[Donjons et Dragons][Heroquest]
Ah là là, nostalgie, quand tu nous tiens ! Remarquez, cela a du bon, en fait, lorsque cette dernière permet de forger de chouettes nouveaux souvenirs avec sa descendance ou des amis qui n’avaient pu goûter aux joies de ces expériences… Il faut dire qu’il en est passé, du temps, depuis ce bon vieux Heroquest (1989… Et qui s’en revient dans sa nouvelle mouture, sans véritables modernisations nécessaires dans le gameplay, à notre plus grand étonnement, disponible par chez nous dans sa nouvelle version auprès des Pixie Games) ou ce moins-ancien-mais-sur-le-même-modèle Donjons et Dragon, le jeu d’aventure en 2003 !
Il est des éditeurs, dont Arkada Studio fait partie, qui ne souhaitent pas voir s’éteindre cette flamme des jeux d’exploration de donjons (dans le sens "souterrains et autres lieux fermés"), ces « dungeon-crawler » où le matériel et les figurines peuvent faire briller les yeux des participants, où les missions s’enchaînent pour raconter une grande histoire où nos personnages deviennent des héros après avoir bravé moult dangers et, il faut bien le dire, trucider une myriade d’adversaires sans trop se poser de question.
Arkada Studio, donc, dans la lignée des jeux que nous avons cité, a proposé Erune en financement participatif il y a maintenant deux ans presque jour pour jour. Après avoir délivré le jeu aux 1463 contributeurs, les joueuses et joueurs peuvent maintenant jouer et ceux qui n’avaient pas participé au projet à l’époque peuvent à présent le retrouver chez leur ludicaire préféré. Voyons un peu ce que nos aventuriers, accompagné de l’application Esprit d’Erune, vont rencontrer pendant leurs péripéties
Ainsi parlait ZarathoustrErune !
Premièrement, sachez qu’il existe deux versions de boite, « L’aventure » et « L’héroïque ». Cette dernière est plus difficilement trouvable puisqu'elle est relié au kickstarter et donc disponible via Arkada Studio tant qu'il y en reste, mais qu’elle présente l’avantage d’y trouver ce qui a été rendu disponible par le financement participatif. Du coup, que ce soit du matériel en 3D avec tables, armoires, coffres et autres, des nouveaux sorts et cartes Talents, des classes héroïques et des figurines dont les gobelins chevaucheurs et le gros Troll Pàbô, forcément, ça le fait carrément quand tout ça est sur la table, mais le prix est également en conséquence. A évaluer donc en fonction de vos envies, possibilités réelles et disponibilité.
Nous ne sommes plus fin des années 90 ni début des années 2000, et Erune n’a pas à rougir de la comparaison avec d'autres éditeurs aux plus gros moyens : A l’ouverture de la boite, plus de 50 figurines, des cartes Talents à raison de 40 par joueurs, des bandeaux de sorts aux illustrations uniques pour chaque sortilège, etc.
Et il s'en dégage d’emblée ce parfum de nostalgie. Est-ce un choix éditorial ? Est-ce le plastique des figurines, colorés dans la masse, qui donne cet effet-là ? Attention, il suffit de mettre ces dernières côte-à-côté avec celui qui avait déjà coloré ces figurines pour se rendre compte que les postures sont plus modernes, les gravures plus fines et les détails bien plus présents pour la plus grande joie de nos peintres.
Vient ensuite le moment de découvrir les règles, et là encore, ce parfum flotte autour de nous : dé à lancer pour générer des points de mouvement, dé spécial pour détecter les pièges ou pour les désamorcer, « collège » de magie rassemblant les sorts par famille… Plusieurs aspects qui fleurent bon ces jeux de notre folle jeunesse. Oh, le tour est simple puisque nous y jouons deux actions parmi celles de base : déplacement, piège, sort, combat (distance, mêlée, sort), classique, ou d’autres, moins classique comme « se préparer au combat » ou « se reposer au coin d’un feu », sans compter les actions gratuites autour des potions et autres substances ou des évènement d’Erune.
Avant cela, l’esprit d’Erune aura eu son mot à dire, nous y reviendrons, et le Maître des Ombres pourra jouer tous ses monstres actifs.
Notons une feuille de personnage typé « jeu de rôle » où, en plus des points d’expériences et autres équipements, viennent s’inscrire les talents que vous apprendrez à maîtriser, de votre propre deck de cartes, et qui viendront individualiser votre héros. Un sentiment très agréable d'arbres de compétence et des propositions suffisamment variées pour exploser diverses voies… Sans compter les classes héroïques après le niveau 30 !
Enfin, pas moins de 18 quêtes vous permettront d’arpenter en long en large et en travers des moulins, caves et autres cryptes… Bref, il y a largement de quoi faire !
Applique-toi l'application !
L’application permet de jouer suivant trois modes différents : Face à un Maître des Ombres humains, en solo ou coopératifs contre un Maître des Ombres machine (comme nous avons pu le voir avec Descent dans sa deuxième édition, ou Assaut sur l’Empire), ou encore en mode Arène pour combattre des hordes de monstres en vagues.
Cette application est également une idée plaisante puisqu’elle fait office de « joueur tiers », réservant des surprises et gérant les évènements et autres contenus de coffres, que ce soit pour les héros ou, et c'est plus nouveau, pour le Maître des Ombres ! Il n'est ainsi plus cantonné à un poseur de piège et pousseur de figurines pour héros en mal de cibles, mais davantage considéré comme un joueur à part entière. Et si la voix, très GPS-like, est déstabilisante, bien que complètement lié à la technologie des milliers de phrases qui peuvent se générer aléatoirement, sachez que cette dernière peut se "muter" dans les réglages sans interférer en rien avec la musique et autres fonctionnalités du jeu. Là encore, pour des raisons technologiques, soyez attentifs à bien dire ce qu’elle attend pour comprendre l’instruction : « j’ai tué tous les gobelins » n’est pas « j’ai éliminé tous les gobelins » ! Enfin, de façon inhérente à la technologie et à l’appareil sur lequel elle est déployé, le temps d’analyse vocal et les petits temps de latence de traitement peuvent parfois hacher un peu l’action de l’aventure. Il vous faut donc voir à quel niveau d’exigence, en terme de dynamisme et fluidité de jeu, vous vous placez pour évaluer comment ces éléments impacterons vos parties.
Des idées et des monstres
Au milieu de tout ça, savoir que les petits monstres peuvent se cacher derrière le décor sans être atteignables, qu'on peut monter sur la table pour se battre avec plus d'allonge, qu'on peut faire tomber les armoires sur les monstres, que les évènements Erune réservent des surprises à nos héros pendant l'aventure comme "euh, tu es sûr, là, pour le levier ? Parce que la dernière fois, pardon, mais les flèches, ça me pique encore, tu vois", ça donne ces petites choses en plus qui font qu'on garde ces aventures en mémoire, et ça, quand on prend le temps de les savourer, c'est agréable !
Et arriver aux classes héroïques pour sur-spécialiser votre héros (ainsi le gardien nain qui passe Artificier pour tromblonner et balancer des explosifs à tout va ou devenir Huscarl pour protéger vos amis d'encore plus prêt) ou lui ouvrir une nouvelle voie dans une sorte de bi-classage (tel le Forgerune et sa magie particulière pour notre héros nain) est également un plaisir qui vient parachever les évolutions de vos personnages, tant dans la variété de l'équipements qui peut être trouvés que dans les talents, les combos et sentiments de puissance qu'ils permettent.
Du coup, si vous êtes un peu frustré, après avoir découvert et apprécié Erune via la boite Aventure, sachez que, dans cette année, Arkada nous proposera de repartir à l'exploration d'autres parties d'Erune. Et à l'occasion de cette extension, il sera possible d' "upgrader" votre boite.
Qui sait face à quel nouveau bestiaire nous devrons alors faire face ?
► Une partie d'à l'époque
► Un papotache d'à l'époque
