (de l’aléatoire avec un thème) même s’il ne faut pas oublier que tous les jeux de ce genre ont la même origine (Mystic Wood dans les années 80). L’avantage de ce système c’est qu’aucune partie ne se ressemble. Le défaut c’est que l’on y perd en cohérence (comment il fait ton dragon pour respirer dans cette toute petite salle ?).
Les personnages possèdent une demi douzaine de capacités - surtout basées sur le combat - que chaque joueur doit gérer au plus juste. Savoir quand dépenser tel ou tel pouvoir fera la différence entre la réussite et l’échec. Sachant que la partie se termine dès qu’un personnage est tué, chacun se rendra compte que le mot d’ordre est solidarité, ce qui est finalement le principe même du jeu de rôles. En cela, Castle Ravenloft est une vraie réussite. On perd ou en gagne ensemble.
Le jeu n’est pas exempt de défauts : il est quand même super moche (figurines non peintes, couloirs gris, cartes sans aucune illustration) et surtout entièrement en anglais. Aucune traduction n’est prévue (il y en a qui ont essayé, mais il ont eu des problèmes comme on dit) mais étant donné que c’est un jeu coopératif, un seul anglophone à la table suffit largement pour jouer (j’ai essayé pas plus tard que ce matin avec deux enfants dont les seuls mots d’anglais sont « cool » et « fun » et ça fonctionne à merveille).
Castle Ravenloft
Un jeu de Bill Slavicsek (entre autres)
Edité chez Hasbro
Pour 1 à 5 joueurs
Disponible en anglais depuis un bout de temps
Prix 65 euros environ