[Pict it]
J’ai connu Pict it, le jeu de Grégoire Sivan sur le groupe La communauté des ludistes francophones.
Il en parlait avec ferveur mais certaines attaques fusaient à propos du jeu, copie d’Imagine ou de concept, auteur qui mettait parfois trop en avant son jeu…
Qui était donc ce personnage qui se faisait déjà des ennemis au moment d’arriver dans le monde ludique? Que valait vraiment Pict it?
Il me l’envoya, je compris rapidement que celui-ci n’était pas une copie comme certains le prétendaient mais un jeu qui bien que dans la même veine avait son identité propre.
Quand j’appris que Grégoire était monteur de film, ma curiosité était encore plus grande, qui était donc Grégoire Sivan? Pourquoi créait t-il un jeu et s’auto éditait-il alors qu’il avait déjà fort à faire?
Avec Grégoire, nous parlons bien évidemment de l’aventure Pict it, de l’idée de départ à tout le travail effectué autour, de sa découverte du monde ludique, du montage, d’Alain Chabat, de Martoni, des fleurs pour Algernon, du plagiat et même de Jeux viens à vous…
1) Grégoire Sivan, bonjour, auriez-vous la gentillesse de vous présenter?
Alors j'ai 42 ans, je suis monteur pour le cinéma, et réalisateur de films d’animation (en stopmotion).
J'habite à Montreuil près de Paris, je suis marié et j'ai deux filles (de 10 et 14 ans).
Je découvre le monde ludique cette année grâce à un petit jeu de cartes (Pict it) que j'ai créé avec deux camarades: Pascal Sardaby et Zaven Najjar.
2) Que représente le jeu pour vous, le fait de jouer mais également le fait de faire jouer ?
Sans être un joueur compulsif (je dirais plutôt occasionnel), j’ai toujours eu la sensation que le jeu venait se glisser un peu partout dans la (ma ?) vie comme une sorte de mantra caché. C’est quand même plus drôle d’imaginer un carrelage de cuisine comme un chemin/énigme avec des carreaux interdits, de se servir de la cire des babybels pour faire des monstres ou de commencer une soirée en ayant en tête 5 défis à relever avant minuit...
Cette année, j’ai découvert le plaisir de faire jouer les gens. Partir de « rien » (« c’est quoi ton truc ? »), tenter de convaincre des gens parfois dubitatifs, expliquer des règles, puis laisser les gens rentrer dans ton univers, les voir prendre possession de ton jeu (et des fois même inventer de nouvelles règles !): faire jouer à un jeu que tu as créé c’est découvrir le bonheur de perdre (alors qu’évidemment tu as fait un jeu pour être sûr de gagner !), c’est le plaisir de voir des gens qui ne se connaissaient pas il y a dix minutes se découvrir un humour commun, des affinités électives, c’est rencontrer des gens sans passer par les barrières sociales habituelles. Faire jouer les gens, en fait, c’est les connaître avant de les avoir vraiment rencontrés. Et ça c’est assez chouette.
3) Peux tu nous raconter comment s'est crée Pict it justement et quelle a été ta part dans la création du jeu ?
Pict it est parti d'un jeu que j'avais lancé sur Facebook (il fallait trouver des titres de films à partir d'émoticônes)
Et le jeu sur Facebook est parti d'un projet de docu sur les émoticônes qu'on m'avait commandé suite à une série animée que j'avais réalisée pour Arte avec un pote ("Objectivement").
Le docu ne s'est finalement pas fait... mais le jeu si !
Comme quoi la vie c'est vraiment comme une boite de chocolats ;)
On avait cette idée de faire un jeu très libre à partir de cette idée toute bête: faire deviner des choses en associant des cartes. Mais on voulait pas mettre des cartes avec des mots à faire trouver. On voulait que chacun se creuse les méninges, que chacun fasse sa propre petite cuisine, que ça puisse être très bon enfant ou très trash selon qui était autour de la table.
C’est ma chérie, Christine qui un matin m’a dit « faut que ce soit un jeu de cartes » (on pensait dominos, plateau de jeu…). C’est vraiment parti comme ça : un jeu hyper nomade et hyper simple d’accès pour jouer un peu partout, autant avec ses potes que sa famille ou ses grands parents.
Nous avons développé Pict it à trois avec Pascal Sardaby (co-auteur) et Zaven Najjar (l'illustrateur du jeu, qui est rentré tôt dans le design des pictos).
Cela nous a pris environ un an et demi de tests, design, débug, re-tests, parties en festival, re-débug...
Et six mois pour le financement participatif et la première impression du jeu.
La phase de sélection des icônes.
4) Aviez-vous des connaissances dans le monde ludique pour vous lancer ainsi ou êtes-vous parti complètement dans l'inconnu ? Quelles ont été vos surprises bonnes ou mauvaises en investissant cet univers nouveau ?
L'accueil a t-il toujours été bon de voir ainsi débarquer des « gars de la télé » ?
En fait on est partis au début la fleur au fusil sans trop se poser de questions et je pense que c'est aussi pour ça qu'on s'est lancés. Parce que débarquer dans un milieu quand on ne connaît ni les codes, ni les gens, c'est quand même un peu casse-gueule ! Mais on a découvert un vrai milieu de passionnés, avec de très belles rencontres. Venant plutôt du milieu du ciné et de l'animation (et pas vraiment de la télé… ;) j'ai l'impression que dans le milieu ludique, il y a moins de défiance, ou de "protectionnisme": si les gens aiment votre jeu, déjà ils vont y jouer, et j'ai remarqué qu'ils allaient plutôt chercher à vous aider (ou au minimum vous encourager) plutôt que vous proposer poliment de déguerpir de leur coin d'herbe.
On a croisé des gens hyper enthousiastes (pas tous, évidemment, mais c'est comme partout!) et on a plutôt eu des belles rencontres dans le monde ludique: nos distributeurs de Paille, Julia Mancillaud, Coralie Franiatte, Fred Dod, Max Van der Kuij, Tif Oune, Philippe Gallois, Celine Aho Nienne, Germain Winzenschtark, Docteur Mops, Julien Ancelet, Marc-Antoine Doyon, Anne-Catherine Perrier, Sophie Cottigny, Nathalie Duranton, Manu Converset ;) ... plein de gens qu'on connaissait pas y'a un an, qu'on a croisé cette année et qui ont énormément compté dans notre aventure.
5) Un premier jeu c'est l'occasion de réaliser des erreurs, qui permettent d'apprendre pour la suite. 5 A) Quelles ont été les vôtres et que feriez vous de différent au jour d'aujourd'hui pour un futur jeu ? D'ailleurs y a t-il une idée d'un futur jeu ? ;-)
Pour les erreurs, je prendrais l'exemple d'un montage de film: à un moment, il faut valider une version avec le réalisateur. Si on travaille plus, le film sera différent, peut-être plus drôle, plus émouvant, ou au contraire un peu trop rapide, trop elliptique... à un moment il faut assumer le film (ou le jeu) tel qu'il doit être. Et le laisser partir pour qu'il vive sa vie tout seul sans nous. Les erreurs, il y en a toujours: quand je revois les films que j'ai montés, il y a toujours un moment, une scène, un plan que je trouve trop long (ou trop court). Mais je me dis que c'est comme ça: il existe avec ses imperfections !
Tu ne réponds vraiment pas à la question ! ^^
La plus grosse erreur c’est une faute de frappe (énorme !) qu’on avait jamais remarquée sur la boite de la première édition du jeu. Heureusement chez Cartamundi (nos imprimeurs..) ils ont l’œil. Je pense que si on avait fait imprimer le jeu en Chine, il y aurait eu 3000 boites avec la faute…
5 B) Et au contraire, quelles erreurs n'avez vous pas commises dont vous êtes peut être le plus fier ?
On a beaucoup écouté les conseils et avis des joueurs: un jeu c'est d'abord des centaines d'heures de tests pour voir ce qui roule, ce qui coince, ce qui est marrant, ce qui est énervant, ce qui est juste, ce qui est injuste... Donc on a beaucoup testé le jeu, et j'avoue que je continue à bien me marrer en y jouant.
L'erreur qu'on a pas commise, ça aurait été de partir bille en tête avec la première idée et les premières règles qu'on avait fixées. Le jeu s'est carrément simplifié (et enrichi, paradoxalement...) tout au long de l'année. On a bien fait de passer du temps à le tester !
Grégoire ayant beaucoup de mal à répondre dans un délai disons « raisonnable » finira après plusieurs mois d'échanges si nous pouvons poursuivre par un échange téléphonique.
Cela étant chronophage en terme de retranscription, je finis tout de même par accepter.
Les prochaines réponses ont donc eu lieu lors de deux échanges téléphoniques réalisés à quelques jours d'intervalles.
Zaven Najjar, l'illustrateur du jeu
6) Venons en justement au montage, art que j'affectionne particulièrement. Quel film ou quelle scène considères-tu comme un exemple de montage parfait ?
Le problème du montage c'est que lorsque c'est bien réalisé ça ne se voit pas trop.
Des étudiants hier me demandaient hier si on pouvait voir le style d'un monteur dans un film.
Je ne pense pas en fait. Et je pense même que c'est une bonne chose !
A la différence d'un chef op' ou bien évidemment d'un réalisateur où l'on peut voir que c'est un film de David Fincher, de Tarantino, Godard...c'est compliqué de voir quel monteur a monté tel film.
Par exemple Chris Lebenzon qui a monté les films de Burton mais également de Michael Bay qui sont respectivement un réalisateur que j'adore et l'autre un réalisateur que j'aime ...un peu moins, je ne parviens pas même en tant que monteur de voir sa patte et c'est tant mieux.
Dans les films dont le montage m’a marqué, il y a Requiem for a dream où le montage est vraiment visible et sert le propos : il matérialise l'état que crée la dépendance à la drogue, la télé, les médicaments... le montage a ici une raison presque organique et j'ai trouvé que c'était assez intéressant dans ce sens.
Qu'est ce que tu pourrais dire pour ceux qui ne connaissent pas forcément le montage sur le pouvoir que cela donne à un film et à sa narration ?
Il existe un secret d'alcôve autour du montage. Tout le monde sait ce qu'est un réalisateur ou un chef op' mais on ne sait pas trop à quoi sert une scripte par exemple et cela reste assez nébuleux également pour le monteur.
Les gens savent que le gars récupère les images du tournage pour les mettre bout à bout et faire le film mais on ne se rend pas forcément compte de son travail. Le monteur c'est un aide de camp du réalisateur, il est là pour aider le réalisateur à construire le film qu'il souhaite raconter et parfois à lui indiquer d'autres portes de sortie quand il y a des voies sans issue ou des problèmes.
C'est quelqu'un qui doit en permanence rebondir sur la matière première qu'il a. Quand tu écris un scénar', tu as juste une page blanche et un stylo, quand tu montes un film tu as des rushes, avec une infinité de possibilités mais avec la contrainte des prises tournées.
Le rôle du monteur c'est d'architecturer le film avec les images qui ont été tournées, le rendre le plus émouvant possible si c'est un film dramatique, le plus drôle possible si c'est une comédie...en travaillant en étroite collaboration avec le réalisateur.
Est ce que ça été plutôt facile pour toi de travailler avec les réalisateurs avec qui tu as collaboré ou t'es tu retrouvé parfois en opposition et dans ce cas cas comment cela se passe t-il ?
Globalement ça se passe plutôt bien. On intervient dans la narration, dans l'écriture, on peut proposer des choses au niveau des dialogues, des musiques... y a une vraie intervention du monteur dans le processus créatif, toujours à partir d’une matière première qui existe déjà, mais pour moi le monteur n'est pas un co- auteur du film (comme l’est le scénariste).
Il faut aussi accepter qu'on est technicien, au service d'un film et que celui qui a le dernier mot c'est le réalisateur. On peut ne pas être d'accord en salle de montage, quand j'ai eu une idée j'essaye d'aller au bout, si un acteur n'est pas convaincant dans une scène ou qu'un truc ne fonctionne pas, j'essaye de proposer autre chose au réalisateur.
D'ailleurs c'est un peu la définition du cinéma, il faut composer avec tellement de critères par rapport à un peintre qui est seul devant sa peinture, le cinéma tu as les techniciens, les acteurs, de l'aléatoire qui vient se greffer...
Complètement ! Le cinéma c'est un chaos organisé où le réalisateur est un peu le garant d'une ligne de conduite. J'avais fait un court métrage d'animation qui parlait de cela justement, chaque personne qui bosse sur un film lit le scénario, va avoir sa propre vision du film et va proposer en fonction de son artisanat et sa spécificité technique ou artistique sa vision des choses. Dans Santa & cie d'Alain Chabat, y a un plan où Alain Chabat sort de son traîneau et il fait un signe pour éteindre ses phares. J'avais mis un petit bruit de bagnole quand tu fermes tes portes, on passe la scène à l'équipe qui éclate de rire et là Chabat me sort : « Ok celle-là je te l'achète ! » .
Pour ceux qui ne connaîtraient pas, je propose La nuit Américaine de Truffaut qui montre bien ce chaos organisé.
Oui !
7) Tu es un ancien élève de la FEMIS, que t'as apporté cette école prestigieuse ? Un vrai savoir faire ? Un réseau ?
C'est super intéressant quand tu aimes bien un truc de te retrouver avec des gens qui n'ont pas forcément les mêmes goûts mais qui ont en tout cas la même passion à la base. Je venais de passer un an à Montréal dans une fac de ciné mais là y avait quelque chose de génial, on pouvait s'entraider à faire des films, tu gardes des affinités avec certaines personnes, je garde des contacts avec certains, c'est pas là que j'ai rencontré mon réseau mais c'est une chouette école ! Et puis j'ai commencé à faire de l'animation là bas, même si ce n'est pas la meilleure école pour en faire.
Je suis un piètre dessinateur mais j'adore l'animation donc c'était un bon moyen terme pour moi entre l'anim' et la prise de vue réelle.
J'ai beaucoup de mal à me rendre compte du volume d'un dessin par exemple mais quand c'est une marionnette c'est tout de suite plus concret pour moi de comment l'animer etc...
Y a un truc un peu magique aussi... La stop motion tu poses un objet, tu le fais bouger image par image et à la fin un truc qui ne devait pas bouger se met à bouger ! C'est débile car c'est très enfantin comme fascination.
Lorsque j'étais gamin et que je jouais avec mes playmobils, je rêvais de les faire bouger et là je peux avec la stop motion.
C'est un besoin de gosse ! (Rires)
9) Peux-tu nous raconter une anecdote marquante drôle ou émouvante que tu as vécu dans le cinéma ?
Ce qui me vient à l'esprit c'est la première fois lorsque j'ai croisé Chabat. Quand j'étais gosse, on faisait 20 bornes toute les semaines pour aller chez le seul pote qui avait canal + et voir Les nuls et donc j'ai été au rendez-vous la première fois j'étais un peu dans mes petits souliers...
Chabat en plus quand il rencontre quelqu'un il le googlise et il avait vu tous les trucs que j'avais fait ! Mes courts métrages ma série sur Arte etc... j'allais voir mon idole d'enfance et lui me posait des questions sur ce que j'avais fait ! Il me dit pendant l'entretien qu'il avait rêvé de faire de l'animation et donc on a parlé pendant une heure de montage mais uniquement par le prisme de l'animation, c'était assez drôle du coup ! C'était le jour de mon anniversaire en plus !
Du coup je lui ai demandé s'il acceptait de faire un selfie pour au moins avoir un souvenir (en vrai une preuve à montrer à mes potes !) au cas où on ne fasse pas le film ensemble. Il a fini par me rappeler pour me dire qu'on faisait le film ensemble donc c'était cool !
10) Peux-tu maintenant nous raconter une anecdote marquante drôle ou émouvante que tu as vécu lors d'un festival ou lors des tests de Pict it?
Avec Pict it j'ai découvert un univers que je ne connaissais pas.Le cinéma c'est un milieu un peu spécial, fermé où tu dois montrer patte blanche si tu veux y rentrer. Le milieu du jeu, je l'ai trouvé beaucoup plus ouvert. Même si au début, on a quand même essuyé quelques petites déconvenues. Quand on a lancé notre kick starter, on a eu un commentaire sur la communauté des ludistes francophones qui disaient que ça ressemblait à Imagine et Concept.
A Tric trac, ils ne m'ont pas cru mais à l'époque je ne connaissais pas ces jeux ! Y a 2 ans, je jouais à Jungle speed mais c'est tout ! Et du coup j'ai tout découvert depuis en lançant Pict it ! Du coup pour finir, on s'est fait un peu tomber dessus par une personne. Et puis quelqu'un qui est devenu un camarade depuis, Fred Dod nous a envoyé un message en nous alertant qu'on se faisait un peu pourrir .Et à ce moment là j'étais en montage avec le réalisateur donc je n'avais aucun moyen de passer sur les réseaux sociaux pour déminer, Pascal pareil, j'étais en angoisse totale, on venait de lancer le kickstarter et là on te dit que t'as plagié, et comme t'es pas du milieu tu prends tout pour argent comptant !
Le post s'est déminé de lui-même, car ça a a lancé un débat et des gens nous ont défendu en allant voir notre vidéo. Le mec qui critiquait à dit « Oui mais ça vaut le coup de dénoncer ».
Et un mec a fini par lui répondre : « Ouais mais moi j'ai une vie... » (Rires)
Mais du coup c'était très intéressant de comment positionner notre jeu et cela nous a permis de rencontrer également pas mal de gens.
J'ai souvenir également que vous aviez donné pas mal d'exemples du jeu sur la communauté ludiste et j'ai l'impression que cela avait énervé également pas mal de monde...
Oui, c'était à la suite de cet événement, j'avais lancé un post avec un exemple pour que les gens se fassent une idée du jeu. Quand tu fais un kickstarter, tu dois provoquer l'intérêt des gens en présentant le jeu.
On a pas fait ce jeu pour l'argent, c'était un peu par hasard au départ mais ça été un vrai kif, le kickstarter n'a servi qu'à financer le jeu, on a pas gagné d'argent, mais on a essayé de pas trop en perdre non plus !
C'était donc un vrai travail de passionné. Du coup j'ai dit à Pascal : « Faisons jouer les gens !».
Et puis je me suis rendu compte que dans une communauté tu as de tout et tu ne peux pas plaire à tout le monde ! Je découvre tout ! Aller au festival de Cannes à un autre moment que le festival du cinéma ça n'a rien à voir !
D'habitude c'est Adjani qui boit un verre avec Polanski au selon des ambassadeurs et là t'as que des joueurs qui viennent tester des jeux! Faire jouer les gens à la protozone, les voir monter sur la table à 2 heures du matin...
Pict it tu peux y jouer gentiment avec des enfants ou aller dans des trucs plus « adultes » du coup c'est des ambiances totalement différentes.Voir des gens le lendemain venir car on leur a parlé du jeu, c'est fou.
Vous en êtes où justement avec Pict it ? Ca fonctionne bien au niveau des ventes ?
Eh bien justement il a l'air de fonctionner pas mal ! On a 3 distributeurs, Paille éditions, Cartamundi qui imprime également le jeu et Oika oika.
La première édition était de 3000 exemplaires avec 700 exemplaires à envoyer via le kickstarter. On a réédité au mois d'août avec 10 000 exemplaires, il est en vente depuis le mois de mars à la Fnac, et à la Grande Récré.
Perso je me renseigne auprès des boutiques pour voir comment ça se passe, je fais mon petit tour de France, ça a d'ailleurs surpris un vendeur qu'un auteur vienne les voir pour voir comment cela se passe.
Bon je ne vais pas faire VRP toutes les semaines mais c'est cool d'avoir ces retours ! Pour moi c'est un jeu de boutique car ils pourront le tester et le présenter aux clients.
Il est facilement présentable démonstration dans une boutique en mettant quelques cartes en exemple, il est assez visuel.
Oui les gens rentrent facilement dans le jeu vu qu'il est simple.
Grégoire Sivan en compagnie de son co auteur Pascal Sardaby, co auteur et Zaven Najjar, illustrateur.
Je vais maintenant te poser une question déjà préparée avant notre appel et qui va prendre lien avec l'une de tes réponses précédentes...
11 A) Alors, Martoni il bluff ou pas ?
(Rires)
Franchement je pense pas. On peut tromper une fois Martoni…
11 B) Plus sérieusement, pourrais-tu nous parler de deux personnes du monde ludique, l'une pour ses qualités professionnelles, et l'autre pour ses qualités humaines, l'un l'enlevant rien à l'autre et vice versa ?
La première personne qui est venue vers nous c'est une nana qui s'appelle Julia Marcillaud qui bosse chez Cartamundi et qui nous a dit qu'elle trouvait notre jeu super et a décider de faire passer notre jeu en interne.
Elle nous a fait gagner 4 mois, peut-être plus même en boostant le jeu, c'était cool de sa part. Et humainement elle est simple et adorable .Dans le cinéma t'as parfois des circonvolutions de ouf, des luttes de pouvoir que tu peux retrouver dans le monde du jeu mais je trouve qu'y un truc de base qui change tout c'est qu'on est là pour jouer, c'est con mais ça change tout car ça a un lien avec l'enfance, ça change un truc du coup...Le fait d'interpeller les gens pour les faire jouer c'est un truc étonnant également.Tu dis « Eh venez essayer mon jeu ! », les gens s'installent, tu ne les connais pas, tu les fais jouer, ça se passe bien ou pas, et parfois tu te marres avec des gens que tu ne connais pas ! Moi j’adore.
Ça arrive pas tous les jours de se marrer avec des gens qu’on ne connaît absolument pas !... je me marre avec mes potes, ma famille mais là ça ne m'était jamais arrivé et le jeu permet ça. C'est assez cool je trouve ! Et la deuxième personne c'est une nana qui s'appelle Typhanie Moreno Rocha qui bosse chez Oika oika et pareil qui a beaucoup aimé le jeu. On s'est rendu compte avec Pict it que c’est souvent les filles qui « osent » inventer avec ce jeu. Pas évident de faire des propositions de devinettes avec des pictogrammes : comme y’a pas de carte pour dire ce qu’on doit faire deviner, chacun doit un peu se mettre en difficulté, imaginer, sortir un peu de sa zone de confort. Les filles, j’ai l’impression, ont plus de souplesse par rapport à ça. Et puis c’est souvent elles qui disent à leur mec : « Ca serait super comme jeu pour notre soirée raclette ! » (Rires)
Je dis Typhanie mais je pourrais dire Fred Dod, Emmanuel Converset...y a plein de gens ! D'ailleurs c'est pas forcément les gens qui te disent « je t'aime bien » qui te font avancer, ils peuvent même te remettre en question.
J'arrive dans un milieu où je connais rien ! J'ai testé le jeu avec ma famille, mes amis...j'ai fait tester le jeu à un pote qui est un reulou de première. Par exemple il mettait toujours sept cartes sur la table pour faire deviner des trucs ! Du coup on a ajouté la règle du vote : si une carte est hors-sujet, n’importe qui peut la soumettre au vote. C’est super de se faire challenger : ça aide à débugger dans tous les sens !!
12) Imagine que nous passions une soirée ensemble mais que nous ne nous connaissons pas, propose-moi trois jeux dans le but d'apprendre à se connaître.
Très bonne question ! Hum... Jungle speed d'abord car c'est le jeu auquel je jouais tout le temps étant ado, et que c'était le jeu qui déterminait qui avait le pouvoir quand on partait en vacances avec mes potes, celui qui gagnait au baby ou à Jungle speed était un peu le maître de la soirée ! Ensuite, je pense à un mec qui nous a dit lors des premiers tests de Pict it : « Votre jeu c'est des devinettes ! » J'ai voulu lui expliquer que pas du tout ! Mais le gars avait raison en fait ! C'est un jeu de devinettes mais qui permet de savoir qui sont les gens autour de la table, alors c'est pas le seul évidemment mais vu que tu n'as pas de cartes pour te dire ce que tu dois faire deviner, ça peut être tout et n'importe quoi et les parties peuvent commencer très calme et terminer de manière très trash ! A un anniversaire, je discute avec un gars et je lui parle de mon jeu, il m'en demande plus, je sors alors le proto, je l'ai toujours avec moi, je suis un peu le François Pignon du jeu ! (Rires) Et au fur et à mesure de la soirée, tout le monde s'est mis à venir vers nous pour tenter de deviner, c'est fou mais c'est humain ! Un gars met comme cartes un soleil, une tente et un diable... On galère...puis le mec nous sort c'est :
« Sous le soleil de sa tente, de Maurice Piolet ! » (Rires)
Tu vois qui est cinéphile, qui est en décalage, qui ne comprend pas les règles, ça arrive aussi... T'apprend à connaître les gens.
Pour le 3 ème, tu vas dire que je suis corpo car c'est un jeu de chez Paille, mais je dirais Bourpif, c'est un jeu qui me fait marrer, c'est très speed et sympa.
Pas beaucoup de jeux intelligents, désolé ! (Rires)
Non non t'excuse pas, je ne suis pas du tout dans cette démarche de dire qu'il faut jouer à des jeux dits intelligents ou jouer absolument à tel ou tel jeu...
Je découvre le jeu... par exemple on a super envie d'ouvrir un bar à jeux avec Pascal pour que les gens nous fassent découvrir les jeux qu'ils aiment !
J'ai découvert dans un magasin à Vincennes un jeu qui s'appelle Secret Hitler, quand le mec l'a mis sur la table je me suis dis : « Ouhla, point Godwin ! » (Rires)
Mais non, le jeu est très kiffant, soit tu es démocrate, soit tu es fasciste. Tu vois que certains préfèrent être fascistes car c'est plus rigolo d'être méchant et tu vois ceux qui sont des bluffers.
Je sais pas si je peux donner un jeu qui s'appelle Secret Hitler ! (Rires)
13) Pourrais-tu nous parler d'un auteur ou d'une œuvre importante à tes yeux, que ce soit en littérature, théâtre, cinéma, jeu etc... que tu souhaiterais faire découvrir ou redécouvrir à mes lecteurs ?
Je viens d'acheter à ma fille de 14 ans, un livre qui est un peu mon bouquin de chevet, ça s’appelle Des fleurs pour Algernon. C'est l'histoire d'un type...
Désolé 2 minutes Manu je reviens !
Grégoire ayant mis un peu plus de 2 minutes, et devant aller chercher mes enfants, nous arrêtons l'entretien ici.
Nous reprenons quelques jours plus tard
Tu me parlais d'un ouvrage Des Fleurs pour Algernon...
Oui c'est un livre d'anticipation assez philosophique mais pas du tout prise de tête, c'est un type qui subit une expérience afin de devenir plus intelligent et au fil du livre on voit l'évolution de la petite souris Algernon, qui devient dans un premier temps plus intelligente mais qui finit par dépérir et il voit donc ce qui va lui arriver... l'ascension et la déchéance.
C'est très touchant...
On a parlé de ton métier de monteur, on a parlé du jeu.
Une question se pose actuellement dans le monde ludique qui est : Le jeu est t-il un art ?
Certains pensent que oui, d'autres comme moi pensent que non, selon moi c'est autre chose.
Quelle est ta vision ?
En tant que junior dans le milieu, il y a encore 2 ans je ne savais pas qu'il y avait des auteurs de jeux !
J’exagère un peu évidemment (je vais me faire foudroyer en disant cela) ! (Rires)
Je savais qu'il y avait probablement un être humain derrière et pas juste un éditeur... mais c'était très flou pour moi.
Je jouais, j'achetais un jeu mais je ne me posais pas la question de qui était derrière, clairement !
C'est cette année en allant aux festivals, en croisant des gens que j'ai pris conscience de cela.
Est ce que c'est un art ou autre chose ? Moi je sais qu'y a des jeux qui me font triper, qui me transportent comme ...un film...enfin non pas comme un film mais c'est cela peut être une expérience très forte . J'étais rôliste étant ado, y a des scénarios de jeu de rôle qui ressemblaient à des scénarios de films, j'ai bossé avec un scénariste Fred Chancel qui était rôliste et cela se ressentait dans sa manière d'écrire.
De là à dire que c'est un art... je ne suis pas assez spécialiste pour le dire, je sais qu'il y a des auteurs, je suis pas convaincu qu'on puisse retrouver la patte d'un monteur dans un film mais je pense qu'on peut retrouver le style d'un auteur dans un jeu.
Je sais pas si ça répond à la question ou pas ?
Oui c'est très bien
14) Le jour où tu devras quitter le monde du jeu, d’une manière ou d’une autre, que souhaiterais-tu que l’on retienne de toi professionnellement mais surtout humainement ?
Je découvre le monde du jeu, et ce que je découvre est plutôt cool. Je vais continuer à travailler dans le montage J'ai découvert il y a peu de temps que Albert Lamorisse qui est l'auteur du Ballon rouge et de Crin blanc (deux films cultes quand j’étais enfant !!) avait crée le jeu Risk, donc je pense qu'il y a des liens qui se font entre ces différentes pratiques.
Je me suis rendu compte finalement que Pict it c'est un jeu où on associe des images pour leur donner un sens et c'est un peu le principe du montage !
Je fais de l'animation et mon père est sculpteur, il y a une forme de logique...
Ca ne répond absolument pas à ta question …
Absolument pas ! (Rires)
Quand tu fais un jeu c'est pour faire jouer les gens, quand tu montes un film ou que tu crée un film d'animation je pense à l'effet que ça va produire, je me fais plaisir aussi évidemment mais c'est pour voir la réaction des gens.
Donc que les gens continuent de jouer à mes jeux !
Et si je posais la question dans le monde du cinéma, ta réponse serait la même ?
Oui, je pense que ça ressemblerait un peu...carrément même !
15) Grégoire, c'est malheureusement la fin de cet entretien. En prenant en compte ta vie professionnelle et personnelle, es-tu heureux ?
(Rires)
L'idéal n'existe pas, c'est très relatif mais en tout cas j'ai crée un jeu avec deux potes, j'essaye de faire des montages qui me plaisent, j'ai des projets de films qui avancent, le cinéma ça prend beaucoup de temps et l'animation c'est exponentiel !
L'année qui vient de se terminer a été assez riche de pleins de choses et c'est assez cool !
J'ai hâte de commencer la prochaine qui est déjà bien entamée d'ailleurs...
Je vois plein de gens sur facebook qui disent vivement 2020, mais non moi je suis plutôt content.
As-tu un dernier mot à rajouter avant qu'on termine ?
Ca a pris un peu de temps, je suis un peu confus...
C'est pas grave !
C'était assez marrant de faire un point sur une année.
Y a deux ans je ne me suis pas dis que j'allais faire un jeu, tout ça est arrivé un peu par hasard en fait et je me retrouve là...
C'est cool ce que tu fais, on voit que les gens se livrent un peu, ça reste pas en surface, c'est pas juste c'est quoi le jeu, c'est plus profond, même dans le ciné t'as pas souvent des gens qui prennent le temps comme ça...
T'as plein de gens différents...Ca fait une belle cartographie du monde ludique !
Merci.
C'est intéressant ce qui se passe autour du jeu en ce moment, les reconnaissances...
Et quand tu me disais que pour toi l'art n'est pas un jeu, tu voulais dire quoi en fait ?
A moi de poser les questions !
Pour moi c'est autre chose.
Je joue depuis très longtemps, mon oncle m'a appris le poker vers 5 ans, j'ai été rôliste et gros joueur de société depuis le début des années 90, donc le jeu a une très grosse importance dans ma vie mais je ne ressens pas comme un art, à part le poker qui serait peut être à part...mais le jeu ne m'a pas crée les mêmes émotions que l'art a pu me créer.
Le cinéma ou des livres m'ont bouleversé et ont changé parfois ma vie, c'est pas le cas pour le jeu
Et je trouve que le jeu n'a pas encore exploré tous les sentiments que d'autres arts ont exploré , il le fera peut être un jour mais pour l'instant ce n'est pas le cas. Les jeux sont souvent tournés vers l'amusement, des jeux qui pourraient te faire réfléchir sur des choses plus profondes y en a peu, alors peut être que ça va arriver mais du coup je ne perçois pas comme un art, pas que c'est moins bien c'est juste différent pour moi. Je range le jeu de rôle à part car c'est encore quelque chose de différent. Je vois ce que tu veux dire, par rapport à ce que tu ressens.
L'art contemporain est à part mais dans l'art tu es passif, alors que dans le jeu tu te retrouves actif.
Il faudrait presque peut être que des spectateurs observent des joueurs entrain de jouer...
Je comprends.
J'essaye de l'analyser par rapport aux auteurs.
Truffaut et Godard ont considéré qu'Hitchcock était un auteur et pas juste un filmmaker de studio, c'est les moments où les gens décident que ceux qui font quelque chose ont un statut différent de celui qu'on imaginait.
Y a des jeux pour moi qui sont plus intéressants que des films, cette année ça été vraiment pour moi la révélation qu'il y avait des auteurs derrière les jeux.
Je parle pas forcément de Toutourista et quand bien même il y a quelqu'un dernière.
Quand t'es scénariste en France, y a un système qui prend en compte le travail des auteurs. Y a une reconnaissance du monde des auteurs dans le cinéma.
Dans le jeu, quand on est arrivé, on nous a dit soit de vendre notre concept à un éditeur soit de bosser avec des éditeurs. On a finalement édité Pict it nous même parce qu'on avait envie de le faire à notre sauce, avec le graphiste qu’on avait choisi, les règles qu’on avait trouvées… il est pas parfait, mais c’est notre jeu ! Comme je vais pas en faire 50 (c’est pas mon « vrai » métier !), je me suis dit autant être le plus proche de ce qu’on a rêvé…
Du coup
quand tu crées un jeu, tu te poses les questions sur la reconnaissance des auteurs.
Ca vient mais tu vois qu'il y a encore du plagiat par exemple avec l'histoire d'Alien, ça existe dans le cinéma aussi mais c'est terrible ce qui s'est passé...
Je sais pas si les gars ont été au bout du truc mais c'est hallucinant.
Je crois que c'est en stand by
Qu'il y ait une reconnaissance des auteurs, carrément. Mais quelqu'un qui crée une Ferrari pour moi c'est un auteur, si tu copies une Ferrari c'est du plagiat, mais est ce qu'on considère cela comme de l'art ?
Je ne sais pas. On peut ptet considérer le design d'une voiture comme de l'art, je ne sais pas. Je suis pas fermé dans le débat et je suis pour que les auteurs aient une reconnaissance, que ce qui s'est plagié... passé avec le plagiat n'arrive plus. Mais je vois la reconnaissance de l'auteur et l'art comme deux choses vraiment distinctes
Tu ne peux pas protéger un jeu alors que tu peux protéger un scénario !
Oui ! Le monde du jeu est assez vigilant mais c'est vrai que le statut des auteurs permet de considérer qu'entre un vol de concept entre deux boîtes par ex, d'accord, mais quand un auteur se fait voler son idée tu fais référence à une personne physique qui a passé du temps et de l'énergie
D'ailleurs avec tes entretiens, tu participes à la reconnaissance des auteurs monsieur Manu Converset ! Et c'est bien, tu considères leur création. Quand Truffaut allait interviewer Hitchcock il pensait qu'il avait des choses à raconter, je ne sais pas si tu as lu leurs entretiens mais j'aime cette démarche, quand t'interviewe une personne c'est bien mais quand t'en arrives à 80... Est ce que tu as lu Comic relief memories de Judd Apatow, l'auteur de 40 ans encore puceau ?
Non
Il a interviewé des auteurs comme Bill murray, Eddie Murphy depuis qu'il est ado et il a continué en étant adulte, il a sorti un recueil qui est super intéressant. Ca parle de comédie mais également de leur vie, de ce que faire rire etc
Germain de Tric Trac veut préparer un documentaire sur le jeu, ça intéresse les gens.
Est ce que ça vaudrait pas le coup d'aller voir un éditeur ?
Ca fait combien de temps que tu fais ?
Bientôt 3 ans
Y a des livres sur le jeu ?
Y a Michel Lalet qui a fait un bouquin sur le jeu et les auteurs en général
Y a ptet un truc à faire, qu'il y a de plus en plus de joueurs, ce que tu fais ça met en avant les auteurs
C'est une cartographie du jeu, des différents acteurs...
Est ce que ça vaudrait pas le coup d'y réfléchir ?
Y a un éditeur qui m'avait posé la question l'année dernière, si je n'allais pas en faire un recueil ou quelque chose.
Je sais pas ! Faudrait trier, je sais pas si ça intéresserait.
A la base, je suis parti pour en faire que 6 durant un été, ça m'a plu et j'ai continué en diversifiant un maximum pour montrer les auteurs, les illustrateurs, les éditeurs, les bénévoles, les agents, les cafés jeux...
On commence toujours les choses pour le plaisir et puis ça se transforme !
C'est aussi en lisant ces articles que tu te dis : « Ah oui ils sont loin d'être cons ! » Créer un jeu c'est ludique et sérieux, les auteurs jouent mais sérieusement !
Oui et chacun est différent, quand tu vois Vincent Dutrait, il a une vision très différente d'autres illustrateurs, il a une vision très professionnelle, c'est ces différences qui sont intéressantes !
Que ce soit dans le monde du jeu ou dans la société en générale, c'est aussi pour ça que j'essaye de trouver des gens avec une vision générale ou qui viennent d'un autre univers comme toi, ou qui ont une vision décalée, ou bien des auteurs étrangers car c'est une autre culture, ça apporte un autre regard sur le jeu.
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Saison 1
Yves Hirschfeld
Benoit Forget
Bruno Faidutti 1ère partie
Bruno Faidutti 2ème partie
Naiade
François Haffner 1ère partie
François Haffner 2ème partie
Pierô Lalune
Timothée Leroy
Mathilde Spriet
Sébastien Pauchon
Tom Vuarchex
Vincent Dutrait 1ère partie
Vincent Dutrait 2ème partie
Christophe Boelinger 1 ère partie
Christophe Boelinger 2ème partie
Régis Bonnessée
Roberto Fraga 1ère partie
Roberto Fraga 2 ème partie
Cyril Demaedg
Bruno Cathala 1 ère partie
Cyril Blondel
Bruno Cathala 2ème partie
Yahndrev 1ère partie
Yahndrev 2ème partie
Emilie Thomas
Sebastien Dujardin
Florian Corroyer
Alexandre Droit
Docteur Mops 1ère partie
Docteur Mops 2ème partie
Arnaud Urbon
Croc
Martin Vidberg
Florent Toscano
Guillaume Chifoumi
Nicolas Soubies
Juan Rodriguez 1ère partie
Juan Rodriguez 2ème partie
Bony
Yannick Robert
Docteur Philippe Proux
Franck Dion 1ère partie
Franck Dion 2ème partie
Franck Dion 3ème partie
Yoann Laurent
Carine Hinder et Jerôme Pélissier
Dominique Ehrhard
Christian Martinez
Maxime Savariaud
Véronique Claude
Shadi Torbey
Saison 2
Fabien Bleuze
Serge Laget
Djib 1ère partie
Djib 2me partie
Florian Sirieix
Farid Ben Salem 1 ère partie
Farid Ben Salem 2ème partie
Julien Lamouche
Jean-Louis Roubira 1ère partie
Jean-Louis Roubira 2ème partie
Philippe des Pallières 1ère partie
Philippe des Pallières 2ème partie
Julian Malgat Tome 1
Philippe Tapimoket 1ère partie
Philippe Tapimoket 2ème partie
Théo Rivière
Reixou
Nicolas Bourgoin
Natacha Deshayes
Gary Kim
Emmanuel Beltrando
Tony Rochon
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Lia Sabine
Igor Polouchine 1ère partie
Igor Polouchine 2ème partie
Bernard Tavitian
Marcus 1ère partie
Marcus 2ème partie
Gaetan Beaujannot
Jean-Michel Urien
Michel Lalet 1ère partie
Michel Lalet 2 ème partie
Michel Lalet 3ème partie
Christophe Raimbault
Gaelle Larvor / Nam-Gwang Kim
Stefan Feld
Saison 3
Catherine Watine
Jean-François Feith
Nadine Seul 1ère partie
Nadine Seul 2 ème partie
Guillaume Lemery 1 ère partie
Guillaume Lemery 2 è me partie
Jérémie Fleury Tome 1
Aurore Matthey
Richard Garfield
Rémi Amy
Eric Jumel
Hadi Barkat
Roméo Hennion
Clément Leclercq
Blaise Muller
Claude Leroy 1ère partie
Claude Leroy 2 ème partie
Marie Cardouat 1ère partie
Marie Cardouat 2ème partie
Gabriel Nassif 1ère partie
Gabriel Nassif 2 ème partie