Gen Con Indy 2012

Gen Con Indy 2012Les Américains sont gentils. Les Américains sont polis. Les Américains ne font rien en petit. Oui. Et comme le chantaient les Satellites, « Les Américains sont toujours les plus forts. Dans tous les domaines, chez eux c’est toujours mieux ». Assurément. Alors chez Tric Trac nous avons voulu vérifier et nous sommes allé à la Gen Con Indy.La grande. La vraie. Celle d’Indianapolis. 45e édition ! Oui. 45es années que des accros de la chose ludique se réunissent pour partager leur passion. Bon, cette passion n’est pas tout à fait la même que par chez nous, même si la permissivité est de mise, car force est de constater qu’il y a de plus en plus d’amateurs de la chose à base de figurines par chez nous et de plus en plus de pousseurs de Kubenbois par chez eux. C’est bien fait pour eux, c’est bien fait pour nous.
Pour commencer, un peu d’histoire ne fait pas de mal et permet de placer les choses dans un contexte qui facilite la compréhension du pourquoi et des comments. Il faut savoir que la convention a été amorcée en 1967 par Gary Gygax et ses amis. Gygax, le coauteur de « Dungeon & dragon ». Oui. L’homme qui a inventé le Jeu de Rôle. Purée. Quoi. Respect. C’est de la pointure, ça, madame. Monsieur Gary faisait partie d’une bande d’amateurs de wargame, et les États-Unis de l’Amérique étant un pays de conventions, ils ont voulu la leur. Ils ont d’abord organisé ça dans leur « garage », entre potes, puis l’année suivante, en 1968, ils sont passés à la vitesse supérieure en mettant en place un vrai événement. Un truc officiel. Et si la chose s’appelle Gen Con, c’est qu’au départ, les initiateurs du projet habitaient Lake Geneva, et que donc pour savoir de quoi on parlait, on disait « Geneva Convention ». Mais c’était long, alors pour faire simple on a dit « Gen Con ». Parce que c’est mignon les diminitifs. C’est intime.
Forcément, D&D aidant, c’est TSR, l’éditeur du Jeu de Rôle, qui prit en charge la petite convention qui devenait de plus en plus grande. Le lieu de réunion changea, passant par Jacksonville, le New Jersey, Milwaukee et pour finalement atterrir en 2003 à Indianapolis. La version américaine la plus importante. Parce qu’entre temps, la licence s’est rependue puisque des Gen Con sont organisées en Angleterre, en Australie et même jusqu’à la France qui a connu deux éditions.
Même si ce sont des éditeurs, et pas des moindres, qui s’en occupent, la convention est extrêmement accès joueurs. Aidé par des bénévoles, tout est fait pour que le joueur joue. Oui… Bien sûr, il y a de quoi dépenser ses sous. Plein. Nous sommes au pays du capitalisme, ne l’oublions pas. Mais ce n’est pas ce qui marque quand on débarque à la Gen Con. Parce que les sous que vous allez dépenser le sont dans des objets de plaisirs. Oui. Je suis geek et j’assume, je le revendique, je le vis. Et la plupart des « vendeurs » sont comme vous et moi, des joueurs, des passionnés. Enfin, quand je dis comme vous et moi, je parle intellectuellement. Parce que physiquement, là-bas, la taille moyenne d’un joueur n’est pas tout à fait comme chez nous. C’est du XXXXL. Des joueurs qui auraient mangé des joueurs. En sommes.
À la Gen Con, l’entrée est payante, et assez chère, mais c’est plein. Ultra plein. Incroyablement plein. Parce que c’est une convention de joueurs pour des joueurs. Tout est pensé pour ça. Tenez, par exemple, savez-vous que « Magic l’assemblée » a été inventé pour ces conventions ? Oui. Dingue. Parce qu’à la Gen Con on fait parfois la queue, parce qu’à la Gen Con on attend. Pour avoir son badge à l’entrée, pour avoir des boîtes en avant-première, pour avoir des autographes, on attend entre deux rondes d’un tournoi de figurines… Du coup, il fallait un jeu qui ne prenne pas de place, qui se joue vite… Et Magic est arrivé pour la Gen Con de 1993 ! Vous savez ce que le jeu est devenu et à quel point il a modifié le monde du ludique.
Donc de et alors cette Gen Con 2012, c’était comment au final ? Indianapolis fait partie de ces villes qui vivent, en parti, grâce à leur centre de conventions et aux évènements de grandes envergures qui s’y organisent. Du coup, leurs bâtiments sont juste énormes. Le centre de conventions possède des couloirs géants partout, des salles partout et est entouré de tas d’hôtels tout autour. Des hôtels qui possèdent des « skywalkers », c’est-à-dire des passerelles les reliant directement au centre, sans avoir à mettre le nez dehors. Le tout, bien sûr, climatisé. Parce que la couche d’ozone c’est bien, mais avoir chaud c’est pénible. Mieux, une partie des évènements sont organisés dans les salons des hôtels, envahis de joueurs. Partout. Ça commence à jouer quasiment du petit déjeuner jusqu’à souper et bien après. Il faut essayer les jeux que l’on a achetés dans la journée. Non mais. Ho. Sinon à quoi bon.
L’événement est aidé essentiellement par Wizard of The Coast, Fantasy Flight Games et Mayfair Games, qui sont des « sponsors ». Donc, ils exposent, ils présentent, ils proposent. Il y a une partie « salon » en somme. Cette partie commerçante est grande, mais finalement pas tant que ça, en comparaison avec Essen. Surtout si l’on retire les vendeurs de goodies, de matériel, de tee-shirt et les artistes peintres (et pas forcément de peintres en figurines)… Il n’y a pas énormément d’éditeurs l’air de rien sur le marché US. En tout cas, ils ne présentent pas énormément de nouveautés à la Gen Con. Ce n’est pas l’avalanche que l’on peut avoir en octobre et en février sur les deux plus gros salons allemands.
Ce qui est amusant, c’est qu’au final, tous ces salons avec du jeu dedans, quel que soit le pays, ont la même typologie. Il y a les gros éditeurs, ceux qui ont un gros catalogue, de l’argent, des produits phares que l’on s’arrache parce qu’ils sont cools, et il y a les tout petits, les auto-édités, les inventeurs fous qui proposent des jeux « révolutionnaires » avec un dè à 7 faces et une case « geôles » parce qu’une case « prison » ce n’est pas fun. Et là, je peux vous dire qu’il y a du lourd. Parce que comme le chantait Polo « Quel numéro, ces Américains, On peut dire qu’avec eux, on est toujours surpris, ils n’ont pas leurs pareils pour aller toujours plus loin ». Au-delà des trucs improbables, il y avait pas mal de stands qui appelaient à « pledger » pour un projet KickStarter. Ç’est vraiment la petite révolution ce truc participatif. Oui.
La partie la plus impressionnante, ce sont les joueurs eux-mêmes. Venu pour passer du bon temps, ils sont parfois costumés, toujours souriants et capables de faire la queue deux heures, bien rangés, bien ordonnés pour avoir la boîte qui les intéresse. Et cette année, c’est Fantasy Flight Games qui faisait le buzz. Positionnés juste à l’entrée, ils proposaient quelques avant-premières qui faisaient baver n’importe quel amateur d’améritrash. Monsieur Croc en tête, car notre spécialiste préféré était là-bas en mission pour Asmodee (qui avait donc un espace pour la filiale US), mais aussi pour se faire plaisir en se jetant sur 5 boites de « Netrunner », en analysant « X-Wings » et autre « Descent 2 »…Monsiur Croc a été mon guide sur la manifestation, parce que vous imaginez bien qu’au pays de l’améritrash, de la figurine et du dé, j’étais un peu comme un sumotori dans une piscine…
La France était dans la place grace à équipe US d’Asmodee, en bonne place, avec un grand stand et des invités français et belges. Bruno Cathala, Régis Bonnessée, Jean-Louis Roubira, Thomas de Repos Prod… Parce qu’ils en présentaient des nouveautés les Américano-Français. Bon, nous, ici, on les connaît déjà. « Seasons », « Libertalia », « City of Horror », Etc. Tout comme la plupart des jeux à l’européenne qui commencent à faire leur trou sur le marché. Prenons « Seasons » par exemple, Asmodee avait 60 exemplaires en stock, ils sont partis en 13 minutes chronos en main ! Pfiou… Mais la France, c’était aussi Iello Us qui avait pour invité Monsieur Garfield en personne pour présenter “King of Tokyo” et son extension. Pouvoir jouer avec le papa de Magic l’Assemblée, c’est la classe. Parce que là-bas, Magic c’est toujours de la folie. Il y avait la coupe du Monde 2012 et toujours les marchands de cartes à l’unité avec des prix de folie. Oui. Le “Black Lotus” alpha à 3500$, ça calme. Tout à fait, une carte, une seule à 3500$ !
Une fois les précieuses boîtes acquisent (ou pas), il faut jouer. Et là, mes aïeux, c’est de la folie. Des salles géantes sont mises à disposition pour tout. Il y a les salles de tournois, les salles de démos des éditeurs, la salle avec la ludothèque géante, les salles pour faire ce que vous voulez, et des couloirs avec du cosplay, des groupes de musique de gens costumés, des trucs, des machins et des choses ! Spécial mention aux cheaps Cosplay. Oui. C’est le pays des extrêmes. Ho que oui. Cela va du Dark Vador hyper réaliste à la Princesse Leia qui aurait mangé une princesse Leia en passant par le Spiderman qui aurait fabriqué son costume avec des serviettes de table volées dans une trattoria romaine. Non, je n’ai pas fait de photo, se moquer c’est mal.
Pour le moment, la présence française se résume surtout à des professionnels, mais je prends le pari que certains joueurs vont caller leurs vacances sur le calendrier de la Gen Con et concilier tourisme américain et jeux. Ho oui.
Le mieux pour vous rendre compte, c’est de jeter un œil aux 438 photos de ce reportage. Et à la petite vidéo qui viendra d’ici peu…
Pour voir les photos couleurs c’est par là !

Pour Tric Trac,
Monsieur Phal, Reporter.
Crédits photos :
Monsieur Phal