le débat de l'intelligence : KS & Boutiques

Le pledge boutique c’est faisable mais c’est délicat politiquement vis à vis d’Asmodee avec qui je travaille par ailleurs. Mais j’y réfléchi.

En tout cas le delire du crowdfunding c’est pour les petits mais pas les gros c’est la première fois que j’entends ça.

C’est à mon avis une interprétation complétement française ou européenne.

Je vis aux USA et ici la vision de kickstarter est exactement celle de Fred: pouvoir by passer les banques qui ne font plus leur travail, sortir les produits plus vite et surtout voir s’il y a un marché.

En effet si la campagne foire, les entrepreneurs peuvent alors décider d’arrêter les frais et ne perdre que l’investissment maketing.

Après le coté boutique je ne vois pas non plus les gens que ca choque. C’est de la distribution. On peut très bien décider ajd de ne vendre que par amazon sans passer par le crowdfunding. C’est un choix politique qui peut d’ailleurs faire perdre des clients car bien souvent, voir la boite et le packaging peut déclencher un achat compulsif.

Merci LeDams car il y a en effet ici tout un fantasme sur la fonction du crowdfunding.

Matthieu Papy : pour ce qui est du pledge boutique dans le JdR, ça a l’air, mais comme le dit Fred, c’est délicat vis-à-vis du distributeur, que ce soit Asmodée ou un autre.
e l’ai fait dans le JdR, mais clairement, c’était un pledge qui me faisait perdre de l’argent, car au vu du contrat distributeur, si je faisais ça il me fallait lui rétrocéder sa part, et sur la somme perçue, j’avais encore la part de la plateforme. Donc par rapport à une vente boutique classique, sa marge a elle était plus élevée (donc la mienne forcément moins), et la mienne était encore amputée.
Il n’y a que BBE qui peut se le permettre sans perdre d’argent car ils ont leur propre plateforme.

La parade que j’ai trouvé en tant qu’éditeur, c’est de faire une précommande en même temps que la campagne de CF, mais avec un règlement à la livraison (François en parle un peu dans la vidéo d’ailleurs) tout en passant un accord avec le distributeur pour rester dans les clous du contrat.
En gros, de mon côté, même si la marge boutique est supérieure (ce qui l’encourage à précommander), moi j’évite celle de la plateforme (qu’en fait je réinjecte pour la boutique) et j’ai des “promesses d’achat” pour la sortie.

Jemrys, merci d’avoir pris le temps d’expliquer tout ça en détails. Une expérience concrète qui donnera sûrement des idées à d’autres acteurs du secteur.

Excellent, merci pour ce débat. Les interventions de tous les participants étaient très pertinentes. Je rejoins parfaitement la position qu’il y a des jeux pour KS et le public KS, et d’autres jeux pour les boutiques et le public boutique. D’ailleurs, je suis client de ces 2 réseaux, et mes achats sont très différents : sur KS, je cherche du gros jeu inaccesible autrement (avec un budget d’environ 100€ par jeu, mais juste 3-4 fois par an), et en boutique, je cherche du jeu plus léger (avec un budget de 30€ en moyenne par jeu, mais 15-20 fois par an).
Autant je suis pret à attendre 1 an ou 2 ans sur KS pour avoir le gros jeu qui déborde, autant je cherche de l’immédiat pour la soirée du week end qui arrive pour mes achats boutiques.

Ça me semble tout à fait logique car la marge d’une boutique ne soit pas fixe. Elle doit couvrir les coûts de stockage (taille de la boîte, durée de rotation), le personnel (cb de temps faut-il pour vendre une boîte), l’immobilisation du cash (taux d’intérêt), le risque financier …
D’une part, on voit bien que ça ne peut pas être identique pour tous les jeux.
D’autre part, on voit que c’est multi-factoriel et grosso-modo proportionnel au coût du jeu. (Le même raisonnement pouvant être appliqué au distributeur et, peut-être dans une moindre mesure, à l’éditeur.)

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débat très intéressant
Il y a aussi le même questionnement dans le milieu du JDR sauf que de ce que j’ai pu comprendre la place de la boutique dans l’économie est bp moins évidente

Je considère(avis personnel) que nous sommes un peu passé à côté du débat et que Fred a réussi a enfumer tout le monde.
Je m’explique le débat a été biaisé lorsque Fred a posé sur la table le postulat que Conan était nativement un jeu a 100 euros et donc a 200 euros dans les boutiques et donc invendable par le canal classique. Postulat que personne n’a remis en cause et qui a orienté toute la discussion.
Excusez moi mais c’est comme si Christian Petersen se pointait, mettait tous ses vaisseaux dans un Core et annonçait que son jeu a 1000 euros ne peut être vendu que par KS.
Le fond du pb est avant tout la prise de risque que peut, veut prendre Fred. En effet Fred Prend un risque en mettant toutes ses billes dans un KS. C’est son tempérament. Mais prend il plus de risque en vendant Conan par KS ou en passant par Asmodee ? Le reseau classique l’aurait obligé à découper Conan en petit bout et passer par le systeme de pack, qui aurait diluer l’impact de Conan et l’aurait mis en concurrence directe avec IA et autres crawlers. La seule originalité de son systeme de jeu (excellent par ailleurs), avec un core avec 10 fois moins de figurines ne lui aurait en aucun cas permis de se distinguer des autres crawlers. C’etait l’echec presque assuré face aux gros.
Donc Fred a choisi KS car c’etait pour lui le moyen de se distinguer et de beneficier d’un avantage concurrentiel certain, et gage d’un retour sur investissement plus rapide (un crawler original avec un tas de figurines a prix ultra compétitif). On sait tous que sur une sortie boutique les joueurs achetent les premiers packs de figurines et extensions puis se lassent rapidement passé les 8 mois.

Donc je dis : NON fred avait le choix. OUI Fred a fait le choix qui en tant qu’entrepreneur lui paraissait le plus logique. OUI KS casse le business des boutiques en ne jouant pas le jeu du core + extensions a rallonge. MAIS il faut faire une distinction entre CMON/FFG et FRED. FFG c’est presque 200 personnes, des grosses liecences, Asmodee a disposition. MONO c 5 personnes et plusieurs paire de cojones.

CONAN n’etait pas nativement un jeu KS et aurait tres bien pu passer par Asmo. MAIS le risque en valait il la chandelle ? Le produit aurait il été dénaturé ? Le jeu aurait il marché si découpé ? Et du coup est ce que CONAN aurait existé et de quelle façon si lancé pour le canal de distribution ?

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@Fred tu avais l’air d’être très sûr des types de jeux pouvant faire l’objet d’un KS. Mais tu n’as pas vraiment dit lesquels. Pourrais tu détailler ?

Bonjour,
@arnauldvm “Ça me semble tout à fait logique car la marge d’une boutique ne soit pas fixe.”

J’ai peut-être mal compris l’idée avancée… même si Monsieur Phal a présenté un exemple à valeur constante, le début de son intervention parlait “d’une évaluation du travail/service rendu” à opposer à un tarif basé sur le prix de production qui n’a pas de relation avec la prestation des intervenants (ni le développement, ni la distribution, ni la vente)

  • Avec potentiellement par exemple plus de travail pour vendre un jeu complexe (je n’ai pas dit gros… ni même cher) car le vendeur doit le maîtriser (plus de temps) et prendre plus de temps pour l’expliquer/vendre… la boutique prendrait plus de marge pour ce produit complexe.
  • Avec par exemple plus d’immobilisation de frais fixes pour un gros jeu (emplacement de stockage et de présentation) le service rendu est plus cher
  • Avec un jeu “exotique” les chances de succès de vente sont peut-être plus faibles, le risque financier plus élevé… ce qui fait un service plus cher
  • un best seller ultra connu, pour lequel il n’y a rien à faire à part en avoir dans son arrière-boutique lorsque 10 fois par jour quelqu’un en demande un… le service rendu est minime donc la marge aussi…
    en tout cas c’est comme ça que j’ai compris l’intervention, et que j’ai commencé à cogiter dans ma petite tête… c’est bien ça fait du bien de la faire fonctionner :slight_smile:

On en arrive à la conclusion que c’est très compliqué, et que ça ne serait pas évident pour les boutiques de savoir qu’elle marge appliquer… et ça demanderait du temps et donc de l’argent.

Comme il est souvent difficile de faire financer du développement pour lui-même, celui-ci est souvent amorti en associant à un long développement… une grosse boite. (etc etc)
Comme c’est risqué de faire un jeu complexe dans une petite boite (risque d’erreur d’achat par le consommateur)… on met le jeu complexe dans une grosse boite.
Etant acté qu’on associe le prix à la taille de la boite.
=> en fait on applique déjà l’idée de Monsieur Phal (interprété par moi)… du moment que l’éditeur choisit une boite de la bonne taille :slight_smile:

@ bientôt

Bonjour,
Après avoir posté… j’ai pensé à 2 petites choses.

  1. Le modèle de Monsieur Phal… transposez le aux achat immobilier qui est beaucoup plus simple (ni immobilisation de place ni d’argent de par l’agence immobilière) : et là c’est explicite. Pourquoi un agent immobilier prendrait plus d’argent lorsqu’il vent un bien plus cher… quelle valeur ajoutée amène-t-il en plus à ce bien qu’il n’avait pas amené à un bien moins cher. => et on en revient à une chose, le prix n’est pas fixé par le coût mais par la demande.

  2. @fred henry
    Bonjour,
    Je ne comprends pas votre propos, concernant le risque financier finalement supérieur pour votre fonctionnement sur un KS que sur une production classique. J’ai compris votre explication, mais comme vous êtes intéressant à écouter (car vous étayez vos arguments) j’ai aussi vu la vidéo sur les inventeur où vous expliquiez que vous aviez pris un gros risque financier car vous aviez fait un énorme développement/marqueté (et donc engagé des sommes significative lors de ce développement). Pouvez-vous nous éclairer sur ce point ?
    cordialement,

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Merci beaucoup pour ce débat ! ça m’a vraiment appris pas mal de choses et fait genrer mon regard sur KS et les boîtes comme Monolith (en bien je rassure^^) vivement le prochain sujet, volontiers sur la consommation abusive du jeu

cher monsieur fred henry j’ai une question sérieuse a vous poser. vous dites perdre de l’argent sur les jeux en boutique.
mais n’oubliez vous pas dans l’équation de votre raisonnement la somme faramineuse que vous avez dépenser en marketing ? les frais de ports qui vous on couté une blinde car vous aviez oublié de les exclure du prix ks et qu’il vous a fallu en plus multiplier par deux vu que vous livrer en deux vagues ? le fait que vous payer très cher voir trop vos employés ( vous le dites vous même dans le débat) ? et les royalties que vous reverser aussi a des gens comme marc nunes qui n’on eu qu’un rôle de conseiller et guide ponctuel dans la genèse du jeu ?

en bref et pour résumer :
si l’argent ne vous brulait pas les doigts au point de devoir le dépenser aussi facilement et/ou le redistribuer autant autour de vous ?
le jeux ne vous reviendrait t’il pas moins cher ? ne gagneriez vous pas plus d’argent ? et surtout ne serait pas viable en boutique comme n’importe quel autre jeu qui joue dans la même catégorie ?

ensuite si votre soucis principal est la perennité de vos jeu et que se travail se fait essentiellement dans les assos et les festivals sur la durée ? comme finaliser cette pererinnité si les gens qui vont ensuite en boutique pour trouver vos jeux ne les y trouve pas ?
tout ceci rend votre demarche plutot paradoxal !

Selon moi, 2 points supplémentaires sont à inclure dans le débat :

1/ Le financement participatif est une sorte de précommande ce qui pose un problème : on ne peut pas acheter le jeu avant d’avoir lu ou vu des critiques, lu des avis ou l’avoir testé nous même. On doit se contenter des règles dans la plupart du temps. (ce qui n’est pas vrai pour les réédition comme Mare Nostrum). Même dans le cas où les créateurs fourniraient un proto à des critiques connus il y aurait un conflit d’intérêt à cause de l’exclusivité offerte par les créateurs. On ne peut évidemment par prendre de recule sur le jeu et attendre un an pour voir si le succès ne tenait que de la Hype. Sur ce point le financement participatif fait peser le risque sur le joueur qui n’a que le choix de se passer du jeu ou de prendre le risque si le jeu ne sort pas en boutique.

2/ Les objectifs qui apparaissent au fur et à mesure de la campagne me semble avoir des effets pervers:

  • Souvent tous les objectifs ne sont pas là dès le départ et en tant que consommateur, je me sens piégé par ce mécanisme car certains demandent d’augmenter son pledge petit à petit et on finit par dépenser beaucoup sans vraiment s’en rendre compte.
  • Soit les créateurs avait déjà tous les objectifs avant de commencer la campagne mais les ajoutent au compte goutte ce qui malhonnête (ça piège), soit ils les “improvisent” au fur et à mesure et dans ce cas on peut douter de la qualité de ces extensions qui risquent d’être peu testées et mal équilibrées
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Fred Henry si tu m’entend:

  • Je pense que tu peux vendre un Améritrash entre 120 et 130€. Games Workshop le fait et ça se vend très bien. La figurine ça coûte cher et les figuriniste le savent (toute marque confondue). Pour une 50aines de figurines ce prix est tout à fait acceptable si la qualité est là.

  • Ne pas oublier qu’on est sur des produits complétement nouveaux en terme de qualité de gravure/sculpture. On n’avais jamais vu ça dans le jeu de plateau. Il y a un gros potentiel pour capter la clientèle des figuriniste qui est petite; mais prêt à dépenser bcp quand ça lui plaît.

  • C’est normal qu’un Kickstater ne fasse pas de carton en boutique à sa sortie MAIS il faut laisser le temps au jeu d’infuser une nouvelle clientèle et de s’installer avec une une gamme d’extension. Je suis certain que la 1er extension de CONAN fera un carton à sa sortie.

  • J’aime tes arguments. C’est sûr que sans Kickstater tous ces projets de jeu Améritrash n’aurait jamais vu le jour. Cela a permit à ces jeux et éditeur d’immerger ; ça participe à élargir le marché et de développer la créativité ludique.

  • Dernier point: voir une figurine sur un écran et la voir en vrais c’est très différent. Cela peut faire la différence et déclencher l’achat. Chez mon revendeur il y a une boîte de Conan ouverte en libre service pour faire des partie dans la salle de jeu CELA participe à l’essor et la popularité du jeu.

  • Il faut voir à long terme. Il y a des jeux de figurines boutiques très rentables (X Wing par exemple).

  • Sur ce ce je vais aller prendre mon late pladge sur Mythic Battle en espérant que tous ces jeux seront perennes…:slight_smile:

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Et que pensez-vous, ainsi que le cher commerçant barbu de Bordeaux dont j’ai oublié le nom, de la plateforme comme celle de BlackBookEdition/CasusBelli qui dans leur pledge ont des pledges réservés aux boutiques (voir des campagnes entière réservé aux boutiques) ? (qui dans les fait des packs de pledges à prix préférentielles que les clients finaux peuvent venir acheter dans ses boutiques après, grosso-modo) ?

Et bien moi j’ai revu ce débat brrrûlant… et il est toujours bien d’actualité :wink:

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