[Detective][Meurtre de sang froid]
L’affaire s’avérait complexe. Le type avait échappé à son exécution de justesse. Pour être plus précis, il avait gagné deux jours de sursis parce que sa santé ne lui permettait pas de passer sur la chaise, ironique non ? Faut dire que ce gars était le coupable idéal que tout accusait. Trop idéal peut-être… Le défi, l’enjeu et les supplications de sa sœur nous avaient convaincu d’utiliser ce délai pour se pencher sur cette histoire. Il allait falloir être efficaces et nous étions prêts à ne pas jouer selon les règles. Seulement voilà, il n’y en avait pas, de règles.
Après Les Flammes d’Adlerstein, la gamme IDVENTURE revient chez Origames avec une seconde affaire criminelle nommée Meurtre de sang froid. Le principe est le même : la boîte contient les éléments relatifs à l’enquête et c’est tout, pas de règles du jeu. Tout juste un feuillet en A5 qui recense le matériel d’un côté et qui de l’autre, prodigue quelques conseils et indique l’adresse du site internet d’Origames relative à cette enquête, pour aller y rentrer le nom du coupable ou glaner des indices s’il on est un peu perdu. Une autre feuille présente un tableau destiné à la prise de note. Vous pourrez le photocopier ou reproduire ses colonnes Suspect/Mobile/Preuves/Alibi si vous voulez, c’est le seul élément du jeu qui n'est pas réutilisable. En effet si vous ne pourrez pas vous-même refaire cette enquête, la boîte pourra être donnée ou revendue sans aucun problème.
Vous êtes notre dernier espoir !
Ce matériel, c’est d’abord la lettre de la sœur de Martin Moor, notre accusé. Lors d’une mission scientifique en Antarctique, il aurait tué le responsable de la station. Le cadre est donc celui d’un huit clos, ce qui est parfait car ça limite les possibilités. Par contre dans ce contexte, la violente dispute de la veille et son absence d’alibi jouent particulièrement contre lui. Cependant ce sont les preuves accablantes retrouvées dans ses affaires qui l’incriminent. Le gouverneur nous autorise à étudier une dernière fois ce dossier. Voilà ce que ce courrier nous apprend en guise d’introduction. Innocent ou coupable ? Pour le savoir il faudra éparpiller le contenu de la boîte sur la table et éplucher tout ça, comme un colis qu’on aurait reçu de la sœur du condamné.
Si ça se trouve on a tout ce qu'il faut sous notre nez...
Ce contenu, c’est d’abord les pièces à conviction : une seringue et des chewing-gums, chacun sous pochette plastique, comme sous scellé. On comprendra pourquoi en lisant le dossier de la police. Celui-ci contient dépositions, rapport d’autopsie, photographies, plan de la station polaire, des lettres, relevés, le journal de bord de l’expédition, la liste de ses membres et d'autres documents. Vient s’ajouter un exemplaire d’un journal argentin, annoté semble-t-il par Claudia Moor. Viennent s’ajouter aussi vos moyens de communication. En effet, à la manière du jeu Détective, vous aurez sans doute besoin d’aller enquêter sur internet ou de passer un appel téléphonique (là si on a l’impression que ça ne fonctionne pas, il ne faut pas se décourager trop vite), il est donc déconseillé d’emmener ce jeu dans un coin reculé du monde où les Hommes vivent sans réseau, ignorant tout de Stranger Things et Kate Middleton. Pour tout dire il vaut mieux avoir un ordinateur à disposition.
Qui veut un café ?
La boîte indique 1 à 5 joueurs, le site d’Origames 1 à 6, en vérité rien en terme de matériel ne limite particulièrement ce nombre. Il faudra faire circuler les éléments du dossier et communiquer, réfléchir ensemble. Les 90 minutes indiquées correspondent assez bien au temps nécessaire à l’étude des pièces, cependant il serait dommage de « lâcher l’affaire » faute de temps donc prévoyez plus, voire si vous le pouvez, revenez-y en plusieurs fois si nécessaire. Prendre son temps est plus simple à envisager en jouant à 1 ou 2, mais des regards supplémentaires aident à progresser. Cela dit, il ne s’agira pas, ou peu, de confrontation d’opinions. Les joueurs ne sont pas un jury devant présumer de la culpabilité des personnages. On sera tenté d’orienter ses soupçons, mais le but du jeu est de comprendre, trouver des alibis pour les innocents et surtout de quoi confondre le coupable.
Il est difficile de tout saisir et on peut se trouver bloqué. Heureusement la section « indices » du site d’Origames est bien faite : elle révèle les éléments séparément, en commençant par dévoiler des indices avant de donner les réponses, ce qui permet de poursuivre l’enquête au lieu de simplement lire la solution.
Des Experts à Mission impossible
Après ces deux dossiers d’enquêtes, la gamme devrait s’enrichir prochainement d’un concept un peu différent, toujours des mêmes auteurs. Avec Opération Éclipse - le casse impossible, une histoire de braquage (pour la bonne cause), on nous promet la préparation de l’opération, suivie de sa résolution en contact avec nos agents en temps réel ! On dirait que le mobile qui relie toutes ces affaires est la recherche de toujours plus d'immersion.
Un jeu de Georgil Shugol, Alexander Krys et Igor Korosktky, illustré par Chris Lattner, Frederico Melloni et Yann Valeani.
90 minutes
14 ans et plus
