En 2001, était édité un curieux jeu de mémoire au titre imprononçable sous nos latitudes de « Kupferkessel & Co ». À cette époque préhistorique, les jeux de société allemands venaient à peine de débarquer en France dans quelques boutiques tenues par de curieux hurluberlus qui consacraient leur énergie à convaincre leurs contemporains que le jeu n’était pas que pour les enfants tandis que le Tric Trac soufflait sa première bougie.
Bien que sélectionné dans la liste des jeux conseillés au Meilleurs Jeux de l’Année, outre-Rhin et récompensé comme un des meilleurs jeu à deux chez le voisin autrichien, il restait néanmoins assez difficile pour un boutiquier même enthousiaste de placer ce petit jeu si malin dans les main de monsieur tout-le-monde qui se demandait l’intérêt d’un jeu de teckels…
Depuis le monde a changé. Enfin en partie mais là je ne vais pas me lancer dans un comparatif un vendredi à cette heure là…
Aujourd’hui le fameux et adorable « Kupferkessel & Co » est un objet de collectionneur, épuisé qu’il est depuis quelques années. La bonne, très bonne nouvelle c’est que l’éditeur allemand Franjos vient de le rééditer sous le nom plus aisé de « Glastonbury » et ceci en version multilingue.
La trouille, c’est que Franjos a été un peu connoté à une époque comme un éditeur spécialiste du plateau de jeu en linoleum souple (comme la première édition du merveilleux « Can’t Stop ») ce qui est original et… original.
Parce quand même « Kupferkessel & Co » c’était un jeu très joli avec de magnifiques illustrations de Franz Vohwinkel qui contribuaient beaucoup au plaisir ludique.
Alors ? Alors ? Et bien Franjos a eu cette merveilleuse idée de remplacer les magnifiques illustrations de Franz Vohwinkel par de magnifiques illustrations de Franz Vohwinkel. Mais qu’ils sont malins ! Et que nous sommes tout jouasses !
Si vous n’étiez pas encore né ou si vous n’aviez pas encore atteint le stade de l’illumination ludique voici ce qu’il s’y passe en résumé.
Oubliez que nous venons de dire que c’est un jeu de mémoire car à regarder le matériel, on pourrait penser que nous sommes dans du mémory like mais pas du tout.
La surface de jeu est composée d’un damier de cartes carrées représentant toutes sortes d’ingrédients magiques. Nous sommes de brillantes sorcières et de valeureux sorciers venus faire leurs courses pour concocter (plus tard, dans un autre jeu peut-être) des potions incroyables.
Chacun dispose d’un pion à sa couleur. Celui-ci va se balader tout autour de la zone de jeu. Il parcoure ainsi autant de cases que la dernière carte ramassée par le joueur lui indique. C’est marqué 4 dessus et bien on avance de 4 cases. Ensuite, puisque c’est quand même le but, on ramasse une des cartes du damier. Attention pas n’importe où ! Juste dans la rangée ou la colonne qui se trouve devant votre pion. Si vous vous retrouvez sur une des cases du coin c’est ballot parce là c’est foutu pour ce tour ; vous ne pouvez rien ramasser.
Oui mais alors ça sert à quoi ?
Les ingrédients récoltés serviront à marquer des points en fin de partie. Enfin ils devraient parce que pas toujours…
Si, en fin de jeu, vous avez un seul ingrédient d’une sorte il compte comme… sa valeur en négatif. Beurk. Deux ingrédients similaires ? C’est mieux. Mais ça vaut zéro quand même.
Trois ? Là c’est bien. Ils valent enfin la valeur marquée dessus. Et puis le fin du fin c’est d’en avoir récolté 4 puisque là c’est en plus un bonus de 5 points. Et c’est mérité parce que ce n’est pas facile.
L’idée est donc de ramasser sans prendre trop de risque et pourquoi pas, piquer des ingrédients convoités par d’autres pour ne pas qu’ils explosent trop leur score. En plus ça va les faire râler et avouez que c’est toujours un plaisir.
Bon mais alors ? Quand a t’on besoin de sa mémoire ?
Figurez-vous que quand on prend un ingrédient on le pose sur la pile de ceux que nous avons déjà ramassés. Du coup cette petite fiole bien sympathique… C’est celle là que j’ai déjà ramassée ou une qui lui ressemble ? Hopopopo ! Pas le droit de regarder dans sa pile pendant le jeu ! Oui. Il faut se souvenir. Allez ! Un peu de stress ne vous fera pas de mal.
Et puis comme nous sommes dans un jeu de magiciens, il y a quand même un peu de magie. D’abord, certaines cartes ne sont plus des ingrédients mais des sorts qu’on pourra lancer plus tard et qui nous aideront. Et puis certains ingrédients ont aussi un petit pouvoir. Cette petite poudre qui vaut zéro vous obligera à ne pas bouger au tour suivant mais en fin de partie c’est un joker qui peut s’associer à n’importe quel ingrédient. Très bon ça !
Dans cette nouvelle édition, le jeu se joue désormais à quatre joueurs. Bonjour la foire d’empoigne ! Et cette fois c’est la version à deux qui possède ses règles spéciales avec des cartes supplémentaires qui sont autant d’objectifs secrets.
Si donc vous êtes tentés par ce jeu malin de récolte avec mémoire dedans vous pouvez foncer car bien que présenté sur le salon d’Essen qui se tient juste là, il est déjà disponible en boutique ou peu s’en faut.
« Glastonbury »
Un jeu de Günter Burkhardt
Illustré par Franz Vohwinkel
Publié chez Franjos
Distribution : Oya (France)
Pour 2 à 4 magiciens dès 8 ans
Public : Familial +
Durée : 30 min
Prix : dans les 23€
Disponible : 25 octobre 2013
Langue : français, allemand et anglais