Depuis un peu plus de deux semaines, le nouveau chef d’œuvre de George Miller marque nos écrans de cinéma avec « Mad Max : Fury Road ». Quatrième de son nom, nous avons affaire à 120 minutes d’explosions, bastons, plus d’explosions, des jeux d’acteurs assez sublimes, encore d’explosions et des voitures à rendre n’importe quel mécano déjanté jaloux. Tout cela basé sur un monde post apocalyptique devenu culte depuis sa première apparition en 1979. Accueillit au début par des avis extrêmes et opposés, cette œuvre cinématographique, qui sent le coup de soleil et la nitro, ferait basculer les critiques, les camps.
Mais ou va le monde?
Face à ce succès, nous retrouvons plusieurs annonces pour des nouveaux jeux basés autour d’un thème soudainement redevenu à la mode. Coïncidence ? Non, je ne pense pas que nous soyons aussi naïf. Est-ce que c’est une chose à critiquer ? Absolument pas ! Ce n’est pas la première fois qu’un film de Mad Max, ou autre film de conflits motorisées (comme « Canonball », ou, mon préféré, « Death Race 2000 »), a une influence sur le monde de jeu.
Une future…sombre
Parlons donc de « Dark Future », publié en 1988 par Games Workshop. Ecrit par Marc Gascoigne et Richard Halliwell, le jeu se situe dans un monde futuriste et « presque » pré-apocalyptique : 1995. Oui, 1995 était bel et bien le futur de l’époque ! Nous retrouvons une monde alternatif ou Nixon est devenu président à la place de Kennedy, ses aventures romantiques avec Marilyn Monroe étant dévoilées. Le commandant en chef a ensuite enlevé certaines contraintes pesant sur les Corporations, provoquant ainsi une accélération dans le développement technologique et la pollution.
Face à des conditions climatiques allant de mal en pis, les états centraux d’Amérique, le « breadbasket », sont devenus une terre dévastée et un repaire de gangs violents, de bandits et de hors-la-loi. Face à cette nouvelle menace, le gouvernement a sanctionné un nouveau type de chasseur de primes : les « Sanctioned ops ».
Je suis la loi
Vous incarnez soit un de ces nouveaux agents de la loi/mercenaire ou un criminel désespéré qui livre un duel mortel de véhicules technologiquement avancé sur le bitume brulant des « highways » craquelé et délaissé. Les règles étaient assez simples mais très amusantes, la marque de Games Workshop à l’époque.
Lors de chaque partie, après avoir choisi votre camp, vous disposez d’un certain nombre de points. Ces points vous permettront d’acquérir des véhicules et de les équiper avec différentes améliorations. Les mitrailleuses, blindages renforcés et lance-flammes sont tous au menu, et les effets de chacun vous permettent de customiser et d’adapter votre petite bande de hors-la-loi, ou « Sanctioned ops », à votre style de véhicule massacreur.
Inspirées par le jeu CarWars, les belles figurines et le monde captivant attireront beaucoup de fans. Cependant, le jeu était critiqué pour son manque d’équilibre, son système favorisant fortement le véhicule poursuivant. Il y existait aussi un tableau d’effets « critiques » qui, malgré les effets rigolots et cinématographiques, était considéré trop aléatoire et dévastateur par certains.
Ces soucis furent réglés lors de la sortie de l’extension « White Line Fever ». Les joueurs pouvaient maintenant utiliser des équipements comme des mines, de l’huile et des armes montées à l’arrière du véhicule pour déjouer leurs poursuivants. Il y avait aussi des règles pour de nouveaux types de véhicules et des manœuvres spéciales.
Vous ne pouvez pas inventer une chose pareil
Je reviens sur le monde dans laquelle Dark Future se passe. Car nous avons quand même affaire à un monde alternatif ou Nelson Mandela est devenu Pape, Elvis Presley, suite a l’abolissement du Rock and Roll, est devenu un de ces fameux chasseurs de primes, et plus tard, garde de corps pour John Lennon. Lui aussi a abandonné sa carrière musicale, empêchant donc la création de « The Beatles », pour devenir politicien. Nous retrouvons aussi l’Europe qui s’est réunis sous la bannière des Etats Unis d’Europe avec notre ami à tous Jean Marie le Pen en tête. De l’autre coté de la manche nous avons les Anglais qui, toujours refusant de rejoindre l’Europe, ont sombré dans un régime néo-fasciste à la « V pour Vendetta ». Donc un beau bordel partout, dans un monde qui est, malgré tout, particulièrement rigolo. Un monde que je vous encourage à découvrir sur la page Wiki du jeu, ou avec les vieux livres (si vous pouvez mettre la main dessus).
Je vie, je meurs, je vie encore
Jusqu’à maintenant, « Dark Future » était un jeu condamné à se fondre dans l’obscurité de l’histoire ludique. C’était un produit intéressant, certes, mais ce n’était pas le titre le plus accrocheur de Games Workshop, ni l’un de ceux qu’ils avaient projeté de ressortir dans un futur proche. Cependant ce « oldie but goodie » va avoir une chance de revivre ses jours de gloire.
Auroch Digital, Connu pour leur excellente adaptation de Chainsaw Warrior, ont annoncé une l’adaptation du Dark Future en Jeu vidéo avec la publication de la trailer suivant.
Chainsaw Warrior était une copie conforme du jeu de cartes culte. Pas que je me plaigne. Non. C’est exactement ce que je cherchais. Alors nous pouvons attendre que ce « remake » de Dark Future soit comme le jeu de plateau mais avec des jolis animations et graphismes.
Pimp my ride
Ce qui est sûr pour l’instant, c’est que le jeu sera basé autour du mode campagne, un mode où le joueur prendra le contrôle d’une petite entreprise de Mercenaires à la solde du gouvernement et des mégacorporations. En complétant différents contrats vous pourez améliorer vos forces. Une petite Mitrailleuse ici, une nouvelle paire d’yeux pour vos pilotes là, plein d’options qui serviront, entre autre, à accroitre votre réputation et donc accéder à des contrats de plus en plus périlleux.
Pour l’instant nous avons aucune indication sur un potentiel mode 2 joueurs, ou si vous allez pouvoir jouer de l’autre coté de la ligne blanche, c’est à dire diriger une gang de brigands sanguinaires.
Dans tout les cas, ce sera rafraichissant de reprendre la route avec ce vieux jeu. Nous pouvons nous attendre à tâter du volant vers la fin de l’année.
Kické le moteur
Pour ceux qui parmi vous souhaitent gouter à du carnage à haut vitesse sur un plateau, n’ayez crainte ! Vous n’êtes pas obligé de déterrer une vieille boite de Dark Future sur Ebay, ou autre, car World Forge Games, une société qui a très bien anticipé son coup, a exactement ce qu’il vous faut.
The Devil’s Run : Route 666 est un jeu actuellement sur Kickstarter. Ce « petit » projet - qui a demandé une somme très humble de £5000 - est proche du £20k. Pas mal pour un jeu assez niche qui n’a pas eu beaucoup de communication.
On ne change pas une équipe qui gagne.
Dans une Amérique post-apocalyptique, l’histoire du jeu se base autour du dernier bastion de la civilisation : San Francisco, et les 2 gangs qui essayent de le contrôler. Le Law Haulage Company et les Haul’s Angels (et d’autres gangs selon l’avancé du KS) se livrent un combat sans merci dans des contrées ravagées afin de récupérer les ressources ayant survécu à la chute de la civilisation humaine. Rien de super original jusque là, mais, si vous avez lu tout ce texte, cela suppose que vous cherchez un bon jeu de baston post apocalyptique motorisé, et donc, en termes de mise en scène, vous êtes servi.
Le jeu propose deux formats : le premier étant un jeu de plateau classique « ready to play » ou vous pouvez jouer une mission rapidement avec un ami en 1h environ. La boite contient tout ce qu’il faut pour commencer, donc 3 tuiles doubles faces pour former votre plateau, plein de marqueurs d’états et d’effets spéciaux, des cartes de personnages, des équipements et, bien sûr, des figurines très jolies, prêt a jouer.
Le rouge, ça va plus vite
Les figurines sont conçues et produites par nos amis de chez Prodos (les responsables des excellentes figurines de Warzone Resurrection), vous pouvez donc vous attendre à du travail d’excellente qualité, avec beaucoup de détails. La contre partie, c’est qu’elles seront en résine, donc il faudra les traiter avec un peu plus de délicatesse que vos figurines PVC.
Si vous avez envie d’aller plus loin que le « ready to play », les créateurs ont inclus un mode avancé, avec une expérience de jeu plus profonde. Ceci vous permettra de jouer une campagne narrative où s’affrontent 2 gangs. Tout en proposant de créer et customiser encore plus vos véhicules personnels.
Vous pourrez donc vous en donner à cœur joie et convertir vos figurines ou adapter d’autres voitures à petits échelles comme les Matchbox ou HotWheels. WFG a même prévu de sortir des kits de conversion qui vous permettront de changer n’importe qu’elle petite voiture de course en une bête de guerre blindée. Ou rendre vos figurines existantes encore plus redoutables. Au choix.
La course de la mort
Les règles rassemblent a celles d’un wargame, mais ont quand même un petit avant gout du jeu de plateau qui les rendent plus abordable pour ceux qui ne sont pas amateurs des figurines. Les parties se déroulent (ou plutôt « roulent » ?) sur 3 tuiles marquées d’un grille pour effectuer vos déplacements. Comme ces prédécesseurs, ce jeu de course/combat « recycle » les tuiles pour créer une sorte de tapis roulant qui donne l’impression de participer à un conflit qui va durer des kilomètres. A cela on ajoute, bien-sur, des morceaux de terrain comme des épaves calcinés, des sections de route détruite et autres éléments post apocalyptique. Cela rend la route moins « conducteur du dimanche » et plus « Parcours d’obstacles meurtriers ».
Chaque véhicule a ses propres caractéristiques décrivant sa vitesse, son blindage, sa compétence de tir, etc. Chaque véhicule possède aussi sa propre « grille d’attaque » qui dicte dans quel direction vous pouvez tirer avec quels armes et avec quel malus (ou bonus). La grille, élément que je n’ai pas vu depuis très longtemps, risque de repousser certains joueurs là ou moi elle me donne le sourire aux lèvres.
Vous avez des mitrailleurs montés à l’avant ? Il tire que vers l’avant. Envie de tirer au pistolet depuis le poste de conducteur ? Et bien c’est uniquement le coté gauche, et avec plus de malus car il faut viser et piloter au même temps. Une lance flamme à la tourelle ? Ce n’est que vers les cotés ou l’arrière. Je ne sais pas si vous avez essayé de tirer devant avec un lance-flammes à haute vitesse, mais ca n’envisage rien de bon !
Quel journée, quelle belle journée!
Je trouve que ceci ajoute vraiment au « charme» du jeu. Une petit touche de réalisme qui, malgré le fait que nous soyons en train de vivre une situation purement fictive, ajoute une bonne couche de gameplay, de tactique et de fun. Ceci sans parler de toutes les manouvres spéciales que vous pourrez exécuter. Préparez vous à vous imposer sur le bitume en tamponnant à cœur joie, esquivant avec des manœuvres improbables comme les virages à frein a main et plein d’autres. De quoi faire de beaux carambolages !
Le jeu irradie une personnalité qui sera comme un chant de sirène pour les fans de Dark Furture, Car Wars ou des anciens films à qui ils doivent leurs origines. Il semble être bien abouti, bien présenté avec un tres bon niveau de production pour un – petit - coût de £40 (€56) le jeu de base. Dans tous les cas, si ces mots vous ont donné envie d’enfreindre virtuellement le code de la route tout en vous bombant la gueule d’argent, alors vous pouvez trouver leur page Kickstarter ici.
Et voilà, notre petit tour du monde post apocalyptique à la Mad Max s’achèvent ici. J’espère que vous avez apprécié ce petit cours d’histoire et aussi les nouvelles découvertes et, en attendant le suivant : HAVE A LOVELY DAY !